Résumé : Cet article montre comment, dans la poésie et les traités de spiritualité, l’emploi de la première personne évite la substantivation du je en un « moi » anachronique, récusant toute volonté de faire du locuteur un agent autonome. Le retour sur soi présent dans les textes tend à la simple reconnaissance d’une nature corrompue et mortelle. Dire je exprime une insignifiance, moyen de fusion de la nature et de la grâce. Dans la poésie, le rapport à soi devient le simple instrument d’une éloquence sacrée.