Annexe I Résumé du roman Fortunatus, d’après l’édition anglaise de 1640
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Fortunatus. Itinéraire d’un roman protestant dans la librairie des xviie et xviiie siècles
- Pages : 535 à 537
- Collection : Lire le xviie siècle, n° 79
- Série : Romans, contes et nouvelles, n° 11
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN : 9782406147251
- ISBN : 978-2-406-14725-1
- ISSN : 2257-915X
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-14725-1.p.0535
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 07/06/2023
- Langue : Français
ANNEXE I
Résumé du roman Fortunatus,
d’après l’édition anglaise de 1640
Fils d’un noble chypriote ruiné par la vie de cour, Fortunatus s’engage comme écuyer au service du comte de Flandres, sensible à ses talents de fauconnier. Il quitte Famagouste, sa ville natale, pour Venise où est prévu le mariage du comte avec la fille du duc de Clèves. Vainqueur des tournois organisés en marge du mariage, Fortunatus attise la jalousie de chevaliers qui lui font croire qu’il risque d’être châtré pour mieux veiller à la vertu de la future épouse. Il s’enfuit jusqu’à Calais, s’embarque pour l’Angleterre ; à Londres, il mène une vie dissolue, dilapide tout son argent et est arrêté pour complicité d’un meurtre commis par un marchand florentin. Disculpé, il s’enfuit de Londres en Picardie et erre sans emploi jusqu’en Bretagne où, perdu dans une forêt, il manque d’être tué par un ours. L’ayant égorgé, il s’endort épuisé et à son réveil, voit devant lui Dame Fortune qui lui donne à choisir entre six dons, la sagesse, la richesse, la force, la santé, la beauté et une longue vie : Fortunatus choisit la richesse et Dame Fortune lui octroie une bourse inépuisable de pièces d’or qui auront toujours cours en quelque lieu qu’il se trouve ; cette bourse aura cette vertu du vivant de Fortunatus et de ses enfants. Il s’ensuit alors une série de tribulations et de voyages en Europe au cours desquels il rencontre un vieux serviteur irlandais, Leopoldus, qu’il accompagne dans son pays. La misère de l’Irlande est telle que Fortunatus doit reconstituer la fortune de la famille de Leopoldus ; il profite de son séjour pour visiter le Purgatoire de Saint Patrick. Fortunatus et Leopoldus repartent pour Chypre en passant par Venise et Constantinople où ils sont amenés à commettre un meurtre. Une fois de retour à Famagouste, Fortunatus fait bâtir des maisons, une église, une prévôté et se marie avec Cassandra, la plus jeune fille d’un comte chypriote ; Cassandra lui donne deux fils, Ampedo et Andolosia. 536Douze ans plus tard, Fortunatus reprend ses voyages, au Moyen-Orient cette fois-ci ; il rencontre le sultan à Alexandrie et lui vole un chapeau magique qui possède la vertu de transporter ceux qui s’en coiffent où ils désirent. De retour à Famagouste, il s’occupe de la gestion de ses biens et de l’éducation de ses fils. Cassandra meurt et à son tour, sentant la mort venir, Fortunatus instruit ses fils des vertus de la bourse et du chapeau.
Au lendemain de l’inhumation de leur père, Andolosia propose à Ampedo un partage des objets magiques. Andolosia s’octroie la bourse inépuisable et part pour un grand tour en Europe, en France, en Espagne et en Angleterre. Il participe à la guerre contre le roi d’Écosse et c’est son armée qui offre la victoire au roi d’Angleterre. Invité à dîner par la famille royale, il rencontre la princesse Agrippina dont il tombe amoureux. Il rend l’invitation avec tant de somptuosité que la reine et sa fille, intriguées, s’emploient à découvrir son secret : Agrippina lui fait de fausses promesses amoureuses, lui extorque des confidences et lui vole la bourse. Andolosia retourne à Chypre et malgré les reproches d’Ampedo, lui emprunte le chapeau magique et retourne à Londres, déguisé en marchand. Il parvient ainsi à s’introduire au palais : il propose de vendre des bijoux à Agrippina et, au moment où elle se saisit de la bourse inépuisable, il la prend dans ses bras ; coiffé du chapeau magique, il se souhaite avec elle dans un désert. Ils se retrouvent sur une île en marge de la côte irlandaise, sous un arbre chargé de pommes. Agrippina, étourdie, demande à Andolosia de lui cueillir quelques pommes pour la réconforter ; Andolosia grimpe sur l’arbre et, pour ne pas endommager le chapeau, le dépose sur la tête d’Agrippina qui, désemparée, souhaite à voix haute être dans sa chambre : elle s’envole alors avec le chapeau et la bourse qu’elle tient toujours entre ses mains. Andolosia se retrouve seul, désespéré ; au matin, il décide de manger deux pommes et deux longues cornes semblables à celles d’une chèvre lui viennent au front ; son désespoir redouble. Ses pleurs attirent un vieil ermite qui vit sur l’île désertique depuis trente ans ; il le réconforte, le nourrit et lui donne à manger deux pommes d’un autre arbre qui font diparaître les cornes. Andolosia repart à Londres et, déguisé, il s’installe devant une église sur le parvis de laquelle il vend ses pommes à la criée. Il en demande un prix si élevé que seule Agrippina lui en achète, attirée par les vertus, beauté et intelligence, attribuées aux pommes. Une fois revenue chez elle, Agrippina mange les pommes et voit des cornes lui pousser au front. 537Les nombreux médecins appelés au secours sont impuissants à la guérir. Déguisé en médecin, Andolosia se présente au palais et prépare une pâte à base de rhubarbe et de musc dans laquelle il n’incorpore qu’une part des pommes médicinales. Apercevant le chapeau magique sous le lit de la princesse, il s’en coiffe et se saisit d’Agrippina au moment où elle compte les pièces d’or pour rétribuer le « médecin » ; ils s’envolent à nouveau tous les deux dans le désert irlandais ; Andolosia se fait reconnaître de la princesse, lui reproche son manque de loyauté, exige des excuses et la restitution des objets magiques. Mais il refuse de la guérir complètement et la confie à un couvent. De retour à Famagouste après avoir traversé l’Allemagne et l’Italie, il accepte de retourner en Irlande chercher Agrippina que le roi de Chypre destine en mariage à son fils ; il délivre Agrippina des cornes restantes et la remet à son roi. À l’occasion des fêtes organisées pour le mariage, Andolosia fait montre d’une si grande valeur aux tournois et il exhibe tant de richesses qu’il provoque haine et envie. Un piège lui est tendu par des courtisans, il est enlevé, mis aux fers et torturé dans un château de l’île de Limosi. Seul Ampedo s’inquiète de son absence mais ses recherches restent vaines ; désespéré, il brûle le chapeau magique, tombe malade et se laisse mourir. Pendant ce temps, Andolosia ne peut plus résister à la souffrance de la torture et espérant avoir la vie sauve, il cède la bourse inépuisable à ses ravisseurs : en vain, car il est étranglé dans son cachot. La bourse inépuisable perd sa vertu en même temps qu’Andolosia perd sa vie ; ses ravisseurs se reprochent mutuellement leur échec et le bruit de leurs disputes parvient au roi. Ils sont arrêtés, confondus et roués. Ampedo et Andolosia sont morts sans héritier ; le prince de Chypre et Agrippina s’installent alors dans les domaines que Fortunatus avait bâtis et jouissent de leurs biens.