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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Formes du portrait dans le monde hellénistique et romain
  • Pages : 379 à 383
  • Collection : Rencontres, n° 323
  • Série : Littératures antiques, n° 1
  • Thème CLIL : 4030 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Langues anciennes
  • EAN : 9782406067542
  • ISBN : 978-2-406-06754-2
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06754-2.p.0379
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 27/12/2017
  • Langue : Français
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Résumés

Joël Thomas, « Polir le miroir de lâme. Lart du portrait à Rome »

Lart du portrait à Rome concilie visible et invisible, réalité et idéal, groupe et individu, imitation de lapparence et expression de lessence. Elle touche à la problématique du miroir : psychisme et réalité physique se reflètent lun lautre. Cest ainsi que la capacité – propre à un art classique – de concilier les contraires se retrouve dans les portraits romains : elle croise et multiplie les angles dapproche pour enrichir notre connaissance du sujet, dans sa complexité.

Charles Guérin, « Ostendam cuius modi sis. Le portrait oratoire à Rome entre argumentation et fiction »

Dans les discours judiciaires tardo-républicains, les portraits que lorateur présente à son public sont autant des objets esthétiques permettant de décrire le réel que des instruments argumentatifs permettant de linterpréter : ils relient les particularités dun individu à une généralité abstraite servant la démonstration. Le portrait constitue ainsi un révélateur des mécanismes profonds de la persuasion oratoire, mais représente également, dans larsenal de lorateur, un opérateur de fiction.

Mireille Courrént, « Portraits de peuples, portrait de Rome. Vitruve (De arch. VI, 1, 1-11) et lethnognomonie latine »

Empruntant à la tradition hippocratique et à Posidonios, Vitruve consacre un long développement à linfluence du climat sur les qualités physiques et morales des peuples, suivant un axe nord-sud, dont lItalie et ses habitants constituent le centre, équilibré et tempéré, et aux extrémités duquel figurent des populations possédant les caractères généralement attribués aux Germains et aux Éthiopiens. Ces portraits trouvent ensuite un écho chez les ethnographes et les portraitistes latins.

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Valérie Naas, « Lhistoire du portrait chez Pline lAncien. Une lecture politique et morale des imagines »

Le célèbre texte de Pline lAncien sur la peinture de portrait et les imagines, au début du livre XXXV de lHistoire naturelle, est étudié à partir des realia évoqués et de leur inscription dans le projet et les conceptions de lauteur. Il sagit de montrer que dans lart du portrait se rejoignent précisément le témoignage de Pline sur les pratiques artistiques dans leur dimension sociale et son parti-pris idéologique en faveur des Flaviens. Cest ainsi une conception politique et morale des imagines quoffre Pline.

Abel N. Pena, « Statues en mouvement et formes du portrait dans lOneirocriticon dArtémidore de Daldis »

LOneirocriticon dArtémidore offre nombre de références à des images des dieux et des hommes. Il sagit ici détudier une typologie des statues-portraits dans le cadre des représentations de limaginaire au iie siècle de notre ère. Il est intéressant de remarquer que certaines de ces représentations sont explicitées par la notion démergence onirique, comme cest le cas des statues-portraits des dieux, et dautres par sa fonction sociale et psychologique, comme cest le cas du portrait social.

Jérôme Lagouanère, « Canis iste rabiosus (Aug., c. adu. leg., II, 4, 13). Le portrait comme arme théologique chez Jérôme et Augustin »

Le portrait constitue un procédé topique de lécriture polémique chez les Pères de lÉglise. Larticle examine dans quelle mesure la nature théologique du propos peut influer sur lusage de ce procédé rhétorique chez Augustin et Jérôme. Après avoir étudié le renouvellement des loci communes du portrait polémique et lélaboration dune typologie de la figure de lhérétique, la présente communication analyse la pragmatique du discours sous-tendue par le recours au portrait chez Augustin et Jérôme.

Paul-Augustin Deproost, « “Lanimal ami de la raison”. Le portrait dAdam au sixième jour de la création chez Dracontius »

Le portrait dAdam chez le poète africain Dracontius enrichit le récit de la création du premier homme dans la Genèse de traits anthropologiques qui 381en structurent lanatomie et léveil à la vie à travers une « synthèse métamorphique » du minéral, du végétal et de lanimal, validant ainsi lœuvre du sixième jour dans un processus de création plus proche du modèle ovidien que de lépure biblique.

Estelle Galbois, « Reconsidérer lobésité des rois lagides. Approches textuelles et iconographiques »

Il sagira dans cette contribution dinterroger, le corps des souverains hellénistiques, et plus spécifiquement le corps obèse des rois, tel quil est présenté dans les sources littéraires et les images. La confrontation de ces sources de nature différente aboutit en effet à des contradictions manifestes : là où les textes, dans une double visée moralisatrice et politique, donnent du souverain une image dégradée, les portraits plastiques montrent au contraire une image positive du roi.

Mathilde Cazeaux, « Massinissa et Syphax. Un diptyque barbare chez Tite-Live »

Le présent article propose détudier la construction de portraits croisés dans léconomie dun texte historique : lAb Vrbe Condita. Dans une symétrie qui sélabore au fil du texte, les figures de deux rois numides sont construites pour illustrer un propos éthique, celui dune dynamique entre barbarie et romanité.

Marie Platon, « Construire le portrait de lempereur dans lHistoire romaine de Dion Cassius. Lexemple de Tibère »

Le portrait de Tibère au livre 57 de lHistoire romaine de Cassius Dion est parcouru par une double tension : entre fixité du personnage et dynamisme de son modèle dabord, entre singularité et généralité ensuite. Larticle étudie comment Dion fixe les contours de la φσις de Tibère en la soustrayant au mouvement de lhistoire, et en quoi le profil ainsi dégagé sinscrit dans la lignée des dirigeants de Rome tout en sen démarquant par laccentuation et la systématisation de certains traits.

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Sébastien Barbara, « “Lidiot de la famille”. Remarques sur le portrait de Claude chez Suétone »

La contribution examine la place et les caractéristiques de la bêtise de Claude dans le portrait proposé par Suétone. Ce travers structure en profondeur la biographie car Claude avait très tôt fédéré contre lui divers courants hostiles qui axaient déjà leurs critiques moqueuses autour de ce concept. Une lecture attentive fait apparaître la faible marge de manœuvre de Suétone très dépendant des caricatures antérieures, dun corpus orienté et de ses recherches sur la correspondance dAuguste.

Olivier Thévenaz, « Images dautrui et image de soi dans les Lettres de Pline le Jeune »

Cet article étudie le portrait épistolaire chez Pline le Jeune, à partir dexemples tirés du livre IX, dernier de la correspondance privée, et des lettres sur Pline lAncien (3.5) et Spurinna (3.1, avec 3.10 et 2.7). Les portraits projettent et reflètent lidéal dhomme de lélite dessiné par Pline. Liés aux imagines funèbres, peintures des esprits autant que des corps, ils présentent au lecteur des modèles sociaux, moraux et intellectuels auxquels conformer sa propre image face au miroir de la lettre.

Marie-Odile Bruhat, « De lauto-portrait à la propagande. La représentation de Constantin en empereur inspiré »

Dans la Vie de Constantin, Eusèbe dépeint un empereur élu et inspiré par Dieu. Or il apparaît que Constantin lui-même a dès 312 orchestré le thème de linspiration divine pour en faire le trait essentiel de son autoportrait. Larticle montre, en croisant le témoignage dEusèbe, le Discours à lassemblée des saints de Constantin, le poème III dOptatianus Porfyrius et une lettre de Constantin au même poète, que la volonté dapparaître comme le soutien de linspiration poétique relève de cet autoportrait.

Paul M. Martin, « Épilogue. Le De viris illustribus Vrbis Romae : un portrait-robot du Romain idéal dans lAntiquité tardive »

Lauteur anonyme du De viris illustribus Vrbis Romae brosse, à travers la galerie des grands hommes de lépoque républicaine, un portrait-robot du Romain 383idéal. Ce païen attaché aux valeurs antiques de la cité veut se réapproprier ces valeurs, reprises et dévoyées par le christianisme. Ce qui lamène à modifier parfois la tradition. Ses allusions récurrentes à la nécessité de concordia font sans doute allusion aux troubles dynastiques de la fin du ive siècle et constituent un élément de datation du recueil.