Abstract: La mélancolie communément attribuée à W. G. Sebald suscite des interprétations contradictoires : d’un côté, elle apparaît comme l’élément naturel de cette œuvre de mémoire des catastrophes de l’histoire ; de l’autre, sa tonalité uniformément endeuillée peut sembler noyer la singularité des événements historiques évoqués dans une forme d’indifférence, de posture finalement dépolitisante. Le concept warburgien de formule de pathos permet de penser la réversibilité d’une telle pétrification mélancolique.