Résumés des contributions
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Études Stéphane Mallarmé
2014, n° 2. varia - Pages : 157 à 159
- Revue : Études Stéphane Mallarmé
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN : 9782812437762
- ISBN : 978-2-8124-3776-2
- ISSN : 2427-8165
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3776-2.p.0157
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 20/02/2015
- Périodicité : Annuelle
- Langue : Français
Résumés des contributions
Maria de Jesus Cabral, « (S’)écrire entre deux genres. Mallarmé indémodable »
Mallarmé a reconfiguré le genre de la chronique journalistique, la métamorphosant selon son regard porté sur des manifestations contemporaines aussi variées que le théâtre, les salons, la danse ou la mode. Cet article examine spécifiquement La Dernière Mode, pour interroger la manière dont la variation générique opérée et la performativité en jeu produisent, lors de la rencontre entre écrivain et critique, l’historicité irrévocable du jeu de la fiction.
Mallarmé reconfigured the genre of the newspaper chronicle, transforming it in line with his view on contemporary practices including theatre, the salon, dance and fashion. This article examines La Dernière Mode to show how, when writer meets critic, generic operations and performativity testify to an inevitably historicised game of fiction.
Pauline Galli, « L’illustration au service du traducteur. Mallarmé, Poe, Manet »
Cet article porte sur la traduction des poèmes de Poe et leur illustration par Manet dans le cadre d’une édition dirigée par Mallarmé lui-même. Il s’agit de mettre en valeur le dispositif que créent ces illustrations dans ce livre où texte anglais, traduction française et illustrations se côtoient. Celles-ci constituent en réalité une sorte de seconde traduction, du poème à l’image, et sont de plus le support d’une réflexion mallarméenne fondamentale sur la place de l’auteur dans sa création.
This article considers the translations of Poe’s poetry and their illustration by Manet in an edition overseen by Mallarmé. It seeks to illuminate the role of the image in this text in which the English version, the French translation, and the illustrations rub shoulders with each other. The latter are in reality a second sort of translation, from poem to image, and are also a spur to Mallarmé’s fundamental reflections on the role of the author in creation.
Yuko Matsumura, « La “divine transposition” et quelques évocations de l’apothéose.Réception, réinterprétation et symbolisation de Banville par Mallarmé »
Comment ce poète démodé et désuet qu’est Banville peut-il être un maître admirable pour Mallarmé, qui, lui, représente par excellence la « modernité » ? Comment le langage « obscur » de celui-ci peut-il se référer au langage « clair », sinon « facile », de son aîné ? Voilà les questions auxquelles s’interroge cet article qui réexamine la perception de Banville au xixe siècle et surtout la façon dont Mallarmé a réinterprété l’œuvre de celui-ci à mesure que se formulait sa propre esthétique.
How can an outdated and unfashionable poet like Banville be a role model for Mallarmé, the representative par excellence of ‘modernity’ ? What is the relationship between the ‘obscure’ language of the latter and the ‘clear’, even ‘easy’, language of his elder ? These are the questions which this article seeks to answer, re-examining the reputation of Banville in the nineteenth century and the way in which Mallarmé reinterpreted his work as he formulated his own aesthetic.
Joëlle Molina, « Une lecture cabalistique du “Sonnet en X” »
Conformément à ses écrits théoriques, Mallarmé construit le Sonnet en X, à la lettre près, comme un cristal, une architecture et un grimoire. Il utilise diverses « contraintes » : anagramme consonantique, lettres en miroir ou échos des paronomases… Il y incruste des noms – dont le sien, au centre - selon les mystères de la tradition onomastique. Ainsi, dans ce jeu entre forme et sens, le Sonnet en X est bien allégorique de lui-même et annonce la subdivision prismatique de l’idée du Coup de Dés.
In line with his theoretical writings, Mallarmé constructed the ‘Sonnet en X’ like a crystal, like architecture, or like a book of magic spells. He used a variety of ‘constraints’ : a consonant anagram, letters in a mirror or echoes or paronamases… He engraved names – his in the middle – in accordance with the onomastic tradition. Thus, in this game between form and sense, the Sonnet en X is truly an allegory of itself which introduces the prismatic subdivision of the idea of the Coup de Dés.
Jonathan Petitot, « La lyre du Faune et la musique des Tombeaux. Renouveler l’alexandrin français à l’aune des prosodies latine et anglaise »
La poétique de Mallarmé est l’aboutissement de toute une réflexion sur le vers, tournée vers le passé pour fonder un nouvel avenir ; ainsi par sa sensibilité aux métriques « rythmées », Mallarmé a su renouer avec une écriture prosodique, qu’illustre, entre autres poèmes, L’Après-midi d’un faune ; l’approfondissement de cette musicalité potentielle du vers ne prend cependant toute sa valeur que dans un syncrétisme qui allie les innovations rythmiques et l’équilibre plastique du vieil alexandrin.
Mallarmé’s poetry is the result of a major reflection on verse, turned towards the past in order to establish a new future. With his sensitivity to rhythmic metrics, Mallarmé could connect to prosodic writing, as illustrated by L’Après-midi d’un faune. The deepening of the potential musicality of verse is only fully realised in a syncretism which links rhythmic innovation and plastic equilibrium with the ancient alexandrine.
Eric Touya de Marenne, « Les dialogues Mallarmé-Claudel. Divergences et prolongements »
Dans cette étude l’auteur cherche à montrer comment la pensée de Claudel résulte d’un long dialogue qu’il entretient avec Mallarmé jusqu’en 1898 et au-delà, et à considérer dans quelle mesure les points de vues échangées sur la musique, le théâtre et « le Livre » tour à tour se distinguent, se rejoignent et s’entrecroisent.
In this study the author shows how Claudel’s thought resulted from a long dialogue with Mallarmé up to 1898 and beyond. It considers the extent to which their opinions on music, theatre, and ‘the Book’ can be distinguished from each other, come together, and intertwine.