Chronologie
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Joan Bodon . Contes populaires et autofictions
- Pages : 745 à 752
- Collection : Études et textes occitans, n° 7
- Thème CLIL : 4029 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Langues régionales
- EAN : 9782406099475
- ISBN : 978-2-406-09947-5
- ISSN : 2430-8269
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09947-5.p.0745
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 29/04/2020
- Langue : Français
Chronologie
Repères biographiques
1920. 11 décembre : naissance à Crespin (Aveyron), dans une famille de paysans, de Jean Clément Boudou (Clément Jean pour l’Église), connu dans le village sous le nom de Clamenç Briana. L’occitan est la langue de la famille.
1924. Naissance de son frère, Cyprien.
1926/1932. École primaire élémentaire de Crespin. Imposition stricte de l’usage du français. Éducation religieuse « classique » : catéchisme, messe.
1932/1938. Cours complémentaire de Naucelle (Aveyron), pensionnaire. Apprend l’espagnol. Brevet d’études en 1936. Échec au concours d’entrée à l’École normale en 1937. Réussite l’année suivante.
1938/1941. École normale de Rodez. Début 1940, Conseil de révision à La Salvetat, examen de préparation militaire pour Saint-Maixent à Montpellier. N’est pas mobilisé. Dernière année d’École remplacée par divers stages effectués à Pau, puis Decazeville, Saint-André-de-Najac. Entre dans la sphère du Félibrige aveyronnais (association du Grelh roergat) et fait la connaissance d’Henri Mouly, figure félibréenne locale, en avril 1941.
Octobre 1941/février 1942 : en poste à Castanet (Aveyron) en remplacement d’un maître d’école prisonnier.
Mars 1942/octobre 1942 : incorporé aux Chantiers de jeunesse (CFJ 45 – Saumur) à Anduze (Gard), suite à la résiliation de son « sursis ».
Novembre 1942/juillet 1943 : nommé provisoirement instituteur à Durenque (Aveyron). Assure les fonctions de secrétaire du syndicat paysan. Commence à apprendre l’allemand en vue de son prochain départ.
746Juillet 1943/janvier 1945 : requis pour le Service du travail obligatoire (STO) à Breslau (Allemagne). Libéré, il se porte volontaire pour aider les russes à la reconstruction avant de rentrer en France, fin juin 1945.
Septembre 1945/août 1949 : instituteur à Durenque (Aveyron). Devient membre de la Confédération générale de l’agriculture (CGA), du Syndicat national des instituteurs (SNI).
1946. Mariage à Durenque avec Camille, Simone, Denise Vidal, née en 1926. Voyage de noces à Lourdes. De santé fragile, Camille sera hospitalisée à plusieurs reprises au cours des années à venir.
1947. Naissance d’une première fille, Jeanine. Elle sera la seule à apprendre l’occitan à l’école. Chez les Boudou, on parle le français.
1948. Naissance d’une deuxième fille, Évelyne.
Septembre 1949/septembre 1955 : instituteur au Mauron de Maleville (Aveyron), dans une école dotée d’une classe unique du cours préparatoire au certificat d’études. Assure également l’enseignement agricole.
1949. Naissance d’un garçon, Jean-Paul.
1950. Jean Boudou se rapproche de l’I.E.O., sans rompre avec le milieu félibréen (Mouly, Valière, notamment).
1951. Obtient son Certificat d’aptitude à l’enseignement agricole (CAEA). Voyages d’études agricoles (le Lauragais, la Camargue, Agen).
1953. Naissance de Françoise.
Octobre 1955/septembre 1968 : instituteur itinérant agricole à Saint-Laurent-d’Olt. Sillonne la région et en acquiert une connaissance approfondie. Rejoint l’équipe municipale.
1956. Premier voyage à Paris (pour le concours agricole), renouvelé ensuite chaque année. Voyages agricoles à Clermont-Ferrand, Neuvic, Limoges.
1959. Naissance d’un second fils, Jacques.
1960. Naissance de Nadine.
1961. Stage au lycée agricole de Marmilhat (Clermont-Ferrand).
Constitution du Novèl Grelh Roergat dont Mouly assure la présidence et Boudou le secrétariat général. Installation d’une hypertension affectant durablement son état de santé.
1962. Membre du bureau du SNI. Séjour d’Alan Ward, poète et musicien irlandais, chez les Boudou.
1963. Création d’une section de l’I.E.O. en Aveyron dont Boudou est le Président.
7471964. Mise en place d’un Bulletin de liaison de la section aveyronnaise de l’IEO : Boudou en est le principal rédacteur de 1964 au début de 1968 (14 numéros). Reste à l’écart de la crise qui agite l’IEO en 1964 et qui éclate lors de l’assemblée tenue à Decazeville.
1965. Continue à œuvrer pour le Grelh roergat. Milite pour l’enseignement de la langue d’oc dans les lycées de l’Aveyron. Ses problèmes de santé s’intensifient en fin d’année.
1966. Enseigne la langue d’oc dans deux lycées de Rodez. Est en faveur d’un vocabulaire interoccitan, le plus simplifié possible.
1967. Installation de la famille à Clermont-Ferrand pour la rentrée scolaire de septembre. Reste seul à Saint-Laurent. Effectue des allers-retours hebdomadaires. Tentative de Mouly pour faire élire Boudou Majoral du Félibrige qui se solde par un échec.
1968. Bloqué à Clermont-Ferrand lors des événements de mai.
1968/1975 : professeur de collège agricole à l’Arbàtach (Algérie) dans le cadre de la coopération franco-algérienne mise en place après l’indépendance de l’Algérie.
1968. septembre : départ pour l’Algérie (invoque notamment le manque d’argent, la remise en cause de son statut d’enseignant itinérant agricole). Problèmes de santé importants jusqu’à l’automne 1969 qui l’empêchent d’écrire.
1969. Confie son mal-être à Gisèle Fabre, secrétaire de la section aveyronnaise de l’IEO. En octobre, son fils Jean-Paul vient étudier en Algérie.
1970. Passe l’été, et les suivants, au Viala-du-Pas-de-Jaux, sur le Larzac. Participe à la grande marche des Causses organisée par les paysans.
En novembre 1970, sa femme et trois autres de ses enfants le rejoignent. En décembre, alors qu’il est toujours malade, sa femme est de nouveau hospitalisée, en France, et quitte l’Algérie définitivement. Sa fille aînée Jeanine et sa petite fille Valérie rejoignent alors la famille.
1972. Dans ses vœux à Mouly, Boudou confirme que pour lui « cela ne va pas fort ».
1974. Au cours de l’été, il se rend pour la dernière fois à Naucelle. Participe à l’assemblée du Grelh roergat dont il est toujours membre du bureau.
1975. 24 février : décès à Rouïba (Alger).
748Repères littéraires
Chronologie de la rédaction et des premières éditions des œuvres poétiques et littéraires de Jean Boudou1.
1932/1938 (Naucelle) :
Boudou s’inspire d’Antonio Machado et de la poésie espagnole pour écrire des « romances ». Parmi les tout premiers poèmes : « Ouccitanho », « Velhada », début de la série consacrée aux « fièiras ». Il découvre la poésie de l’abbé Justin Bessou dans D’al Brès a la toumbo.
1938/1941 (Rodez, Saint-André-de-Najac) :
Boudou écrit entre 1939-1940 les poèmes « Velhada », « Voiatge », « Misèria », « Vendemias », « Lo Paure », « Jorn de fièira », « Lendeman de fièira », « M’en soi anat dins l’Albigès ». Il écrit « L’Aucèl blu » fin 1940. Il demande à Mouly l’Òda a la raça latina de Mistral.
1941/1942 (Castanet) :
En novembre 1941, Boudou envoie à Mouly ses poèmes « Davant una aubèrja », « Lo vent d’autan », « La Vièlhòta ». En janvier 1942, il lui envoie « Los Rebalaires », « Aquel jorn sabi que vendrà ».
1942 (Chantiers de jeunesse) :
En septembre, Boudou envoie à Mouly « Lo Diluns ».
1942/1943 (Durenque) :
Sur les conseils de Mouly, Boudou écrit à partir de novembre 1942 ses souvenirs des Chantiers de jeunesse. Il lui envoie les feuillets au fur et à mesure de leur rédaction qu’il considère achevée en juin 1943. Il retient le titre Quand èri jovent.
7491943/1945 (Breslau) :
Boudou retourne à la poésie et envoie à Mouly « Jocavièlh », « Lo Vedèl », « La Nena del camin vièlh », « L’Òme de pèl travèrs », « Fe ».
1945/1949 (Durenque) :
À partir de novembre 1945, Boudou revoit Quand èri jovent.
Il retravaille ses poèmes écrits en Allemagne qu’il réunit dans un cahier intitulé Lo Frescun del nóstre Viau. Il en effectue une traduction en français. Il dédie « La Ròsa del solelh colc » et « L’Estèla roja » à son amie Calelhon, « L’Aucèl blu » et « La Nena del claus » [del camin vièlh] à Mouly, « Lo Vedèl » à son camarade de chambrée à Breslau, Suau. Le recueil semble avoir été confié à Seguret puis à Mouly, fin 1945 / début 1946, pour tenter de le faire publier par Carrère (Rodez) ou par Salingardes (Villefranche-de-Rouergue). En vain. Boudou n’en conserve pas de copie.
Fin 1946, il commence « une espèce de roman », Lo Temps de l’escodre, qu’il interrompt en janvier 1947. Il commence un deuxième roman, La Grava sul camin qu’il suspend également. Début 1948, il décide que les deux romans n’en feront qu’un. En juin 1949, il délaisse ce roman, faute de parvenir à en écrire le dernier chapitre.
Début 1947, Boudou tend à abandonner le style de ses premiers poèmes avec « Lo Prisonièr ». Il réunit les poèmes écrits au cours de l’année 1948 dans le recueil La Canson del paìs qu’il confie à l’imprimeur Carrère (Rodez) qui ne le publie pas.
Durant ces années hantées par les souvenirs de la période de guerre, il commence également L’Evangèli de Bortomiu qu’il ne termine pas.
Ses difficultés avec le genre romanesque l’orientent vers l’écriture de textes plus courts, du type contes ou nouvelles. Il s’essaie aussi au théâtre avec, en 1948, la production de courtes pièces en un acte, Lo Timbre, L’Oumbro de l’aze, La Lébre, qu’il envoie à Calelhon et un peu plus tard (1952) à Mouly.
Mais il revient toujours à la poésie et envisage, en juin 1949, un nouveau recueil intitulé L’Èrba d’agram. Il communique à Mouly une première strophe qui correspond aux premiers vers de « Sus la mar de las galèras ».
Entre février et septembre 1947, Boudou signe 19 articles sous le pseudonyme Lou Janou de la Janouiò, dans La Voix du peuple, organe de 750presse hebdomadaire de la fédération rouergate du Parti communiste. Ses idées qu’il qualifie d’anarchisantes lui font suspendre sa collaboration qu’il reprend néanmoins en juillet 1948. Il fournit 25 articles avant d’arrêter définitivement sa chronique en janvier 1949.
1949/1955 (Le Mauron) :
Tous lui conseillent d’écrire de la prose. À partir d’anciens vers qu’il transforme en prose, il écrit les Contes del meu ostal. Il poursuit en 1951 l’écriture de contes qui, sous l’appellation Contes de Viaur, reflètent ses souvenirs d’Allemagne. Il commence aussi Contes del Drac.
1951. Publication des Contes del meu ostal (à compte d’auteur).
1952. Sur les conseils de Mouly et avec l’aide de Valière, il réunit dans un volume les contes consacrés aux Balssàs. Il s’efforce pour la première fois de respecter la graphie alibertine.
Il reprend péniblement La Grava sul camin. Il envisage une pièce de théâtre à partir du fonds historique du conte « La Fe de Gravas » mais ne va pas plus loin qu’un plan détaillé.
1953. Publication des Contes dels Balssàs (à compte d’auteur).
Boudou commence à l’été un roman, La Crotz de Tolosa.
1954. Il termine enfin l’écriture de La Grava sul camin, en réaction au récit de Robert Lafont, Vida de Joan Larsinhac (Prix des Lettres occitanes 1950). Boudou reçoit le 1er prix de prose aux Jeux floraux du Félibrige pour ses deux recueils de contes publiés en 1951 et 1953.
Il poursuit difficilement La Crotz de Tolosa. Un résumé détaillé est envoyé à Valière.
1955. Boudou ne parvient pas à terminer La Crotz de Tolosa. En novembre, Mouly l’invite à ne pas l’abandonner trop vite. Mais il commence La Santa Estèla del centenari.
1955/1968 (Saint-Laurent-d’Olt) :
1956. Publication de La Grava sul camin (I.E.O.).
Boudou abandonne La Crotz de Tolosa. Il songe à un roman sur la situation de l’agriculture.
1958. La Santa Estèla del centenari est bien avancée.
1960. Publication de La Santa Estèla del Centenari (à compte d’auteur).
Boudou commence un recueil de poèmes, Libre pel mèu amic, avec une traduction en « interlingue » et une œuvre romanesque, L’Òme que èri ieu.
7511961. Il continue Libre pel meu amic et envoie à Mouly « Tolosa », « L’Òrt d’Eden », « L’Espera », « Lo Poleton pichon », « Alba sens alba », « Lo Liènher ».
Il engage l’écriture du Libre dels grands jorns.
1962. Boudou termine Lo Libre dels grands jorns. Il l’envoie au jury du Prix des Lettres occitanes (La Paciéncia de I. Roqueta reçoit le prix).
Il achève en août la recopie des Contes del Drac et leur traduction.
Boudou envoie Libre pel mèu amic, composé de 31 poèmes, au prix littéraire de l’École Jaufré Rudel de Bordeaux (Fòc de jovença de M. Valière obtient le prix).
Il écrit « Los Carbonièrs de La Sala », en écho à la grève des mineurs de Decazeville.
1963. Boudou envoie à Alan Ward Contes del Drac et Libre pel mèu amic en vue de leur éventuelle publication (Edicions Occitanas). En vain. Il commence Lo Libre de Catòia.
1964. Publication du Libre dels grands jorns (I.E.O.).
Boudou envoie à Mouly « Alba de la néu blanca » « La Filha de Perpinhan ». Il lui envoie aussi une partie du Libre de Catòia. Il envisage ce livre en deux tomes, d’une cinquantaine de chapitres chacun. Il lui communique en juin 1964, huit poèmes de son Libre pel mèu amic : « Alba de Pigala » (dans sa dernière version), « Alba falsa », « Sus la montanha », « Alba d’Occitània », « Lo camin de las pèiras blancas », « Tornarai pas à St Genièis », « Mon amic » et « Los òmes sens patria ».
1965. Il termine Lo Libre de Catòia et le communique à Mouly.
1966. Publication du Libre de Catòia (Lo Libre Occitan).
1966/1967. Boudou engage et abandonne plusieurs projets romanesques : L’Acte, La Cooperativa novèla, Lo Progrès agricòla en Avairon, La Fièira d’octobre.
1967/1968. Il commence au début de 1967 un recueil de poèmes intitulé La Talvera. À la fin de cette même année, il envoie à Mouly « La Talvera » et « Ucraina » et à l’été 1968 « Nòstra Dòna dels autocarris ».
1968/1975 (Algérie) :
Été 1968 / Automne 1969. Malade, Boudou reste de longs mois sans pouvoir écrire.
Il reprend La Talvera à la fin de l’année 1969. Il envoie à Mouly en novembre : « Crida », « Dins la vila de las illas », « Catòrze », « Lo 752bigòs », « Una femna », « La mòstra », « Lo vent », « Lo molin d’òli ». Il lui envoie en décembre : « La fèsta d’En-naièr », « Lo darrièr jòc », « Vercingetorix », « Los jorns de mai », « Bastards », « La Marià-Magdalena », « Montpelhièr », « La vida ».
1970. Publication du recueil Res non val l’electro-chòc (4 vertats).
Il termine le recueil La Talvera puis, en juillet, commence un nouveau roman, La Quimèra.
1972. Boudou tient en français une chronique dans l’hebdomadaire Le Saint-Affricain, sous le titre « Propos d’un occitan ». Il l’assure jusqu’à sa mort.
1973. Il termine La Quimèra.
1974. Publication de La Quimèra (I.E.O.).
Boudou engage l’écriture de Las Domaisèlas.
Publications post mortem :
1975. La Talvera [dans Sus la mar de las galèras] (I.E.O.) et Contes del Drac (I.E.O.).
1976. Las Domaisèlas (I.E.O.).
1987. L’Òme que èri ieu (Éditions du Rouergue).
1988. L’Evangèli de Bertomieu (Éditions du Rouergue).
2010. Primièrs poèmas (1939-1943), Frescor de Viaur (1946), La Cançon del país (1948), Autres poèmas (1945-1975), [dans Poèmas] (I.E.O.).
1 Les éléments relatifs à la rédaction proviennent des indications apportées par Jean Boudou dans les divers documents auxquels nous avons eu accès. En l’absence d’informations de sa part, la rédaction de certaines œuvres n’est donc pas mentionnée dans cette chronologie.