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Classiques Garnier

Glossaire

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Le Théâtre italien. Tome II - volume II
  • Pages : 853 à 855
  • Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 74
  • Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
  • EAN : 9782406107903
  • ISBN : 978-2-406-10790-3
  • ISSN : 2261-575X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10790-3.p.0375
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 15/02/2021
  • Langue : Français
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glossaire

Aloi : proportion de métal précieux dans un alliage.

Après-dînée : période après le déjeuner (appelé au xviie siècle « dînée ») et avant le repas du soir.

Branler : bouger.

Carogne : terme dinjure pour parler des femmes de mauvaise vie.

Carreau : « coussin carré dont on se sert pour sasseoir » (Académie, 1762).

Commissaire : agent chargé par le roi dune mission temporaire et révocable, et dont les pouvoirs précis sont détaillés dans de longues lettres de commission, très personnalisées au xviie siècle.

Cour des Aides : « juridictions souveraines » jugeant « en dernier ressort, au civil comme au criminel ». Elles « connaissent de toutes les affaires relatives aux impôts anciens (aides, traites, gabelles, tailles), ainsi quaux droits doctroi (ce qui leur permet dexercer une certaine tutelle sur les autorités municipales) » (Dictionnaire de lAncien Régime, dir. Lucien Bély, Paris, PUF, 1996, p. 359).

D abord que : dès que.

Dea (ou da) : sorte dinterjection qui renforce une affirmation.

Dragon : « personne maligne, dhumeur fâcheuse et acariâtre » (Furetière).

Écot : quote-part que doit chaque personne pour un repas commun.

Écu (ou écu dor ou franc dor) : monnaie de compte dune valeur de trois livres, frappée dun côté à leffigie du roi de France et de lautre aux armoiries royales, avant lapparition du louis dor sous Louis xiii.

Embrasser : prendre dans ses bras.

Enclouure : obstacle.

Étrivières : courroies servant à porter les étriers. Au sens figuré, donner des coups détrivières ou donner les étrivières signifie maltraiter quelquun.

Et si : et pourtant.

Extravagant : impertinent, qui parle et agit sans retenue (autre mot de sens proche : étourdi). Au sens fort, le mot désigne un homme dont la conduite et les propos sont hors de raison.

Faire l amour : faire la cour à une femme.

Faire l entendu : faire preuve de vanité, faire croire que lon a de grandes aptitudes en toutes choses.

Fermes : levées dimpôts indirects, comme la gabelle sur le sel ou les aides sur les boissons. Les fermiers sont chargés de la perception, offrant au roi lavantage de faire écran avec les contribuables et de cristalliser sur leur personne limpopularité. Au sommet de la hiérarchie fiscale, on trouve les fermiers généraux, nommés par le roi : « lâge moyen à la première nomination est

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de 41 ans, la durée moyenne dune carrière est de 16 ans » (Dictionnaire de lAncien Régime, dir. Lucien Bély, op. cit., p. 543).

Fontanges : coiffure féminine, dont la mode est lancée par Mlle de Fontanges, lune des maîtresses de Louis xiv. Une série de dentelles, entremêlées de rubans et de boucles de cheveux, était savamment tenue par une armature métallique à plusieurs étages.

For-l Évêque : tribunal épiscopal, racheté par le roi en 1674 ; il sert de prison pour dettes.

Godelureau : jeune homme coquet et vaniteux, empressé auprès des femmes.

Grève (ou place de la Grève) : lieu des exécutions capitales. Cest la place actuelle de lHôtel-de-Ville de Paris.

Hantise : se dit des fréquentations de quelquun, en mauvaise part.

Jarnigué (ou jernie, jernibleu, par la jernie) : juron euphémistique pour « je renie Dieu ».

Justaucorps (ou juste-au-corps) : espèce de veste qui va jusquaux genoux et qui souligne la taille. « Il ne se portait autrefois que par les gens de guerre » (Furetière).

Livre (ou livre tournois) : monnaie de compte, divisée en sous et deniers, dune valeur de vingt sous. Elle a supplanté à partir de 1667 la livre parisis, qui valait vingt-cinq sous.

Louis d or : monnaie de compte « ainsi appelée du nom du roi et de celui de Louis xiii » (Académie, 1694), qui la fait frapper le premier. Il est encore appelé demi-louis et a une valeur de cinq livres.

À partir de 1669, cette monnaie est frappée sur sa face à leffigie de Louis xiv, et a cours jusquen 1715, année de la mort du Roi-Soleil. Quand on emploie seulement le terme de louis, on désigne un double louis dor, qui vaut dix livres.

Magot : « se dit figurément des hommes difformes, laids, comme sont les singes, des gens mal bâtis » (Furetière).

Maraud : « terme injurieux qui se dit des gueux, des coquins qui nont ni bien ni honneur, qui sont capables de faire toutes sortes de lâchetés » (Furetière).

Mardi : juron populaire euphémistique pour « par la mère de Dieu ».

Maroufle : terme dinjure donné aux gens grossiers et sans esprit.

Merci de ma vie (ou merci de moi) : exclamation de colère.

Morbleu (ou morguoi, mordondienne, morguenne, par la mort) : juron euphémistique pour « par la mort de Dieu ».

Obliger quelqu un : « rendre service, faire plaisir » (Académie, 1762).

Or çà : interjection placée en début de phrase pour « exciter et encourager à faire quelque chose » ; « on ne prononce guère lr, par un adoucissement de langage qui est commun à beaucoup de mots » (Académie, 1694), doù la graphie « O çà » dans le tome II du Théâtre italien.

Ouf : « interjection dont on se sert pour marquer une douleur subite » (Académie, 1718) ou une gêne.

Oui-dà : forme populaire dapprobation.

Palsambleu (ou par la sang, par la sambleu, palsanguié) : juron euphémistique pour « par le sang de Dieu ».

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Partisans (ou traitants) : particuliers spécialisés dans le recouvrement des fonds indispensables aux finances de lÉtat. Ils doivent leur nom des contrats passés avec le roi (partis ou traites). Ils jouissent dune mauvaise réputation car « ils se chargent, au travers dun jeu complexe davances sur recettes, de placer dans le public les offices, les augmentations de gages, les rentes, qui constituent le gros des ressources extraordinaires de la monarchie, moyennant la substantielle rémunération de leurs services au gré de la conjoncture » (Dictionnaire de lAncien Régime, dir. Lucien Bély, op. cit., p. 1218).

Petites-Maisons : nom donné à lun des hôpitaux de Paris pouvant accueillir les fous et les indigents. Lexpression « mettre un homme aux Petites-Maisons » renvoie à une folie avérée ou stigmatise lextravagance de conduite.

Pie-grièche : femme qui est toujours de mauvaise humeur et qui a lhabitude de crier.

Pistole : monnaie dor battue en Espagne et en Italie, dune valeur de dix livres.

Plumet : il est réservé aux militaires et peut les désigner par métonymie. Depuis le xvie siècle, les soldats au service du roi de France portent du bleu. Plumet se dit aussi d« un jeune homme qui porte des plumes, et ordinairement il ne se dit en ce sens quen raillerie ou mépris » (Académie, 1718). Selon W. John Kirkness, « le petit-maître de robe prétend porter le plumet, réservé aux militaires ; plumet se dit donc par raillerie de lélégant ; il en est de même pour muguet » (Le Français du théâtre italiendaprès le recueil de Gherardi (1681-1697), Genève, Droz, 1971, p. 94).

Pratique : clientèle

Prévôt : juge subalterne.

Quinze-Vingts : hôpital fondé par Saint-Louis au xiiie siècle, qui recueillait les aveugles.

Saint-Lazare : ancienne léproserie, confiée en 1632 à Saint Vincent de Paul, où lon pouvait enfermer, à la demande des parents, les jeunes gens qui avaient un comportement jugé extravagant.

Scandaliser : décrier quelquun, le diffamer.

Sol (ou sou) : un vingtième de la livre.

Solliciter : agir avec zèle pour faire réussir une affaire. En particulier, solliciter un juge : tout entreprendre pour obtenir une audience, favoriser la réussite dun procès, etc.

Surtout : veste à larges manches que lon met par-dessus ses habits, en particulier en hiver. Le mot serait apparu en 1684, selon Furetière.

Tendron : nom affectueux donné à une jeune femme.

Tête-bleu : juron qui altère « tête de Dieu » pour éviter le blasphème.

Têtigué : juron burlesque des paysans de comédie (« tête de Dieu »).

Tout à l heure : tout de suite.

Vaudevilles : chansons populaires qui adaptent de nouvelles paroles sur des airs à la mode (il peut sagir dairs colportés par les chansonniers, appartenant à la tradition orale, dairs issus de musique instrumentale ou de danses, ou encore dairs issus du répertoire lyrique, notamment des tragédies en musique de Lully).

Ventrebleu (ou ventrebille, ventribille) : juron euphémistique pour « par le ventre de Dieu ».