Résumé : Créée au Théâtre de la Nation en 1792, La Mort d’Abel de Legouvé s’inspire du poème homonyme de Gessner. Les variantes transmises par un manuscrit de souffleur témoignent pourtant de l’hésitation de l’auteur entre la volonté d’adhérer au modèle et le désir de renouveler l’interprétation augustinienne traditionnelle par la mise en scène d’un Caïn humanisé. Bien avant l’avènement de la « fraternité verrouillée » de 1793, ressortent les apories d’un concept aux facettes ambiguës et multiples.