Conclusion de la deuxième partie
- Prix départemental de la recherche historique 2022 des Archives départementales des Alpes-Maritimes
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : L’Armée américaine sur la Côte d’Azur. Repos et démonstration de puissance (1917-1967)
- Pages : 273 à 274
- Collection : Les Méditerranées, n° 20
- Thème CLIL : 3378 -- HISTOIRE -- Histoire générale et thématique
- EAN : 9782406160625
- ISBN : 978-2-406-16062-5
- ISSN : 2264-4571
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-16062-5.p.0273
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 24/01/2024
- Langue : Français
Conclusion
de la deuxième partie
Ainsi, à l’issue de ce second volet, nous avons constaté de grandes similitudes entre les centres récréatifs des deux après-guerres, tant dans l’ampleur et la nature des réquisitions nécessaires, que dans la diversité des divertissements proposés et dans leur gestion interne. Une même volonté d’encadrer l’acheminement et la totalité du séjour des permissionnaires anime la hiérarchie militaire, soucieuse de canaliser les énergies et d’éviter les débordements. La seconde période se distingue cependant de la première par un double recentrage géographique (sur le littoral maralpin), et qualitatif (sur la dimension récréative), par un profil plus varié des permissionnaires, et par la collaboration d’acteurs privés du tourisme, incarnés par la compagnie American Express, permettant à l’USRRA de devenir un centre de loisir et de vacances unique en Europe. La marine américaine, dans une moindre mesure, s’appuie sur quelques lieux déjà connus de l’armée, bars, églises, hôpital, pour offrir services et loisirs aux marins et à leurs familles. Certaines de ces structures, issues de la communauté anglo-saxonne du début du xxe siècle, traversent la période et deviennent des lieux structurants pour l’ensemble de la communauté américaine locale, civile comme militaire, ancrée ou de passage. Enfin, durant les trois périodes, la puissance états-unienne se manifeste parfaitement par la capacité de son armée à imposer sur un territoire étranger tous les éléments d’une petite Amérique. Vivre en circuit fermé n’empêche pas la volonté de découvrir la région et ses habitants. Cette volonté, plus ou moins prégnante selon les personnes (plus importante chez les officiers, les personnels militaires encadrant les structures, et les familles installées, plus superficielle chez les simples soldats au repos) entraîne d’inévitables rencontres. Celles-ci sont parfois souhaitées, lorsqu’il s’agit de ménager les bons rapports 274franco-américains, parfois redoutées (en particulier lorsqu’il s’agit des rencontres féminines), et le plus souvent accompagnées. La rencontre entre ces deux mondes génère ainsi un certain nombre de problématiques territoriales, économiques et humaines que la troisième partie de cette étude se propose d’approcher.