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Classiques Garnier

Chronologie de George Sand

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Indiana
  • Pages : LX à LXXVII
  • Réimpression de l’édition de : 1985
  • Collection : Classiques Jaunes, n° 486
  • Série : Littératures francophones
  • Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN : 9782812415630
  • ISBN : 978-2-8124-1563-0
  • ISSN : 2417-6400
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-1563-0.p.0066
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/04/2014
  • Langue : Français
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CHRONOLOGIE DE GEORGE SAND


1804, re+' juillet (rz messidor an XII) naissance à Paris,
r f, rue Meslay, de la future George Sand. Elle se nomme Amantine-Aurore-Lucite Dupin. Elle est Palle de Maurice- Fran~ais-Élisabeth Dupin, «officier d'état-major à l'armée d'Angleterre », et d'Antoinette-Sophie-Victoire Delaborde. Ils sont mariés seulement depuis !e f juin précédent, mais leur liaison dure depuis r800, date à laquelle il l'a rencontrée à l'armée d'Italie, près d'un officier général, dont elle était la maîtresse. Elle est nëe en r~~ j. Elle est d'origine modeste, fille d'un oiselier parisien. Maurice Dupin n'a que vingt-.rix ans. Il descend des rots de Pologne par sa mère, Marie- Aurore de Saxe, fille naturelle de Maurice de Saxe. Il est né d'un second mariage de Marie-Aurore avec !e financier Dupin de Francueil (r7 r j- r~ 8G) . 141arie-Aurore, dont il est l'enfant unique et adorë, vit retirée dans sa gentilhom- mière berrichonne de Nohant, qu'elle a achetée en r~y3 avec les débris de sa fortune.
z juillet baptême de l'enfant, en l'église Saint-Nicolas des
Champs. Sur le registre baptismal, elle est appelée Amandine-
Aurore-Lucie.

1808. Avril: Sophie-Victoire et sa fille vont rejoindre à Madrid Maurice Dupin, devenu chef d'escadron et aide de camp de Murat. Puis la famille rentre à Nohant, pour y passer le congé de Maurice Dupin.
rG septembre :Maurice Dupin meurt d'une chute de cheval.
1810. Après avoir, non sans heurts, passé ensemble deux années, Sophie-Victoire et sa belle-mère se séparent. Sophie- Victoire va r'inrtaller à Paris, laissant sa fille à Nohant, où elle-même reviendra chaque étë. L'hiver, la grand-mère et l'enfant feront à Paris d'assez longs séjours.
67 Deschartres, ancien précepteur de Maurice, homme de confiance de Mme Dupin, se charge de l'instruction d'Aurore. Elle est élevée avec un fils naturel de son père, Pierre Laverdure, dit Hippolyte Chatiron, son aâné de cinq anr. Elle partage la vie et les jeux des petits paysans.
1815. René de Villeneuve, petit-fils de Dupin de Francueil et de sa première femme, vient en visite à Nohant.
181b. zy mars :Hippolyte Chatiron s'enrôle au je hussards.

1817. Aurore apprend tardivement le catéchirme et fait sa première communion à La Châtre.
Dans le long conflit latent entre sa grand-mère et sa mère, elle prend invariablement le parti de sa mère. Jugeant indispen- sable de la changer de vie et de lui donner une éducation plus raffinée, sa grand-mère la conduit à Paris, ftn novembre pour la mettre en pension au couvent des Augustines anglaises, rue des Fossés-Saànt-Lïctor, où elle-même avait séjourné à deux reprises. Son entrée au couvent daterait du rs janvier z8z8.
1819. Août :conversion d'Aurore, qui jusqu'alors était rangée parmi u les diables ». Le z J août, elle fait une communion fervente. Elle se croit appelée à la vie religieuse.
1820. Voulant marier sa petite-fille avant de mourir, Mme Dupin la ramène à Nohant, dans les premiers jours de mai. Aurore est maintenant assez évoluée pour apprécier les qualités intellectuelles de la vieille dame, et dans sa compagnie, elle achève de se former.
1821. Fin février ou début mars :Mme Dupin est frappée d'hémi- plégie. Aurore se fatigue à la soigner, use d'excitants (alcool, tabac), s'étourdàt de lectures, parcourt la campagne à cheval, vëtue en homme, est initiée par Deschartres à la gestion du domaine. Sous prétexte d'étudier la Zoologie et la physiologàe,
68 elle fréquente Stéphane Ajasson de Grandsagne. Mme Dupin redoit !a visite de plusieurs parents par alliance (Mené de Villeneuve, l'archevéque d'Arles). Sophie-Victoire ne se
dérange pas.
z 6 décembre :mort de Mme Dupin.
1822. Par testament, Mme Dupin a confié à Mené de Villeneuve la tutelle d'Aurore. Mais Aurore n'accepte pas la condition qui lui est imposée de rompre avec sa famille rrraternelle. Sa mère, avec qui elle va vivre à Paris, !ui fait endurer les fantaisies de son humeur acariâtre et tyrannique.
ry avril :par l'intermédiaire de ses amis Boettiers du Plessis, Aurore fait la connaissance de Fran~ois (dit Casimir) Dudevant, sous-lieutenant en non-activité et licencié en droit, fils naturel d'un baron d'Empire. Il est alors âgé de vingt- sept ans.
r~ septembre :elle épouse Casimir Dudevant à Paris.
1823. 3o juin : naissance à Paris de Maurice Dudevant. Août : Deschartres quitte Nohant de faon définitive.
1824. Entre les époux- Dudevant, apparaissent de grondes divergences de goûts. Pour masquer leur insatisfaction, ils se déplacent heaucoup.
1825. Pendant le carême, Aurore, triste et fatiguée, traverse une crise mystique.
Juillet-août : voyage aux Pyrénées. A Cauterets, Aurore fait la ronnaissarace d'Aurélien de Sète. Entre eux se forme une liaison platonique, d'abord passionnée et gui, de r 8z~ à ~ 83 0, .re détendra progressivement.
A partir de septembre : séjour à Guillery, chef le colonel Dudevant, père de Casimir. Ce s~our se prolonge jusqu'à la fin de janvier, coupé par plusieurs voyages.
1826. Fin janvier :Aurore et Casimir quitterzt Guillery pour .bordeaux. Ils sont rappelés à Guillery par la mort du baron
69 Dudevant (zn février. Ils font un second s~our à Bordeaux, du z o mars environ jusqu'au début d'avril.
6 avril : retour à Nohant. Jusqu'au début de r8jr, Arrrare ne quittera plszs Nohant que pozrr des voyages d'assez courte durée. Casimir s'étant révélé malhabile à gërer les biens du ménage, elle entreprend de le relayer dans cette tâche.
1827. Llle revoit beaucoup d'amis. Delaveau, Duteil, Duvernet, Fleury, Néraud sont particulièrement assidus auprès d'elle.
Août voyage en Auvergne. Du z2 aza zz, elle s~ourne au
Mont-Dore.

3 décembre : elle part pour Paris avec Grandsagne dont elle est devenue la maïtresse. Elle y reste jusqu'au r9.
1828. Le z février, elle écrit à Zoé Leroy, une amie de Bordeaux

« , je ne mérite plus l'amitié de personne. »Est-ce pour prévenir irrdirectenrent Aurélien de sa liaison avec Stéphane?
z3 septembre naissance de Solange Dudevant, dont Stéphane passe pour avoir été le père.
Casimir se console comme il peut des infidéliSés de sa femme. Il boit, il courtise les servantes.
1829. Mai juillet : s~ours à Bordeaux et à Guillery.

Septembre elle engage Jules Boucoiran comme précepteur de
son fils. Jusqu'en r8j1 elle le chargera de diverses missions
de confiance.

L'lle écrit pour son amie Jane Babouin un roman, La Marraine.
1830. Fin avril, elle se rend à Paris avec son fils, puis de là fait une échappée à Bordeaux, où elle revoit Aurélien (pour la dernière fois semble-t-ilJ, retourne à Paris, et rentre à Nohant le r 8 juin.
jo juillet au château du Coudray, elle fait la connaissance de Jules Sandeau, dont elle sera füentôt la maztresse.
Novembre :elle découvre zrne sorte de testament rédigé par son mari et qu'elle trouve outrageant pour elle.
70 1831. 4 janvier :ayant ofitenu de son mari qu'il lui laisse faire par an deux séjours de trois mois à Paris et gzt'il lui verse chaque mois une pension de z f o francs, elle quitte Nohant pour aller rejoindre Sandeazr. b~lle loge officiellement chef son frère, jr, rue de Seine. l'n juillet, elle ,t'installera dans trois pièces, z f, guai Saint-Michel.
Son compatriote berrichon Latouche, directeur du Figaro, la prend dans son équipe.
Avec la collaboration peu active de Sandeau, elle écrit une nouvelle, La Prima Donna (Revue de Paris, avril r8jr), et deux romans, Le Commissionnaire, Rose et Blanche. Sa nouvelle, La Fille d'Albano (La Mode, rJ mai r8jr), semble ne rien devoir à Sandeau. Sauf Le Commissionnaire, paru soirs la signature d'Alphonse Signal mort quelques mois plus tôt, ces oeuvres sont signées tantôt J. Sand, tantôt ~. S.
1832. Avril : rentrant à Paris, elle ramène de Nohant sa fille Solange.
ry mai :Indiana. Pour ce roman qu'elle a écrit seule, elle garde le pseudonyme de sa collaboration avec Sandeau, se contentant
de changer l'initiale G. Sand au lieu de J. Sand. C'est
seulement après Valentine qu'elle signera George Sand.
r~ novembre :Valentine.
1833. Janvier :elle fait la connaissance de Marie Dorval, pour qui elle éprouvera une amitié passionnée.
Mars elle se sépare de .Sandeau.
Avril aventure manquée avec Mérimée.
L'lle est très liée (jusqu'à quel point ?~ avec Gustave Planche. Elle prend conseil de Sainte-Beuve pour ses affaires de littérature et de crrur. .A Nohant, son meilleur confident est Fran~ois l~ollinat.
zy juillet :elle devient la maîtresse de Musset.
Août :Lélio. Séjour des deux amants dans la forêt de Fontaine- bleau.
rz décembre :ils partent pour l'Italie. Sur le bateau qui les mène de Lyon à Marseille, ils rencontrent Stendhal. A Marseille,
71 ils s'embarquent pour Gênes (zo décembre). Ils visitent Livourne, Pise et Florence. Ils arrivent à Venise !e 3r au soir.
1834. reT janvier : Musset s'installe à l'Albergo reale Danieli, od George est depuis la veille.
¢ ou J janvier :George tombe malade. Bientôt, ils envisageront de reprendre chacun leur liberté.
J février :George prie le docteur Pagello de venir avec un confrère au chevet de Musset malade à son tour. Dans la nuit du J au 8 février, Musset a une crise de délire affreuse. A partir du r j, son état s'améliore. Vers le r f, George écrit le fragment En Morée, gui est sa déclaration d'amour à Pagello. Elle compose « en huit jourr »Leone Leoni.
r3 mars : George et Musset quittent l'hôtel Danieli pour un petit appartement dans une ruelle (talle delle Rasse).
zy mars :départ de Musset pour la France. George l'accompagne jusqu'à Mertre. Elle fait un voyage de quelques jours dans la région de Bassano. Puis en moins de trois mois, elle trouve le temps d'écrire André, Jacques, Mattea et les premières Lettres d'un voyageur, tout en goûtant les plaisirs de Venise en compagnie de Pagello et de ses amis.
z¢ juillet : elle quitte Ventre avec Pagello. Ils passent par les lacs lombards, Milan, Chamonix, et sont à Paris le r¢ août. Après avoir revu Musset, elle part pour Nahant sans Pagello. Elle rentre à Paris le 6 ou le 7 octobre. Le z3, Pagello, sur le point de partir pour l'Italie, prend congé d'elle.
Le z¢ ou le z f, elle redevient la maftresse de Musset.
Du ~ décembre au rer janvier, elle séjourne à Nahant, très décou- ragée.
1835. 6 mars :elle met ftn à sa liaison avec Musset en quittant
Paris à son insu.
y avril :elle fait la rencontre de Michel de $ourges.
3 0 octobre :elle engage contre son mari une procédure en séparation.

72 1836. Elle mène de front deux intrigues amoureuses, l'une avec Michel (son amant depuis mai rBdl~, l'autre avec Charles Didier (dont elle partage quelque temps la vie à partzr du ZJ avril r8j6). Elle se lie d'une étroàte amitié avec Carlotta Marlianà, dont le mari est consul d'Espagne.
rr mai le tribunal de La Châtre prononce la séparation judi- ciaire des époux Dudevant. Casimir fait appel. Le z J juillet, l'affaire passe devant la Cour de Bourges, qui ne prend aucune décision, !es voàx des juges étant partugées. Casimir se désiste de son appel et un arrangement confirmant le jugement du r r mai intervient entre les deux parties.
Juin Simon.
z8 août :George part avec ses enfants pour la Suisse, oti elle va rejoindre Frarzti I,àstit et Marie d'Agozrlt. Firz oetolire, elle s'installe à Paris auprès d'eux, britel de (;rance, z~, rue Laffitte.
1837. En~ozrement pour Lamennais, dans le journal duquel (Le Monde) elle publie en février et mars ses Lettres à Mancie. A la mëme épogue, elle redoit à Nobant Marie d'Agoult, que I_is~t vient rejoindre du 2~ février au f mars.
Mai juillet second séjour à Nohant de List et de Marie d'Agoult.
Tandis qu'agonàse sa liaison avec Didier et que se prolonge, non sans orages, sa liaison avec Michel (cette liaison semble avoir duré jusqu'à la fin de l'année et s'est dénozrée dans des circonstancer que l'on ignore, elle prend pour amants Bocage, puis Mallefille.
Août Mauprat.
r y août :mort de Sophie-Victoire Dupin,
Septembre :Solange est enlevée par Casimir Dudevant. George se rend à Guillery pour reprendre sa fille.
r 6 octobre : « Je tombe dans le Pierre Leroux. »
1838. zg février-z marr : Balzac à Nohant.
Juin :début de la liaison avec Chopin.
r J octobre-r p janvier : Spinidion paraît dans la R. D. M.
73 r8 octobre :George et ses enfants accompagnés d'une femme de chambre quittent Paris à destination de Majorque. Chopin les r joint à Perpignan le 30. Le zer novembre, ils s'embar- quent àPort-Vendres pour Barcelone, et le 7 à Barcelone pour Palma, aù ils arrivent le lendemain. Du r J novembre au 9 décembre, ils logent à So'n Vent (Establiments). Chopin y tombe malade. Le r J décembre, ils vont s'installer dans une «cellule » de la chartreuse de Valldemosa.
1839. Le mauvais temps, la maladie de Chopin font du séjour à Valldemosa un «fiasco ».
rr février :départ de !a chartreuse. Après une halte à Barcelone (z¢-sz février), les voyageurs s'embarquent pour Marseille, où ils arrivent le zg février. Chopin reprend ses forces peu à peu. Départ le z j mai. Arrivée à Nohant le zef' juin.
Septembre :édition remaniée de Lélia.
rJ octobre :George s'installe à Paris, zG, rue Pigalle. Chopin garde son logement rue Tronchet.
1840. zy avril représentation au Théâtre-Franfais de la
première pièce de George Sand, Cosima. C'est un échec. En mai, George fait la connaissance d'Agricol Perdiguier, compagnon du tour de France. En août, elle se rend à Cambrai avec la cantatrice Pauline Viardot.
La Revue des Deux Mondes refuse Le Compagnon du tour de France.
1841. Juin-octobre George et Chopin s~ournent ensemble à
Nohant.
~~ novembre :premier numéro de La Revue indépendante, que George Sand a fondée avec Leroux et Viardot. Elle y publie un roman refusé par la R. D. M., Horace.
1842. La Revue indépendante publie, en janvier, Dialogue familier sur la poésie des prolétaires et, à partir de février, Consuelo.
Pendant l'été, Chopin et Delacroix séjournent à Nohant. Michel de Bourges, Bocage y viennent en visite.
z9 sptemhre :George et Chopin s'installent dans deux apparte-
74 menu du square d'Orléans, au f et aat 9. Mme 141arliani habite au J. « Noars dïnions chef elle à frais communs.
La Revue indépendante connaît des diffrcultés financières. Le z o décembre, elle est cédée à une société dirigée par Émile Pernet.
1843. Juin La Comtesse de Rudolstadt, suite de Consuelo, commence à paraître dans La Revue indépendante.
A Nohant, où Chopin passe saut l'été, visite de Delacroix, Pauline Viardot, Laprade, [1-lendi~abal; fëtes champêtres (mariage de Fran~oise Meillant) ; excursions, auxquelles Chopin participe, monté sur un âne.
1844. zJ avril : Jeanne, le premier des romans dits champêtres, commence à paraître dans Le Constitutionnel.
Mai Pierre Leroux fonde à Boussac une double entreprise
d'imprimerie et d'agriculture, pour laquelle George Sand
lui avance des sommes importantes.

y-sJ août les Jedr~ejewic~ (saur et beau frère de Chopin) r~ournent à Nohant.
zg septembre :premier numéro de L'Éclaireur de l'Indre. Il a fallu à George Sand un an de négociations pour fonder ce journal dont elle est l'inspiratrice, mais dont quelques républicains berrichons de ses amis assument la responsa- bilité de fait.
1845. sr janvier-zy mars Le Meunier d'Angibault paraît dans La Réforme.
zer octobre-r3 novembre Le Péché de M. Antoine paraît dans L'Époque.
Octobre premier numéro de La Revue sociale, publication
mensuelle dirigée par Pierre Leroux. La collaboration
littéraire de George Sand y sera très minime.

Fin octobre :elle écrit en «quatre jours » La Mare au Diable. Décembre :ayant renoué depuis avril avec ses cousins de Villeneuve,
elle leur rend visite, accompagnée de ses enfants, dans leur
château de Chenonceaux.
75 1846. 6-rJ février j~ublication de La Mare au Diable dans Le Courrier francais.
zI juin-r6 août : Lucrezia Floriani (même journal).
rr novembre :Chopin quitte Nohant. Il n ÿ reviendra jamais plus. Les spectacles de commedia dell'arte inaugurés avant son départ se poursuivent pendant l'hiver. Du 8 au jr décembre, douze pièces différentes sont jouées. L'atmosplière de ces jeux dramatiques sera évoquëe dans Le Château des Désertes.
1847. r9 mai : Solange Dudevant épouse à Nohant le sculpteur Clésinger. Chopin n'assiste pas au mariage.
Juin juillet : à Nohant, les Clésinger créent une atmosphère de mêsentente et de disputes.
z~ juillet à la suite de dissentiments relatifs à .Solange, George Sand écràt à Chopin une lettre blessante, qui entraîne une rupture de fait, «sans aucune bataille ni stène ».
Automne :début des marionnettes de Nohant.
jr décembre le Journal des Débats commence la publication de Francois le Champi.
1848. A la nouvelle de la révolution, George Sand accourt à Paris. Elle s'institue la conseillère de Ledru-Rollin. Elle publie une Lettre à la classe moyenne (j mars), deux Lettres au peuple (~ et ry mars), une Lettre aux riches (rz mars). Elle fonde un journal, La Cause du peuple, qui n'aura que trois numéros (9, r6, z3 avril). Elle rédige la plus grande partie des Bulletins de la République (r j mars au 6 mai f .Dans le seà~ième Bulletin (r J avril), elle suggère le recours à !'illégalité, pour le cas où les élections ne donneraient pas une majorité républicaine. F_lle semble avoir participé au complot gui tendait à éliminer du gouverne- ment provisoire !es éléments modérës, et qui aboutit à da journée manquée du r G avril. Du z mai au r r juin, elle collabore au journal de Thoré, La Vraie République.
r~ mai :après l'échec de la manifestation du r J, se sentant compromise, elle se réfugie à Nohant. Son fils et deux autres
76 jeunesgens, Lambert et Borie (lequel est, ou a été, son amant f , y constituent l'essentiel de son entourage.
Août :elle écrit La Petite Fadette, qui paraît dans Le Crédit à partir du reT décembre.
1849. Elle joue un rôle actif dans le lancement d'un journal démocratique, Le Travailleur de l'Indre. En juillet, elle reprend la rédaction de ses mémoires (commencés en r8¢~~. Malade, elle se ,soigne selon la méthode de Raspail.
z3 novembre l'Odéon donne une adaptation de François le Champi. C'est un succès.
1850. Vers mars ou avril :début de sa liaison avec le graveur Alexandre Manceau (né en r87~~.
1851. rr janvier Claudie est jouée à la Porte-Saint-Martin avec un grand succès.
9 février inataguratian à Nobant de la salle de théâtre aménagée dans la pièce naguère utilisée pour les spectacles de marion-
nettes.
Octobre-novembre G'eor,~e Sand écrit Le Diable aux champs. z6 novembre Le Mariage de Victorine est joué au Gymnase. Grand succès, bientôt interrompu par le coup d'État.
¢ décembre :George Sand gxritte Paris « à travers la fusillade », pour aller dire à tes amis : « Le peuple accepte, nous devons accepter. »
1852. jo janvier :tremblant d'ëtre déportée, elle «l'être le plus inoffensif de la terre », elle se fait recevoir en audience par le prince président. T-;Ile plaide, en mëme temps que sa propre cause, celle d'une amnistie générale. Elle multiplie les démar- ches en faveur des su.rpects..S'es amis désavouent cet oppartu- nisme. AParis, elle habite 3, rue Racine.
3 mars :Les Vacances de Pandolphe au Gymnase; insuccès total.
Août :elle envoie de l'argent à Leroux exilé.
Les époux Clésinger étant en désaccord, c'est elle qui a le plus sauvent la garde de leur fille Jeanne (Nini~ .
77
1853. .janvier à 1~`obant, Maurice, Solange, Nini, Manceau,

Borie, Aucante .tant autour d'elle.
re? juin-r6 juillet publication des Maîtres sonneurs dans

Le Constitutionnel.
z8 novembre Mauprat à l'Odéon.
1854. r l juillet : « Un m'a repris ma petite-fille. »
Septembre :Leroux lui écrit pour sollicàter un nouveau .recours. A partir du J octobre, publication dans La Presse de l'Histoire de ma vie.
]855. r3 janvier :Nini, qui avait éié placée par son père dans une maison d'enfants, meurt de la scarlatine. « Ma vie avait passé dans cette petite fille depuis deux ans.
z 8 février :pour la distraire, Manceau J'emmène en Italie (Gënes, Pire, Ii!onre, Fra.reati, Florence, La .Spe~~ia, Gëne.rJ. Maurice fait avec eux une partie du voyage. Retour à Paris le r~ mai.
rf septembre :elle assiste à l'Odéon avec Manceau à la première de sa pièce, Maitre Favilla.
1856. Elle fait jouer trois pièces, qui reFoivent un accueil mé- diocre :Lucie (Gymnase, r f février), Fran~oise (Gymnase, 3 avrilj, Comme il vous Plaira (Théâtre-Frankais, rz avril).
J mars e/le dïne avec Manceau et Maurice ehe.~ le prince Napo- léon.
Mars :elle passe quelques jorcrs dans la forêt de Fontainebleau en compagnie de Manceau.
1857. La Danielle, roman de meurs italiennes, paraît dans La Presse à partir drr G janvier.
Cette année-là et !es années suivantes, les s~ozrrs de George Sand à Paris sont plus rares et plus courts. En juin et en juillet, elle fait trois excursions sur !es bards de la Creuse. Manceau enchanté par le site de Gargilesse y achète une petite maison.
A partir du reT octobre, publication dans La Presse des Beaux Messieurs de Bois-Doré.
78 1858. Janvier : le paysage hivernal de Gargilesse l'aide à imaginer le décor « dalécarlien » de L'Homme de neige.
Mai à Gargilesse, elle termine Elle et Lui.
r J juin-r f septembre : la R. D. M. publie L'Homme de neige. Depuis r8¢r, elle n'avait publié aucune rezrvre de George Sand.
1859. rJ janvier-reT mars :Elle et Lui paraît dans la R. D. M. Avril : George Sand entre en relations avec Fromentin.
z8 mai-z8 juin elle voyage en Auvergne et dans le Velay en compagnie de Manceau. Ce voyage renforce son go aït de la minéralogie.
Par l'intermédiaire de Solange, elle renoue avec Sainte-Beuve.
rJ octobre-reT décembre Jean de la Roche paraît dans la R. D. M.
1860. r J juillet-r J septembre Le Marquis de Villemer
paraît dans la R. D. M.
Octobre-novemhre :elle est gravement malade, presque mourante. Pendant sa maladie, elle est hallucinée par les personnages du roman qu'elle était en train d'écrire, La Famille de Germandre.
rJ décembre : en lisant Chateaubriand et son groupe littéraire, elle constate gue « le génie ne se développe tout à fait qu'aux dépens du cour ».
1861. r J février :départ avec Manceau pour un séjour de conva- lescence àTamaris. George Sand y fait la connaissance de Plauchut. Retour par la Savoie, le Dauphiné, Lyon, Mantlu~an. Arrivée à Nohant le 8 juin.
rJ mars-rerjuin : la R. D. M. publie Valvèdre.
zy mai George Sand, dont le nom avait été avancé pour un prix de l'Institrtt, se voit préférer Thiers. Elle refuse une subvention exceptionnelle de 2 0 0 0 0 francs, que l'empereur !ui {ait offrir en compensation.
q juillet-ro aoîrt premier séjour de Dumas fils à Nohant. Il revient en septembre avec le peintre Marchai. On joue la
79 comédie et en particulier une pièce de George Sand intitulée Le Drac. Elle soumet à Dumas le projet d'une pièce tirée de Villemer. Le zo novembre, Marchai est encore à Nohant. Borie et sa femme, venus pour huit jours, s ÿ trouvent aussi.
1862, zeT février-rI mars :Tamaris paraît dans la R. D. M. « Mes romans, écrit George Sand le zz février, sont des pages d'herbier. »
3 mai :Manceau fait à «Madame » la lecture de Dominique.
r7 mai Maurice Dudevant épouse Marcelline (dite Lina)
Calamatta née le z6 juin r8¢z (mariage purement civil). r¢-r~ juin séjour de Fromentin à Nohant. II reviendra fin
novembre.
,Juillet :George se rend à Gargilesse avec Manceau et Dumas.
z6 et Zg octobre on joue à Nohant Pied sanglant, première ébauche de Cadio. En novembre, Maurice, Lina, Manceau, Cadol, Marie Caillaud interprètent Jean le Rebâteux (qui deviendra Les Don Juan de village).
1863. z8janvier :elle écrit sa première lettre à Flaubert.
8 février :elle vient d'achever, non sans peine, Mademoiselle La Quintinie. Ce roman anticlérical, paru dans la R. D. M. du reT mars au rJ mai, rétablit son prestige aux yeux de l'opposition libérale.
r¢ juillet :naissance de Marc-Antoine, fils de Maurice et de Lina.
Septembre-novembre :stimulée par La Rounat et conseillée par Dumas, George Sand met au point son adaptatàon théâtrale de Villemer.
2¢ novembre à la suite de disputes entre Manceau et Maurice, elle prend !a résolution de principe de partir avec Manceau, et de laisser Nohant au jeune ménage. Manceau est d~à grave- ment atteint de tuberculose.
1864. s janvier : «Les vacances et les comédies ont été très courtes. Beaucoup de monde, toujours trop à la fois. »
y février : Manceau vient de louer une maison à Palaiseau.

80 z9 février première de Villemer à l'Odéon; «succès inoui,
insensé ».
Maà :baptême protestant de Marc-Antoine. George Sand loue
un entresol à Paris, y~, rue der Feuillantines.
rz juin :elle quitte Nohant pour s'installer à Palaiseau avec
Manceau.
zr juillet :mort de Marc-Antoine.
reT août-reT novembre La Confession d'une jeune fille paraît dans la R. D. M.
r3-zo septembre escapade à Gargilesse, dans la seule compagnie de Marchai. C'est le début probable d'une liaison qui se poursuivra librement après la mort de Manceau jurqu'à une date indéterminée.

1865. rer juin-reT août :Monsieur Sylvestre paraît dans la
R. D. M.
zr août :mort de Manceau, après trois mois d'agonie. Maurice
assiste aux obsèques.
z 8 août- r 6 septembre séjour à Nohant.
A Paris, George Sand prend l'habitude de fréquenter le restaurant
~~lagny, où elle rencontre des écrivains.

1866, r o janvier :naissance d'Aurore, fille de Maurice et de Lino. (Elle mourra sans postérité en r9hr).
zCT juillet-r J août Le Dernier Amour paraît dans la R. D. M. Le théâtre du Tlaudeville donne, le y août, Les Don Juan de village, et, le r¢, Le Lis du Japon.
z8-jo août après avoir passé deux jours à Puys chef Dumas, George Sand va voir à Croisset Gustave Flaubert devenu, depuis la mort de Manceau, un de ter meilleurs amis.
8-zo septembre :pour pouvoir situer Cadio dans un décor plus authentique, elle visite avec ses enfants une partie de la Bretagne.
3-ro novembre :nouveau séjour à Croisset.
zJ décembre :elle tombe malade à Paris. Pendant tout l'hiver, elle sera sans entrain et travaillera peu.
81 On a prétendu qu'elle fart en z 866 la maîtresse d'Edmond Plauchut, qui serait devenu plus tard l'amant de sa belle-fille, Lina.
1867. Elle cesse pratiquement d'habiter Palaiseau et revient se fixer à Nohant, qu'elle quitte de temps à autre pour Paris, où elle continue de fréquenter le restaurant Magny.
zef septembre-z f novembre Cadio paraît dans la R. D. M. Septembre :elle fait deux voyages en Normandie, où elle situera
l'action de Mademoiselle Merquem (R. D. M., z f janvier-
s J mars r 868).

1868. Février-mars :elle est au Golfe-Juan l'invitée de Juliette Lamber, qu'elle connaît depuis l'année précédente. Elle évite la rencontre de Solange, qui est à Cannes avec un amant. L e r¢ mars, elle est de retour à Nohant, où sa petite-fille Gabrielle est née trois jours plus tôt.
s¢ mai :elle va voir Flaubert à Croisset.
Fin mai :elle abandonne son entresol de la rue des Feuillantines pour un appartement situé J, rue Gay-Lussac.
Juillet :elle redoit à Nohant Edmond et Juliette Adam (ex- Lamber) ainsi que Plauchut. Spectacles de marionnettes, excursions, parties de pêche et de baignade, plaisanteries parfois un peu épaisses.
1869. r7 avril :elle achève son «roman comique moderne », Pierre qui roule (R. D. M., r f juin-rer septembre).
zy avril :vente de la maison de Palaiseau.
r~-zz septembre et 28 septembre-zer octobre :voyages en Cham- pagne et dans les Ardennes. Elle utilisera ses impressàons de voyage dans Malgrétout (R. D. M., Ier février-z f mars r 870).
z 6 octobre après l'enterrement de Sainte-Beuve, la foule lui manifeste sa ympathie à la sortie du cimetière.
z j décembre Flaubert arrive à Nohant avec Plauchut. Il n ÿ reste que peu de jours.
82 1870. zJ février :succès de L'Autre à l'Odéon.
zy mars :George Sand se défend (mal) d'avoir voulu attaquer l'impératrice dans Malgrétout.
Juillet :rapide séjour à Nohant d'Edmond et Juliette Adam.
sa septembre-z3 novembre :pour soustraire Z,ina et ses filles à une épidémie de variole, la famille séjourne successivement à Saint-Loup et à Boussac (chef !es Maulmond), puis à La Châtre (chef les Duvernet).
Décembre :George Sand envisage de partir en exode, si la guerre se rapproche du Berry.
1871. 8 mars :mort de Casimir Dudevant.
Juillet :elle ne renouvelle pas le traité qui la liait à la K. D. M. et s'engage à fournir chaque quintaine au Temps un feuilleton de variétés.
Zz octobre « Il faut nous débarrasser des théories de 93. Elle nous ont perdus. »
1872. 7 marc-zo avril : Le Temps publie Nanon.
z¢ avril :elle offre à Flaubert de lui prêter de l'argent.
zeT juin :Les Contes d'une grand-mère commencent à paraître sous des titres divers.
Juillet :elle se baigne tous les jours dans l'Indre.
Du 28juillet jusque vers le 20 août : séjour à Cabourg en compa- gnie de Plauchut, de Lina et de ses deux filles. Retour par la Normandie et le Maine.
« Pendant tout septembre, guinde et vingt convives, danse, marion- nettes, musique surtout. »Parmi les invités, Pauline Viardot et ses filles, Plauchut. Le 3 octobre, Taurguéniev vient pour une journée.
1873. « Le jour de l'an s'est passé en fêtes, déguisements, danses et souper. » En février, « il y a bal au salon tous les diman- ches ».
r2-z8 avril Flaubert et Tourguéniev à Nohant. On lit La Tentation de saint Antoine. On en discute.
83 sJ avril :George Sand à Paris. Elle nÿ était pas venue depuis un an.
Août voyage en Auvergne. George Sand fait l'ascensàon du Sancy.
Septembre : visite à Nohant de la famille Viardot et de Tourgué- niev.
1874. ref janvier-reT mars la R. D. M. publie Ma soeur Jeanne.
jo mai-ro juin s~our à Paris. C'est son seul déplacement de l'année.
Pendant l'été, George Sand est malade :grippe, rhumatisme du bras droit. En novembre, elle se plaint de vivre «dans les maux d'entrailles ».
1875. reT février-reT mai la R. D. M, publie Flamarande.
(Ce roman n'a été terminé que vers le ro mars.)
Fin mai-début juin :dernier séjour à Paris.
8 octobre « ,J'ai été malade tout l'été... Mais j'ai travaillé d'autant plus pour nÿ pas songer. »
A partir du reT décembre, la R. D. M. publie La Tour de Percemont.
1876. Mars George Sand vient de lire Rougon (de Zala) et Jack (de Daudet. Elle admire beaucoup ces deux romans.
Avril :elle lit à ses petites-filles L'Iliade.
Atteinte d'occlusion intestinale, elle est obligée de s'aliter le jo mai. Le docteur Péan, appelé trop tard, juge l'opération impossible. Elle meurt le 8 juin.
ra juin :par la volonté de Solange, des obsèques religieuses lui sont faites. Le prince Napoléon, Flaubert, Dumas, Renan, Paul Meurice, Lambert, Borie, C'adol, Harrisse, Calmann- Lévy sont présents. Marchai n'est pas venu. Elle est inhumée dans un petit enclos situé entre son jardin et le cimetière du village, près des restes de son père et de sa grand-mère.