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Classiques Garnier

Avant-propos

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Homais et Cie. Tome I. Les dessous de Madame Bovary
  • Pages : 13 à 15
  • Collection : Études romantiques et dix-neuviémistes, n° 100
  • Série : Flaubert, n° 3
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406098584
  • ISBN : 978-2-406-09858-4
  • ISSN : 2258-4943
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09858-4.p.0013
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/03/2020
  • Langue : Français
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avant-propos

Cest pour vous que jécris, cher Monsieur. Cest-à-dire pour les amis inconnus.

Flaubert à un correspondant non identifié1.

Quand on nous a demandé la date de finition de ce livre, nous avons été souvent tenté de répondre : « Bientôt ! ». Il aurait fallu ajouter, comme Flaubert à Jules Duplan : « Quand je dis bientôt, cest une manière de parler, car la matière sallonge considérablement. À chaque lecture nouvelle, mille autres surgissent ! je suis [] dans un dédale2 ! » [C 2 751]. Sauf que les dizaines de livres pleinement ingurgités ou soumis à une dégustation partielle ne devaient pas nous servir à écrire Salammbô, mais à interroger (une fois de plus) Madame Bovary. E. Hollingsworth Deudon écrivait il y a quarante ans : « Madame Bovary est une œuvre qui a été étudiée, tant par sa forme que par ses origines, sous bien des angles : on en a pratiquement démonté tous les mécanismes et toutes les structures internes3. » Le propos pourrait sembler démesurément optimiste ; dans notre perspective, limpossibilité dun tel démontage complet est la source dune espérance littéraire toujours renouvelée. On continuera à projeter des éclairages neufs sur des facettes du roman. Cest cette aventure asymptotique qui explique la publication en deux volumes de ce travail ; le second paraîtra, si le Zig des Zigs (comme on 14disait du temps de Flaubert et Vallès) le veut, pas trop longtemps après le premier4 : bientôt…

Ce livre est né sous limpulsion de la thèse dEri Ohashi, de lUniversité de Nagasaki, et dune soutenance au cours de laquelle Denis Hüe, Jean-Nicolas Illouz et Henri Scepi nous ont donné de nouvelles raisons de retrouver notre vieille passion pour Flaubert. Nous avons pu bénéficier des conseils, critiques et suggestions amicaux de Christophe Bataillé, Mary Orr, Éléonore Reverzy, Alain Vaillant et Judith Wulf. Nous tenons à remercier ces amis, ainsi que tous ceux qui nous ont encouragé dans ce travail et soutenu pendant ces derniers temps, en particulier Marc Ascione, Arnaud Bernadet, Claude Blum, Éric Bordas, Monique Bouquet, Emmanuel Buron, Jean-Pierre Chambon, Bruno et Monique Claisse, Benoît Conort, Edoardo Costadura, Philippe Dufour, Remi Duhart, Solenn Dupas, Christine Ferlampin-Acher, Louis Forestier, Pierre-Henry Frangne, Yann Frémy, Jean-Paul Goujon, Pierre Laforgue, Florence Magnot, Jean-Pierre Montier, Françoise Morzadec, Jacques Neefs, Sara Pappas, Guillaume Peureux, Michel Pierssens, Fabienne Pomel, Frédéric Remonté, Philippe Rocher, Louis Roginski, Denis Saint-Amand, Daniel Sangsue, Paul Showalter, Jean-Didier Wagneur et Seth Whidden. Avec une pensée particulière pour de chers amis disparus : Antoine Fongaro, Jean-Jacques Lefrère, Michael Pakenham, Jean et Liselotte Voellmy.

Ce livre émane surtout dun dialogue très serré avec nos chers amis Denis Hüe, Georges Kliebenstein, Nathalie Ravonneaux et Robert St. Clair. Ce livre leur est infiniment redevable, ainsi quà Ryszard Engelking, nouvel ami qui nous a régalé lui aussi dobservations inédites précieuses. Il serait difficile de dire assez notre reconnaissance à leur endroit. Sans les relectures et suggestions critiques de Georges Kliebenstein et de Nathalie Ravonneaux, le livre, tel quil est, naurait pu exister.

Nous remercions léquipe dHistoires littéraires, Jean-Paul Goujon, Muriel Louâpre et Michel Pierssens de nous avoir laissé reprendre ici le contenu de deux articles publiés dans la revue5, ainsi que léquipe de 15la revue COnTEXTES et en particulier Denis Saint-Amand, de nous avoir permis de réutiliser sous une forme révisée et augmentée notre article portant sur largot6. Quelques éléments de ce livre ont paru dans lhommage récent à Daniel Sangsue et dautres paraîtront dans celui consacré à Denis Hüe, sous des formes différentes7. Nous remercions Laurence Gudin des éditions La Baconnière et Cécile Guinand de nous avoir autorisé à mentionner des éléments du premier de ces articles et Christine Ferlampin-Acher et Fabienne Pomel den avoir fait autant pour le second. Nous remercions aussi Yvan Leclerc qui a publié sur son site le premier extrait de ce livre, notre analyse du plan dYonville8.

Il nous tient à cœur de rendre un hommage particulier à Yvan Leclerc. Ses travaux ont été une source dinspiration, sans laquelle des pans entiers de ce livre nauraient pu voir le jour. Le Centre Flaubert de lUniversité de Rouen est un modèle dans son genre, et nous avons profité en particulier de la présentation des manuscrits de Madame Bovary sous la direction de Danielle Girard et Y. Leclerc, de même que de leur édition électronique de la correspondance. Observant que « le petit monde de la recherche scientifique fait souvent passer les trajectoires individuelles et les stratégies dinstitution avant les entreprises collectives9 », Y. Leclerc incarne avec force et bienveillance le comportement inverse.

Last but not (at all) least, nous remercions Brigitte et Denis Hüe de leur amitié qui a été une source intarissable de forces et de bonheur depuis notre rencontre en 1992.

1 Lettre du 18 juin 1857 [CF/C].

2 Lettre du 5 août 1857. Il est donc fortement déconseillé de prêter le présent opuscule aux ours amicaux mais ennemis des mouches.

3 « Gustave Flaubert et le souci de vraisemblance : la mort dEmma Bovary », in Bulletin Flaubert-Maupassant, 53, 1978, p. 4 et suiv., http://www.amis-flaubert-maupassant.fr/article-bulletins/053_004/.

4 Nous concéderons que Flaubert nemploie pas lexpression mais le mot zig fait partie de son vocabulaire (voir ses lettres à Alfred Baudry du 17 février 1855 (selon la datation du Centre Flaubert) et à Jules Duplan du 8 juin 1861 [C 2 570 et 3 156]).

5 « Ce que Maître Pinard ne vous a pas dit (Homais, Rodolphe et la “vie du cul” », Histoires littéraires, 66, 2016, p. 5-28 et « Quia Pulvermacher es ou je nen suis pas moins Homais », Histoires littéraires, 73, 2018, p. 33-48. Le second article constitue le chapitre (désormais §) 6 de ce livre, les analyses du premier se trouvent sous dautres formes dans les § 10, 17 et 22.

6 « Cogito argot sum ou la langue verdâtre de Monsieur Homais », CO(n)TEXTES, 2016, https://contextes.revues.org/6160, travail à la base du § 4.

7 « Cadavres exquis et humour noir dans Madame Bovary », in Daniel, es-tu là ? Mélanges fantomatiques en lhonneur de Daniel Sangsue, éd. C. Guinand, Genève, La Baconnière, 2018, p. 121-141 et « Homais : fragments encyclopédiques », in Mélanges Denis Hüe, éd. C. Ferlampin-Acher et F. Pomel, Classiques Garnier, à paraître.

8 « Un plan sur la comète dYonville », 2016, http://flaubert.univ-rouen.fr//article.php?id=45

9 « Flaubert contemporain : bilans et perspectives », Romantisme, 135, 2007, p. 82.