Résumés

Raul Landim Filho, « Idée : Représentation et Référence. Un cas énigmatique : les Idées Matériellement Fausses »

Par la notion d’idée matériellement fausse, Descartes s’interroge sur les idées sensibles, obscures et confuses : fausses représentations ou représentations fausses ? L’article analyse l’objection d’Arnauld sur la compatibilité entre cette notion et la théorie cartésienne des idées. Descartes répond que les idées sensibles, obscures et confuses, sont des idées d’objets. L’article montre que cette réponse est plausible si on considère la fonction référentielle de l’idée et son contenu représentatif comme indépendants.

Mots clés : Idées, vérité, fausseté, sensation, représentation, référence.

Marcos André Gleizer, « Spinoza et la déconstruction de la conception cartésienne du jugement »

La réflexion sur la pensée de Descartes a exercé une importance décisive dans l’élaboration de la philosophie de Spinoza. Cette réflexion, marquée toujours par une perspective critique fondée sur l’exigence d’intelligibilité intégrale du réel, s’est exercée d’une façon récurrente sur la théorie volontariste du jugement formulée par Descartes. Cette contribution examine les principaux éléments de la déconstruction que Spinoza propose à la fin de la deuxième partie de son Éthique.

Mots clés : Intelligibilité, réel, jugement, volonté, Spinoza.

Ethel Menezes Rocha, « Descartes on God’s indifference and the world of humans »

En partant de la thèse cartésienne de la libre création des vérités éternelles, l’une des questions centrales discutées dans cet article consiste à savoir si dans le monde créé par Dieu il y a des vérités et des choses inaccesibles à 218l’entendement humain. L’analyse de la théorie cartésienne de la libre création de vérités éternelles permet de comprendre que si la raison humaine n’arrive pas à la vérité absolue, elle est le meilleur moyen de faire connaître des vérités limitées à notre entendement.

Mots clés : Vérités, entendement, raison, création, jugement.

Mariana de Almeida Campos, « L’unité de l’homme selon Descartes »

La question de l’unité de l’homme chez Descartes repose sur la relation asymétrique qui existe entre le dualisme de substances et la théorie des trois notions primitives. Bien que la notion primitive de l’union de l’âme et du corps représente une troisième catégorie, elle ne correspond pas à l’essence d’un troisième type de substance. Partant de cette difficulté, l’article examine le statut et les implications de la notion de l’union de l’âme et du corps dans la métaphysique cartésienne.

Mots clés : Métaphysique, substance, union, sentiment, sujet.

Jaime Derenne, « Fortune de la morale cartésienne dans l’œuvre de Lívio Teixeira »

En s’appuyant sur l’interprétation de Lívio Teixeira, l’article met en relief le rôle de la volonté dans la philosophie cartésienne, qui peut être observé dans divers domaines tels que la méthode, la science, la métaphysique et la morale. L’article propose une discussion sur les conditions de la suspension du jugement et des exigences de la raison dans le cadre du rationalisme cartésien. En considérant l’importance de la volonté chez Descartes, nous pouvons arriver à une nouvelle conception du sujet pensant.

Mots clés : Volonté, morale, science, sujet, raison, passions, sagesse.

Pierre Guenancia, « Savoir par expérience et connaître par entendement. Libre arbitre et Providence chez Descartes »

Si la réalité du libre arbitre est d’un bout à l’autre de son œuvre constamment affirmée dans la philosophie de Descartes, on serait en peine d’y trouver la mention du Destin. La philosophie de Descartes rejette même l’idée de destin sous toutes ses formes, y compris comme Raison universelle. Mais en soutenant aussi la thèse de la libre et absolue volonté de Dieu qui a imposé des lois à 219la nature et a préordonné toutes choses, Descartes n’a-t-il pas réintroduit et même renforcé l’idée de destin ?

Mots clés : Destin, raison, libre arbitre, morale, volonté.

Érico Andrade, « Sur la générosité. Altruisme et care dans l’éthique cartésienne »

Cet article montre que la notion de générosité dirige la réflexion cartésienne dont l’objectif est la défense de l’altruisme en tant qu’axe fondamental de l’action morale. Andrade soutient que la vertu signifie dans la pensée cartésienne l’idée de générosité. Il présente dès lors le concept de générosité comme fil qui relie les diverses passions humaines dans un seul projet moral : celui du care qu’il considère comme la meilleure réponse à la question que se pose Descartes, « quod iter sectabor viter ? »

Mots clés : Générosité, morale, vertu, passions, care, volonté.

César Augusto Battisti, « Problèmes, configurations d’objets et vérités. La dynamique de la recherche dans les Méditations »

Contrairement à une interprétation très répandue selon laquelle les Méditations se caractérisent par un « enchaînement des vérités » qui se déterminent les unes après les autres, cette contribution examine l’ouvrage à partir de la notion de problème et de ses rapports internes, les vérités étant des résultats de ses étapes résolutives. Cette lecture est plus conforme à la voie de l’analyse et à son but, découvrir la vérité, elle est aussi plus appropriée au style méditatif du texte.

Mots clés : Vérités, détermination, problème, analyse, jugement.

Élodie Cassan, « Linguistique et rationalisme. Quelle actualité pour les propositions cartésiennes ? »

Cet article montre pourquoi Chomsky, dans La linguistique cartésienne, justifie l’orientation nouvelle de sa linguistique en s’appuyant sur les travaux d’un auteur dont il est tout sauf certain qu’il ait cherché à faire de la théorie du langage une partie de la psychologie humaine : Descartes. Les thèses de Descartes en matière de théorie de la connaissance lui donnent des matériaux pour comprendre ce qui permet à l’esprit de percevoir les sons qu’il entend comme les signes d’idées.

Mots clés : Linguistique, signes, idées, connaissance, psychologie.