Résumé : Au début des années 1940, le fondateur de l’ordolibéralisme allemand, Wilhelm Röpke, déplore que l’Europe a connu « trop de Rousseau et de Voltaire et pas assez de Montesquieu ». À partir de cette formule énigmatique, nous analysons l’Europe politique de Röpke autant que l’Europe philosophique de Montesquieu. Précisément, nous étudions le rapport ambigu que ces deux penseurs entretiennent à l’endroit d’une Europe « nation de nations » et d’une économie politique paradoxalement libérale et ordonnée.