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Classiques Garnier

Appendice III Lettres de Fagan à la Comédie-Française

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Théâtre français
  • Pages : 1193 à 1194
  • Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 86
  • Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
  • EAN : 9782406122524
  • ISBN : 978-2-406-12252-4
  • ISSN : 2261-575X
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12252-4.p.1193
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 11/05/2022
  • Langue : Français
1193

Appendice III

Lettres de Fagan à la Comédie-Française

Première lettre

Voici, Monsieur, louvrage que je vous ai promis, et que jai entrepris dans lespérance quil serait utile et honorable à Messieurs les Comédiens ainsi quà moi.

Tout ce que je puis vous dire en faveur de cet ouvrage : cest que je le crois digne dattention, et que je ne pense quil soit possible de faire aucune réplique aux preuves que jai avancées.

En attendant lhonneur de vous aller voir je vous prie de vouloir bien me rendre service en tout ce qui dépendra de vous, et de me croire, Monsieur, votre très obéissant serviteur.

Signé : FAGAN.

Ce lundi 26 avril 1751

Deuxième lettre

Messieurs

Quoique votre Compagnie nait pas jugé à propos daccorder une heure daudience à louvrage que jai fait au sujet de la profession de comédien, jaurai lhonneur de vous représenter deux choses.

1o que je ne lai entrepris quaprès que M. Du Breuil ma assuré, de votre part, que ce projet vous était agréable.

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2o que, sans aucune vanité de ma part, cest le meilleur ouvrage qui, jamais, ait été fait, et le plus complet quil soit possible de faire à ce sujet.

Quand vous croiriez, Messieurs, ne pouvoir pas réussir dans lobjet que je my suis proposé, il nen est pas moins vrai que cest un monument qui devrait rester parmi vous, et un recueil exact de toutes les raisons qui vous sont le plus favorables.

Cependant, Messieurs, je reste sans récompense, car il ny a pas dapparence que je puisse être bien dédommagé par les libraires, dans une affaire où les personnes intéressées prennent si peu de part.

Je vous supplie donc de vouloir bien reconnaître mes soins, ainsi quil ma été promis.

Pour vous y engager, Messieurs, je vous représenterai que, quand je me suis attaché à vous, jespérais remplir une plus grande carrière, et que cet espoir ma rendu peu attentif sur le profit des premières pièces que je vous ai données ; que jai cédé La Pupille à la 15e représentation, quoi quelle ait été jouée 35 fois de suite, ainsi du Rendez-Vous et des Caractères de Thalie, et que LHeureux Retour, qui a eu 21 représentations, ne ma presque rien rapporté, parce que jai contribué aux habillements et aux décorations, et quen même temps vous ne mavez pas rendu la justice de prendre le tiers en sus, quoique ce fut, dès lors, lusage pour les petites pièces qui occasionnent des dépenses.

Jai lhonneur dêtre très parfaitement, Messieurs, votre humble et très obéissant serviteur.

Signé : FAGAN.

Ce 17 mai 1751