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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Jean-Paul Michel. « La surprise de ce qui est »
  • Pages : 473 à 478
  • Collection : Colloques de Cerisy - Littérature, n° 4
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406080039
  • ISBN : 978-2-406-08003-9
  • ISSN : 2495-2788
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08003-9.p.0473
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 14/12/2018
  • Langue : Français
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Résumés

Michel Collot, « Défense et illustration de la beauté sur terre et dans les textes »

Michel se situe dans un écart délibérément assumé vis-à-vis de toute une tendance de la production poétique : il peut paraître en effet poétiquement incorrect de défendre et dillustrer aujourdhui, comme il le fait dans son activité déditeur, de poète et de philosophe, la place du Vrai, du Beau et du Bien. Cest sous les auspices de cette triade platonicienne, volontiers honnie par nos contemporains, que se situe la lecture de cette œuvre aussi exemplaire quintempestive.

Béatrice bonhomme, « Dans léclat et la lumière de la rupture »

Quand on vient d un monde d Idées, sur lequel ce travail se porte, est un livre écrit à deux mains dans lamitié du traducteur et de lauteur, loin de toutes les modes, de tous les attendus. Un texte de léclat hölderlinien et de la lumière, qui remet demblée en question dans son titre la pensée platonicienne et nous ramène à lhabitation de ce monde-ci. Et cela nest pas de tout repos. Cest un ébranlement. Cest précisément cet arrachement que cette communication analyse.

Jean-Claude pinson, « Hymne et sobriété »

La question principale que pose lœuvre de Michel est celle de lhymne en des temps où la sobriété paraît plus que jamais requise. Cest elle, cette question, celle de lhymne en des temps de détresse et de « dé-fabulation », que Jean-Claude Pinson se propose de traiter.

Michaël Bishop, « Jean-Paul Michel. Lêtre et ses surprises »

Cette communication discute trois questions : lidée, bataillienne, de « placer lêtre en face de lui-même », lêtre comme fragmentation et pluralité, symphonie 474et inachèvement ; la notion de hasard et de surprise dans le contexte du choix, de la volonté, de linvention, de la création ; lentretissement de lêtre et du langage, de la surprise et du sens.

Michael Brophy, « Poïesis et justice chez Jean-Paul Michel »

Lœuvre de Michel se caractérise par la rigueur et lenvergure de sa portée éthique nourrie de scrupules et dexigences perpétuellement augmentés sous forme de « devoirs nouveaux ». Toute cette œuvre ne cesse de relancer lénorme et improbable pari pour que, par le poïein, justice soit faite. Cest cette notion même de « justice », cette « morale en action » que Michael Brophy propose dinterroger en considérant la « loi dart » édictée par le poète.

Marie Joqueviel-Bourjea, « [] des éclats qui captent et retiennent les regards [] »

« La peinture, le dessin, la photographie, les arts de lœil en général, ont sur moi un pouvoir dont je nessaie pas de me défendre », reconnaît Michel dans un entretien de 1993. Ce sont les « correspondances » entre les « éclats qui captent et retiennent les regards » de ce poète et len-allée de son écriture que cette communication se propose de lire.

Guillaume Pigeard de Gurbert, « Figure de Choses »

Si Michel a fait de la poésie un art de la boxe (« casser la figure ») qui se pratique aux ciseaux pour couper « ce qui est » des figures du poétique (science et philosophie incluses), cest en libérant un espace inhabitable entre ce qui est et la fiction du dicible, où le poète « à peine chante », lespace dun instant, la poésie dune « figure de choses » laissée en suspens.

Arnaud Villani, « Lexigence dune métaphysique dans lœuvre de Jean-Paul Michel »

La question se pose de savoir si laspiration métaphysique nest pas, en poésie, une façon de tendre au maximum la toile sensible, et dobtenir la meilleure « voilure » pour une navigation du réel, qui ne cherche ni à le fuir, ni à le comparer, mais à lhabiter.

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Susan Harrow, « Voyage, valeur, vie. Pour une approche éthique du regard michelien »

Sinspirant de réflexions contemporaines sur le don poétique et la leçon esthétique ou éthique, lapproche, menée dans cet article, des écrits de voyage du poète explore trois questions fondamentales : limbrication des valeurs éthiques et ekphrastiques ; la leçon de la couleur ; la saisie réciproque de la beauté et de la bonté.

Serge Canadas, « La consécration de la parole »

Il y a dans lœuvre de Michel une proposition intempestive. Elle semble balayer, dun titre lautre, toutes les intimidations – humiliations – que subit la parole depuis un siècle. Cest ce pouvoir dénergie et de risque, de refus et dadhésion renouvelée qui vaut dêtre interrogé aujourdhui, comme une chance réaffirmée de lesprit, dont la poésie est le témoin le plus désintéressé.

Antoine Masson, « Répondre en poète à la commotion du réel adolescent »

Si le moment adolescentmoment poétique – conjugue les deux versants du choc du réel et de lart de naître, lécriture de Michel ouvre une voie – une voix – des plus précieuses, consistant en une tentative remarquable daffronter en poésie un tel moment adolescent, dinscrire le pli de la commotion et des signes qui en répondent.

Marianne Froye, « Réinventer le chant pour repenser les arts et la vie »

Cette communication montre combien les expériences déditeur de Michel et ses relations avec de nombreux artistes ont profondément nourri son écriture, à tel point que cette dernière se renouvelle sans cesse et participe au renouveau de lécriture poétique de la fin du xxe siècle. Le poète, orfèvre et artisan des mots, dessine dans ses recueils les contours dun lyrisme critique qui devient lexpérience maintes fois réitérée de la nouveauté.

Aaron Prevots, « Jean-Paul Michel et le pari du journal intime de lêtre »

Cette communication examine les poèmes de vers centrés chez Michel, pour révéler léclat inhérent à leur dire et les changements de perspective 476qui sy inscrivent. Sont mis en relief leur originalité et leur intertextualité, leur musicale « commotion émotive » et laccueil de cette commotion, leurs tensions énonciatives et la tranquillité retrouvée vers laquelle ils tendent.

Emma Wagstaff, « Il nest pas interdit à la poésie »

Le poète a-t-il le droit dêtre audacieux ou a-t-il plutôt lobligation de lêtre ? La poésie a-t-elle des droits ou des devoirs particuliers quand elle entre en contact avec les arts plastiques ? Cet article, répondant à ces questions, examine lœuvre de Michel dans la perspective des limites que la poésie établit et franchit, montrant quil sagit dune tentative rigoureuse de trouver les contraintes qui seraient les plus aptes à délimiter la tâche du poète.

Éric Dazzan, « Le salut et la promesse dans lœuvre de Jean-Paul Michel »

Cette communication porte sur une question qui a travaillé la modernité poétique dès son ouverture : celle de la promesse et du salut. Question romantique qui est à lœuvre dans le lyrisme de Michel et qui gouverne son rapport aussi bien au langage quau réel que la parole de poésie a pour devoir de placer devant lui-même. Placer le réel devant lui-même, cest le reconduire à cette individualité souveraine, seule capable de « vérité humaine » et daccéder à « une beauté qui fait Loi ».

Tristan Hordé, « Jean-Paul Michel, la poésie et lédition »

Lactivité décriture et le travail de léditeur nont jamais été séparés pour Michel. Il ne sagit pas pour lui de fabriquer de « beaux » livres, mais de construire une relation juste entre le poème et la page, le texte étant destiné à être visible : lu (à voix haute ou non), mais en même temps forme. Cest le statut complexe du texte dans le livre que cette communication interroge.

Edmundo Garrido, « La surprise de traduire en espagnol lœuvre de Jean-Paul Michel »

À partir de lexpérience de traduction en espagnol des essais et poésies de Jean-Paul Michel, cette communication dégage limportance et lactualité de ces écrits dans le monde hispanophone : La vida es una quemadura, no un 477cálculo…, Apóstrofe a la belleza dividida, Nuestros enemigos delinean nuestro rostro (Mexique, 2012), « Un acantilado, como la existencia » (Madrid, 2013), ¡Defiénde te, Belleza violenta ! (Madrid, 2016).

Françoise Nicol, « Le poétique ou “la faculté de cette proposition de figures”. La poésie à lépreuve de la peinture »

Cest dans la confrontation à la peinture quest examiné « le pouvoir de révélation » de la langue du poète quest Michel. Entre dicible et visible, est étudiée la présence du nom « figure », au singulier ou au pluriel, rapporté au domaine de la peinture, comme peuvent lêtre les mots « sens » ou (faire) « signe ». Mais un lieu privilégié de cette confrontation est le Livre comme « action ». Ce point est également évoqué.

Éric des Garets, « “Lacharné devoir de ne pas renoncer” »

Lœuvre de Michel se tient dans le défi, la volonté de ne pas céder au factice, de vouloir une voix qui ne doive rien à quelque servitude que ce soit. Il y a, dans cette attitude, un désir de pureté qui me touche tellement. Un élagage souverain. « La vie ordinaire nous blesse », écrivait Pascal. Cest peu dire que Michel se sera employé à lui tordre le cou pour aller à la beauté. Il na jamais fait commerce des vanités. Une solitude violente, sauvage, admirable. Vouée aux signes, à la vraie vie.

Glenn Fetzer, « Jean-Paul Michel et lart du fragment »

Cette communication se propose dinterroger lart du fragment dans lœuvre de Michel.

Matthieu Gosztola, « Jean-Paul Michel, Jean-Marie Pontévia. “… la pure expérience de la surprise de voir…” »

Cette communication interroge le haut, fécond dialogue entre Michel et Jean-Marie Pontévia, autour et de la surprise éclatante de ce qui est et des sorcelleries qui vivent pour répondre à cet éclat pluriel et renversant, littéralement désarçonnant : ces opérations de sorcellerie que sont les œuvres dart.

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Scott Shinabargar, « Le salut dici »

Cette communication souhaite illuminer ce que lon pourrait désigner comme passion sans pathos — un équilibre subtil de forces maintenu dans la poésie de Michel à travers plusieurs éléments récurrents : lalternance dinstants dillumination et de souffrance ; linsistance véhémente du sujet poétique à habiter pleinement ces deux états opposés ; et, enfin, re-connaissance qui nous sauve de la pesanteur de laliénation : le salut rendu au réel.

Michael G. Kelly, « “Le nom vrai dêtre est / Chance”. De lassentiment créateur chez Jean-Paul Michel »

Cette intervention se propose dexplorer une tension observable dans lécriture de Michel entre la réflexion qui sy poursuit sur lacte de nommer et lengagement durable dont elle témoigne envers la possibilité de créer.

François Rannou, « Le Nom serait aussi un geste »

Dun « autre » Nom répondant « à la folie du Poème » jusquà la justesse du geste de vivre debout, du pseudonyme au vrai Nom inconnu du « grand réel » : cet article interroge lespace dune œuvre qui aux valeurs du père répond par un mouvement héroïque à perte, chancelant, ouvert et ceint, fort, gagné.

Benoît Conort, « La violence, son éclat »

Cette communication se propose dinterroger léclat de la violence dans lœuvre de Michel.

Clément Layet, « Der veste Buchstab. Traduire et retraduire Hölderlin »

Dans les poèmes et dans les essais de Michel, comme dans son œuvre déditeur, Hölderlin occupe une place incomparable. Il est « pour nous, aujourdhui, la Loi ». Non pas au sens où Hölderlin serait le nom dune autorité suprême. Mais parce que sa parole est elle-même entièrement tendue vers le foyer de relations dont la légalité non-écrite nous apparaît, aujourdhui peut-être plus violemment que jamais, la seule souveraineté. Cette communication est un retour à lœuvre hölderlinienne.