Conclusion de la première partie
- Prix départemental de la recherche historique 2022 des Archives départementales des Alpes-Maritimes
- Publication type: Book chapter
- Book: L’Armée américaine sur la Côte d’Azur. Repos et démonstration de puissance (1917-1967)
- Pages: 159 to 159
- Collection: Mediterranean Studies, n° 20
- CLIL theme: 3378 -- HISTOIRE -- Histoire générale et thématique
- EAN: 9782406160625
- ISBN: 978-2-406-16062-5
- ISSN: 2264-4571
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-16062-5.p.0159
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 01-24-2024
- Language: French
Conclusion
de la première partie
Ainsi, par trois fois, la mise en place, par l’armée américaine, de structures ou de dispositifs récréatifs à disposition de ses sammies, restees et marins se justifie par une volonté de ménager le moral des troupes, et se double d’une volonté d’affirmation de la puissance des États-Unis : puissance morale, économique, politique, idéologique et même culturelle. Cet enjeu de puissance prend de l’ampleur à partir de 1945, et semble totalement l’emporter sur celui du repos durant les escales de la VIe flotte. La dimension morale, omniprésente en 1918, laisse place à des préoccupations plus politiques et économiques en 1945. La guerre froide impose sa dimension idéologique que les marins ont pour mission de porter en good will ambassadors. En dépit des désaccords ponctuels, nous assistons également à trois reprises à la coopération des autorités locales dans cette mise en place, toutes animées par le souci soit de relancer le tourisme (1918-1919 et 1944-1946), soit de l’alimenter (années 50 et 60). Sur ce point, les plus grands espoirs se manifestent à la sortie du premier conflit mondial. En 1945, l’état d’esprit des populations à l’égard de l’armée américaine, plus ambivalent, et les conditions politiques locales plus complexes, contrebalancent l’enthousiasme des professionnels du tourisme face à l’idée d’installer une zone de permission. Cependant, la préfecture des Alpes-Maritimes joue un rôle fondamental, tant dans la mise en place des centres de permission, que dans la facilitation des rapports avec les Alliés, lesquels s’avèrent, en 1944-1945, à la fois plus difficiles et plus étroits qu’en 1918-1919. À chaque période, la presse et les professionnels du tourisme participent à la promotion de ce genre si particulier que représente le tourisme militaire, avec pour argumentaire central l’espoir que ces soldats reviendront plus tard avec leurs familles.