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Classiques Garnier

Index nominum

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Kierkegaard, l’œuvre de l’accomplissement
  • Pages : 485 à 487
  • Collection : Colloques de Cerisy - Philosophie, n° 1
  • Thème CLIL : 3130 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie moderne -- Philosophie humaniste
  • EAN : 9782406074564
  • ISBN : 978-2-406-07456-4
  • ISSN : 2606-5983
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07456-4.p.0485
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 27/12/2017
  • Langue : Français
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David Brezis, « Kierkegaard, poète et martyr »

David Brezis est ancien chercheur au CNRS et est spécialiste de Kierkegaard auquel il a consacré plusieurs livres. Il travaille actuellement sur Levinas et sur la pensée juive. Il a publié Levinas et le tournant sacrificiel (Paris, 2012) et un ouvrage en hébreu sur le débat au sein de la pensée talmudique entre dogmatisme et esprit douverture (Tel-Aviv, 2015).

Pour Kierkegaard, le procès « économique » doit être pensé comme déchéance par rapport à ce quest en vérité lexister chrétien – pure urgence dun appel auquel lhomme est tenu de répondre inconditionnellement. Dès lors on peut tenter de déchiffrer les apories kierkegaardiennes à partir de lopposition entre le « sans réserve » de leschatologie chrétienne et le judaïsme valorisant léconomie, la réserve, la temporisation, contre les dérives dun messianisme au présent.

George Pattison, « Silence – Nature – Dieu. Kierkegaard ou Heidegger »

George Pattison est professeur à luniversité de Glasgow et lauteur de plusieurs détudes sur Kierkegaard et sur la philosophie de religion. Plus récemment il a publié la monographie Eternal God/Saving Time (Oxford, 2015), dans laquelle il étudie la possibilité de parler de Dieu si, comme Heidegger la dit, le temps est lhorizon inéluctable de toute signification humaine.

Pour Heidegger comme pour Kierkegaard, le silence est à lorigine de la parole ; chez Heidegger cest celui dune nature divinisée qui ne « parle » que pour « dire » le fait dêtre mortel, pour Kierkegaard cest aller aux limites où parle celui qui est lorigine de tout langage, Dieu. Par conséquence lontologie kierkegaardienne sera plus utile pour une éthique de lamour humain que lontologie heideggérienne. La foi chrétienne présuppose que lappel de lamour exige plus que le silence entendu dans la nature.

Vincent Delecroix, « Imitation et vérité »

Vincent Delecroix est ancien élève de lÉcole normale supérieure et directeur détudes en philosophie de la religion à lÉcole pratique des hautes études. Il a publié dernièrement Ce nest point ici le pays de la vérité. Introduction à la philosophie de la religion (Paris, 2015) et Apocalypse du politique (Bruges, 2016). Il est par ailleurs romancier.

À partir de 1848, le motif de limitatio christi prend une place importante dans la pensée de Kierkegaard. La doctrine de limitation qui culmine dans 486LExercice en christianisme où elle sarticule au concept majeur de contemporanéité procède à un muet renversement du platonisme, en redistribuant éthiquement lontologie des rapports entre être et simulacre, idée et idéal, modèle et image. Cest tout le système de la représentation structurant la pensée de la pensée, qui sen trouve réexaminé.

Søren Gosvig Olesen, « Kierkegaard, poète du religieux, mais de quelle religion ? »

Søren Gosvig Olesen est professeur de philosophie à luniversité de Copenhague et docteur dÉtat de luniversité de Nice. Il est traducteur en danois de Heidegger, Derrida, Foucault et Agamben et est lauteur dune quinzaine de livres dont La Philosophie dans le texte (Mauvezin, 1982), Wissen und Phänomen (Würzburg, 1997) et Transcendental History (Basingstoke, 2012).

Lexpression « poète du religieux » par laquelle Kierkegaard cherche à caractériser son œuvre ouvre à des questions : quelle valeur accorder à lautoportrait de lauteur ? Que veut dire « poésie » ? Pourquoi poète du religieux et non poète chrétien ? Ces questions conduisent à sinterroger sur le sens de la religion et du christianisme tels quils se définissent et évoluent jusquà la fin de son œuvre. Au risque de trouver chez Kierkegaard une mise en question visant la reprise du possible de tout stade religieux.

Flemming Fleinert-Jensen, « Kierkegaard le luthérien »

Flemming Fleinert-Jensen est pasteur de lÉglise protestante unie de France et fut président de la Société Søren Kierkegaard de 2004 à 2013. Il a édité LÉternité dans le temps. Six discours édifiants (Paris, 2000), Søren Kierkegaard. Le chant du veilleur (Lyon, 2012), « Martensen et Kierkegaard », dans Positions luthériennes (Paris, 2013) et Aujourdhui – Non pas demain ! La prière de Kierkegaard (Lyon, 2016).

Ce texte analyse linfluence de Luther sur Kierkegaard. Quatre champs théologiques sont étudiés : 1) le rapport entre foi et œuvres ; 2) Christ comme à la fois origine du salut et exemple à suivre ; 3) la tension entre Loi et Évangile ; 4) la place de la souffrance dans la vie du chrétien. Malgré un accord fondamental avec Luther, Kierkegaard peut exprimer plusieurs réserves : les œuvres et les renoncements exigés par la foi ; le Christ vu davantage comme rédempteur que modèle à suivre ; la souffrance comme expression de lamour de Dieu.

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Jacques Colette, « Lidée de Dieu dans le Journal de 1854 »

Jacques Colette est professeur émérite de luniversité Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a publié Kierkegaard et la non-philosophie (Paris, 1994), LExistentialisme (Paris, 2007), Les Lettres et la pensée (Chatou, 2007), Dialectique et Phénoménologie. Études de philosophie allemande (Bruxelles, 2008) et Histoire et absolu. Essai sur Kierkegaard (Louvain, 2014).

Parallèlement à la critique de lidée philosophique de Dieu de Descartes à Hegel, sélaborent chez le jeune Kierkegaard les catégories dune pensée lyrique. Moyennant linterpénétration de lédifiant et du philosophique, les derniers textes en viennent à lidée apparemment hégélienne de subjectivité infinie, mais où lÊtre sans prédicats connaît aussi objectivation, à savoir redoublement. Éternité et immuabilité dun Dieu éprouvant souffrance et amour, ce qui, pour le « devant Dieu », peut nêtre pas sans cruauté.