Dominique Delpirou, La mort de Mallarmé, coll. « Mémoire de la critique », Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2016, 821 p.

La réception de Mallarmé tant à l’étranger qu’en France a toujours fascine les mallarmistes. Après les travaux de Bertrand Marchal qui en1998 a réuni chez le même éditeur et dans la même collection une anthologie des études, articles et comptes rendus consacrée au poète de son vivant, et ceux de Peter Hambly qui en 2011 a fait sortir aux presses de l’Université d’Adelaide un volume compagnon intitulé Mallarmé devant ses contemporains – dans lequel d’ailleurs il reproduit déjà un échantillon des réactions dans la presse à la mort du poète – voici que Dominique Delpirou dans un nouvel ouvrage monumental fort bien documenté, il faut le dire, recense les articles nécrologiques publiés pendant un an suite au décès de Mallarmé le 8 Septembre 1898.

La mort prématurée du poète à l’âge de cinquante-six ans a occupé dans la presse une place plus importante que l’assassinat, le lendemain, de l’impératrice d’Autriche. Alors que cet événement – là fait la une des journaux pendant quelques jours, la disparition du poète suscite, en province comme à Paris, en France comme à l’étranger, de très nombreuses réactions qui se prolongent, en s’espaçant, jusqu’au premier anniversaire de sa mort. Ces nécrologies et études de fond, dont beaucoup étaient encore inédites, notamment celles d’auteurs étrangers, sont ici publiées pour la première fois en français. Évidemment ces textes sont d’une longueur et d’une qualité inégales, allant de l’hagiographie jusqu’aux études pénétrantes faites par quelques intimes de la rue de Rome – nous pensons ici surtout à l’extraordinaire article de Camille Mauclair publié dans la Nouvelle revue du 1er décembre 1898 reproduit aux pages 625-651 du volume et qui mérite d’être mieux connu.

En menant à bien avec une détermination remarquable cet ouvrage qui contient une mine de renseignements fort utiles Dominique Delpirou mérite la reconnaissance et la gratitude de tous les mallarmistes.

Gordon Millan