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Classiques Garnier

Résumés des contributions

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Jouve baroque. Jouve et Donnadieu, documents inédits
  • Pages : 217 à 218
  • Revue : La Revue des lettres modernes
  • Série : Pierre Jean Jouve, n° 9
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812449291
  • ISBN : 978-2-8124-4929-1
  • ISSN : 0035-2136
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4929-1.p.0217
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 10/06/2016
  • Périodicité : Mensuelle
  • Langue : Français
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RÉSUMÉs DES CONTRIBUTIONS

Muriel Pic, « Dialectique baroque. Prophétie et Mélancolie ».

Eschatologique et mélancolique, lœuvre de Pierre Jean Jouve est baroque tant par lextase que par le memento mori. Analyser cette dialectique et la resituer dans une histoire de la réception du baroque au xxe siècle, au centre de laquelle se tient lécole de Genève fréquentée par Pierre Jean Jouve pendant la guerre, constitue les deux objectifs de cette contribution.

Serge Meitinger, « Le Parnasse et le Calvaire. Procession jouvienne dune grâce baroque, La Vierge de Paris en exemple ».

Rapprochant Pierre Jean Jouve du baroque de persuasion, il sagit, à partir de La Vierge de Paris, de montrer que le poète met en œuvre une esthétique et une spiritualité qui relèvent dune grâce que lon pourrait dire baroque. Il recourt à limagination et à laffectivité du lecteur pour le conduire dune corporéité toujours prégnante à une érotique du Corps-Dieu. Se déploie une grâce spécifique, intensifiant et amplifiant les dimensions mêmes du monde, qui se retrouve comme miraculé.

Anis Nouaïri, « “Poésie, art de faire”. Les disparités du verbe jouvien ».

Cest le propre du baroquisme que de fusionner des ensembles hétérogènes en un tout harmonieux. Concevant lunité à travers le prisme de la disparité, la poésie jouvienne met en mouvement « un nombre infini de réalités » et joue sur les contrastes pour dresser des tableaux baroques qui en appellent aux réalités les plus hautes et les plus basses. Pierre Jean Jouve invoque ainsi Mozart et Orphée, figures antinomiques dont la confrontation confère à son œuvre un mouvement de contorsion baroque.

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Dorothée Catoen-Cooche, « Du pinceau à la plume. Les peintures baroques dans le discours romanesque jouvien ».

Cet article propose de montrer dans quelle mesure certains effets de la peinture baroque ont pu influencer Pierre Jean Jouve. Plus spécifiquement, il sagit dexpliquer pourquoi le lecteur retrouve des échos dœuvres picturales, notamment celles de Georges de La Tour et de Claude Gellée, dit Le Lorrain, dans plusieurs scènes romanesques jouviennes.

Béatrice Bonhomme, « La chambre bleue de Paulina ou la brillance dun poème baroque ».

« Quun poète joue sa poésie sur ce qui est de lhomme la sombre et bleue passion » : cette phrase de Salah Stétié pourrait sappliquer au Jouve de la Chambre bleue, texte de désir, de passion et de poésie. Lincipit de Paulina 1880 souvre ainsi de façon étonnante sur les mesures précises dune chambre, qui insistent sur la composante architecturale de la description. Profondément originale, cette mise en scène immédiate du regard introduit le baroque.

Christian Prigent, « Éros le rythmique ».

Dans les poèmes de Pierre Jean Jouve une surface tissée de déplacements et de condensations est posée sur un fond obscène non forclos. Limpulsion dÉros diffuse à partir de ce fond. La surface textuelle est creusée par elle. Les dédoublements signifiants suggèrent ainsi une profondeur. Mais il ny a pas de sens secret (sinon dérisoire et déceptif). La profondeur naît dun creusement du plan des significations par la duplication des occurrences érotiques qui épaississent la ligne sémantique.

Horacio Amigorena, « La jeune fille hors du miroir. Alice chez Pierre Jean Jouve ».

Pierre Jean Jouve, guidé par cette imagination, dont Baudelaire pensait quelle gouverne toutes les autres facultés de lâme, cherche à déchiffrer et éclairer ce quil y a de plus à comprendre dans la peinture de Balthus, Alice. Il prospecte sans la conceptualiser, en saventurant dans le miroir même pour établir un lien singulier avec le sujet du tableau, un lien si intime quil ne quittera plus Alice, sa vie durant. Elle le saisit comme un paysage peut nous saisir, avant même de le penser.