Résumé : L’article pose comme principe que l’anachronisme est une maladie endémique des études anciennes. Ainsi, la Médée d’Euripide a fait l’objet de lectures féministes, selon le postulat d’une bipartition des sexes qui serait éternelle. En fait, grâce à l’anthropologie historique, on voit que cette dernière ne tient pas pour les corpus antiques. Il apparaît que Médée n’est pas une « femme » (gunè), mais avant tout un masque, qui performe une voix féminine puis une voix masculine.