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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Femmes artistes et écrivaines dans l’ombre des grands hommes
  • Pages : 275 à 279
  • Collection : Masculin/féminin dans l’Europe moderne, n° 24
  • Série : xixe siècle, n° 7
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406089926
  • ISBN : 978-2-406-08992-6
  • ISSN : 2261-5741
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08992-6.p.0275
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 16/09/2019
  • Langue : Français
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Résumés

Hélène Maurel-Indart, « Introduction. De Lui à Elle, sur la voie de la création, au féminin »

Lhistoire littéraire laisse peu de place aux femmes : nombre décrivaines sont passées à la trappe, leurs œuvres dépréciées ou simplement oubliées. Les femmes, en art et en littérature, ont le plus souvent œuvré dans lombre, comme collaboratrices, secrétaires, correctrices, ou même rédactrices anonymes, au service de lœuvre du « grand homme ». Il importe de faire la lumière sur ces formes de créativité mal définies et sur le processus dautonomisation chez certaines de ces créatrices.

Mots-clés : Condition féminine, histoire littéraire, artistes, reconnaissance, identité.

Éliane Viennot, « Écrivaines porte-plume, un phénomène historiquement limité »

Lhistoire de la légitimité auctoriale des femmes est celle dun recul progressif qui débute en France au xviie siècle, sapprofondit au suivant, commence à senrayer avec la législation sur les « droits dauteurs » et cesse plus ou moins avec laccès massif des femmes aux diplômes universitaires. Moquées par ceux qui estimaient que la carrière littéraire revenait aux seuls hommes, les femmes de talent trouvèrent souvent des stratégies pour publier quand même, quelquefois sous pseudonyme.

Mots-clés : Histoire littéraire, féminisme, légitimation, libération, reconnaissance.

Béatrice Didier, « Comment et pourquoi se cachent-elles ? »

Pour quelles raisons psychologiques, sociales, éditoriales, les femmes, de Madame de La Fayette à Colette, ont-elles longtemps accepté de se cacher dans lombre dun écrivain qui les protège ou les étouffe ? Dans ces circonstances, 276anonymat et pseudonymie, tout en occultant leur identité, ont pu leur offrir un espace de liberté propice à la publication.

Mots-clés : Condition féminine, écrivaine, liberté, reconnaissance, légitimité.

Claudine Giacchetti, « La comtesse Dash dans latelier dAlexandre Dumas »

La comtesse Dash, de son vrai nom Gabrielle de Saint-Mars, a laissé des écrits, principalement des romans, dont on conteste toujours la « paternité » littéraire. Mais elle-même a opté pour une stratégie de dissimulation, à commencer par ses multiples pseudonymes. En 1854, la publication du roman dAlexandre Dumas, La Princesse de Monaco, illustre bien les relations de travail entre la comtesse Dash, rédacteur fantôme, et le romancier qui lemployait.

Mots-clés : Nègre littéraire, prête-plume, écrivain fantôme, romancière, reconnaissance.

Marie-Bénédicte Diethelm, « Claire de Duras, Chateaubriand et lannée des quatre romans, 1822 »

Les romans publiés de Claire de Duras, Ourika et Édouard, ont connu une gloire européenne au cours du premier xixe siècle. Mais au xxe siècle, Claire de Duras nest plus que lamie fidèle, la « chère sœur » du grand Chateaubriand. Pourtant, nous verrons comment cette égérie dun grand homme dont elle relit et corrige les textes, retrouve aujourdhui la reconnaissance, celle dune romancière en pleine lumière.

Mots-clés : Romancière, correctrice, protectrice, légitimité, anonymat.

Jacques Lecarme, « Louise Colet rabaissée par Flaubert et par les flaubertistes »

Les biographes de Flaubert se sont acharnés à ridiculiser la femme de lettres quest Louise Colet. Les éditeurs de la correspondance ne reproduisent même pas le poème intitulé « Souvenirs » quelle composa pour le jeune Gustave, après une nuit damour, à Nantes, en 1846. Cet épithalame mérite lattention, ne serait-ce que par la liberté avec laquelle la jouissance sexuelle y est contée. Limage injuste du bas-bleu nous a été transmise par Maxime Du Camp, son ennemi juré. Elle mérite réparation.

Mots-clés : Poétesse, muse, oubli, légitimation, liberté, indépendance.

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Hélène Maurel-Indart, « Catherine Pozzi, la muse trahie de Paul Valéry »

Catherine Pozzi connut dabord avec son amant Paul Valéry léblouissement de la fusion intellectuelle et amoureuse. Puis, sinstaure une forme de collaboration où elle relit et corrige avec ferveur les cahiers de lamant admiré. Mais la muse se sent bientôt trahie par cet homme qui puise pour son propre compte dans les ébauches de lœuvre de sa vie, un essai métaphysique publié après sa mort sous le titre de Peau dâme. Tragique destin dune créatrice encore méconnue.

Mots-clés : Poétesse, essayiste, muse, correctrice, plagiat, légitimation.

Marie Gaboriaud, « Collaborations invisibles dans le monde de lart. Beethoven, Nannette Streicher et Bettina Brentano ».

Beethoven fut entouré de femmes remarquables qui ont pu contribuer à son œuvre, comme Nannette Streicher par ses innovations techniques et Bettina Brentano par loriginalité de son univers créateur. Pourtant, les biographes peinent à définir la nature exacte de ces collaborations. En effet, le grand homme naccorde pas à ces contributions féminines un prix assez haut pour conserver les lettres ou pour rendre visibles les échanges, quils soient techniques, esthétiques ou philosophiques.

Mots-clés : Musique, piano, inspiratrice, dévouement, féminisme, compositrice.

Anne Tomiche, « Suzanne Duchamp. Sortir de lombre et repenser la pratique de la collaboration »

Le cas de Suzanne Duchamp et de sa contribution au mouvement dada parisien permet déclairer, dans le cadre des avant-gardes de la première moitié du xxe siècle, à la fois le processus doccultation historiographique dune femme artiste, active et reconnue dans le mouvement dada, et son apport spécifique à la pensée et aux pratiques de cette avant-garde : celui de la nature collaborative du travail artistique, prônée et pratiquée en particulier par Marcel Duchamp, son frère.

Mots-clés : Création artistique, sœur, oubli, originalité, invisibilisation.

May Chehab, « “Loie vindicative antisémite”. Elisabeth Förster-Nietzsche »

Elisabeth Nietzsche épouse en 1885 un agitateur antisémite dextrême droite, Bernhard Förster. Elle profite de la maladie de son frère pour créer 278les Archives Nietzsche et lancer en 1894 une campagne de promotion et de falsification de lœuvre nietzschéenne. Elle regroupe ainsi sous le titre La Volonté de puissance une sélection daphorismes remaniés et commentés, sans respect des fragments originaux et de la volonté de leur auteur dont lœuvre est ainsi détournée à des fins idéologiques plus que suspectes.

Mots-clés : Sœur, dénaturation, réécriture, respect de lœuvre, détournement.

Bruno Blanckeman, « “Grâce me seconde”. Marguerite Yourcenar, un personnage à double auteur »

De 1939 à 1979, date de sa disparition, Grace Frick vit avec Marguerite Yourcenar dont elle est la compagne. Elle est aussi son interlocutrice première et sa traductrice. En outre, elle construit par un travail patient darchivage lhistoire en temps réel et la postérité de Marguerite Yourcenar en partenariat avec lintéressée. Lanalyse de cette relation permet de comprendre linvention dun mythe, né dans le terreau de la prose conjugale.

Mots-clés : Alter ego, traductrice, correctrice, légende, fiction décrivain.

Laurence Plazenet, « Georges ou Madeleine ? Sapho, écrivain et fratricide »

Mlle de Scudéry publia ses premiers romans sous la signature de son frère aîné, Georges, dramaturge. Les contemporains ne sy trompèrent guère. Sapho devint une figure éminente du monde des lettres. Mais la reconnaissance de Mlle de Scudéry écrivain se révéla plus problématique dans la critique ultérieure. Le cas de Mlle de Scudéry, tenue dobserver des stratégies de représentation de soi biaisées, est particulièrement intéressant pour étudier le statut dune femme écrivain au xviie siècle.

Mots-clés : Sœur, autonomisation, reconnaissance, identité, anonyme.

Sylvie Marchenoir, « Le “nègre” de ses maris, lexemple de la romancière allemande Therese Huber »

Le cas de Therese Huber illustre les piétinements de la création littéraire féminine en Allemagne au début du xixe siècle. De simple secrétaire puis de traductrice et de rédactrice pour son premier mari, lécrivain voyageur Georg Forster, elle est passée à lécriture à quatre mains avec son second mari, le romancier Ludwig Ferdinand Huber. Veuve, elle publie enfin ses premiers romans en nom propre. Lémancipée a réussi à entrer dans la lumière de la création littéraire.

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Mots-clés : Épouse, autonomisation, reconnaissance, émancipation, création littéraire.

Olivier Larizza, « Mary Shelley dans la main de son mari ? Lombre de Percy Shelley dans Frankenstein »

La jeune Mary Godwin et Percy Shelley, poète déjà établi, débutent une forme de collaboration littéraire en tenant un journal intime à quatre mains qui donne lieu à la publication dun récit de voyage, History of a Six Weeks Tour. Puis paraît Frankenstein. Ce roman, attribué aujourdhui à la seule Mary Shelley, porte la trace dune intense collaboration avec son pygmalion de mari. La jeune romancière aura donc réussi à imposer sa légitimité dans une société marquée par le privilège patriarcal.

Mots-clés : Romancière, épouse, création littéraire, originalité, reconnaissance.

Mónica Zapata, « Silvina Ocampo et Adolfo Bioy Casares, une collaboration conjugale équitable ? Deux vies, une histoire »

Souvent associée à celles de Bioy Casares – son époux – et de Borges – son ami – lœuvre de Silvina Ocampo est longtemps restée dans lombre de ces deux grands maîtres de la littérature hispano-américaine. Le roman policier Ceux qui aiment haïssent a été écrit en collaboration avec son mari et, sans prétendre quil existe une écriture féminine distincte de celle des hommes, nous tenterons de repérer les traits de style susceptibles de leur appartenir en propre, à lune comme à lautre.

Mots-clés : Romancière, épouse, oubli, couple, originalité.

Christine Dupouy, « Lautonomie de Ilse G. »

Dans le couple Garnier marié en 1952, Pierre pratique davantage la poésie dite linéaire, traditionnelle, alors que la poésie davant-garde dite spatialiste est plutôt le fait dIlse, restée dans lombre jusquà peu. Cependant, toute une part de leur œuvre sécrit à quatre mains, et il est temps de mettre en évidence limportance de cette dernière, tout en ne négligeant pas la relation amoureuse qui a uni les deux artistes et dont témoignent les textes érotiques de Pierre célébrant Ilse.

Mots-clés : Épouse, fusion, légitimité, oubli, poétesse, création.