Aller au contenu

Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Flaubert voyageur
  • Pages : 351 à 356
  • Collection : Rencontres, n° 371
  • Série : Études dix-neuviémistes, n° 40
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406072416
  • ISBN : 978-2-406-07241-6
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07241-6.p.0351
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 30/01/2019
  • Langue : Français
351

Résumés

Éric Le Calvez, « Préface »

Flaubert fut un « ermite » mais aussi un grand voyageur. Son premier voyage, en 1840, le mène dans les Pyrénées, le Midi et en Corse. En 1845, cest un séjour en Italie. En 1847, cest avec Maxime Du Camp quil va en Bretagne. En 1849, il embarque, avec Du Camp encore, pour lOrient et, en 1858, cest, le voyage en Algérie et en Tunisie. Cette préface présente les différents voyages de Flaubert, leur importance pour lœuvre, puis introduit les différents articles rassemblés dans le volume.

Thierry Poyet, « Politique(s) du voyage. Révolutions et circonvolutions chez Flaubert »

Racontant à ses proches ses découvertes ou narrant ses expéditions dans des carnets, Flaubert manifeste la même insatisfaction face à son présent et aux lieux occupés. Ici, il rêve de là-bas et perdu au fin fond du monde, il simpatiente de retourner à Rouen. Son aventure viatique constitue une longue expérience de la contradiction, et ses politiques du voyage se font expérimentation du nihilisme : la politique de la terre brûlée le séduit tant quil est conduit à préférer le retour à laller.

Alexandre Bonafos, « Vider tous les horizons. Flaubert à lépreuve du voyage (1840-1847) »

Oscillant entre une liberté viscéralement désirée et lennui provoqué par une pratique touristique déjà trop balisée, les voyages du jeune Flaubert forment une paradoxale recherche de léchappée. Sous les désillusions ne cesse pourtant de percer lespoir dun épanouissement vital à lappel des horizons. Vécu comme une urgence de lêtre, le voyage flaubertien est un rapport intime au monde et une quête existentielle à laquelle répond lexercice esthétique de lécriture au retour de la Bretagne.

352

Abbey Carrico, « La vaporisité de limagination. Le voyage panthéiste de Flaubert dans Pyrénées-Corse »

Cet article explore le voyage de lécrivain-panthéiste dans Pyrénées-Corse. Le jeune observateur ne maugrée pas « contre le mauvais temps », comme ses compagnons, mais se récrée « de la pluie qui tombait dans les sapins ». Pour lui, afin que limagination vaporise, il ne faut pas la satisfaire, mais la laisser « sélever vers les hautes régions », et il nest ni sans satire ni sans réalisme. Il est comme ces personnes qui partent « lencrier rempli » et cherchent à se « donner de lesprit ».

Jeffrey Thomas, « Flaubert aux arènes »

Lors de sa réussite au baccalauréat à la fin de lété 1840, Flaubert part en voyage en Corse. Parmi dautres lieux, il sarrête à Nîmes et à Arles, deux anciennes villes romaines, où il fait sa première expérience physique avec les vestiges de lAntiquité. Cette étude met en lumière les dimensions affectives et sentimentales de cette visite, tout en insistant sur limportance de cette confrontation physique avec les ruines romaines pour la réalisation de son rêve de lOrient.

Khalid Lyamlahy, « Un désir décriture. Flaubert, Barthes et la pratique de la notation dans le Voyage en Italie »

Dans le long voyage littéraire et critique de Roland Barthes, Flaubert a été un compagnon utile, une présence dans lécriture, jusque dans les derniers cours au Collège de France, sur le chemin qui mène à la Vita Nova. En relisant les fragments du Voyage en Italie de Flaubert à la lumière du projet barthésien de la préparation du roman, cet article montre que dans la notation flaubertienne réside un désir, une volonté, un élan vers le Roman comme pratique absolue de lécriture.

Christophe Ippolito, « Eurydice en Bécassine dans Par les champs et par les grèves »

Et si cétait moins la surface des choses vues en 1847 qui intéressait Flaubert que la profondeur ouverte dans son récit par la résurrection dimages de la vie dun lointain passé, dans la lignée de Barante et de Michelet ? Cet 353article envisage la manière dont Flaubert, fort de ses sources documentaires sur lhistoire de la Bretagne, et dans la continuité de LÉducation sentimentale de 1845, écrit lhistoire dans Par les champs et par les grèves.

Lúcia Amaral de Oliveira Ribeiro, « Lécriture du visible »

Cet article comprend lanalyse dextraits inédits des carnets du voyage en Orient de Flaubert, de 1849 à 1851. Afin détudier la composition de scènes et leffet visuel qui caractérisent son style, cette contribution établit des rapports entre certains éléments présents dans ces notes et celles de Du Camp, de Fromentin (qui est allé en Algérie pour la première fois en 1846), de Delacroix (lors de son voyage en Algérie et au Maroc en 1832) et louvrage de Gautier sur son voyage en Espagne en 1840.

Asmaa El Meknassi, « Flaubert en Orient »

Flaubert a rêvé dOrient, depuis son enfance. En 1849, il réussit à sy rendre en compagnie de Du Camp. Cette expérience viatique constitue un événement qui sera vécu sous le signe de la jouissance. Celle-ci la conduit à vivre autrement aussi bien le voyage que le rapport à laltérité ainsi que le laissent voir ses carnets et lettres dÉgypte. Cest que, au-delà de tout, le voyage lui a permis de mieux se centrer sur soi pour se dépasser et permettre léclosion de lhomme des lettres.

Catherine Thomas-Ripault, « La relation de voyage dans les lettres dOrient de Flaubert. Une écriture de lintime »

Les lettres dOrient de Flaubert, qui livrent un discours fragmentaire, instable, fortement marqué par la présence du destinataire et soumis au simple plaisir de la narration, nous incitent à mieux comprendre comment la correspondance permet à lécrivain de raconter son périple tout en contournant les écueils auxquels se heurte, selon lui, le récit de voyage traditionnel, jugé facile, convenu et ennuyeux.

Vesna Elez, « Le crépuscule à lOrient daprès la Correspondance de Flaubert »

Lobjectif du déplacement de Flaubert en Orient est de superposer les images vues sur ses propres présupposés. Ce voyage est le point dintersection 354entre quelques mythes personnels et la réalité rencontrée. Cette étude met en relief le mécanisme de cette superposition et isole la notion « mythique » dont Flaubert tâche de saffranchir : limage même de lOrient qui fut un tableau de contrastes, loin dune entité solide. Flaubert nhésite pas à représenter un Orient épuisé, allant vers sa fin.

Stéphanie Dord-Crouslé, « Flaubert en Orient : lanti-touriste ? »

Pendant son voyage en Orient, Flaubert na de cesse de se distinguer du touriste. Pourtant, si sa pratique et sa philosophie du voyage len éloignent bien, dans les faits, certaines de ses attitudes len rapprochent parfois, peut-être parce quil nest ni vraiment un touriste ni seulement un voyageur : cest un écrivain en devenir dont le périple oriental sera fondateur pour le renouvellement de sa pratique scripturale.

Martine Breuillot, « La Grèce, les Grecs et Flaubert dans le voyage en Grèce »

Lanalyse du voyage en Grèce tend à catégoriser les remarques fondées sur des sensations visuelles. En effet, lœil de Flaubert organise ses observations, fixe des détails, structure et rationalise ses notes. Or, lécriture est iconographique, en une juxtaposition dimages dont le produit est un panorama construit devant lequel vivent les personnages. Alternent ainsi des images figées touchant à des scènes de genre, et des images animées qui font entrer dans le paysage et avancer le voyage.

Nathalie Petibon, « Flaubert en Italie. De la mort du rêve à la naissance du style »

Le premier voyage de Flaubert en Italie, en 1845, est une déception : ses aspirations romantiques se heurtent à la présence de sa famille. Six ans plus tard, à la fin de son périple oriental, le second séjour italien marque un net changement de posture et témoigne de la manière dont lécrivain a désormais forgé son système artistique. La confrontation des carnets tenus en Italie montre quil sest délesté de son moi pour se faire « œil », ouvrant ainsi la voie à ses grands romans impersonnels.

355

Moulay Youssef Soussou, « Altérité et écriture. Le voyage en Égypte de Flaubert »

Il sagit ici de lœuvre dans sa naissance : le texte du voyage en Égypte. Lobjectif de cet article est de voir comment Flaubert est parvenu à écrire. Limpersonnalité, le refus de conclure, la relativité de points de vue sont les crédos de lArt quil a restitués en Égypte. La donation salutaire de lOrient à Flaubert est Kuchiuk-Hanem, comme sil navait eu besoin que de cette rencontre avec la courtisane égyptienne pour que son écriture coulât abondamment : sa danse a excité ses idées esthétiques.

Rosa Maria Palermo Di Stefano, « De la Palestine à Hérodias. La mise en place de la haine »

Les voyages représentent pour Flaubert un immense réservoir auquel lécrivain a puisé pour la création de son œuvre. Hérodias, par ses anachronismes et ses « fautes », pourrait représenter un catalogue de la méthode flaubertienne et une preuve irréfutable de lindifférence de lécrivain à légard de la vérité. Partant du voyage en Palestine (1850), cet article met en évidence les profondes transformations subies par des données diverses concernant ce voyage, pour aboutir au Vrai dHérodias.

Ôphélia Claudel, « Bas les masques ! Lever le voile sur la méthode in situ de Flaubert. Du Voyage en Algérie et en Tunisie à Salammbô »

Cet article examine lapport sensoriel vécu par Flaubert tel quil est rapporté dans les notes, sur la reconstruction imaginaire de Carthage dans Salammbô. Daprès une étude stylistique comparative, on voit comment lécrivain cartographie Carthage dun œil desthète, captant lunité orientale à travers les sens, dans une manière de réalisme mystique et une dynamique de voyage fonctionnant sur un procédé de concaténation. Quels visages du « bal masqué de deux mois » révèlent Salammbô ?

Biagio Magaudda, « Flaubert voyageur en Tunisie et en Algérie à travers la Correspondance »

Cette étude se concentre sur le voyage de Flaubert en Tunisie et en Algérie (davril à juin 1858) à partir des lettres écrites pendant son séjour documentaire 356pour Salammbô ; elles révèlent des aspects intimes de la personnalité de lécrivain. Nous retrouvons un Flaubert fatigué, éreinté, triste, inquiet à côté dun Flaubert enthousiaste, plein dénergie et de motivation, et encore un Flaubert curieux et contemplatif, charmé de ce quil découvre et observe.

Stella Mangiapane : « De lenquête sur le terrain à lécriture de fiction dans Bouvard et Pécuchet »

À partir des notes contenues dans les carnets de travail de Flaubert, et en poursuivant la recherche à travers les brouillons de Bouvard et Pécuchet, cette étude analyse comment, dans quelle mesure et par le biais de quelles stratégies décriture le matériel documentaire rassemblé par Flaubert pendant ses excursions entre dans lœuvre en train de se faire, se transforme en matière fictionnelle et se trouve textualisé, parfois presque tel quel, dans le texte définitif du roman.