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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Europe philosophique, Europe politique. L’héritage des Lumières
  • Pages : 271 à 274
  • Collection : Rencontres, n° 533
  • Série : Le dix-huitième siècle, n° 39
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406125358
  • ISBN : 978-2-406-12535-8
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12535-8.p.0271
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 02/02/2022
  • Langue : Français
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Résumés

Céline Spector et Tristan Coignard, « Europe philosophique, Europe politique. Lhéritage des Lumières »

Larticle soutient quil est possible de déceler dans les ambiguïtés et les tensions des Lumières des ressources théoriques fertiles qui nourrissent, jusquà nos jours, les questionnements sur lEurope. Lapproche historique et réflexive adoptée par les philosophes du xviiie siècle ouvre la voie à une analyse critique qui enrichit les débats actuels sur les promesses et les impasses du projet européen. Lexamen des usages de lhéritage des Lumières devient ainsi central.

Catherine Colliot-Thélène, « Des Lumières à lUnion européenne ? »

Cet article montre que lon peut invoquer lhéritage des Lumières à propos de lUnion européenne, à la condition de préciser la manière dont on entend ce terme. Les « Lumières » ne sont que lune des composantes de la boîte à outils intellectuels dans laquelle les penseurs et acteurs politiques des xxe et xxie siècle ont puisé. Lhéritage des Lumières est reconfiguré par les « héritiers » et lusage quils en font en fonction des intérêts qui sont aujourdhui les leurs.

Michaël Foessel, « Kant : lEurope, le monde ? »

Cette contribution analyse le rapport entre le cosmopolitisme kantien et la question européenne dans Vers la paix perpétuelle. Il rend compte de labsence de référence à lEurope dans un contexte où Kant défend une extension de la citoyenneté au-delà des frontières des États. Il traite de cette absence à partir de la critique de la « monarchie universelle ». Enfin, il offre quelques hypothèses sur le choc en retour de ce contexte sur les tentatives dactualisation du cosmopolitisme kantien.

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Daniela Heimpel, « Quelle éducation à la citoyenneté pour lEurope transnationale ? »

Cet article étudie les implications dune lecture transnationale et cosmopolitique de lUE pour penser léducation à la citoyenneté européenne. Intégrant lidée de la coexistence des États membres et de lUnion, ce projet implique de coconstruire les deux types de citoyennetés. Il vise non seulement à ouvrir les citoyennetés des États membres les unes aux autres et à décloisonner les espaces nationaux, mais cherche également à déconstruire plus largement les « frontières de laltérité ».

Philippe Crignon, « De lEurope républicaine à la République européenne »

Larticle propose dévaluer ce qui manque à lUnion européenne pour devenir une forme politique et démocratique, légitime et efficiente. LEurope se caractérise par sa nature libérale, résultat dune intégration plus négative que positive, et il apparaît nécessaire de la rééquilibrer par une forme de républicanisme. Cependant, entre le modèle dune Europe républicaine et celui dune République européenne, le second doit être privilégié si lon veut satisfaire les attentes politiques des peuples européens.

Hugo Canihac, « Penser lEurope après lÉtat.Le nouveau constitutionnalisme communautaire et lhéritage de David Hume »

Cette contribution explore les idées politiques sous-jacentes à lune des théories juridiques de lUnion européenne les plus influentes depuis le début des années 1990 : le « pluralisme constitutionnel ». Analyser la pensée du fondateur de ce courant, Neil MacCormick, qui revendique une filiation directe avec celle de David Hume, permet de complexifier la généalogie des idées constitutionnelles de lUE et desquisser une voie pour dépasser le clivage entre cosmopolitisme et nationalisme.

Aliénor Ballangé, « “Pas assez de Montesquieu” en Europe ? De lEurope philosophique de Montesquieu à lEurope politique de Wilhelm Röpke »

Au début des années 1940, le fondateur de lordolibéralisme allemand, Wilhelm Röpke, déplore que lEurope a connu « trop de Rousseau et de Voltaire et pas assez de Montesquieu ». À partir de cette formule énigmatique, nous 273analysons lEurope politique de Röpke autant que lEurope philosophique de Montesquieu. Précisément, nous étudions le rapport ambigu que ces deux penseurs entretiennent à lendroit dune Europe « nation de nations » et dune économie politique paradoxalement libérale et ordonnée.

Nicolas Arens, « Dun (anti-)fédéralisme démocratique ? LUnion européenne au prisme de Montesquieu et du débat constitutionnel américain »

La fédéralisation dentités politiques est-elle bonne ou mauvaise pour la démocratie ? Larticle revient à la lecture de Montesquieu que font les fédéralistes et leurs opposants. Selon les uns, la fédération équilibre les démocraties domestiques en permettant au peuple dagir. Pour les autres, la fédération met en péril lhomogénéité dun peuple qui contracte précisément dans le but dêtre souverain. Les innovations conceptuelles américaines permettent ainsi denrichir des débats comparables sur lUE.

Céline Spector, « La “voie rousseauiste” et les impasses de la critique souverainiste de lUnion européenne »

Cette contribution tente déclairer la manière dont une certaine interprétation de Rousseau vient étayer largumentaire souverainiste. Il sagit de déceler les malentendus et les distorsions quune telle lecture suppose, mais aussi de montrer que lauteur de lExtrait du Projet de paix perpétuelle de M. labbé de Saint-Pierre a défendu le projet dune confédération fondée sur un contrat social entre peuples européens, ayant pour vocation de préserver la liberté des peuples associés.

Pierre Crétois, « LEurope et la question de la souveraineté. LUnion européenne à lépreuve du contrat social »

Penser lEurope au prisme du contrat social permet den comprendre les ambivalences. LEurope est-elle un contrat social entre États ou entre citoyens ? LEurope est ambivalente, elle oscille entre une confédération dÉtats souverains et un État fédéral. Elle échoue à nêtre quune confédération parce quelle empiète trop sur lindépendance de ses États membres. Pourtant, dans le même temps, elle se refuse à réunir les conditions institutionnelles dun contrat social entre citoyens dEurope.

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Tristan Coignard, « Une hospitalité universelle et inconditionnelle ? Laccueil des réfugiés en Europe et les références ambivalentes à lhéritage des Lumières »

La notion dhospitalité nourrit un important débat international en philosophie politique, suscité par lévolution constante de la législation concernant laccueil des réfugiés en Europe. Larticle se propose de reconstituer les usages des références aux Lumières dans ce débat. Il sy révèle que cet héritage est complexe, dans sa dimension théorique et dans sa mise en œuvre au xviiie siècle. Sans recul critique, il ne permet pas de revendiquer, au nom des Lumières historiques, une hospitalité universelle.

Alexandre Dupeyrix, « Actualité de la critique romantique ? »

Afin de mieux saisir les difficultés auxquelles est confronté le projet européen, larticle revient aux critiques adressées aux idéaux cosmopolitiques et universalistes des Lumières, dès la fin du xviiie siècle, par les écrivains romantiques allemands. Notre hypothèse est en effet que, depuis lavènement de la modernité politique, nous ne cessons dexpérimenter un certain nombre de tensions que le romantisme allemand avait déjà, en son temps, identifiées et thématisées.

Maïwenn Roudaut, « Démocratie, critique et éducation en Europe. Lhéritage de lÉcole de Francfort »

Partant dune réflexion sur le diagnostic de « déficit démocratique » européen et de limpasse dans laquelle se trouvent les théories de la démocratie transnationale développées en études européennes, le présent article entend montrer que, paradoxalement, une pensée critique des Lumières comme celle représentée par la première génération de lÉcole de Francfort, peut être réinvestie (dans ses prémisses épistémologiques notamment) pour penser à nouveaux frais le problème de la démocratie en Europe.