Aller au contenu

Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Günther Anders et la fin des mondes
  • Pages : 235 à 237
  • Collection : Constitution de la modernité, n° 23
  • Thème CLIL : 4127 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie éthique et politique
  • EAN : 9782406103677
  • ISBN : 978-2-406-10367-7
  • ISSN : 2494-7407
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10367-7.p.0235
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 09/11/2020
  • Langue : Français
235

Résumés

Pierre-François Moreau, « Introduction. Rattraper le monde »

Lœuvre de Günther Anders se comprend à la fois dans lhéritage de la philosophie classique allemande et dans le climat critique de la République de Weimar. Les instruments de pensée forgés alors éclairent la logique de destruction des décennies suivantes.

Christophe David, « Günther Anders et la fin du monde juif allemand »

Anders aimante notre attention par lidée dapocalypse nucléaire, mais il a pourtant parlé dautres fins de lhumanité. Il a bien conscience de venir dun monde qui a déjà pris fin : le monde juif allemand. Il cumule donc deux destins – celui dappartenir aux « derniers Juifs à se dire à bon droit “Juifs allemands” » et celui dappartenir à « la première génération des derniers hommes » vivant sous la menace nucléaire – et fait place à lexpérience dune fin de monde.

Jean-Pierre Dupuy, « Anders et la menace nucléaire »

Lapocalypse nucléaire est inscrite dans lavenir, elle se produira nécessairement, mais nous pouvons en retarder léchéance. Cette étude se penche sur le concept de « délai » (die Frist). Nous sommes en sursis et vivons dans le temps suspendu. Léchéance, elle, est indéterminée. Cest cette indétermination (Unbestimmtheit) qui donne à la dissuasion, sur laquelle Anders a peu écrit alors quil nous donne les éléments pour la comprendre, et à sa forme paroxystique MAD, lirrationnelle rationalité qui la caractérise.

Éric Lecerf, « Les vestiges de lhomo faber »

Afin de comprendre comment sarticulent ces deux foyers de vérité que Günther Anders a nommés « lhomme sans monde » et le « monde sans 236hommes », est ici interrogé le statut particulier quil a accordé au concept dHomo Faber. Si Auschwitz et Hiroshima se rejoignent comme crimes contre lhumanité, ils divergent quant au rapport qui sy est constitué vis-à-vis de la technique entendue comme milieu du genre humain. Se trouvent ainsi posées les bases de ce que nous nommons aujourdhui anthropocène.

Emmanuel Pasquier, « Catastrophe et monde commun. Sur léthique de Günther Anders »

La question de lintersubjectivité traverse lœuvre de Günther Anders. Par-delà la diversité des thèmes, on retrouve, fil rouge plus que fil directeur, la confrontation au problème dun rapport à autrui à la fois impossible et inéluctable. Intersubjectivité paradoxale, sous le sceau de la séparation plus que dun projet commun, sans espoir de réconciliation dialectique, mais toujours ré-attestée par le fait même de prendre la parole pour en dire linaccomplissement.

Valéry Pratt, « Nuremberg, Auschwitz et le Vietnam. Günther Anders au Tribunal Russell, face aux crimes contre lhumanité et à la question du génocide »

Günther Anders a participé au Tribunal Russell en 1967 pour y juger les crimes commis par larmée américaine. Il publie en 1968 Visit beautiful Vietnam, ABC der Agressionen heute : véritable abécédaire des atrocités quil décrit en mobilisant tant la catégorie de crime contre lhumanité que celle de génocide dont il faut un usage polémique, idéologique et pas seulement philosophique, pour ne pas dire juridique. Son propos en est dautant plus incisif. On en présentera les enjeux.

Christian Dries, « Après “lHomme”. Lanthropologie postfondamentaliste de létrangeté du monde selon G. Anders »

Lanthropologie, théorie philosophique de l« essence » de lhomme, traite dun objet inexistant – un spectre. Günther Anders, élève hétérodoxe de Martin Heidegger, esquisse une anthropologie négative : lessence de lhomme consiste à ne pas avoir dessence propre (condition de louverture au monde et de la liberté humaine), ce qui permet la critique postfondamentaliste de toute peinture de lhomme historiquement contingente et des rapports sociaux et politiques qui ont partie liée avec elle.

237

Sara Fadabini, « Günther Anders et limagination morale »

Depuis le commencement de lâge industriel, est apparue une disproportion inédite entre notre capital technique, ayant tendance à saccroître de manière illimitée, et notre sens moral, voué au dépérissement. Le sujet des technocraties vit ainsi dans lirresponsabilité. Comment peut-il sortir de lapathie face aux effets du progrès ? La réponse de Günther Anders surprend : en faisant appel non au bon sens, mais à la fantaisie, non à la raison, mais à limagination.

Ninon Grangé, « “Nous aussi encore”, Günther Anders, la morale et le temps. Ou portrait dAnders en moraliste »

Au-delà de lobsolescence de lhomme, il sagit de découvrir la possibilité dune morale sans fondement. Au travers de lanalyse des écrits personnels mais non intimes – journaux retravaillés, récits de voyage dans lespace et dans le temps, échanges épistolaires ou lettres restées mortes – on reconstitue une morale retrempée dans un tissage de la temporalité du souvenir et de laujourdhui, une morale de la première personne et de ladresse, propre à lère atomique que nous vivons encore.