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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Étudier les humanités aujourd’hui. Nouveaux enjeux, nouvelles méthodes
  • Pages : 665 à 672
  • Collection : Rencontres, n° 535
  • Série : Lectures de la Renaissance latine, n° 16
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406126324
  • ISBN : 978-2-406-12632-4
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12632-4.p.0665
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 15/06/2022
  • Langue : Français
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Résumés

Hélène Casanova-Robin, « Introduction »

Mettre en lumière le renouvellement de la recherche dans les sciences de lantiquité dans ses objets, dans ses méthodes, comme dans lappréciation de la fécondité de leur réception, tel fut lenjeu du colloque dont les actes sont ici publiés. Le Groupement dintérêt scientifique « Humanités » a favorisé la synergie entre chercheurs de spécialités diverses et la naissance dentreprises novatrices.

Sylvie Blétry, « Éclairage mutuel des sources textuelles et archéologiques pour létude du site de Tell Qéïla, Cisjordanie »

Une tradition a longtemps sévi au sein de la discipline archéologique : elle consiste à mettre en relation les textes et les faits archéologiques afin de prouver la véracité des premiers par la découverte des seconds. À partir des textes qui mentionnent le site de Tell Qéïla et de leur commentaire, en tant que source historique, il est possible de montrer au contraire la complémentarité de ces deux types de sources et daméliorer notre compréhension archéologique de ce site, sur le temps long.

Clara Granger, « Lassociation dHéraclès et de Thésée dans les ensembles monumentaux athéniens. Enjeux iconographiques et politiques »

Héraclès est une figure très populaire dans lart grec archaïque et classique. À la même époque, les exploits de Thésée sont moins représentés. Mais les deux héros sont de plus en plus souvent associés, voire assimilés, et trouvent leur place dans des programmes iconographiques visant à affirmer la domination dAthènes sur le monde grec. Deux monuments de construction athénienne, le Trésor des Athéniens de Delphes et lHéphaïstéion dAthènes, en fournissent une parfaite illustration.

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Stéphane Benoist, Florence Klein et Cyrielle Landrea, « 8-17 de notre ère, Ovide à Tomes. Lectures croisées des Tristes et des Pontiques »

Larticle explore les Tristes et les Pontiques dOvide sous langle de trois approches méthodologiques complémentaires : lanalyse de la lecture ovidienne des realia romains révèle son apport historique, en particulier concernant les mutations de laristocratie républicaine désormais contrainte dintégrer la figure du Prince dans ses stratégies sociales et politiques. Létude poétique dévoile une véritable « leçon de littérature » sur le fonctionnement de la fiction et lherméneutique de la lecture.

Marco Donato, Regina Fichera et Lucia Maddalena Tissi, « Rome, 357 après J.-C. LEmpire romain au miroir de ses traditions et de ses transformations »

En 357 apr. J.-C., Constance II visite pour la première fois lVrbs, Cest loccasion de célébrer son 35e anniversaire au pouvoir et son triomphe sur Magnence. Le voyage de Constance à Rome a non seulement une portée symbolique dans un Empire aux frontières instables, mais il laisse des traces pérennes dans la Ville et dans la culture de lépoque. Une triple approche, historique, archéologique et littéraire, permet de mettre en lumière la portée culturelle de lépisode.

Isabelle Bretthauer, « Les “écritures informelles” à la fin du Moyen Âge. Les ardoises comme support de lécrit »

La fin du Moyen Âge connaît une diffusion toujours plus large de lécriture. Une pratique reste méconnue : lusage de lardoise comme support de lécrit. Partant dun corpus de découvertes archéologiques en Normandie, lenquête met en lumière un usage très diffusé de lardoise pour lécriture de documents du quotidien non pérennes, mais aussi de textes littéraires destinés à être conservés. Une nouvelle réflexion mérite dêtre menée sur cette pratique, clé daccès à un usage commun de lécrit.

Marie-Laure Freyburger-Galland, « Vision grecque de la religion romaine »

Denys dHalicarnasse, Plutarque et Dion Cassius décrivent des collèges de prêtres et des rites romains dépoque archaïque. Comment les perçoivent-ils et 667quelle est leur approche ? Le problème est abordé par le biais du vocabulaire. La manière dont ces auteurs choisissent de nommer ces prêtres et ces rites et le justifient rend de précieux services aux savants modernes car ils donnent des interprétations que les Romains ne jugeaient pas utile de donner, tant elles leur paraissaient évidentes.

Alice Lamy, « La réception médiévale du traité pseudo-aristotélicien De Mundo »

Le traité grec pseudo-aristotélicien Περὶ Κόσμου interroge la substance et les activités divines, depuis la sphère céleste jusque dans le monde sublunaire. Commenté aux périodes antique et tardo-antique,il est également traduit par Bartholomée de Messine et Nicolas de Sicile autour de 1250. Dans ses versions et ses relectures médiévales, il apparaît comme une synthèse cosmothéologique originale qui prête une attention particulière à la providence, la prescience et la dénomination divines.

Marylène Possamaï-Pérez, « Du latin au moyen français. LOvide moralisé »

À partir de lexemple de la fable dEurope, sont envisagés deux types de transposition que lauteur anonyme de lOvide moralisé en vers (début xive siècle) fait subir aux Métamorphoses dOvide : une transposition linguistique (passage du latin à la langue romane), une transposition axiologique (interprétation allégorique de la fable, non seulement évhémériste ou morale, mais aussi chrétienne). Létude cherche à repérer les sources tardo-antiques et médiévales des deux niveaux de transposition.

Magali Romaggi, « Lorgueil au miroir de Narcisse »

La manière dont les auteurs médiévaux choisissent de désigner le comportement de Narcisse dans leurs œuvres en latin puis en langue vernaculaire est significative. La littérature se fait lécho du débat théologique au sujet de la notion dorgueil qui a occupé une grande partie du Moyen Âge. Narcisse devient ainsi au fil des reprises et des variations médiévales lincarnation parfaite de lorgueil.

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Loup Bernard, « Réinterpreter lhistoire à partir des données de larchéologie à lheure du linked open data. Le cas du Verduron (iiie s. av. J.-C., Marseille 15e) »

La fouille du petit établissement du Verduron permet de jeter un nouvel éclairage sur les relations entre Grecs et Celtes à la fin du iiie s. av. J.-C. autour de Marseille. Les acquis de la fouille sont présentés brièvement, cest lutilisation des outils qui est développée. Grâce aux nombreux outils mis à disposition des chercheurs en Humanités notre travail darchéologue évolue et nous permet dappréhender avec un regard différent le passé au travers du prisme des outils en ligne.

Laurent Hablot, « Le programme SIGILLA. La sigillographie à lheure des humanités numériques »

SIGILLA, base numérique des sceaux conservés en France, initié en 2013, a pour objet la collecte exhaustive de tous les sceaux (matrices, empreintes, relevés) conservés dans les collections nationales. La base de données propose une approche renouvelée des sceaux en mettant en valeur la matérialité et la sérialité des empreintes mais également des outils pour traiter et étudier lépigraphie ou lhéraldique.

Sarah Orsini, « Éditer un corpus de brouillons. Héritage et reconfiguration des méthodes de la philologie classique en régime numérique »

Les différentes étapes de lélaboration dune édition génétique numérique (édition de brouillons en XML-TEI) sont présentées à travers lexemple de lédition des brouillons de lauteur néolatin Giovanni Pascoli (1855-1912). Lobjectif est de montrer que lédition génétique numérique reconfigure les méthodes de lédition critique de textes anciens et change notre rapport aux textes en transformant nos façons de les lire et de les analyser.

Sarah Gaucher, « Travailler sur un corpus de fragments. Le cas des Satires de Lucilius »

Létude des œuvres antiques fragmentaires sest longtemps cantonnée à la parution déditions rassemblant les différents fragments ou à la reconstitution spéculative des ouvrages perdus. Une nouvelle approche, appliquée 669ici à Lucilius, consiste à étudier les fragments dans leur contexte de citation, afin déviter les spéculations et de se faire indirectement une idée plus juste de lœuvre de Lucilius, en comprenant comment il était lu par les Anciens.

Florian Barrière, « À propos dun manuscrit du Bellum ciuile de Lucain (St Gallen, Stiftsbibliothek, cod. Sang. 863) »

Le manuscrit St Gallen, Stiftsbibliothek, Cod. Sang. 863 est un témoin ignoré par lensemble des éditeurs du Bellum ciuile alors que sa datation le situerait parmi les dix codices les plus anciens contenant lintégralité du poème. Une brève étude codicologique, traitant notamment des nombreux dessins qui se trouvent dans le codex, et une étude philologique permettent de montrer les liens que ce manuscrit entretient avec le reste de la tradition manuscrite de Lucain.

Marie Pauliat, « Les sermons dAugustin dHippone. Un corpus impossible ? »

Les quelque 800 sermons dAugustin dHippone (354-430) constituent des sources de première importance. Mais il est difficile dorganiser en corpus ce groupement de textes en extension constante (invention de nouveaux sermons ou de parties perdues de sermons connus). Nous interrogeons donc quatre critères dorganisation (chronologique, thématique, contextuel et philologique), en précisant la méthodologie adaptée et en donnant des exemples des résultats distincts auxquels ils conduisent.

Marlène Helias-Baron, « La documentation des interstices. Copies et insertions de documents de gestion dans les livres (xiie-xve siècles) »

Les livres manuscrits sont parfois les réceptacles de documents de gestion, comme des censiers ou des comptes, ajoutés dans les espaces libres ou insérés lors de la reliure. Cette pratique d« incodication » des documents darchives peut être étudiée dans le milieu des abbayes parisiennes et franciliennes depuis le xiie jusquà la fin du xve siècle. Une comparaison avec les censiers et livres de comptes qui font lobjet de documents complets permet den saisir les spécificités.

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Laure Miolo, « De la bibliothèque privée à la bibliothèque collégiale. Aux origines de la collection scientifique au collège de Sorbonne »

Au début du xive siècle, le collège de Sorbonne possédait lune des plus riches bibliothèques dEurope. Elle était constituée dune importante collection de livres scientifiques, qui joua un rôle de vecteur de la renovatio scientifique au sein de luniversité de Paris. Deux bibliothèques privées sont à lorigine de ce fonds exceptionnel. Cet article est consacré à la genèse de cette collection de livres mathématiques et sattache à mieux saisir les différents enjeux de ces donations.

Sébastien Fray, « À la recherche dune expertise diplomatique locale. La mission de Vacher de Bourg lAnge dans les archives de Saint-Géraud dAurillac au xviiie siècle »

Lentreprise du Cabinet des Chartes, au xviiie siècle, visait à récolter dans les fonds darchives provinciaux tout ce qui pouvait intéresser la construction dun droit public cohérent sous légide de la monarchie. En témoignent les érudits locaux laïcs, tel Jean-Charles Vacher de Bourg lAnge, avocat chargé dexplorer les fonds de labbaye Saint-Géraud dAurillac.

Véronique Grandpierre, « Apkallû et ummanû. La figure de lexpert mésopotamien et sa diffusion dans le temps et dans lespace »

Quest-ce quun expert ? Une personne dont le savoir est tel que lon fait appel à elle. En Mésopotamie, deux catégories dindividus répondent à ces critères : apkallû et ummanû. Qui sont-ils ? Quelles évolutions peut-on observer suivant les traditions grecque et proche-orientale, et ce jusquà nos jours ? Et finalement les critères pour qualifier lexpert sont-ils les mêmes hier et aujourdhui ?

Yves Lehmann, « LAfricain Caelius Aurélien, dernier représentant des sectes médicales romaines »

Au ve siècle, lAfricain Caelius Aurélien, médecin originaire de Sicca Veneria, dernier grand représentant de la secte méthodiste, témoigne dun vaste savoir médico-pharmaceutique dans ses deux grands manuels nosologiques : les Maladies aiguës et les Maladies chroniques. Il présente pour chaque 671pathologie importante une doxographie critique, tantôt recentrée en notices synthétiques, tantôt dispersée dans les chapitres nosologiques, avec un souci permanent de la chronologie des maîtres et des écoles.

Georges Sidéris, « Galien constantinopolitain : référence, autorité et transtemporalité à Byzance. Galien et Dioscoride dans le manuscrit dAnicia Juliana à Constantinople »

Le médecin et philosophe Galènos vivant à Constantinople au ve, présent dans une notice des Parastaseis, ouvrage patriographique du viiie siècle, est limage transtemporelle et byzantinisée du médecin Galien de Pergame. Cette notice témoigne de lautorité de Galien à Byzance et de lacculturation dont lui-même et son œuvre sont lobjet dans lempire byzantin.

Aline Canellis, « La figure dAmbroise de Milan daprès le De Bello Arriano de Giovanni Marco Fagnani (1604) »

Différents visages dAmbroise sont décrits dans le De Bello Arriano de Giovanni Marco Fagnani (Milan, 1604). Fagnani suit les traditions historique, épique, hagiographique et légendaire pour faire le panégyrique du patron de la ville de Milan, saint Ambroise.

Élisabeth Vuillemin, « Citation ou réécriture. Lusage de Jean Chrysostome dans la Défense de la tradition et des Saints Pères de Bossuet »

Jean Chrysostome est une référence centrale de la Défense de la Tradition et des Saints Pères, ouvrage polémique écrit par Bossuet contre Richard Simon. Bossuet conteste linterprétation de Richard Simon qui oppose Chrysostome à Augustin sur la question de la grâce. Il fait subir des modifications aux textes de Chrysostome quil cite en les intégrant à son texte français, avec une visée polémique ou esthétique.

Kondylenia Belitsou, « LHistoire de La Grèce ancienne dans lenseignement secondaire en France au xixe Siècle (1814-1914). Les textes officiels »

Une étude des textes officiels du ministère de lInstruction publique, à la lumière des changements socio-politiques en France entre 1814 et 1914, permet 672de comprendre les enjeux de lémergence de lhistoire ancienne comme discipline enseignée dans le secondaire. Étroitement lié aux Humanités classiques, lenseignement de lhistoire ancienne ne connaît pas la même évolution que lenseignement de lhistoire nationale. La discipline se structure néanmoins grâce au développement de larchéologie.

Christian Bouchet, « Représentations de lEurope en Grèce classique »

Les Grecs de lépoque classique doivent aux premiers cartographes du vie siècle une connaissance même approximative de loikoumène, divisée en deux ou trois blocs, Europe, Asie et Libye. Or, un certain nombre de sources grecques, tout en admettant la distinction entre Grecs et Européens, ont pu chercher à superposer les termes de Grèce et dEurope, en faisant de la première le cœur même de la seconde.

Giovanni Stranieri, « “Europe” et “Rome” au premier Moyen Âge. Aux sources antiques dun imaginaire européen »

Au début du Moyen Âge occidental, le nom Europa commence à être utilisé pour désigner un monde, en opposition à dautres mondes. À partir dun dossier non exhaustif de textes du haut Moyen Âge, sont étudiés le rôle matriciel de cette idée dEurope pour limaginaire européen, ainsi que sa contiguïté, voire sa conflictualité latente avec la résurgence de lidée de Rome.