Abstract: La passion amoureuse n’occupe pas une place de choix dans les Mémoires de Saint-Simon. Cette étude interroge les raisons de cette remarquable discrétion, qui est aussi un malaise. Pour ce faire, elle analyse de façon solidaire, d’une part, une méfiance éthique à l’endroit des choses de l’amour, et, d’autre part, une défiance historiographique ou générique à l’égard d’une matière qui pourrait faire encourir aux Mémoires le risque d’une contamination par une logique romanesque.