Aller au contenu

Classiques Garnier

Introduction

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Études digitales
    2018 – 2, n° 6
    . Religiosité technologique, II
  • Auteurs : Cormerais (Franck), Gilbert (Jacques Athanase)
  • Résumé : La question de la religiosité technologique implique la dimension fiduciaire des sociétés hautement développées. La technologie procède moins d’un mouvement de sécularisation que de « désécularisation » : le fond religieux et dogmatique imprègne les organisations et les imaginaires technologiques.
  • Pages : 11 à 12
  • Revue : Études digitales
  • Thème CLIL : 3157 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Sciences de l'information et de la communication
  • EAN : 9782406095637
  • ISBN : 978-2-406-09563-7
  • ISSN : 2497-1650
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09563-7.p.0011
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 15/10/2019
  • Périodicité : Semestrielle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : Religiosité, technologie, transhumanisme, désécularisation, culture, dogme
11

INTRODUCTION

Nous avions confié à Pierre Musso la coordination du dossier du numéro 5 dÉtudes digitales consacré à la « religiosité technologique ». La thématique était riche et nous consacrons un second volume à cette même thématique.

Pour commencer, Pierre Musso propose ici un article dont lobjet est détablir une sorte de généalogie mythologique des réseaux. Il montre de quelle manière peuvent sentrecroiser les techniques et les imaginaires. Lobjet technique se tient ainsi à la frontière du fonctionnel et du fictionnel et pour lappréhender il faut prendre en compte cette dualité fondamentale. Cette approche est dautant plus importante que nous vivons une époque de « grande transformation » et de recomposition des paradigmes. Pierre Musso établit une sorte de tableau à plusieurs entrées : Temps, Ordre, Corps, quil décline de la mythologie aux premiers réseaux techniques et enfin aux réseaux informatiques. Dans un esprit voisin, Katrin Becker propose une étude de là block chain qui met en évidence le processus de désinstitutionnalisation qui la sous tend par un processus délimination du tiers de confiance. Se met alors en place, un dispositif technologique qui permet de se passer de toute fonction fiduciaire pour reprendre lexpression de pierre Legendre, et par conséquent dabolir ce qui fait société, mais aussi qui renonce à toute référence instituante au risque de la désymbolisation.

Dans un registre différent, Jean-François Lucas sintéresse aux imaginaires de la Smart City. Il sessaie à les restituer à travers récits et images en interrogeant le nouveau mode de sensations du corps qui se met en place dans la ville calculée quand les algorithmes encapsulent las représentations du monde. Annabelle Boutet-Diéye et Mathilde Sarré-Charrier appréhendent quant à elles les « tatouages connectés » en tant quissus dun imaginaire complexe entre traditions tégumentaires et technologies. Elles envisagent ainsi tout un ensemble de dispositifs 12dhybridation « techno-corps » et procèdent à une analyse prospective des liens possibles entre tatouages et digital.

Daphné Vignon et Jacques Athanase Gilbert abordent la question de limaginaire technologique à travers la science-fiction. Daphné Vignon analyse deux œuvres emblématiques de la science-fiction soviétique, Stalker des frères Strougatski et Solaris de Stanislas Lem. Elle examine la manière dont le refus de toute transcendance peut sinscrire malgré tout dans une problématique du salut. Jacques Athanase Gilbert met en relation plusieurs nouvelles de Ted Chiang, extraites de La tour de Babylone, et pour certaines nettement référencées à des motifs religieux, avec les questions chrétiennes de la double nature du Christ des premiers siècles. Est-il possible den reconnaitre les patterns ? Camille Prunet enfin sinterroge, à travers la notion de lhomo novus, sur la manière dont les technologies digitales, notamment en art réinterprètent et recomposent une figure sacrée.

La rubrique des varia, est composée de deux articles. Le premier, écrit par Franck Cormerais et Amar Lakel questionne la place de la technoscience dans la rénovation des SIC. Il problématise en particulier le problème de laccessibilité des données de recherche dans le contexte particulier de loutillage algorithmique mais aussi dune démarche pluridisciplinaire. Pascal Robert se réfère à lœuvre fondatrice de Robert Escarpit. Ce dernier en effet a joué un rôle décisif dans lémergence des SIC. Il sinterroge sur lactualité de ses analyses pour notre environnement digital quil na pourtant pas connu dans ses développements les plus contemporains.

Philippe Béraud poursuit sa chronique sur léconomie digitale. Il examine lactualité du digital labor dans le contexte des plateformes et celui de la robotisation à venir à travers une analyse dun livre récent Antonio Casalli.

La rubrique de recensions, « Index » est tenue par Daphné Vignon et Armen Khatchatourov.

Jacques Athanase Gilbert
et Franck Cormerais