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Classiques Garnier

Notre journée guérinienne du 16 juillet 2023

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : L'Amitié guérinienne Revue annuelle des Amis des Guérin
    2023, n° 202
    . varia
  • Auteur : Huet-Brichard (Marie-Catherine)
  • Pages : 11 à 12
  • Revue : L'Amitié guérinienne
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406159995
  • ISBN : 978-2-406-15999-5
  • ISSN : 2554-8980
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-15999-5.p.0011
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 06/12/2023
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
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NOTRE JOURNÉE GUÉRINIENNE
du 16 juillet 2023

« Passent les jour et passent les semaines… »

Tout se répète et rien nest jamais pareil. Dans les interstices du temps sintroduisent des altérations qui annoncent dinévitables changements.

Il fit beau. Beaucoup moins chaud que lannée dernière, Dieu merci, et sans pluie puisquEugénie, on le sait, surveille du haut des cieux la météorologie guérinienne. Lombre des chênes, lodeur de lherbe fraichement coupée, le chant des cigales, la joie des retrouvailles…

Oui, tout fut semblable, ou peu sen faut. Les rituels furent respectés. La même bonne fée avait veillé aux fleurs dans léglise dAndillac et la même belle voix tentait dy animer les chants. Labbé Ferret célébra la messe et prononça quelques mots sur la tombe des Guérin ornée, cette année encore, de son bouquet. Oui, la ferveur était incontestablement la même, mais la nef était loin dêtre pleine. Où sont passés les fidèles dantan ?

Au château du Cayla, comme dhabitude, tout était en place. Comment assez remercier ceux qui nous aident chaque année : Julien, Camille, Alice, et, petit changement, Nathalie, celle qui remplace Roger, la nouvelle gardienne des lieux.

Avec son efficacité légendaire, Pierre Chatelus de Vialar mena de main de maître lAssemblée générale.

Pique-nique sous les arbres : mets et vins partagés. Chez les Anciens, un bref rappel des longues tablées et des interminables repas sous les buis. Où sont passés aujourdhui ces édiles qui, en ces temps-là, ne manquaient jamais de répondre à lappel ?

De nouvelles figures sont cependant apparues. Didier Pacaud avait entraîné avec lui, grâce à ses lectures de textes des Guérin, quelques habitants de Castres. Deux jeunes gens demeurèrent incognito jusquà ce que leurs noms et leurs dons fussent révélés le soir même dans le concert douverture du festival de musique de Cordes-sur-ciel, concert qui avait lieu au château de Mayragues : il sagissait de la gambiste et du claveciniste. Faudrait-il aussi citer les habitués, un par un, par reconnaissance de leur fidélité ? Un nom seulement : celui de Sarah Léon, notre conférencière de lannée dernière.

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Une nouveauté cette année : deux conférences et non pas une, réunies sous le thème de la gastronomie, deux conférences aux mots sucrés, salés, poivrés, poétiques, à vous mettre leau et le vin à la bouche, et égrenant des plaisirs innocents célébrant lharmonie entre la nature et lhomme ou des plaisirs plus ambigus derrière lesquels se dissimulent de troubles arrière-pensées …

Lune porta sur Balzac, lautre sur les Guérin. Balzac-Guérin, quels liens ? De lointains, mais réels liens de famille, comme vous pourrez le lire plus loin, dans larticle de Jean-Louis Dega. Et nous voulons, de plus, nouer amitié avec les habitants de Montirat. À la Pentecôte 2024, un festival « Balzac, le fantastique, et la vallée du Viaur » se déroulera dans cette commune du nord-est du Tarn, commune où naquit Bernard-François Balssa, le père dHonoré. Lorganisateur de ce festival, Hassan Aslafy, est aussi un Ami des Guérin et il était des nôtres ce dimanche.

La première conférence, donnée par la jeune et brillante Lauren Bentolila-Fanon, a ainsi joué le rôle dannonce ou davant-première de ce festival et a renouvelé notre admiration pour cet immense sociologue que fut lauteur de La Comédie humaine. La seconde, offerte par Robert Plageoles, ce guérinien de longue date et que tout un chacun connaît dans le Tarn – et ailleurs – et pour ses livres et pour ses vins, a pris la forme dun délicieux et délicat poème.

Autre changement : une visite inédite du Cayla à deux voix. Julien et Muriel ont redonné épaisseur à lexistence quotidienne de la famille de Guérin. Il fut là encore question de victuailles, de menus, et dexquises gourmandises…

Suivant la tradition, le vin dhonneur associa blanc, rouge, rosé, bulles, tous vins apportés, comme dhabitude, par Laurence et Alan Geddes.

Et vint la séparation et son petit pincement au cœur, ce son joyeux et triste que prennent ces paroles rituelles : « Au revoir. Merci. À lannée prochaine. »

Et demeurent ces lancinantes questions : combien serons-nous ? qui reprendra le flambeau ? à qui parlent encore Maurice et Eugénie ?

Mais les lieux demeurent. Le blanc de la pierre sous la lumière. Et cette hauteur, ce surplomb, cette impression de sancrer dans la terre et de toucher au ciel.

Marie-Catherine Huet-Brichard