Aller au contenu

Classiques Garnier

Notice biographique

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Jean de Sponde (1557-1595). Un humaniste dans la tourmente
  • Auteur : Lardon (Sabine)
  • Pages : 399 à 406
  • Collection : Rencontres, n° 245
  • Série : Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance européenne, n° 72
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812445262
  • ISBN : 978-2-8124-4526-2
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4526-2.p.0399
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 26/04/2012
  • Langue : Français
399

notice biographique

1557 : Naissance de Jean de Sponde à Mauléon-de-Soule, royaume de Navarre1. Son père, Inigo (Énecot) de Sponde, est un fidèle serviteur de la reine de Navarre, Jeanne d’Albret, dont il a été secrétaire, puis conseiller et maître des requêtes. Sponde grandit dans un milieu calviniste cultivé, d’abord protégé par la reine de Navarre (qui meurt en 1572), puis par son fils, Henri III de Navarre.

1571 : Jean reçoit une bourse de la reine2 pour aller suivre ses études au collège de Lescar où tous les maîtres étaient calvinistes.

1577 : Dès l’âge de vingt ans, Sponde entreprend de travailler à son édition commentée d’Homère, qu’il publiera en 1583 : « nondum enim vigesimum primum annum attigeram, cum hos labores aggrediebar3 ».

1580 : Sponde suit, à l’université de Bâle4, les cours de Theodor Zwinger. Un premier poème latin de Jean de Sponde paraît à l’ouverture 400du Theatrum musicum Orlandi de Lassus aliorumque præstantissimorum musicorum selectissimas cantiones sacras, quatuor, quinque & plurium vocum representas [Genève], S. Goulart, 1580.

1581 : En remerciement à l’accueil de l’imprimeur bâlois, Thomas Guérin, Jean de Sponde contribue à l’édition des Adversaria d’Adrien Turnèbe5 en offrant une série d’observations : « In Adriani Turnebi adversariorum libros quædam observationes », précédées d’une épître à T. Guérin : « Thomæ Guarino Typographo solertissimo, amico suo I. Spondanus S. D. » (Basileæ, 26 Novembris 1580)6.

1582 : Jean de Sponde contribue à l’édition des Œuvres d’Aristote établie par Theodor Zwinger et publiée à Bâle par Eusèbe Episcopius, en se chargeant de la traduction d’une sélection de Fragments politiques des Pythagoriciens (texte grec des fragments, traduction latine en vis-à-vis, annotation latine en manchettes), précédés d’une épître adressée à Th. Zwinger (« Zvingero medico et philosopho præstantissimo. Io. Spondanus »)7.

Il offre également un poème liminaire en français à l’occasion de la publication des Octonaires de la vanité du monde (d’Antoine de Chandieu, seigneur de La Roche), mis en musique par Paschal de L’Estocart8.

401

Dans une lettre latine adressée à son frère Henri, et que F. Ruchon date des calendes d’août 15829, Jean de Sponde évoque la ferveur poétique qui l’a saisi à la lecture des psaumes et l’a poussé à en traduire aussitôt quelques-uns en latin. Il les publiera deux ans plus tard sous la forme d’une plaquette.

L’on conserve également de cette période une série de huit lettres adressées à Theodor Zwinger (dont sept datent sans conteste de 1582)10. Ces lettres témoignent des centres d’intérêt de Sponde durant son séjour à Bâle. Il y évoque, entre autres, ses expériences alchimiques, prétendant avoir réussi à produire de l’or et demandant des subsides à Zwinger afin de poursuivre ses opérations. L’une de ces lettres nous apprend que Henri de Navarre a spontanément ajouté à sa charge de conseiller du roi celle de maître des requêtes11.

1583 : Toujours soucieux de s’impliquer dans le milieu humaniste bâlois, Jean de Sponde contribue, avec trois poèmes latins, à l’édition du De corporis humani structura et usu de Felix Platter12, lequel a succédé en 1582 à Theodor Zwinger comme recteur de l’université.

Sponde offre deux poèmes français (le premier en tête, le second au contratenor) à l’occasion de la publication des Cent cinquante pseaumes de David mis en musique par Paschal de L’Estocart13. E. Droz suggère 402que le poème anonyme, « Le pourtrait de la vraye religion en forme de dialogue », qui figure à la fin des psaumes, pourrait également être de Sponde. Quant à l’anagramme latine du roi de Navarre par Jean de Sponde, elle se retrouve, la même année, dans l’édition d’Homère.

Sponde poursuit parallèlement son œuvre de commentateur humaniste. D’une part, il publie l’ensemble des six traités de logique d’Aristote, l’Organon, traduits et annotés14. D’autre part et surtout, Sponde publie les Œuvres complètes d’Homère (avec texte grec, traduction et commentaire en latin)15, accompagnées d’une double dédicace à Henri III de Navarre, d’une brève épître à l’imprimeur Eusèbe Episcopius, de prolégomènes et des éloges versifiés de Sponde par Théodore de Bèze, François Hotman, Theodor Zwinger et Pierre Pontan.

1584 : 25 juillet : Sponde est encore à Bâle, ainsi que l’atteste une lettre de Th. de Bèze qui lui reproche sévèrement de ne pas assister au prêche16. L’atteste également la publication, en plaquette, des quatre psaumes qu’il a mis en vers latins : Quator davidis psalmi latino carmine expressi a Iohanne Spondano, Basileæ, 1584.

1585 : Jean de Sponde, Paul la Treille et Nicolas Wasserhum publient des lettres patentes « pour l’élévation des eaux et autres belles et utiles inventions17 ».

403

1587 : Sponde est peut-être à Taillebourg, peu avant la bataille de Coutras18.

1588 : Édition des Méditations sur les Psaumes, suivies d’un Essay de quelques Poemes Chrestiens, sans doute à La Rochelle19. Les Amours auraient pu être composés durant cette période20.

1589 : Le 20 octobre, Sponde (qui a épousé Anne Legrand) baptise son fils Jacques, sans doute à La Rochelle21. En novembre, alors qu’il est emprisonné à Paris, il doit d’avoir la vie sauve à un prêtre qu’il soudoie et qui le fait passer pour mourant22. Le mystère qui entoure les déplacements de Sponde durant cette période fait que ses biographes ont pu voir en lui une sorte d’agent au service du Roi de Navarre23.

Publication de l’Advertissement au Roy, ou sont deduictes les Raisons d’Estat, pour lesquelles il ne luy est pas bien seant de changer de Religion (s. n., s. l.).

1591 : Sponde est lieutenant-général de la sénéchaussée à La Rochelle ainsi que l’atteste l’épître dédicatoire du Recueil des Remonstrances faites en 404la cour de Parlement de Paris, aux ouvertures des plaidoiries, par feu M. Jacques Faye dont il assure l’édition24.

Il offre également une épître préliminaire dans le cadre d’un recueil poétique : La Canelle, les Larmes et Sonnets de J. de la Goutte, Tours, Claude de Montr’œil, 1591, in-8o.

1592 : Jean de Sponde publie une édition des Travaux et des Jours d’Hésiode, comportant le texte grec, sa traduction latine et un commentaire latin intégré au fil du texte25, le tout précédé d’une épître dédicatoire en latin adressée à Achille de Harley, premier Président au Parlement de Paris.

1593 : Sponde résigne ses fonctions de lieutenant-général de la sénéchaussée et vend sa charge en raison des difficultés qu’il rencontre dans sa tâche et qui l’opposent aux magistrats municipaux d’une part, aux habitants de l’autre (mécontentés par la restriction des libertés municipales)26.

Il rencontre, à Tours, le Cardinal Du Perron27 avec lequel il discute au moins à deux reprises et dont le « sçavoir » et « l’eloquence » le réduisent au silence et ébranlent ses convictions. Son quatrième emprisonnement, à Orléans, lui offre l’occasion de méditer les propos du Cardinal28. Libéré, Sponde retrouve Du Perron dans l’entourage du Roi.

405

En septembre, il se convertit au catholicisme (à la suite de la conversion du roi en juillet). En réponse à un texte de Pierre de La Primaudaye29, sa Responce d’un catholique apostolique romain au protestant de Reformation permet d’affirmer publiquement sa conversion30. Cette brève réponse annonce un développement plus ample, publié la même année : la Declaration des principaux motifs qui induisent le Sieur de Sponde, Conseiller, & Maistre des Requestes du Roy, à s’unir à l’Eglise Catholique, Apostolique & Romaine. Adressée à ceux qui en sont separez31. Le texte connaît un écho retentissant et soulève une polémique qui se poursuivra, au-delà même de la mort de Sponde, jusqu’en 1599.

1594 : Le 8 août, Inigo de Sponde est tué par des ligueurs catholiques32. En disgrâce à la cour, Sponde doit faire face aux attaques de ses anciens coreligionnaires. Il se retire à Biscaye puis à Bordeaux. Durant cette retraite et selon le témoignage de Florimond de Ræmond33, il achève une traduction de Sénèque (dont Ræmond annonce la publication prochaine, mais à ce jour perdue), revoit son Homère et son Hésiode, conçoit plusieurs projets « pour la deffence de l’Eglise », dont une Idée des Religions, et entreprend une Response au Traicté des Marques de l’Eglise de Théodore de Bèze, somme théologique inachevée de plus de huit cents pages et soixante-douze sections, que Sponde avait initialement conçue comme une réponse en trois livres à tous les points de la foi faisant controverse34. Florimond de Ræmond en donnera une publication posthume en 159535.

406

1595 : Sponde meurt le 18 mars, emporté, en neuf jours, par une pleurésie. Florimond de Ræmond et Honoré Laugier de Porchères, ses nouveaux amis catholiques, sont à son chevet et loueront sa mémoire36. Sponde est enterré dans la cathédrale Saint-André à Bordeaux : des représentants de la municipalité et une foule nombreuse assistent à ses funérailles.

1 A. Boase (Vie de Jean de Sponde, Genève, Droz, 1977, p. 11) fixe la conversion d’Inigo de Sponde après 1557, Jean de Sponde se déclarant catholique par le baptême, mais élevé dans l’hérésie. Selon F. Ruchon en revanche (« Essai sur la vie de Jean de Sponde », dans J. de Sponde, Poésies, éd. A. Boase et F. Ruchon, Genève, Pierre Cailler, 1949 et dans La vie et l’œuvre de Jean de Sponde, Genève, Pierre Cailler, 1949, p. 15, note 1), Inigo de Sponde devait déjà être protestant en 1550, date à laquelle le parlement de Bordeaux prend des mesures contre lui.

2 Voir Aubert de la Rue, Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme français, t. 76, 1927, p. 41.

3 « Car je n’avais pas encore atteint ma vingt-et-unième année lorsque j’entrepris ces travaux », Jean de Sponde, fin du commentaire à l’Odyssée, dans Homeri quæ extant omnia…, p. 340. Traduction C. Deloince-Louette, Sponde commentateur d’Homère, Paris, Honoré Champion, 2001, p. 23, note 1.

4 Sponde est inscrit à l’université de Bâle sous la mention Joh. Spondanus Maulonensis Vasco (c’est-à-dire « Jean de Sponde, originaire de Mauléon, Gascon »), cette inscription sur le livre du recteur est de la main de Theodor Zwinger (Bibliothèque universitaire de Bâle, A. N. II, 4, fo 31 ro). Jean de Sponde a peut-être séjourné, à cette même date, à Genève. C’est du moins ce que pense E. Droz qui s’appuie sur le témoignage de Florimond de Ræmond lequel, dans son Tumulus Spondani, évoque le calvinisme que Sponde avait « aprins a Genève » (E. Droz, « Les années d’étude de Jean et Henri de Sponde », dans B.H.R., IX, 1947, p. 141-150). – Humaniste réputé, Zwinger enseignait le grec, la morale, la médecine théorique et s’intéressait aux doctrines de Paracelse et à l’alchimie.

5 Adriani Turnebi Adversariorum tomi III. Auctorum loci, qui in his sine certa nota appellabantur, suis locis inserti auctoribusque suis adscripti sunt. Additi indices tres copiosissimi : Vnus rerum & verborum Latinorum : Alter Græcorum : Tertius Auctorum qui explicantur aut emendantur, Basileæ, per Thomam Guarinum, 1581.

6 La première édition complète des Adversaria de Turnèbe est parue en 1580 : Adversariorum libri triginta…, Parisiis, apud Martinum Juvenem. Sponde ne participe qu’à l’édition bâloise de Guérin.

7 Pythagoreorum Fragmenta Politica ad philosophiæ Aristoteleæ de Rep. illustrationem plurimum conferentia, ex Io. Stobæi Thesauro excerpta nunc primùm à Io. Spondano conuersa, & multis locis emendata dans : Aristote, Politicorum libri octo, ex Dion. Lambini & P. Victorii interpretationib. puriss. Græcolatini Theod. Zuingeri argumentis atq[ue] scholiis, tabulis quinetiam in tres priores libros illustrati : Victorii commentarijs perpetuis declarati. Pythagoreorum ueterum fragmenta Politica, à Io. Spondano conuersa & emendata. Index rerum & uerborum pleniss. Basileæ, Eusebii Episcopii opera ac impensa, 1582, in-fol.

8 Paschal de L’Estocart, Octonaires de la vanité du monde, mis en musique à trois, quatre, cinq et six parties, par Paschal de L’Estocart, Genève, Jean de Laon, A Genève, on les vend chez Eustace Vignon / A Lyon, on les vend chez Barthélémy Vincent, 1582 (le poème de Sponde figure dans le premier volume).

9 Cette lettre a été conservée grâce au biographe de Henry de Sponde, Pierre Frizon : Henrici Spondani apamiarum pontificis annalium ecclesiasticorum scriptoris natales, educatio, studia literarum, res præclarè gestæ, virtutes, mors, tumulus, scriptorum monimenta (la lettre est citée au niveau du repère « cap. V. » en marge). Cette biographie figure au début de la continuation des Annales de Baronius : Henry de Sponde, Annalium Eminentissimi Cardinalis Cæs. Baronii Continuatio ab anno M.C.XCII quo is desiit, ad finem M.DC.XLVI., Lutetiæ-Parisiorum, Impensis Societatis Typographicæ Librorum officii Ecclesiastici jussu Regis constitutæ, 1647 [Paris, Société des Imprimeurs]. Cette lettre est citée par F. Ruchon qui en propose une traduction (F. Ruchon, « Essai sur la vie de Jean de Sponde », éd. citée, p. 36-37).

10 Sur ces lettres, conservées au Frey-Grynæische Institut de l’université de Bâle, voir A. Boase, op. cit., p. 27-29 et F. Ruchon, op. cit., p. 21 sq.

11 F. Ruchon, op. cit., p. 26, note 1.

12 De corporis humani structura et usu Felicis Plateri Bas. medici antecessoris libri III. Tabulis methodicè explicati, iconibus accuratè illustrati, Basileæ, ex officina Frobeniana per Ambrosium Frob., 1583 [Bâle, Ambrosius Froben]. Poèmes préliminaires de Petrus Monavius [Pierre Monau], Bartholomæus Hubnerus [Bartholomaüs Hubner], Thomas Movfetus [Thomas Moffett], Io. Spondanus Mauleonensis Gallus [Jean de Sponde, de Mauléon, français] et Petrus Castaneus [Pierre Chasteignier].

13 Cent cinquante pseaumes de David mis en Rime Francoise par Clement Marot et Theodore de Beze, et mis en musique à Quatre, Cinq, Six, Sept et Huit parties par Paschal de L’Estocart, Genève, Jean de Laon, A Genève, on les vend chez Eustace Vignon / A Lyon, on les vend chez Barthélémy Vincent, 1583.

14 Aristotelis Organum Græcolatinum, nouissimè conuersum & emendatum, necnon annotatiunculis marginalibus utilissimis illustratum / studio et opera Iohannis Spondani accessit rerum ac verborum præcipue memorabilium accratus Index, Basileæ, ex officina Oporiniana, 1583.

15 Homeri quæ extant omnia, Ilias, Odyssea, Batrachomyomachia, Hymni, Pœmatia aliquot, Cum Latina versione omnium quæ circumferuntur emendatiss. aliquot locis jam castigatiore Perpetuis item justisque in Iliada simul & Odysseam Io. Spondani Mauleonensis Commentariis. Pindari quinetiam Thebani Epitome Iliados Latinis versib. et Daretis Phrygij de bello Trojano libri, à Corn. Nepote eleganter latino versi carmine. Indices Homeri textus & Commentariorum locupletissimi, Basileæ, Eusebii Episcopii opera ac impensa, 1583, 2 parties en 1 vol. in-fol.

16 Deux copies de cette lettre sont conservées dans les Archives Tronchin, volume 5 (no 285 et 287), lequel a été acquis par la Société du Musée Historique de la Réformation. En marge de la seconde se trouve la note suivante : « Coppie des lettres escriptes autrefois à Sponde estant alors à Basle ».

17 Sponde est un ami de Paul la Treille qui a cherché l’élixir de longue vie. Tous deux s’associent à Nicolas Wasserhum et se livrent à des travaux d’ingénieur. Dans les Lettres de Privilège signées le 18 janvier 1985 par Henri III, les trois hommes se vantent d’avoir perfectionné le levier à tel point qu’un homme pourra soulever un double canon et d’avoir trouvé le mouvement perpétuel. Ces lettres-patentes ont été publiées dans Œuvres de Bernard Palissy, éd. M. Faujas de Saint-Fond et M. Gobet, Paris, Ruault, 1777, p. 674 sq. ; F. Ruchon, « Jean de Sponde, ingénieur », BHR, 15, 1952, p. 277-282 ; voir également A. Boase, op. cit., p. 44-46 et 49-52. Dans les actes de ce présent colloque, R. Cooper précise de nouveaux détails de cet épisode de la vie de Sponde nous apprenant que Sponde et ses amis ont également sollicité « le nonce Ragazzoni, les ambassadeurs de Venise et d’Espagne, et probablement celui d’Angleterre, pour leur demander dans leurs territoires et pour trente ans les mêmes privilèges exclusifs sollicités de Henri III, mais non encore octroyés » (« Sur la correspondance de Sponde », p. 64).

18 C’est du moins ce que laisse entendre Agrippa d’Aubigné qui, dans La Confession du sieur de Sancy, fait dire au Baron de Fænestre : « Comme le Rou s’abançoit à Coutras je trouboi un honneste homme qui s’appelle Sponde à Taillebourg qui s’en retournoit ». Mais peut-être s’agit-il d’une invention d’Agrippa d’Aubigné pour jeter le discrédit sur Sponde en suggérant qu’il avait fui avant la bataille.

19 Meditations sur les Pseaumes XIIII. ou LIII. XLVIII. L. & LXII. Avec un Essay de quelques Poemes Chrestiens, s. l., s. n., 1588 [La Rochelle, Jean Portau].

20 L’on se reportera sur ce point à l’étude d’Emmanuel Buron dans les Actes de ce présent colloque.

21 Selon F. Ruchon, « Essai sur la vie de Jean Sponde », éd. citée, p. 44. Anne donnera trois enfants à Sponde : une fille, Catherine, et deux garçons, Jacques, baptisé le 20 octobre 1589, et Jehan, baptisé le 23 septembre 1591.

22 Ce témoignage est apporté par Mémoires-journaux de Pierre de L’Estoile, tome cinquième : « Journal de Henri IV, 1589-1593 », éd. G. Brunet, A. Champollion, E. Halphen, Paris, Librairie des Bibliophiles, 1878, p. 14.

23 F. Ruchon, op. cit., p. 45.

24 Recueil des Remonstrances faites en la cour de Parlement de Paris, aux ouvertures des plaidoiries, par feu M. Jacques Faye, Seigneur Despeisses, Conseiller du Roy en ses Conseils d’Estat et Privé lors Advocat dudit Seigneur, et depuis President en ladite Cour. Plus adjousté à la fin les remonstrances du seigneur de Pybrac, La Rochelle, Hierosme Haultin, 1591, in-4o [Jérôme Haultin]. Édition non annotée des Remonstrances de Jacques Faye par Jean de Sponde (p. 1-355), précédée d’une épître dédicatoire (A messieurs de Gillot et de Saint Fuscian, conseillers du Roy en sa Cour de Parlement de Paris establie de present à Tours. Signée : Vostre tres affectionné & obeissant serviteur I. de Sponde, Lieutenent general à la Rochelle).

25 Hesiodi Ascræi Opera et dies. I. Spondanus Rupellanæ provinciæ Præfectus recensuit, & commentariis illustravit, Rupellæ, apud Hieronymum Haultinum, 1592, in-8o [La Rochelle, Jérôme Haultin].

26 D’après le témoignage de Merlin, un ministre rochelais, noté dans son journal, cité par Louis-Etienne Arcère, Histoire de la Ville de La Rochelle et du pays d’Aulnis, La Rochelle, R.-J. Desbordes ; Paris, Durand, 1756-1757, p. 95-97, et rapporté par F. Ruchon dans son « Essai sur la vie de Jean de Sponde », éd. citée, p. 51.

27 Du Perron a été ironiquement surnommé « le grand convertisseur » par Agrippa d’Aubigné dans la Confession du Sieur de Sancy. C’est lui, en effet, qui avait convaincu ledit sieur de se convertir.

28 Ces événements qui ont décidé de sa conversion sont évoqués par Jean de Sponde dans sa Declaration des Principaux Motifs, Bourdeaus, S. Millanges, 1595, p. 27-28. De ces quatre séjours en prison, deux seulement nous sont connus : celui de Paris en 1589 et ce dernier emprisonnement, à Orléans.

29 Confession de foy de l’église catholique romaine, à laquelle est opposée d’article en article celle des protestans de reformation, pour raison de quoy ladite église les condamne hérétiques, avec une requeste au roy pour l’instruction desdits protestans, A La Rochelle, 1593, in-8o, avec Advertissement au lecteur signé P.D.S.D. [Pierre de La Primaudaye].

30 Responce d’un catholique apostolique romain au protestant de Reformation. P.L.S.D.S. [Par le Seigneur de Sponde], A Chartres, Chez Claude Cottereau, Imprimeur ordinaire du Roy, 1593.

31 Declaration des principaux motifs qui induisent le Sieur de Sponde, Conseiller, & Maistre des Requestes du Roy, à s’unir à l’Eglise Catholique, Apostolique & Romaine. Adressée à ceux qui en sont separez, & distinguée en deux parties, s. l. [Melun], s. n. [Claude Bruneval sur le privilège], 1593, in-8o.

32 Voir F. Ruchon, op. cit., p. 62.

33 Response du Feu Sieur de Sponde, Conseiller et Maistre des Requestes du Roy au Traicté des Marques de l’Eglise faict par Th. de Bèze, éd. et dédicace Florimond de Ræmond, suivi d’un Tumulus Johannis Spondani, Bourdeaus [Bordeaux], S. Millanges, 1595, in-8o, avec privilège, épître « Florimond de Ræmond. Au lecteur. ».

34 Ibid., p. 817 (remarque finale de F. Ræmond à l’arrêt du texte de Sponde, inachevé).

35 Se reporter deux notes plus haut.

36 Florimond de Ræmond dans les textes préfaciels de l’édition qu’il publie de la Response du Feu Sieur de Sponde au Traicté des Marques de l’Eglise et dans le Tumulus Joannis Spondani qu’il y réunit. Honoré de Laugier de Porchères consacre plusieurs poèmes au tombeau de Sponde : des stances et un sonnet regroupés sous le titre « Au livre, cause de la mort de son Autheur » dans la Response ; des Stances funebres du Sieur de Porcheres. Sur la vie, la mort, & les escrits de feu sieur de Sponde, (« Esprit, enfant d’honneur… »), ainsi que deux sonnets, « A Madamoiselle de Sponde, sur la mort de son mary. Sonnet » et « Desponde ton malheur », publiés dans les anthologies poétiques du début du xviie siècle (se reporter à notre bibliographie, section 2). Ces poèmes de Porchères figurent également à la suite de la Declaration des principaux motifs, Lyon, Nicolas Martin, 1597.