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Classiques Garnier

Résumés

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Résumés

Bruno Blondé, Marc Boone et Anne-Laure Van Bruaene, « Introduction »

Les Pays-Bas se caractérisent historiquement par un taux durbanisation remarquable et par le dynamisme social et politique de leurs nombreuses villes. Ce sont, encore aujourdhui, les lieux par excellence de lidentification. Il en découla, dès le xixe siècle, une puissante tradition historiographique, toujours active aujourdhui.

Wim Blockmans, Bert De Munck et Peter Stabel, « Les composantes de la dynamique économique »

Le développement économique des Pays-Bas sappuie sur un haut niveau durbanisation et sur une économie rurale diversifiée. Les villes forment des réseaux au sein desquels sétablissent des relations de complémentarité commerciale et productive, autorisant, dès la fin du xiiie siècle, un processus de spécialisation régionale. Les relations commerciales internationales, sont portées par les villes-carrefour (gateway) : Bruges aux xive et xve siècles, Anvers au xvie et Amsterdam au xviie siècle.

Bruno Blondé, Jord Hanus, Peter Stabel, Frederik Buylaert et Jan Dumolyn, « Vivre en ville. Les relations sociales entre idéal et réalité »

La société urbaine se vit comme une communauté unie et solidaire, elle est néanmoins fortement fracturée. Dès le xiie siècle, les grands marchands y concentrent lessentiel du pouvoir et de la richesse. Au début du xive siècle, les artisans, regroupés en corporations, luttent pour conquérir des droits politiques et réussissent, pour la plupart, à former une sorte de classe moyenne dont limportance sociale, politique et culturelle constituera la caractéristique des villes des Pays-Bas.

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Marc Boone et Jelle Haemers, « Bien Commun. Gouvernance, discipline, culture politique »

Lautonomie précoce des villes y entraîne des tensions politiques permanentes, réactivées par lentrée des gens de métier dans leur gouvernement. Un corpus réglementaire écrit, souvent en langue vernaculaire, tend à réguler les conflits, à favoriser la conciliation, lordre et le maintien de la prospérité économique. La centralisation des princes burgondo-habsbourgeois sera combattue. Le rêve de république urbaine trouvera une forme de réalisation, dans les provinces du nord, après la Révolte.

Anne-Laure Van Bruaene et Guido Marnef, « Religion civique. Communauté, identité et renouvellement de la foi »

Communautés et confréries soutiennent la vie religieuse et encadrent une foi conciliant extériorisation matérielle spectaculaire et piété privée, basée sur les exercices spirituels. Les dévotions collectives sont rehaussées par les performances de confréries littéraires, les chambres de rhétorique, peuplées de citadins issus des groupes sociaux intermédiaires. Leurs compétitions poétiques diffusent une morale citadine ouverte aux idées de la Réforme.

Claire Billen et Chloé Deligne, « La ville et son espace. Infrastructures, technologie et pouvoirs »

Les villes ont intensément travaillé leur territoire. Ports, canaux, écluses, poldérisation, détournements de rivières témoignent de leur expertise hydraulique comme de leurs ambitions économiques. Un paysage bâti, où se dressent halles marchandes, beffrois, hôtels de ville, fontaines monumentales, manifeste lautonomie de la ville et la sollicitude de ses dirigeants pour le Bien commun. Ces ouvrages sont des outils fonctionnels de la vie urbaine mais aussi des instruments politiques.

Inneke Baatsen, Bruno Blondé, Julie De Groot et Isis Sturtewagen, « Habiter en ville. Les dynamiques de la culture matérielle »

Les citadins ont développé une culture matérielle préfigurant, dès la fin du moyen âge, lefflorescence consommatrice typique du xviie siècle hollandais. La prospérité des groupes médians leur donne accès à une grande variété 351dobjets, issus de la diversification de la production artisanale. À côté des objets dexception, réservés à une clientèle exclusive, des objets de série, qui en sont inspirés, sont fabriqués en grand nombre pour des coûts accessibles.

Bert De Munck et Hilde De Ridder-Symoens, « Enseignement et savoir »

Les gouvernements urbains soutiennent précocement un enseignement dégagé du monopole ecclésiastique. Des écoles de différents niveaux sont accessibles, diffusant une alphabétisation de base, y compris chez les filles. La connaissance des langues est répandue. Les écoles pour pauvres disciplinent la jeunesse populaire. Les corporations surveillent lapprentissage. Les groupes sociaux intermédiaires sapproprient un humanisme en langue vulgaire grâce à lactivité des chambres de rhétorique.

Bruno Blondé, Marc Boone et Anne-Laure Van Bruaene, « Épilogue. Le legs de la ville médiévale dans les Pays-Bas »

Les Provinces-Unies, issues de la Révolte des Pays-Bas (1578-1648), présentent une forte originalité dans lEurope du xviie siècle, où saccomplissent les États-nation. Le pouvoir décentralisé qui se développe dans la République néerlandaise ne peut se comprendre sans un regard sur lhistoire sociale et politique du cœur urbanisé des Pays-Bas depuis le xiie siècle (Flandre, Brabant, Hollande, Zélande). Les citadins des groupes sociaux intermédiaires y ont joué un rôle déterminant.