1808

Naissance de Jules-Amédée Barbey (2 novembre, jour des Morts) à Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche), au domicile de son grand-oncle, le chevalier Lefebvre de Montressel, qui passe pour avoir été chouan. Enfance morose, nourrie des légendes de la chouannerie, des contes de sa grand-mère paternelle et de sa vieille bonne, dans une famille catholique et monarchiste dont la Révolution a profondément troublé l’existence.

1818-1825

Études à Valognes : influence de son oncle, le docteur Pontas-Duméril, maire de la ville, libéral et athée ; amitié de son cousin Édelestand Duméril ; premiers émois amoureux avec sa cousine Ernestine.

1825

Publication d’une élégie, « Aux héros des Thermopyles » ; mais destruction d’un recueil de vers qui n’a pas trouvé d’éditeur.

1827

Au Collège Stanislas à Paris, début de l’amitié pour Maurice de Guérin.

1829

Succès au baccalauréat et inscription à la Faculté de droit, à Caen. À la mort de son oncle, Jean-François-Frédéric Barbey d’Aurevilly, refus du jeune homme, par opposition à sa famille, d’ajouter à son nom l’affixe nobiliaire d’Aurevilly.

1831

Début d’une longue amitié avec Trebutien, libraire à Caen. Sympathies républicaines. Passion tumultueuse pour Louise Cautru des Costils, qui a épousé le cousin de Barbey, Alfred Duméril. C’est pour elle qu’il rédige sa première nouvelle, Le Cachet d’onyx.

1832

Fondation, avec Édelestand et Trebutien, de l’éphémère Revue de Caen, qui publie Léa.

1833

Rupture avec sa famille et installation à Paris où il retrouve Guérin. Rapide dissipation de la rente laissée par son grand-oncle et parrain, le chevalier Lefebvre de Montressel.

1834

Composition de La Bague d’Annibal en une nuit. Barbey commence à mener une vie de dandy.

1835

Composition pour Guérin d’Amaïdée, poème en prose. Le roman Germaine ou la Pitié, inspiré par la lecture de Lélia de George Sand, ne trouve pas d’éditeur.

1836

Début du Premier Memorandum, pour Guérin.

1837

Brouille avec Trebutien. Ayant renoncé à ses velléités démocratiques, accole finalement à son patronyme le nom d’Aurevilly.

1838

Deuxième Memorandum. Collaboration au Nouvelliste, soutien de Thiers. Crise sentimentale (rencontre de la mystérieuse Paula). Influence capitale de la lecture de Joseph de Maistre.

1839

Départ du Nouvelliste. Mort de Guérin.

1840

Fréquentation du salon catholique et légitimiste de la baronne de Maistre.

1841

Publication de L’Amour impossible. Réconciliation avec Trebutien, devenu bibliothécaire à Caen. Interruption des relations avec Eugénie de Guérin et brouille avec ses deux belles sœurs, les baronnes Almaury et Amédée de Maistre.

1842

Dans Le Globe, La Bague d’Annibal en feuilleton.

1843

Collaboration au Moniteur de la Mode. Liaison probable avec celle qui servira de modèle à Vellini dans Une vieille maîtresse.

1844

Bref passage au Journal des débats. Du Dandysme et de George Brummell refusé par la Revue des Deux Mondes.

1845

Publication de fragments du Brummell dans La Sylphide, journal de modes, et édition à petit nombre pour distribution amicale, à Caen, par Trebutien.

1846

Lassé des excès de sa vie de « ribaud », Barbey, sous l’influence de Raymond Brucker, revient aux positions politiques et religieuses de sa famille. Crise intérieure à Bourg-Argental, dont il retrouvera l’atmosphère dans Une histoire sans nom.

1847

Rédacteur en chef de la Revue du monde catholique, où il se fait le champion du traditionalisme.

1848

Bienveillance passagère à l’égard de la Révolution ; puis, résolution de la combattre, en se faisant « chouan des lettres »

1849

Lecture assez systématique de l’œuvre de Balzac, dont témoignent ses carnets de notes. Projet de composer une série de romans « chouans » et « normands », sur le modèle des Chroniques de la Canongate de Walter Scott, qui devraient être réunis sous le titre d’Ouest.

1850

Dans La Mode (légitimiste), publication d’articles politiques polémiques et du Dessous de cartes d’une partie de whist sous le titre de Ricochets de conversation. Composition de La Messe de l’abbé de La Croix-Jugan (L’Ensorcelée), premier roman de la série Ouest. Projet d’autres romans, que Barbey ne réalisera jamais : D’Achée et la Vaubadon, Un gentilhomme de grand chemin.

1851

Publication des Prophètes du passé et d’Une vieille maîtresse. Chez Mme de Maistre, rencontre de la baronne de Bouglon (« l’Ange blanc »), veuve d’un officier qu’il n’épousera jamais, mais avec qui il va connaître quelques années paisibles. Tentative infructueuse de collaboration avec Veuillot à L’Univers : les deux hommes ne s’entendront jamais.

1852

Parution de L’Ensorcelée en feuilleton dans L’Assemblée nationale. Soutien à Louis-Napoléon (il fera pendant dix ans la chronique du Pays, feuille bonapartiste).

1854

Publication de L’Ensorcelée, chez Cadot, dès la fin de l’été (sous le millésime de l’année suivante). Édition des Poésies par Trebutien. Dans sa critique, Barbey malmène Champfleury et le Réalisme.

1855

Publication des Reliquiae d’Eugénie de Guérin par Barbey et Trebutien. Retour à la pratique religieuse. Début de la composition du Château des Soufflets (Un prêtre marié).

1856

Retour en Normandie après vingt ans d’absence et réconciliation avec sa famille. Rencontre de Destouches à l’hospice du Bon Sauveur, à Caen. Troisième Memorandum pour Trebutien.

1857

Prise de position en faveur des Fleurs du mal de Baudelaire poursuivi en justice.

1858

Fondation du Réveil (catholique et gouvernemental). Mort de sa mère. Brouille définitive avec Trebutien. Composition du Quatrième Memorandum lors d’un séjour auprès de Mme de Bouglon à Port-Vendres.

1860

Premier tome de la série Les Œuvres et les Hommes, recueil d’articles parus dans la presse. Installation au 25, rue Rousselet (viie arrondissement), dans le modeste logement où il mourra (son « tourne-bride de sous-lieutenant »).

1861

Début de son amitié avec Hector de Saint-Maur, poète et journaliste. Sa vie de « ribaud » recommence, de même que ses excès de boisson (sa « maîtresse rousse »).

1862

Attaque contre Les Misérables dans Le Pays, dont il finit par être chassé à la suite d’un éreintement de Sainte-Beuve.

1863

Collaboration au Figaro et au Nain jaune, où paraissent Quarante Médaillons de l’Académie et Le Chevalier Des Touches, en feuilleton. Violente polémique contre Buloz, directeur de la Revue des Deux Mondes.

1864

Un prêtre marié en feuilleton dans Le Pays. Composition du Cinquième Memorandum. Publication du Chevalier Des Touches.

1865

Publication d’Un prêtre marié et des Romanciers, quatrième livraison des Œuvres et les Hommes. Hostilité à l’égard de l’Empire libéral.

1866

Plan des Ricochets de conversation (futures Diaboliques). Attaque contre les Parnassiens dans Le Nain jaune.

1867

Prend comme secrétaire Léon Bloy, qui sera une sorte de fils spirituel. Le Plus Bel Amour de Don Juan paraît dans La Situation.

1869

Collaboration au Gaulois. Critique dramatique au Parlement (républicain). Entrée au Constitutionnel dont il assurera la critique littéraire jusqu’à sa mort.

1870

Fin de sa collaboration au Parlement. Disparition de Trebutien. Engagement dans la Garde Nationale.

1871

Départ pour la Normandie à la fin du siège de Paris. Saturé de mélancolie, Barbey continue Les Diaboliques.

1872

Retour à Paris. Fait campagne contre la République dans Le Figaro. Amitié avec François Coppée. Les relations s’espacent avec Mme de Bouglon. Location d’un appartement dans l’hôtel Grandval-Caligny, à Valognes, où il séjournera presque tous les étés jusqu’en 1887.

1873

Nouvelle collaboration au Constitutionnel.

1874

Publication des Diaboliques. Saisie du manuscrit et de 480 exemplaires par la police. Procès évité par l’intervention d’Arsène Houssaye et de Gambetta.

1875

Retrait des Diaboliques de la vente, avec l’accord de l’écrivain ; Zola, qui le juge sévèrement, devient sa bête noire.

1876

Relations amicales avec Paul Bourget et Paul Féval. Réédition d’Un prêtre marié. Mort de Léon, le frère de Barbey.

1877

Publication des Bas-bleus, cinquième volume des Œuvres et les Hommes. Violente charge contre L’Assommoir.

1879

Interdiction de la vente de la réédition d’Un prêtre marié par l’archevêché de Paris. Rencontre chez Coppée de Louise Read qui va jouer le rôle d’amie et de secrétaire dans les dernières années de sa vie. Nouvelle édition du Chevalier Des Touches chez Lemerre.

1880

Publication de Goethe et Diderot. Début de la rédaction d’Une histoire sans nom. Correction de Germaine, devenu Ce qui ne meurt pas. Éloignement définitif du « parti catholique ». Amitié avec Rollinat.

1882

Publication en feuilleton, dans le Gil Blas, puis édition chez Lemerre d’Une histoire sans nom. Publication dans le Gil Blas, de Retour de Valognes. Un poème inédit de Lord Byron (Une page d’histoire). Réédition des Diaboliques.

1883

Parution de Ce qui ne meurt pas en feuilleton dans le Gil Blas. Publication des Troisième et Quatrième Memoranda préfacés par Bourget. Relations amicales avec Jean Lorrain et Péladan.

1884

Publication en volume de Ce qui ne meurt pas. Derniers articles : sur Bloy, Huysmans, Péladan, Richepin. Publication des Rhythmes oubliés dans L’Artiste.

1885

Publication des Critiques ou les Juges jugés, sixième volume des Œuvres et les Hommes.

1886

Publication chez Lemerre d’Une page d’histoire (1606). Publication de Sensations d’art, septième volume des Œuvres et les Hommes. Collaboration à La Revue indépendante.

1887

Publication des Sensations d’histoire, huitième volume des Œuvres et les Hommes. Amitié avec Octave Mirbeau.

1888

Publication de Léa par La Revue de Paris et Saint-Pétersbourg. Réédition du Chevalier Des Touches chez Lemerre.

1889

Parution d’Amaïdée dans Gil Blas. Publication des Poètes, onzième volume des Œuvres et les Hommes. Mort de Barbey, le 23 avril des suites d’une hémorragie. Sa succession est l’occasion de pénibles disputes entre Bloy et Péladan, qui défendent les intérêts de Louise Read pour le premier et de Mme de Bouglon pour le second. Inhumation au cimetière du Montparnasse.

1890-1909

Poursuite par Louise Read de la publication de la série Les Œuvres et les Hommes.

1909

Inauguration à Saint-Sauveur-le-Vicomte d’un buste de l’écrivain, par Rodin.

1925

Inauguration du musée de Saint-Sauveur (transféré en 1989 dans la maison familiale des Barbey).

1926

Retour des restes de Barbey à Saint-Sauveur.