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Classiques Garnier

Citations en exergue au Journal

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Citations en exergue
au Journal

Omnia principibus statim adsunt : unum insatiabiliter parandum, prosperam sui memoriam. (Tacite, Ann[alium] l[iber] IV)

« Tout prévient les vœux des Princes mais il en est [un] quils doivent renouveler sans cesse ; et cest linsatiable vœu de laisser une heureuse mémoire1. »

Solon disait : « Civibus, non suavissima, sed optima, consules… » Ce mot peut servir de leçon aux instituteurs des Princes. « Vous enseignerez aux hommes quels quils soient non les choses les plus douces, mais les plus convenables2. »

« Romains, disait Fabius, je voudrais vous plaire, mais jaime encore mieux vous être utile que dobtenir vos suffrages. » Tite-Live, livre III, chap. 683.

Dicam illis quod non volunt audire, sed quod audisse semper volent. Sene[ca], de benef[iciis] l [iber]V, chap. 54.

Rarus enim ferme sensus communis, in illa fortuna. Juv[enalis]. Sat[ira] VIII5.

La vie de lhomme juste nest quune fête continuelle, disait Salomon6.

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La joie viendra si tu sais lattendre, et le repentir si tu te hâtes. SAA DY7.

Rex velit honesta nemo non eadem volet. Senec. Tragic[a]8.

Princ[ipes] plus exemplo quam peccato nocent. Cicero, de Leg[ibus], liv. III, chap. 139.

« On ne sent guère dans les divertissements de la cour que de la tristesse, de la fatigue et de lennui ; et le plaisir fuit à proportion quon le cherche. Nos Princes nont plus rien de nouveau à voir, parce quils voient tout dans leur enfance : dès le berceau on leur prépare leur ennui. » (Mme de Maintenon, lettre10).

« Vous ne connaissez pas lennui qui dévore les grands, lobsession où ils sont de cette multitude de valets dont ils ne peuvent se passer, linquiétude qui les porte à changer de lieu sans en trouver un qui leur plaise, la peine quils ont à remplir leur journée et la tristesse qui les suit, jusque sur le trône. » (Lettre Mme de Maintenon11).

« Louer les princes des vertus quils nont pas, cest leur dire impunément des injures. » L[a]Roche]F[oucauld]12

1 La citation de Tacite est issue du livre IV, chap. 38 des Annales. La traduction est extraite de la Préface de Jean-Joseph Dussaulx, De la passion du jeu depuis les temps les plus anciens jusquà nos jours, dédié à Monsieur, Paris, Imprimerie de Monsieur, 1779, p. xxvi.

2 Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, livre I. Bonnard a vraisemblablement tiré la citation de J.-J. Dussaulx, De la passion du jeu depuis les temps les plus anciens, op. cit., p. 116.

3 Cette citation est empruntée (ibid., p. 139). Elle est inexacte : le texte latin est celui dun discours prononcé en lan 309 de Rome (443 av. J.-C.) par le consul T. Quinctius Capitolinus devant lassemblée du peuple : Vellem equidem vobis placere, Quirites : sed multo malo vos salvos esse, qualicumque erga me animo futuri estis.

4 Citation empruntée (ibid., p. 141). La référence est inexacte (comme chez J.-J. Dussaulx), puisque lextrait vient du livre VI, chap. 33 du De Beneficiis de Sénèque et le texte original emploie limpératif (Dic illis) plutôt que le futur (Dicam) : « Dites leur non ce quils veulent entendre, mais ce quils voudraient avoir toujours entendu. »

5 Juvénal, satire VIII, v. 73 : « Il est fort rare que lon conserve le sens commun dans une si haute fortune. »

6 La citation est empruntée encore une fois à J.-J. Dussaulx, De la passion du jeu depuis les temps les plus anciens, op. cit., p. 133.

7 Cette citation a pu être empruntée à larticle « Sarrasins » de lEncyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers, t. XIV, 1770, p. 677, dont Bonnard possédait un exemplaire. Cet article est dû à Diderot lui-même. Saadi est un poète persan du xiiie siècle, auteur du Golistan, souvent traduit par Rosarium.

8 Sénèque, Thyeste, acte II, scène i, v. 212 : « Quun roi veuille le bien, nul ny contredira. »

9 Citation empruntée ibid., p. 248 : à propos de la corruption des Grands.

10 La citation de Mme de Maintenon est sans doute directement empruntée à Condillac, Cours détudes pour linstruction du Prince de Parme aujourdhui S.A.R. lInfant D. Ferdinand…, t. II, Art décrire, de raisonner, Parme, 1775, p. 61. Elle est extraite de la lettre à M. de Noailles, cardinal archevêque de Paris, datée du 26 février 1702, H. Bots et E. Bots-Estourgie (éd.), Lettres de Madame de Maintenon, t. III, 1698-1706, Paris, H. Champion, 2011, p. 349, lettre no 301.

11 La citation a sans doute été directement empruntée à Condillac, Cours détudes pour linstruction du Prince de Parme…, op. cit., p. 21. Elle est extraite de la lettre à Mme de Glapion, première maîtresse des Bleues à Saint-Cyr, datée du 9 novembre 1702, H. Bots et E. Bots-Estourgie (éd.), Lettres de Madame de Maintenon, op. cit., t. III, p. 376, lettre no 327.

12 La Rochefoucauld, Réflexions ou sentences et maximes morales, CCCXX, Œuvres, t. I, Paris, Hachette, (coll. « Grands Écrivains de la France »), 1868, p. 159.