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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Incarnation, question ancienne, enjeux actuels. Approches philosophiques et théologiques
  • Pages : 241 à 244
  • Collection : Rencontres, n° 520
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406120346
  • ISBN : 978-2-406-12034-6
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12034-6.p.0241
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 27/10/2021
  • Langue : Français
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Résumés

Clarisse Picard, « Introduction. Lincarnation : question ancienne, enjeux actuels »

Lintroduction rappelle lintuition initiale qui a présidé à lorganisation du colloque « Incarnation », ainsi quà ce présent volume qui en reprend lesprit dans une optique interdisciplinaire. Lincarnation, une question ancienne reprise à la lumière des enjeux actuels : chaque texte est ici présenté dans cette dynamique densemble, suivant quatre axes, successivement, phénoménologique et sémiotique, éthique, anthropologie, enfin, théologique.

Emmanuel Falque, « Le tournant de la chair »

La chair est à un « tournant ». Cette formule ne vaut pas uniquement en raison du primat phénoménologique de la « chair » (Leib) sur le « corps » (Körper), mais surtout en cela que la traduction de Leib par « chair » ne va pas de soi. Il faut remonter à Paul Ricœur et Maurice Merleau-Ponty, à linverse dEmmanuel Lévinas, pour trouver lorigine de cette décision linguistique de la traduction de Leib par « chair ». Une décision impensée dont nous mesurons aujourdhui les effets dans l« embardée de la chair » au mépris du « corps ».

Paula Lorelle, « Incarnation et désincarnation chez Michel Henry »

« Lincarnation ne peut se comprendre quà partir de lidée quon se fait du corps et de la chair (Michel Henry) ». Le concept henryen d« incarnation » suppose bien une idée du corps. Mais cette idée ne résulte-t-elle pas déjà dune forme plus originaire d« incarnation » ? Non au sens dune expérience, dun phénomène, ou dun événement, mais dun procédé philosophique qui consiste à prêter au corps des déterminations de lâme cartésienne ? À les incarner ? Dune incarnation qui implique déjà donc, en un sens, une désincarnation ?

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Laura Rizzerio, « Donner corps à la grâce ou quand la beauté sincarne. Réflexions sur lart contemporain à partir de lidée dincarnation »

Cet article examine le lien entre difficulté à comprendre lart, dune part, et difficulté à senraciner dans la réalité de corps imparfaits et vulnérables, dautre part, dans le but de mieux saisir la manière dont on se rapporte aujourdhui à lart et au beau. En passant par lanalyse de quelques œuvres, larticle cherche donc à montrer comment la représentation du corps peut redonner du sens à lart en le rendant capable de susciter lempathie, et comment elle peut manifester la beauté.

Éric Charmetant, « Cognition incarnée, transhumanismes et IA »

Limaginaire contemporain nourri par les transhumanismes ou lintelligence artificielle envisage sans détour un futur de lêtre humain sans corps. Cette étude analyse les chemins de décorporéisation dans les transhumanismes et lintelligence artificielle à travers notamment la notion de « liberté morphologique », puis indique comment le corps-sujet garde une valeur heuristique centrale dans la neurophénoménologie et la cognition incarnée.

Agata Zielinski, « “Celui qui na plus figure humaine”. Phénoménologie du corps en qui lhumain sabsente »

Que devient la relation avec celui « qui na plus figure humaine », cest-à-dire celui – ou celle – que lon peut ne plus reconnaître comme un humain, lorsque fait défaut le logos ou la conscience ? Nous sommes face à « lultime du visage », condition de lautre et inquiétante étrangeté dont on voudrait se détourner, et qui pourtant révèlent une présence réelle, et un fonds commun dhumanité : détresse et proximité qui réouvrent un monde commun.

Guilhem Causse, « Lincarnation : anthropologie du geste et de la voix. Entre leffort biranien et laffect ricœurien »

Quest-ce que lhomme ? La question rapproche Paul Ricœur et Pierre Maine de Biran. Qui suis-je, moi qui agis et souffre ? demande lun. Qui suis-je, moi qui fais effort et rencontre des résistances ? sinterroge lautre. Ils parlent dincarnation, car lEgo nest jamais sans corps, corps vécu comme chair, corps parlant. Ils se séparent lorsque le premier insiste sur la passivité de laveu et le second sur lactivité vocale. Un impensé pourtant les réunit : lincarnation comme geste du corps.

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Clarisse Picard, « Incarnation et individuation à lépreuve de lenfantement »

En quoi lenfantement prend-il, pour une femme qui donne naissance à un enfant, le sens dune expérience dindividuation et dincarnation ? Les descriptions cliniques en pédiatrie et médecine périnatale, ressaisies dans une appréhension de la vie transcendantale pure du point de vue de la subjectivité maternelle en sa genèse, font apparaître une suite de correspondances entre la phénoménologie et lenfantement : lenfantement accède ainsi à la rationalité philosophique et trouve son sens proprement phénoménologique.

Carla Canullo, « La chair incompréhensible. Actualité de Grégoire de Nysse »

Lincarnation ne peut se comprendre quen tant qu« incompréhensible », ce qui ne revient pas à dire que la compréhension doit irrémédiablement échouer, mais plutôt quelle ouvre la chair à sa possibilité la plus authentique, celle de comprendre « plus et autrement ». Les réflexions du père cappadocien sur lincarnation seront les lieux privilégiés auxquels nous reviendrons dans le but de « comprendre incompréhensiblement », amorçant ainsi une nouvelle euristique de la chair que son œuvre inaugure.

Michel Fédou, « LIncarnation dans la pensée patristique. Enjeux actuels des controverses anciennes »

Les Pères de lÉglise ont donné une place centrale à lIncarnation. Cela sest vérifié à travers leur opposition au docétisme et aux courants gnostiques, puis dans le cadre des controverses sur lidentité du Christ aux ive et ve siècles. Plus tard encore, les crises ouvertes par le monothélisme et liconoclasme ont conduit les Pères à insister sur lhumanité du Verbe fait chair. La pensée patristique invite à passer par le sensible et le corporel pour sélever à la connaissance de Dieu.

Jean-Louis Souletie, « La singularité du Jésus de lhistoire et son universalité »

La singularité du Jésus de lhistoire risque toujours dêtre le parent pauvre des christologies. Or la révélation de son identité divine unique et salvifique tient à cette singularité juive de Jésus. La christologie du pluralisme religieux de Jacques Dupuis a tenté de surmonter les apories contemporaines liées à cette question. Sa résurrection nabolit pas la permanence de son humanité glorifiée, mais létend au contraire à toute lhistoire et au cosmos.

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Marie Chaieb, « Linterprétation de Gal 4, 4 : “Il fut dune femme” et ses enjeux dans la théologie dIrénée de Lyon »

À la fin du iie siècle, Irénée de Lyon utilise une dizaine de fois Ga 4, 4 dans son œuvre de réfutation des mouvements gnostiques. Cette étude analyse en quel sens Irénée a commenté ces versets, comment il en a éclairé la centralité, et les axes de la théologie de lincarnation qui en découlent.