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Classiques Garnier

[Introduction de la deuxième partie]

  • Prix de thèse 2019 de la Maison des sciences de l’homme et de la société de Toulouse
  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Géographie littéraire de Paris dans l’œuvre de Jacques Réda. Le flâneur mégapolitain
  • Pages : 227 à 227
  • Collection : Bibliothèque des lettres modernes, n° 59
  • Série : Critique, n° 12
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406120506
  • ISBN : 978-2-406-12050-6
  • ISSN : 2430-8099
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12050-6.p.0227
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 15/09/2021
  • Langue : Français
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À propos des flâneries des Ruines de Paris, Jean-Michel Maulpoix a dit quil sagissait de « mouvements dapproche1 » qui reproduisent la même quête inépuisable du « vrai lieu » qui « se dérobe ou sentrouvre à peine ». Lintérêt est alors tout autant de savoir ce quil approche que détudier comment il lapproche. Autrement dit, le « mouvement dapproche » est dabord une forme particulière de la mobilité flâneuse, qui se déroule dans un espace de proximité. Cet espace, cest, comme le précise Jean-Marc Besse, celui de « la possibilité du contact » : « Le proche, cest ce qui est pour moi accessible, avec une dépense dénergie acceptable2. » Et si, pour Reverdy, le « contact avec la réalité » relève dabord de la sensibilité3, les « mouvements dapproche » chez Réda sont bien des approches de lieux, des approches de paysages, cest-à-dire des déplacements dans lespace concret qui conduisent à établir un contact entre le poète et les espaces de la ville. Paradoxalement, ce sont les espaces inaccessibles, ceux qui accueillent la « part didéalité4 » que recèle le paysage, qui en viennent à mobiliser aussi le poète. Avant de nous poser la question de lobjet, telle que la posait Perec (« approches de quoi5 ? »), il sagit donc détudier les enjeux que soulèvent ces déplacements eux-mêmes : quelle forme prennent-ils ? Quest-ce qui les motive ? Quel statut de passant le flâneur en tire-t-il ? En explorant les « environs6 » (du quartier, de la ville…), Réda ne fait pas qualler au plus proche : il décline de multiples figures de la proximité.

1 Jean-Michel Maulpoix, Jacques Réda : le désastre et la merveille, Paris, Seghers, coll. « Poètes daujourdhui », 1986, p. 47.

2 Jean-Marc Besse, Habiter, op. cit., p. 81.

3 « La poésie est uniquement une opération de lesprit du poète exprimant les accords de son être sensible au contact de la réalité » (Pierre Reverdy, « Circonstances de la poésie », op. cit., p. 115).

4 Jean-Michel Maulpoix, Jacques Réda : le désastre et la merveille, op. cit., p. 47.

5 Georges Perec, LInfra-ordinaire, op. cit., p. 9.

6 Voir Jacques Réda, « Retour aux environs », LIncorrigible, op. cit., p. 105.