Skip to content

Classiques Garnier

Conclusion de la première partie

159

Conclusion
de la première partie

Ainsi, par trois fois, la mise en place, par larmée américaine, de structures ou de dispositifs récréatifs à disposition de ses sammies, restees et marins se justifie par une volonté de ménager le moral des troupes, et se double dune volonté daffirmation de la puissance des États-Unis : puissance morale, économique, politique, idéologique et même culturelle. Cet enjeu de puissance prend de lampleur à partir de 1945, et semble totalement lemporter sur celui du repos durant les escales de la VIe flotte. La dimension morale, omniprésente en 1918, laisse place à des préoccupations plus politiques et économiques en 1945. La guerre froide impose sa dimension idéologique que les marins ont pour mission de porter en good will ambassadors. En dépit des désaccords ponctuels, nous assistons également à trois reprises à la coopération des autorités locales dans cette mise en place, toutes animées par le souci soit de relancer le tourisme (1918-1919 et 1944-1946), soit de lalimenter (années 50 et 60). Sur ce point, les plus grands espoirs se manifestent à la sortie du premier conflit mondial. En 1945, létat desprit des populations à légard de larmée américaine, plus ambivalent, et les conditions politiques locales plus complexes, contrebalancent lenthousiasme des professionnels du tourisme face à lidée dinstaller une zone de permission. Cependant, la préfecture des Alpes-Maritimes joue un rôle fondamental, tant dans la mise en place des centres de permission, que dans la facilitation des rapports avec les Alliés, lesquels savèrent, en 1944-1945, à la fois plus difficiles et plus étroits quen 1918-1919. À chaque période, la presse et les professionnels du tourisme participent à la promotion de ce genre si particulier que représente le tourisme militaire, avec pour argumentaire central lespoir que ces soldats reviendront plus tard avec leurs familles.