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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Figures de la répétition dans la poésie et le théâtre de la Renaissance
  • Pages : 209 à 212
  • Collection : Rencontres, n° 603
  • Série : Rhétorique, stylistique, sémiotique, n° 11
  • Thème CLIL : 3154 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage -- Stylistique et analyse du discours, esthétique
  • EAN : 9782406154013
  • ISBN : 978-2-406-15401-3
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-15401-3.p.0209
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 03/01/2024
  • Langue : Français
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Résumés

François Rouget, « Préface »

Les huit études réunies dans le présent volume sattachent à définir la nature, la place, les formes et les enjeux – les limites aussi – de la répétition dans le répertoire littéraire français, de Clément Marot à Agrippa dAubigné. Cette approche, particulièrement fructueuse, et qui sinscrit dans le cadre actuel des recherches en rhétorique, accorde la part du lion à la poésie de la Pléiade, sans négliger toutefois la génération précédente, fondatrice, et le théâtre.

Adèle Payen de La Garanderie, « Introduction. Figure, (con)figuration, figurativité, et autres dérivations : réflexions sur la répétition au xvie siècle »

Figures ancillaires et néanmoins essentielles, les répétitions manifestent lexpansion en acte du discours autant quelles en étayent la dynamique soucieuse de variation. Inclassables, elles signalent pourtant des efforts dinnovation morphologique et lexicale et consacrent la victoire de la diction sur la métrique. Leur figurativité polymorphe aide à mesurer lampleur de mutations signifiantes affectant les genres et les formes poétiques au xvie siècle.

Anne-Pascale Pouey-Mounou, « DÉrasme à Fouquelin, les figures de répétition autour de la Pléiade (Ronsard, Ode à Michel de LHospital) »

Phénomène majeur, mais peu théorisé chez les poètes de la Pléiade, les figures de répétition sont à envisager comme le moyen dune poétique plus globale centrée sur les mots. Un parcours à travers les traités rhétoriques du xvie siècle, dÉrasme à Fouquelin, et lexemple de lOde à Michel de LHospital, permettent de préciser la perception musicale, sémantique et morphologique qui est faite delles, et lattention portée par la Pléiade à la dérivation comme ressource tropique par excellence.

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Ullrich Langer, « La répétition de “doux”. De lintensité à lespace intime (Pétrarque, Du Bellay, Ronsard, Habert) »

Le mot doux et ses variantes morphologiques figurent souvent dans la lyrique renaissante. La rhétorique comprend sa répétition comme une amplification servant de preuve dans la démonstration de lobsession amoureuse. Lexamen de quatre poètes – Pétrarque, Du Bellay, Ronsard et Habert – révèle un usage varié de la répétition de doux, bien au-delà de lamplification : saturant les vers, il amène une concentration radicale sur la bien-aimée et la construction dun espace érotique intime.

Sylvain Garnier, « Entre métrique et rhétorique, les refrains au théâtre de la Renaissance à lâge baroque »

Alors quil est relativement fréquent dans le théâtre des rhétoriqueurs de la première moitié du xvie siècle et le théâtre baroque du premier tiers du xviie siècle, le refrain disparaît pratiquement de la dramaturgie humaniste et de la dramaturgie classique ; et ces phases dengouement ou de désamour pour cette forme décriture spécifique sexpliquent en grande partie par les lectures poétiques, rhétoriques ou musicales que lon peut faire du refrain en fonction des époques.

Romain Benini et Adeline Desbois-Ientile, « Répétitions à double fond(s) dans la chanson “Changeons propos” de Clément Marot »

La chanson « Changeons propos » de Marot présente des répétitions à la fois structurelles et matérielles qui signalent lappartenance du poème à un double architexte : la chanson de vendanges dune part, la poésie virtuose des grands rhétoriqueurs dautre part. Elles font de la chanson un exemple de cette esthétique de lentre-deux (haut et bas, populaire et savant) des premières décennies du xvie siècle, et une nouvelle preuve de la virtuosité légère du poète.

Sarah Caro, « Les répétitions dans les Amours de Ronsard et de Baïf (1552-1555). Figures linéaires, figures circulaires »

Si les figures de répétition, dans les Amours de Ronsard et de Baïf, se mettent au service à la fois dun « remembrement » du corps féminin fragmenté et dune érotisation, cet article montre quelles sont utilisées différemment 211par les deux poètes : alors que Ronsard a surtout recours à des figures de répétition circulaires (le chiasme et lanadiplose), Baïf favorise les répétitions linéaires, quelles soient verticales (dans le cas de lanaphore) ou horizontales (dans celui de lépizeuxe).

Emma Fayard, « Le reflet et lécho. Répétitions et métamorphoses dans le Bocage de Ronsard (1554) »

Que signifie, dans le paradigme rhétorique dune copia diverse par essence, lusage massif de figures fondées sur le retour systématique du même ? Ce paradoxe ronsardien, quillustre le Bocage, trouve sa résolution dans le caractère oratoire de la répétition poétique. Il faut en penser les figures comme des outils de la dispositio, et établir les conditions – énonciatives principalement – de leur pertinence. Devenues « nombres », elles laissent alors entendre le souffle lyrique du poète.

Adèle Payen de La Garanderie, « Lart de (se) ramentevoir. Les répétitions dans les Gayetez (1554) dOlivier de Magny »

Étudiant les figures de répétitions dans leurs interactions avec les trois dominantes poétiques du recueil dOlivier de Magny – la familiarité, lérotisme et la spontanéité –, cet article propose de nouvelles pistes de réflexion sur le genre de la folastrie réinventé en gayeté. Les stratégies poétiques, stylistiques et musicales ditération et de remémoration contribuent à lélaboration de joyeuses îles fortunées où le poète, maître de la liaison, triomphe de toutes les déchirures du temps.

Julie Chabroux-Richin, « La répétition comme “figure de construction” poétique dans quelques sonnets du Printemps dAgrippa dAubigné »

À partir de sonnets représentatifs du phénomène, ce parcours dans le Printemps dAubigné a pour objectif de montrer combien la figure de la répétition est un élément essentiel de renouveau poétique. Employée à la fois comme un outil de structuration rythmique et de structuration sémantique, la figure de rhétorique change de statut en sinscrivant dans le processus même de la construction du poème. Cet article met au jour les effets de potentialisation réciproque de la répétition et du sonnet.

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Anne-Pascale Pouey-Mounou, « Conclusion »

Omniprésentes et dédaignées, les figures de répétition ont beaucoup à nous dire de la façon dont se structurent et évoluent les conceptions de la chanson, de la poésie et du théâtre en vers, du xvie au xviie siècle. À travers un riche échantillonnage de figures et de postures dauteurs, ce volume esquisse une histoire de leurs formes et de leurs fonctions (structurante, dynamisante, transgressive), dans une « fête des sens » (à tous les sens du terme) où la représentation se fait présence.