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Classiques Garnier

Note sur la présente édition

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : L’Esprit des lois. Tome I
  • Pages : LXXVII à LXXX
  • Collection : Bibliothèque du xviiie siècle, n° 14
  • Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
  • EAN : 9782812443879
  • ISBN : 978-2-8124-4387-9
  • ISSN : 2258-3556
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4387-9.p.0095
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 12/05/2011
  • Langue : Français
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NOTE SUR LA PRÉSENTE ÉDITION


I. LE TEXTE.

Nous reproduisons le texte de l'édition de i7S7, qui a été réimpri- mée sans changement dans l'édition des ~srvres complètes de 1758
et dans celle de a7G7.
Nous avons néanmoins procédé à plusieurs changements
i° Nous avons rétabli la division de l'ouvrage en six parties.
Cette division devait figurer dans le manuscrit remis à l'impri- meur Barrillot, puisque la sixième partie est mentionnée en tête du livre XXVII dans les éditions sdns cartons (édition princeps, t. II, p. zG~). D'autre part, Montesquieu écrit à Guasco au mois de février 1747  : t Dans trois mois, vous recevrez quinze ou vingt livres, qui n'ont besoin que d'étre relus et recopiés ; c'est-à-dire de cinq parties vous en recevre.~ trais, qui feront le premier volume; et après cela, je travaillerai au second, que vous recevrez deux ou trois mois après ~~ (Corresp. n° 37z, O. G Nagel, t. III, p. to79}.
La division en six parties n'a pas êté, comme on le dit trop souvent, supprimée par Jacob Vernet, mais omise par l'imprimeur. Vernet s'est borné à signaler à Montesquieu l'inconvénient qu'il y aurait à la rétablir à l'aide de cartons  : « J'attends votre rêponse sur l'omission de la distinction des parties I, II, III, IV, V, car, pour la VIe partie, elle a été marquée  : il faut donc ou faire cinq cartons pour les omises, ou en faire un pour la marquée. Ce dernier parti me plairait davantage, non seulement comme plus court et moins dispendieux, mais aussi parce que ces six parties ne me semblent pas nécessaires, les matières étant suffisamment distinguées par livres et n'y ayant pas assez d'af- finité entre un certain nombre de livres pour devoir les grouper ensemble.  » (Jacob Vernet à Montesquieu, juillet-aoüt 1748 ; Carresp. n° 405, O. C. Nagel, t. III, pp. ri2i-zrzz.)
Par la suite, les différents éditeurs se sont interrogés sur l'utilité de cette division en six parties. Rétablie en i75o, elle a été de nouveau omise en z 75 ~.
5i nous avons jugé préférable de la rétablir, ce n'est pas parce qu'elle nous semble indispensable ni même nécessaire, mais surtout parce qu'elle est conforme aux intentions de l'auteur.
96 a° Pour la Table des matières, nous donnons celle de l'édition de 1767, plus complète que celle de l'édition de i7S8. Nous l'avons révisée à l'aide de celle de l'édition Bastien (Paris, 1788), quc l'éditeur pré- tendait plus exacte. Nous avons, en outre, comme l'avait fait avant nous Laboulaye, indiqué comme référence non le tome et la page, mais le livre et le chapitre.
L'édition princepr ne contenait pas de table analytique des matières, mais seulement la table des livres et des chapitres. Vernet avait métho- diquement examiné l'intérét d'une table générale des matières et avait conclu par la négative. II écrit à Montesquieu le F6 mars 1748
«  Quant à la table, je m'en suis encore entretenu avec M. $urlamaqui, qui en a bien mis une à ses Principes du droit naturel. On en peut faire de trois sortes  : ou une table générale des matières, ou une simple table des titres des chapitres, ou la même table des chapitres un peu détaillée, c'est-à-dire avec les sommaires du contenu de chaque cha- pitre. Pour la première sorte de tables, elle serait trop étendue, j'ajoute même trop peu nécessaire dans un livre méthodique pour qu'on doive y penser. La dernière, qui est celle qu'a employée M. Burlamaqui, convient dans un ouvrage tel que le sien, dont ies chapitres sont longs et distingués pat divers articles ou paragraphes avec des som- maires à la marge; il n'y a eu qu'à rassembler ces sommaires pour avoir d'un coup d'æil le tableau du livre. Mais votre ouvrage n'est pas tout à fait dans le même cas  : il n'y a point de sommaires à la marge et presque tous vos chapitres sont si courts qu'ils ne roulent que sur un sujet. Cependant, on pourrait combiner la troisième sorte de tables avec la deuxième, en dressant une table des chapitres où l'on ne mettrait que le titre des chapitres courts et assez bien désignés par cette intitulation, mais-pour les chapitres plus pleins on indiquerait le sujet des divers articles, est-ce ainsi que vous l'entendez, ou si vous exigez une table générale des matières ? » (Correrp. no 396, O. C. Nagel, t. III, pp. izo9-riio.)
L'édition de 1749 contenait une Table des matières, réimprimée sans changement en i75o, celle de 1757 en donne une autre, reproduite dans les O.C. en 1758, enfin la plus complète est incontestablement celle de z 767.
Si nous la joignons à cette édition, c'est qu'elle nous a rendu de grands services et qu'elle est finalement plus utile que ne le serait un Index.
;° Nous avons modernisé radicalement l'orthographe, sans avoir hésïté à supprimer l'emploi de o pour a dans certaines formes verbales ou dans certains substantifs, emploi qui a été maintenu, par exemple, dans l'édition Laboulaye des ouvres compléter.
Nous avons imprïmé blé au lieu de bled, ivrerre au lieu d ÿvrern,
97 monnaie au lieu de monnoie ou monnaye, moursonr au lieu de mou¢onr, nu au lieu de nud, terrain au lieu de terrain, vert au lieu de verd, lois au lieu de loix, temps et gouvernements au lieu de Lems et gouvernemens. Nous avons fait de même pour les noms propres  :nous imprimons Har- rington (et non Arringtar :}, Inca (et non Ynca), Tonkin (et non Tonquin). Par contre, nous avons maintenu Carlavingienr, parce que le mot figure dans le Littré et que, curieusement, Carolingienr ne s'y trouve pas. Mais nous avons préféré charte à chartre, qui est, comme le dit Littré, aujourd'hui tout à fait tombé en désuétude.
4~ Pour la ponctuation, aucune règle ne s'imposait. La ponctuation varie d'une édition à l'autre au xvule siècle et il est três difficile de savoir quelle était celle de l'auteur. L'édition de 2757 multiplie les signes de ponctuation qui font souvent défaut dans l'édition princepr et surtout dans le manuscrit. Nous avons toutefois tenu à conserver l'emploi des deux points, méme lorsqu'il n'est plus usuel aujourd'hui.
II. LES VARIANTES.

Nous donnons, sinon un relevé exhaustif des variantes, du moins un relevé suffisamment complet, surtout en ce qui concerne celles du manuscrit, pour que le lecteur ait une idée précise des modifications apportées par l'auteur au texte primitif.
Chaque fois que cela nous a paru nécessaire ou possible, nous indiquons les raisons qui ont amené l'auteur à modifier le texte initial, si bien que certaines variantes sont accompagnées de notes expli- catives.
Nous avons inséré dans cette édition des fragments ou chapitres rejetés de l'Esprit des lois, quoique le lecteur eût pu les trouver dans les éditions modernes des ~rrvrer complètes.
Nous avons, enfin, exposé de notre mieux les modifications qui sont intervenues dans la distribution des chapitres à l'intérieur d'un livre.
Cela explique la place qu'occupent tes variantes dans cette édition et l'importance que nous y attachons.
Les variantes sont appelées par des astérisques.
III. LES NOTES.

Les notes de Montesquieu, appelées par des lettres, sont placées
en bas de page. Celles de l'éditeur, appelées pax des chiffres arabes,

sont rejetées à la fin de chaque volume et groupées par livre. Ces notes de l'éditeur sont très nombreuses et très diverses.
Nous avons tenu à indiquer, au début de chaque partie, la compo-
98 sition de cette partie et, au début de chaque livre, les questions qui y sont traitées. C'est ainsi, par exemple, que le lecteur trouvera, au début du livre XI, l'exposé de la pensée constitutionnelle de Mon- tesquieu, au début du livre XIV,1'exposé de la théorie des climats, et, au début du livre XIX, des indications sur l' « esprit général d'une nation  » et sa signification. Ce sont là des notes introductives.
Une seconde série de notes consiste en rapprochements avec les autres écrits de l'auteur, en particulier avec les Pensées, ou avec d'autres écrivains de l'époque.
Nous avons également essayé d'indiquer avec précision les sources de Montesquieu.
Restent les notes documentaires, historiques, philologiques ou géographiques, destinées à faciliter 1a lecture de l'Esprit des lois au XXe Slècle.
Quelles que soient les recherches personnelles d'un éditeur, une édition est, de nos jours, l'aboutissement d'un effort collectif, et le résultat des travaux consacrés à l'ouvrage et à l'auteur.
Nous n'aurions sans doute pas pu mener à bien notre édition si nous n'avions bénéficié des publications faites à l'occasion du bicen- tenaire de l'Esprit des loir et d'incomparables instruments de travail.
Le premier de ces instruments a été, bien sûr, le manuscrit de la Bibliothèque nationale, que les bibliothécaires ont tenu à notre dis- position aussi longtemps que nous en avons eu besoin.
L'édition critique de M. Jean Brèthe de la Gressaye a grandement facilité notre tâche et nous a servi de guide, même si nous avons conçu notre édition dans un autre esprit que la sienne.
L'édition des ouvres complètes de Montesquieu, publiées sous la direction de M. André Masson, fournit certes intégralement les écrits de l'auteur, mais contient, en outre, une importante documentation que, nous avons constamment utilisée.
Nous tenons à exprimer notre gratitude à M. Robert Shackleton qui, mieux que personne, connaît le siècle des lumiéres. Nous avons puisé, tant dans sa Biographie de Montesquieu que dans les articles qu'il a publiés, une multitude de renseignements de tous ordres et d'importantes précisions bio-bibliographiques.
Nous serions ingrats si nous ne rappelions notre dette envers les publications plus anciennes. L'édition Laboulaye des ouvrer complètes de Montesquieu et les Extraits de l' re Esprit des lors  », publiés par Camille Jullian, nous ont aussi considérablement aidé dans notre tâche d'éditeur et de commentateur.