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Classiques Garnier

Waiting for robots… Platformization, taskification, and perspectives on digital labor

  • Publication type: Journal article
  • Journal: Études digitales
    2018 – 2, n° 6
    . Religiosité technologique, II
  • Author: Béraud (Philippe)
  • Pages: 193 to 203
  • Journal: Digital Studies
  • CLIL theme: 3157 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Sciences de l'information et de la communication
  • EAN: 9782406095637
  • ISBN: 978-2-406-09563-7
  • ISSN: 2497-1650
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-09563-7.p.0193
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 10-15-2019
  • Periodicity: Biannual
  • Language: French
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En attendant les robots…

Plateformisation, tâcheronnisation
et perspectives du digital labor

Dans les développements de Mille Plateaux, Gilles Deleuze et Félix Guattari distinguent deux concepts, lasservissement machinique et lassujettissement social. Le premier désigne un agencement où les hommes sont eux-mêmes les pièces dune machine quils composent entre eux et avec dautres choses, bêtes ou outils. Le second est défini par un dispositif où les hommes sont devenus des objets extérieurs à la machine, en tant quouvriers ou usagers, assujettis à la machine mais pas asservis par elle. Cependant, le troisième âge de la machine technique, que les deux auteurs identifient à la cybernétique et à linformatique, tend à articuler les deux concepts qui se renforcent lun et lautre : « Nous avons le privilège de subir, à travers les mêmes choses et les mêmes évènements, les deux opérations à la fois. Assujettissement et asservissement forment deux pôles coexistants, plutôt que des stades1 ».

Il nous semble que le propos de louvrage important dAntonio Casilli2 sinscrit bien dans la perspective tracée par linterprétation de Deleuze et Guattari, concernant la conjonction de lasservissement et de lassujettissement dans une sujétion algorithmique, conjuguant digital labor, capitalisme cognitif (Moulier Boutang), économie de lattention (Citton), ou encore, psychopathologie de la disruption généralisée (Stiegler). À partir dune définition du capitalisme des plateformes comme « automation basée sur le digital labor humain3 », au sein duquel seffectue lentrainement dintelligences artificielles, Casilli démontre dune part que les discours sur lautomation et la disruption des métiers font basculer les travailleurs dans des formes anxiogènes qui peuvent 194être assimilées à des pressions permanentes exercées sur leurs statuts, leurs rémunérations et leurs conditions de travail ; dautre part, quils permettent docculter la tâcheronnisation qui place le travail numérique au centre du modèle économique des plateformes ; enfin, que le digital labor sétend au-delà des travailleurs du clic, à tous les usagers dont la contribution alimente les chaînes de valeur des infrastructures relationnelles. Nous avons donc choisi de présenter cet essai en privilégiant le concept central de plateformisation, à partir duquel se déroule lensemble des processus liés au digital labor, à la captation de valeur et à la tâcheronnisation.

Déclin de lorganisation managériale
et plateformisation

En partageant avec Casilli le constat selon lequel la plateformisation des entreprises et de léconomie en général, y compris les services publics, simpose désormais comme une forme dorganisation qui dépasse les limites de léconomie numérique et des modèles daffaires des pure players qui la composent, il est possible dinterpréter ce paradigme comme un régime de traitement et de distribution de linformation, sappuyant sur la mise en relation dau moins deux groupes dindividus à partir dinfrastructures numériques qui simposent en tant que technologies dintermédiation. Cest à partir de ce principe de la mise en relation, tel quil est exposé et illustré à travers une typologie des plateformes de léconomie numérique par Nick Smicek dans Platform capitalism4, et plus généralement à travers le modèle des multisided platforms formalisé par des économistes comme Jean Tirole5, que Casilli propose sa propre définition : « il est possible de caractériser les plateformes comme des mécanismes multifaces de coordination algorithmique qui mettent en relation diverses catégories dusagers produisant de la valeur », ajoutant que les plateformes « captent cette 195valeur et, tout en étant des entreprises, la font circuler en leur sein sur le principe dun marché6 ».

Lidentification des caractéristiques communes aux différentes plateformes numériques saccompagne dune remise en cause des catégories économiques instituées et dune représentation des plateformes comme organisations hybrides entre marchés et entreprises. Leur émergence saffirme, pour lauteur, comme la réponse à une double défaillance, celle du modèle de lentreprise traditionnelle, la grande entreprise du capitalisme managérial analysée par Galbraith, et de sa fonction dintégration productive, et celle du marché et de sa fonction dallocation des ressources.

En contradiction avec la théorie néo-institutionnaliste, attachée aux travaux fondateurs de Ronald Coase7, où lexistence de la firme conditionne la diminution des coûts de transaction, la contractualisation des échanges au sein de lentreprise remet en cause son « utilité historique », celle dune organisation où la création de valeur résulte de la combinaison productive des facteurs travail et capital, et des effets conjugués de linvestissement et de linnovation. Comme le souligne Casilli, cette remise en cause de lorganisation par lextension illimitée de la contractualisation apparaît avec évidence pour les relations de travail : « Chaque transaction avec un freelance, chaque nouveau contrat avec un sous-traitant, est une relation marchande réinjectée dans un collectif qui était né, justement, pour la limiter8 ».

Capitalisme de plateforme
et théorie de lagence

Si la plateformisation de léconomie se développe à partir de la remise en cause des fonctions respectives de lentreprise et du marché, lorigine de ce phénomène doit être recherchée dans les causes qui ont précipité la fragmentation et lexternalisation des processus de production depuis plusieurs décennies. Ces causes, Casilli les identifie bien évidemment 196dans « un capitalisme financier sans contrepoids9 », où, citant Segrestin et Hatchuel, « dune politique de retain & invest exigée par les technologies innovantes, on passe alors à une stratégie de downsize & distribute pour assurer des rentabilités suffisantes aux actionnaires10 ».

La probabilité de voir émerger le modèle des plateformes, sous la forme dorganisations-marché, sur la décomposition de la grande entreprise managériale, est donc inscrite dans la libération du compte de capital, le développement du capitalisme financier et son corollaire, le renforcement irrépressible du pouvoir actionnarial dans la répartition salaires-profits. De ce point de vue, lapproche financière de la firme, incarnée par la théorie de lagence11, sapplique particulièrement bien à la nature et à la forme dorganisation des plateformes. Dans linterprétation de Jensen et Meckling, la firme devient un ensemble de relations contractuelles, un « nœud de contrats », une « fiction légale » qui la fait disparaître comme institution productive identifiable et la conforte comme structure créatrice de valeur pour lactionnaire12. « Le changement est considérable », note Aurélien Acquier, « là où lentreprise managériale organisait et transformait le travail, la plate-forme contractualise, externalise, et contrôle à distance. Le travail nest pas conçu par la plate-forme qui nen est plus responsable. Le travail est sorti de lentreprise. Là où lentreprise était institution, il ny a plus quun marché13 ».

Un appareil de capture de la valeur

Cependant, comme le montre Casilli, les organisations-marché constituées par les plateformes se présentent sous une configuration particulière qui prend la forme dune « coordination systémique », à 197côté de la coordination technique par lappariement algorithmique, et de la coordination économique par les incitations. Cette « coordination systémique » se traduit par la juxtaposition de différentes catégories dacteurs, usagers et entreprises, qui forment des écosystèmes à lintérieur desquels les plateformes peuvent déléguer à des réseaux articulés autour delles la production de valeur et la création/diffusion de linnovation14. En particulier, « ces structures reportent les enjeux assurantiels, de temps et de condition de travail ou de fiscalité vers les individus15 ».

Contrairement aux entreprises managériales conditionnant la création de valeur à lacte productif, les plateformes alimentent leur croissance à partir de la captation de valeur, rappelle Casilli. Lintermédiation multiface est synonyme ici de position dominante dans lécosystème, favorable à lappropriation de linformation et à la valorisation des différences, dépendances et asymétries quelle contribue à susciter. Les stratégies des plateformes peuvent différer sur la forme des relations contractuelles avec les parties prenantes, comme sur les choix de marché, les cibles visées, le caractère plus ou moins spécifique des activités intermédiées, ou encore, la nature des externalités dont elles bénéficient16. Mais leur caractéristique commune consiste à saffirmer comme un appareil de capture de la valeur. De fait, si une plateforme ne produit rien en interne, elle transfère la création de valeur sur les nœuds des multiples formes de contractualisation de son écosystème, « la masse des contractants », dont les effets de réseau ne cessent détendre le nombre, à coût marginal faible ou nul.

Pour que les mécanismes de création de valeur et les externalités de réseau puissent se constituer à lintérieur des écosystèmes des plateformes, il importe que leurs composantes soient compatibles et quelles puissent se partitionner, « se fragmenter jusquà la quasi-atomisation ». Pour être compatibles, indique Casilli, « Il est nécessaire que lactivité humaine soit elle-même décomposée en éléments traductible dune composante à lautre. Ces éléments doivent donc être nécessairement standardisés, normalisés, simplifiés17 ». Le corollaire est la division en tâches, voire en microtâches, destinées à fournir des données, des contenus, des 198prestations et divers types dactions de la part des utilisateurs, sachant que, souligne lauteur en citant Christophe Benavent, « le secret des plateformes réside dans le pouvoir de synchroniser leurs usagers18 ».

La contractualisation de lactivité et lexternalisation des relations sociales dont la plateformisation est à la fois la cause et leffet se traduisent donc par ce que Casilli appelle « la tâcheronnisation du travail ». Ce processus de tâcheronnisation occupe une place centrale dans louvrage, et saffirme non seulement en tant quobjet danalyse pour qualifier la nature de lorganisation des plateformes, mais également comme concept fédérateur permettant dinterpréter les diverses formes empruntées par le digital labor. Pour Dominique Méda, qui rédige la postface de louvrage, la tâcheronnisation constitue un apport fondamental dans linterprétation des nouvelles conditions de précarisation du travail et de désintégration des métiers, montrant ainsi que la disruption et la désintermédiation ont un coût social élevé. Les effets prédateurs apparaissent dautant plus importants que la tâcheronnisation ne se réduit pas à la fragmentation et à lexternalisation du travail, mais quelle se traduit également par une restructuration de la production et des métiers, qui contribue à favoriser lautomatisation des activités19.

La tâcheronnisation du travail numérique

La plateformisation et la tâcheronnisation saccompagnent dune extension importante du champ dapplication du digital labor. Casilli identifie trois catégories principales, à létude desquelles il consacre la deuxième partie de louvrage20.

La première catégorie est le « travail à la demande », qui concerne les services à la personne, à lexemple de plateformes comme Uber ou Deliveroo. Laccès intermédié sopère par des applications en temps réel à flux tendu qui mettent en relation fournisseurs de prestations et consommateurs. Cette forme de digital labor rassemble un grand nombre 199de fonctions, entre économie formelle et informelle, depuis les petits travaux à domicile jusquà des activités marchandes concurrentielles, comme le transport ou lhébergement.

Caractérisées par un niveau de qualification modéré et par une territorialisation limitée à léchelle dune ville ou dune région, ces activités sappuient sur différentes formes de contractualisation (sous-traitance, paiement au temps passé, ou encore à la pièce) qui marquent le pouvoir des plateformes en termes de dépendance économique et de contrôle, sans pour autant les amener à reconnaître le rapport de subordination propre au salariat qui ouvrirait la voie à une requalification de la relation de travail. Comme le rappelle Casilli, « les applications de travail à la demande soulèvent plusieurs enjeux concernant les droits des travailleurs : la définition de lhoraire de travail, les modalités de rémunération, la santé et la sécurité, les cotisations sociales, les droits de représentation, les exigences de formation21 ». En accélérant la décomposition de la firme entrepreneuriale et la désintégration du travail, les plateformes apparaissent bien comme des « fictions légales », des « nœuds de contrats », qui, « revendiquant une position de simple intermédiaire, ne sont pas responsables de grand-chose22 », et nassurent pas la couverture des coûts sociaux représentant pourtant la contrepartie des prélèvements quelles opèrent sur les activités intermédiées.

Le deuxième type de digital labor distingué par Casilli est le microtravail, intéressant des plateformes pour lesquelles une multitude de travailleurs du clic effectue des tâches parcellisées et micro-rémunérées, où lon trouve notamment Amazon Mechanical Turk ou les modérateurs de Facebook23. Comme le précise Casilli, « ce type de digital labor est strictement lié à la pratique du “calcul assisté par lhumain” » (human-based computation) qui consiste à dépêcher des travailleurs pour effectuer des opérations que les machines sont incapables daccomplir elles-mêmes24 », comme lannotation de vidéos, le tri de tweets, la correction de valeurs dans une base de données, etc. Les activités concernées apparaissent 200fragmentées et répétitives, demandant généralement un niveau de qualification peu élevé et donnant lieu à des rétributions inégales et faibles à très faibles. À cet égard, la modicité de la rémunération contribue à occulter la réciprocité de la valeur travail et partant, la réalité même dune activité travaillée et dun lien de subordination avec les plateformes25.

Le troisième type de digital labor est le plus important puisquil concerne le « travail social en réseau », cest-à-dire le travail gratuit et multiforme fourni par les utilisateurs sur les plateformes sociales comme Facebook, Youtube, Instagram. Casilli souligne à juste titre que la dimension relationnelle dactivités comme la production et le partage de contenus au sein de communautés contribue à faire pencher ces activités du côté du loisir, de la créativité et de la sociabilité, loin de la contrainte et de la subordination… et donc, loin du travail. Sappuyant sur les travaux respectifs de Marie-Noëlle Chamoux et de Jean-Pierre Vernant, Dominique Méda montre dans sa postface quil faut dépasser lidée que le travail nexiste que lorsquil est conditionné par lintentionnalité ou par la représentation explicite de lactivité en travail : « Ce que Casilli met en évidence, cest lextension démesurée du domaine de ce qui peut être aujourdhui mis en valeur, sous la forme de lusage et de léchange marchand et, dès lors, lextension démesurée du concept de travail, qui finit par absorber – comme le pensait dailleurs Marx – lintégralité des actions humaines26 ».

Pour autant, comme dans les deux cas précédents, lintérêt des plateformes concernées sappuie bien sur leur capacité à opérer des prélèvements de valeur à partie de ces activités, valeur de qualification, valeur de monétisation et valeur dautomation. La gratuité des contributions des usagers ne constitue donc pas un critère de distinction travail/non-travail pour des activités intégrées dans les dispositifs multifaces des plateformes. Les conflits autour de la captation de valeur entre les plateformes et leurs usagers existent bien, comme le souligne Casilli. Ils portent moins sur les conditions de mise en œuvre de ce type de travail, en raison des dispositifs doccultation déployés par les plateformes, mais ils se manifestent indirectement, « au travers de questions portant sur les principes de gouvernance des plateformes, sur la définition de la frontière entre privé et public, sur les règles de la propriété intellectuelle, de la 201civilité et de la sociabilité en ligne et, plus récemment, sur la rémunération de données et de contenus produits par les usagers27 ».

Face à la taxinomie des conditions du digital labor qui vient dêtre présentée, il importe de sinterroger sur la manière dont Casilli évalue les perspectives qui pourraient émerger des diverses formes de résistance à la tâcheronnisation.

Quelles alternatives : luttes syndicales, coopérativisme de plateforme
ou développement des communs ?

Dans le chapitre conclusif de louvrage, intitulé « Que faire ? », Casilli sinterroge sur les moyens de contrebalancer le pouvoir discrétionnaire des plateformes sur les travailleurs du clic et les utilisateurs des infrastructures relationnelles. Il distingue trois formes possibles de résistance. La première fait appel à la réactivation des luttes syndicales dans le domaine du numérique pour la reconnaissance du digital labor, sa juste rémunération et la requalification des clauses contractuelles des relations de travail avec les plateformes28. La deuxième forme concerne lémergence de structures associatives et coopératives, un « coopérativisme de plateforme », dont les essais de Trebor Scholz se font notamment lécho29, et qui assurerait une véritable socialisation et mutualisation du travail effectué par les travailleurs du numérique et les usagers des plateformes30. La troisième forme rejoint les principes des communs, dont linspiration dorigine est issue des recherches dElinor Ostrom, et qui permettraient de transformer les travailleurs du clic et les utilisateurs des infrastructures relationnelles en commoners protégés par des faisceaux de droits liés à la propriété commune des plateformes31. La préférence de 202lauteur va à cette mise en commun des ressources informationnelles, dotée dune gouvernance collective et dune véritable gestion partagée du bien commun que constituent les données.

Dans le prolongement de ces alternatives, Casilli fait émerger le principe dun revenu social numérique32, un revenu social inconditionnel, versé, toutes prestations sociales égales par ailleurs, dont la contrepartie serait constituée par une imposition des activités des plateformes. La captation de valeur devrait être appréhendée non pas à partir des profits déclarés, minorés par les techniques doptimisation fiscale, mais sur la base du nombre dusagers pour chaque pays. Lauteur renoue ici avec les conclusions du rapport Collin et Colin de 2013 sur la fiscalité de léconomie numérique. Mais il va plus loin, en reprenant lapproche de Jean-Jacques Monnier et Carlos Vercellone, pour montrer que le financement du revenu social numérique saffirmerait alors comme une institution du commun, gouvernée selon des principes mutualistes et démocratiques33.

Conclusion : en attendant les communs…

Au terme de louvrage et dans la postface, Antonio Casilli et Dominique Méda militent pour une reconnaissance sociale et une régulation positive du digital labor, avec lapplication de nouvelles règles à léchelle internationale, qui permettraient daménager le commerce et le travail, de sopposer à la marchandisation des données personnelles, de requalifier le prestataire en salarié, voire de remplacer le principe de subordination par celui de contrôle comme fondement de la relation de travail34. « En passant à des modèles non prédateurs », conclue Casilli, « les plateformes nauraient plus de raison dagiter le spectre de lautomation pour discipliner la force de travail35 ». Les propositions de 203lauteur nous amènent bien à envisager une « grande transformation », métamorphosant le statut des plateformes en bien commun, et celui des digital laborers en commoners du numérique, bénéficiant de faisceaux de droits universellement reconnus.

Philippe Béraud

IMT Atlantique

Institut Mines-Télécom

1 Gilles Deleuze et Félix Guattari, Mille Plateaux, Les Éditions de Minuit, Paris, 1980, p. 573.

2 Antonio A. Casilli, En attendant les robots, Seuil, Paris, 2019.

3 Casilli, ibid., p. 316.

4 Nick Srnicek, Platform Capitalism, Polity Press, Cambridge UK, 2017.

5 Cf. larticle séminal de Jean-Charles Rochet & Jean Tirole, « Platform Competition in Two-Sided Markets », Journal of The European Economic Association, 1, 2003, p. 990-1029.

6 Casilli, En attendant les robots, ibid., p. 64.

7 Ronald H. Coase, The nature of the Firm, Economica, Volume 4, Issue 16, November 1937.

8 Casilli, En attendant les robots, ibid., p. 73.

9 Casilli, ibid., p. 72.

10 Blanche Segrestin et Armand Hatchuel, Refonder lentreprise, Seuil / La République des idées, Paris, 2012, p. 63. Cité par Casilli, ibid., p. 72-73.

11 Michael C. Jensen & William H. Meckling, « Theory of the Firm : Managerial Behavior, Agency Costs and Ownership Structure », Journal of Financial Economics, vol. 3, no 4, 1976, p. 305-360.

12 Cf. Aurélien Acquier, « Retour vers le futur ? Le capitalisme de plateforme ou le retour du domestic system », Le Libellio dAEGIS, Vol. 13, no 1, Printemps 2017, p. 87-100.

13 Acquier, ibid., p. 93.

14 Casilli, ibid., p. 78.

15 Acquier, ibid., p. 93.

16 Cf. Feng Zhu & Marco Iansiti, « Why Some Platforms Thrive and Others Dont », Havard Business Review, January-February 2019.

17 Casilli, ibid., p. 79.

18 Casilli, ibid., p. 79.

19 Dominique Méda, Postface, in Casilli, ibid., p. 322.

20 Casilli, ibid., p. 95-218.

21 Casilli, ibid., p. 99-100.

22 Acquier, ibid., p. 93.

23 Cf. « The Trauma Floor – The secret lives of Facebook moderators in America », dossier dirigé par Casey Newton, sur le site américain The Verge, 25 février 2019 : https://www.theverge.com/2019/2/25/18229714/cognizant-facebook-content-moderator
-interviews-trauma-working-conditions-arizona

24 Casilli, ibid., p. 119.

25 Casilli, ibid., p. 120.

26 Méda, Postface, in Casilli, ibid., p. 324.

27 Casili, ibid., p. 164.

28 Casilli, ibid., p. 306-309.

29 Cf. Trebor Scholz & Nathan Schneider (Ed.), Ours to Hack and to own : The Rise of Platform Cooperativism, a New vision for the Future of Work and a Fairer Internet, OR Books, New York, 2017.

30 Casilli, ibid., p. 310-311.

31 Casilli, ibid., p. 312-315.

32 Casilli, ibid., p. 315-317.

33 Cf. Jean-Jacques Monnier et Carlos Vercellone, « Le financement du revenu social garanti comme revenu primaire. Méthodologie », Mouvements, voL. 73, no 1, 2013. Cité par Casilli, ibid., p. 316-317.

34 Méda, Postface, in Casilli, ibid., p. 325.

35 Casilli, ibid., p. 317.