Skip to content

Classiques Garnier

[Introduction à la troisième partie]

391

Nous avons vu que la délinquance à Bressuire semble peu présente, du moins au vu de nos registres daudience. Celle-ci se résume essentiellement à des conflits dintérêt qui, sils révèlent parfois une certaine propension au vol, attestent surtout de la précarité de la population. Labsence de séparation dans nos registres entre juridiction contentieuse et gracieuse renforce encore cette impression dans la mesure où les quelques procès criminels sont noyés dans une masse daffaires nayant que peu de rapports avec la délinquance classique. Le Bressuirais nest pas pour autant exempt de crimes et de délits. En effet, pour éviter le recours à une procédure complexe et coûteuse, nombreux sont ceux qui préfèrent saccorder, soit en dehors du tribunal, soit sous le regard dune justice qui se révèle dans tous les cas, plus conciliatrice que répressive. Pour mesurer lefficience de cette justice, on sintéressera dabord aux justiciables et à la manière dont ils fréquentent le tribunal. Se rendent-ils aux convocations du tribunal ou au contraire lévitent-ils ? Leurs affaires trouvent-elles toujours une issue ou disparaissent-elles des registres sans avoir été jugées ? Enfin, les justiciables font-ils souvent appel de la décision du tribunal ? Pour terminer, on sinterrogera sur lévolution de la justice. Reste-t-elle résolument conciliatrice ou bien, sous linfluence de la justice royale, amorce-t-elle un virage vers davantage de répression à laube des temps modernes ?