Résumé : Dans les Essais, Montaigne fait de la gaieté la marque constitutive de son être, gaieté qu’il articule à la santé du corps et à la liberté de l’esprit. En jouant sur les ressorts sémantiques du mot et en s’appuyant sur le contexte politique du royaume, il élabore une éthique et une esthétique de la gaieté, qui vient enrichir la vision d’un Montaigne apathique ou mélancolique. C’est cette gaieté idiosyncrasique, définie à la fois comme une humeur, une sagesse et un style, que cet article se propose d’examiner.