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Classiques Garnier

Établissement du texte français

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : L’Élève de rhétorique
  • Pages : 41 à 45
  • Collection : L'Univers rhétorique, n° 10
  • Thème CLIL : 3154 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage -- Stylistique et analyse du discours, esthétique
  • EAN : 9782406091325
  • ISBN : 978-2-406-09132-5
  • ISSN : 2271-703X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09132-5.p.0041
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 20/01/2020
  • Langue : Français
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Établissement
du texte français

Principes dédition

Nous nous appuyons sur la traduction quHenri Ferté1 a procurée en 18922. Cette traduction est partielle : Ferté a omis toute la partie VI du Candidatus, et de façon générale il se dispense des séries dexemples que donne Jouvancy. Là où le texte latin du Candidatus compte environ 370 000 signes (espaces comprises), la traduction Ferté en a 242 000, et notre traduction intégrale, 472 000 (soit 242 000 de Ferté et 230 000 de notre fait). Ferté a donc donné une version du Candidatus raccourcie de la moitié, laquelle correspond plutôt, sur le fond, à un retour au Candidatus de Pomey, puisquil supprime à peu près tous les ajouts de Jouvancy à Pomey.

Dans les passages omis par Ferté et que nous traduisons, nous suivons en général sa règle pour les majuscules, en régularisant son hésitation entre sénat et Sénat. Nous conservons les majuscules de Jouvancy pour les termes rhétoriques, ainsi quune poignée dautres : « le Sénat » ; « le Juge suprême » pour Dieu ; Clodius « avait consacré lemplacement à la Liberté ». Mais nous nécrivons pas par exemple « les Discours » (de Cicéron) ou « la Théologie », là où Jouvancy a écrit Orationes ou Theologia.

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Nous précisons souvent la traduction Ferté par le simple ajout, entre crochets droits, du ou des mots latins dorigine. Par exemple :

« Les Opposés[adversa] » (p. 77) : la précision simpose, car opposés pourrait rendre opposita ;

« les conseils [consilia] de la vieillesse » (p. 117) : cest-à-dire conseils dans son sens en français classique, « décisions » (nous donnons cette précision en note).

À côté de ces rectifications mineures, nous intervenons plus lourdement dans les cas où le faux sens produit une erreur par trop gênante. Nous donnons alors la traduction Ferté en note et la remplaçons, au texte, par la nôtre. Nous procédons de même lorsque Ferté tombe dans le contresens, ou en vient à être très loin du texte latin, ou encore le modifie à son idée : sa traduction est alors donnée en note.

Modifier Ferté simpose tout particulièrement dans le cas spécifique des « auto-plagiats » de Jouvancy : en ce cas, ce nest même plus du contresens, mais un autre sens, correspondant à un autre texte. En effet, dans le chapitre II, 5 de son Candidatus rhetoricae, Jouvancy recopie daffilée plusieurs pages dun de ses ouvrages antérieurs, le De ratione discendi et docendi. Ferté a bien repéré ce réemploi, dautant que lui-même a traduit le De ratione avant de traduire le Candidatus rhetoricae.Du coup, il a repris en bloc sa propre traduction des pages du De ratione. Mais il na pas remarqué, ou voulu remarquer, que Jouvancy dans le détail avait remanié son texte dorigine.

De même, toujours dans ce chapitre (II, 5), Ferté conserve la répartition du texte selon les subdivisions du chapitre dans le De ratione. Or, Jouvancy a modifié également cette répartition : tel paragraphe quil avait mis au début de larticle 2 du De ratione se retrouve désormais à la fin de larticle 1 du Candidatus.Nous rétablissons, dans la traduction française, la place des paragraphes du texte latin du Candidatus, changement qui nest pas toujours signalé dans nos notes. De façon plus générale, nous ne signalons pas dautres modifications mineures de la traduction Ferté (ajouts de guillemets, changement de ponctuation, regroupement ou à linverse dégroupement de paragraphes, etc.).

Pour revenir à l« auto-plagiat » de Jouvancy, on remarquera que celui-ci applique alors la même procédure quà tous les textes quil réutilise. Quil reprenne Pomey, Pelletier ou lui-même, il suit globalement 43le texte dorigine mais ne se prive pas, dans le détail, de modifier tel ou tel point. En dautres termes, en recopiant il relit dun œil critique. Nous signalons toutes ces modifications.

Signes employés

Nous introduisons trois sortes de signes.

Les deux premiers sont les mêmes que pour le texte latin : les crochets droits [ ] ; les signes ouvrants et fermants  et . Nous utilisons aussi des chevrons < >.

Les crochets droits encadrent tantôt des mots latins en italiques, tantôt des termes français. Dans le premier cas, ils signalent que nous introduisons les termes latins quemploie Jouvancy, soit pour préciser une notion, soit pour signaler que la traduction de Ferté est plus ou moins loin du texte original. Quand ils entourent des mots français, sans italiques, il sagit dun cas spécifique aux chapitres sur la chrie et la sentence. Nous introduisons alors, sous forme dintertitres, les huit parties que comprend chacun de ces exercices préparatoires : [1. Éloge], [2. Paraphrase], etc. jusquà [8. Épilogue]. Le détail de ces parties était signalé dans le Candidatus de Pomey, que suit ici Jouvancy mais sans reprendre ces indications.

Les signes  et  permettent de repérer le cas très spécifique des « auto-plagiats » de Jouvancy, aux chapitres I, 5 et II, 5.

Enfin, les chevrons < > signalent linsertion par nous-mêmes des nombreux passages omis par Ferté. À lintérieur de ces chevrons, la traduction est donc de nous.

Abréviations utilisées dans les notes

Notre annotation est inédite. Nous reprenons aussi les rares notes de Ferté, en les identifiant chaque fois comme telles. Pour les citations en français douvrages anciens, nous modernisons les graphies mais conservons 44majuscules et ponctuation. Pour les citations en latin, nous respectons le parti-pris de chaque édition citée en ce qui concerne lusage des i ou j, u ou v.

Les renvois aux livre et chapitre dun ouvrage cité se font toujours sous la forme « III, 8 » : livre III, chapitre 8 (même si, dans lédition citée, ce chapitre est numéroté en romain, « caput VIII »). Nous nous autorisons aussi des formules synthétiques comme « le chapitre II, 5 » ou « lépigramme I, 36 », pour dire : le chapitre 5 du livre II ; la trente-sixième épigramme du livre I. Pour les grands classiques grecs ou latins, Plutarque, Sophocle, Cicéron, Martial, Horace, etc., nous y renvoyons par un simple « C. U. F. » ou « dans léd. C. U. F. » (Collection des Universités de France), sans indiquer ni lannée dédition ni le traducteur.

Renvois abrégés
aux discours de Cicéron

Comme les Jésuites de son époque, et comme dailleurs lusage actuel, Jouvancy nindique que le numéro des « paragraphes » (en chiffres arabes), et jamais le numéro des « chapitres » (en chiffres romains dans les éditions actuelles de Cicéron). La forme régulière de ses références est « pro Mil. num. 78. » ou « pro Plancio, num. 14. », où num. signifie « numéro3 ». Dans la traduction française, nous rendons par « Pour Milon, § 78 » ou « Pour Plancius, § 14 ». Dans nos notes, nous écrivons en abrégé « Mil. 78 » ou « Planc. 14 ».

Les titres abrégés que nous proposons sont adaptés autant que possible aux titres mêmes que donne Jouvancy. Un cas particulier est celui dun même titre pour plusieurs discours : il y a quatre Catilinaires (Cat. I, Cat. II, etc.), quatorze Philippiques (Phil. I, Phil. II, etc.), mais aussi trois discours Sur la loi agraire (Agr. I, Agr. II, Agr. III). Jouvancy écrit tantôt Phil. II et tantôt II. Phil., ou encore « 2. Philippica ». Dans la traduction française, nous rendons par « deuxième Philippique », et dans nos notes par « PhilII ». Un renvoi complet en note sera donc sous la forme « PhilII, 64 », avec le chiffre romain en italiques : deuxième Philippique, paragraphe 64.

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Un cas encore plus spécifique est celui des discours contre Verrès, ou « Verrines ». Jouvancy en compte sept, comme il le résume lui-même (p. 409) ; Du Cygne fait de même dans son Analysis en 1661. Lautre logique est celle des abréviations actuelles, mais aussi de Mérouville en 1684 (voir dans la Bibliographie, p. 674-675, à ces noms). La logique actuelle dégage trois sous-ensembles distincts : un procès préliminaire ; le premier procès (plus exactement, la première « action » en justice) ; le second procès. Soit :

Selon Jouvancy

Ordre actuel

Procès préliminaire

Verr. 1 (ou Divinatio)

Caecil. (Contre Caecilius)

Premier procès
ou « action »

Verr. 2

Verr. prim. (Premier procès contre Verrès)

Second procès

Verr. 3

Verr. I

Verr. 4

Verr. II

Verr. 5

Verr. III

Verr. 6

Verr. IV

Verr. 7

Verr. V

Comme Jouvancy renvoie très peu au discours du premier procès, nous réservons le titre de Contre Verrès pour les seuls discours du second procès. Pour éviter toute confusion, dans la traduction française, nous mettons en italiques le chiffre romain. « Contre Verrès, V, § 106 » et, dans nos notes, « Verr. V, 106 » : renvoi au cinquième et dernier discours du second procès. En fait de confusion, il faut surtout bien distinguer le « Contre Verrès, I » (Verr. I) du Premier procès contre Verrès (Verr. prim.).

Enfin, on notera que le paragraphage, cest-à-dire le découpage des œuvres de Cicéron en paragraphes, est précisément issu du monde jésuite, pour les besoins de sa classe de rhétorique : le collège de Tournon, en 1588. Le chapitrage ou capitulation, cest-à-dire le découpage en chapitres, date quant à lui de 1618 et est le fait de Janus Grüter (Jan de Gruytere, 1560-1627), donc à lintérieur du Saint Empire romain germanique. En général, un « chapitre » a pour longueur trois ou quatre « paragraphes ». Mais pareil vocabulaire prête à confusion : ces deux découpages continus sont tout à fait indépendants. Cela nous justifie de nindiquer que les numéros de paragraphes.

1 1821-1903. En 1892, outre Jouvancy (LÉlève de rhétorique et De la Manière dapprendre et denseigner), Ferté publie chez Hachette sa traduction de la Ratio studiorum des Jésuites : Programme et règlement des études de la Société de Jésus, comprenant les modifications apportées en 1832 par la Congrégation générale. Traduction littérale du Ratio atque institutio studiorum Societatis Jesu. – Les Jésuites disaient « le » Ratio et non pas « la » Ratio, considérant que cest « le livre / le manuel nommé Ratio ».

2 Jouvancy, LÉlève de rhétorique, traduction française Henri Ferté, Paris, Hachette, 1892, dans lexemplaire de la Bibliothèque Universitaire de Grenoble, que nous remercions vivement pour la numérisation : http://bibnum-stendhal.upmf-grenoble.fr/items/show/116.

3 Cf. (p. 360) : « num. seu. §. 7. », littéralement « numéro ou si lon préfère § 7 ».