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Classiques Garnier

Collective intelligence, between collaboration pharmakon and the emancipation promised by cooperation

  • Publication type: Journal article
  • Journal: Études digitales
    2017 – 2, n° 4
    . Immersion
  • Author: Béraud (Philippe)
  • Abstract: Through an analysis of Eloi Laurent’s L’Impasse collaborative, this article reports on the contradictory relationship between the excesses of the collaborative economy and the social demand for cooperation. This helps put in perspective, in the digital field, critical approaches to platform capitalism and propositions that strive to define the contents of Platform Cooperativism.
  • Pages: 209 to 219
  • Journal: Digital Studies
  • CLIL theme: 3157 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Sciences de l'information et de la communication
  • EAN: 9782406092889
  • ISBN: 978-2-406-09288-9
  • ISSN: 2497-1650
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-09288-9.p.0209
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 08-06-2019
  • Periodicity: Biannual
  • Language: French
  • Keyword: Cooperation, collaboration, trust, common, study
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LINTELLIGENCE COLLECTIVE, ENTRE
LE PHARMAKON1 DE LA COLLABORATION
ET LÉMANCIPATION PROMISE
PAR LA COOPÉRATION

Dans Larchéologie du savoir, Michel Foucault souligne que les discours sont des « pratiques qui forment systématiquement les objets dont ils parlent2 ». La mise en perspective historique et épistémologique, lexpérience du concept3, consiste alors à comparer des discours relevant de différentes formations discursives, qui apparaissent comme langle dapproche des espaces conceptuels. De ce point de vue, la confrontation des exposés sur léconomie collaborative, le capitalisme de plateforme, la coopération, la contribution, les communs, se traduit par lémergence de concepts qui articulent construction de réalités et affrontement de définitions dans différents champs des sciences humaines, dont les humanités digitales. La superposition des interprétations, leurs interactions et oppositions, résonnent en relation avec autant dobjets sociaux institués par des règles, des normes, des institutions et des représentations.

De nombreux travaux proposent une définition de ces concepts et une interprétation de la manière dont se construisent, à travers eux, les objets dont ils cherchent à rendre compte. Parmi les essais récents, celui dÉloi Laurent sur Limpasse collaborative met en tension la dérive des logiques collaboratives, articulées notamment mais pas seulement à lambivalence de la transition numérique, et la nécessité de retrouver le 210sens des pratiques coopératives, quil est possible dassocier à lintelligence collective et à la gestion des biens communs4.

Nous nous intéresserons à cette mise en tension non seulement pour la qualité et loriginalité de largumentation de lauteur, mais aussi parce que la relation contradictoire entre les dérives de léconomie collaborative et lexigence sociale de coopération contribue à mettre en perspective, dans le champ du numérique, les approches critiques du capitalisme de plateforme5 et les propositions qui sefforcent de définir les contenus du Platform Cooperativism6. De même, lessai de Laurent souligne limpératif de la longue durée, retrouvant ainsi la valeur heuristique des enseignements de François Fourquet7 et de ceux, plus anciens, de François Perroux sur la création collective8, qui permettent de qualifier larticulation complexe entre coopération et intelligence collective.

Coopération et confiance

La tension entre collaboration et coopération, ou entre collaboration et contribution, a fait lobjet dun certain nombre de travaux depuis quelques années9. Lessai dÉloi Laurent est particulièrement illustratif de cette démarche. Dans celui-ci, lauteur cherche à déconstruire les représentations qui entourent le tournant de la collaboration, moins pour justifier un renouvellement des critiques à lencontre du néolibéralisme ou de son pendant, dans léconomie numérique, que pour dénoncer les principaux aspects de la crise de la coopération qui affecte les individus et les relations sociales dans lesquelles ils sinscrivent. « Collaborer ou coopérer » constitue lopposition discursive et normative autour de laquelle sarticule largumentaire de louvrage.

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La dimension anthropologique de cette opposition fait lobjet de la première partie, où lauteur esquisse une mise en perspective conceptuelle et historique de la coopération. Linterprétation met laccent sur la nécessaire relation entre coopération et confiance, adossant la confiance à lapproche de Simmel sur la cohésion sociale, à celle dArrow sur le développement économique, et à celle dOstrom sur la soutenabilité environnementale. Ainsi, « la confiance est bien au cœur de la coopération sociale, car elle transforme lincertitude en risque et accélère la réciprocité entre individus10 ». Dautant que la confiance dépasse le jeu des relations interindividuelles pour sincarner dans les institutions11. Ce sont les institutions qui assurent la force et la pérennité de la coopération, comme lillustrent les trois exemples présentés – la puissance publique, la ville et lentreprise – pour mettre en relief les différences entre collaboration et coopération, et le potentiel dinnovation de cette dernière.

Les théories du déclin de la coopération

Trois visions du déclin de la coopération ont remis pourtant en cause le rôle des institutions, comme le rappelle Laurent, en insistant sur leur capacité à encourager les stratégies individuelles, les comportements opportunistes et la sécession.

Dans Choix collectifs et préférences individuelles (1951), Kenneth Arrow expose le théorème dimpossibilité du choix social, en montrant quil nest pas possible de parvenir à un ordonnancement cohérent de préférences collectives à partir de lagrégation des préférences individuelles, de concilier la liberté de choisir avec la cohérence des choix. Comme le souligne lauteur : « En somme, Arrow démontre linsuffisance des 212institutions face à la complexité de la coopération humaine : même lingénierie institutionnelle la mieux conçue se révèle incapable de permettre le passage du multiple au commun12 ».

De son côté, Mancur Olson, dans Logique de laction collective (1965), met en relief la continuité entre le comportement égoïste des individus qui poursuivent rationnellement leurs intérêts et la conduite des groupes humains cherchant à satisfaire rationnellement les intérêts de leurs membres. Les premiers adoptent des stratégies non coopératives, en fonction des incitations perçues à titre individuel et des objectifs doptimisation du rapport coûts/bénéfices, tandis que les seconds cherchent à valoriser leurs avantages conjoints au détriment de la collectivité. En mettant en avant la liberté de nuire, Olson en déduit que « les comportements non coopératifs sont inhérents aux institutions13 ».

Troisième interprétation, celle de Garrett Hardin qui, dans son article sur la « tragédie des communs » (1968), développe un raisonnement proche de celui dOlson. La surexploitation par les bergers du pâturage dont ils ont lusage sans le posséder, selon la métaphore dHarding, illustre larbitrage entre privatisation des gains et mutualisation des pertes, conduisant à la ruine commune. Le recours à lappropriation privée ou à une autorité centrale simpose donc pour prescrire les conditions dexploitation du pâturage : « En contraignant les libertés individuelles, la dictature soulage les humains du casse-tête de la coopération14 ».

La révolution des communs

Pour autant, lerreur de Hardin réside dans la confusion quil commet entre les « ressources en accès libre », non exclusives, auxquelles son allégorie du pâturage fait référence, et les ressources communes, sur lesquelles un groupe humain peut exercer des droits de propriété. Cest à partir de cette critique de linterprétation de Hardin que va émerger 213la révolution des communs, avec les travaux fondateurs dElinor Ostrom dont lobjectif consiste à dépasser lalternative entre privatisation et État fort pour assurer ladministration commune dun bien. Dans Gouvernance des biens communs (1990), Ostrom démontre ainsi que ce sont les communautés qui créent leurs propres institutions destinées à préserver les ressources. « Cest donc une double réfutation de lhypothèse dHardin : La coopération est possible, et elle est autodéterminée15 ». Au cœur de cette élaboration de règles partagées par les communautés saffirment à chaque fois deux principes fondamentaux, la réciprocité et la confiance, comme Ostrom a pu létudier dans des centaines de cas répartis dans différents endroits du monde.

Les enseignements retirés de lapproche dOstrom invitent Laurent à développer son interprétation sur les comportements coopératifs, en prenant en compte la théorie des jeux et le tournoi organisé par Axelrod en 1979, sous la forme dun « dilemme du prisonnier » répété où chaque participant peut accepter de coopérer, de faire défection, ou de coopérer de manière aléatoire. La coopération par considération, comme la nomme lauteur, « démontre quaucune règle universelle ne construit mieux la coopération que lattention portée aux actions de lautre, y compris ses actions négatives16 ». Mais la théorie des jeux ne peut se substituer aux institutions, qui privilégient le temps long, léducation mutuelle à la coopération, et lintelligence collective.

La division du travail
qui isole et celle qui rassemble

Dans la suite de lessai, Laurent incarne lopposition entre collaboration et coopération dans lhistoire de la pensée en comparant lapproche de la division technique du travail développée par Smith dans la La Richesse des nations (1776), et celle de Durkheim sur la division sociale du travail (1893), la manufacture dépingles dun côté, et de lautre, la complémentarité qui traduit le sentiment dutilité sociale de chacun 214par son travail, ou pour le dire autrement, « la division du travail qui isole » et « la division du travail qui rassemble17 ».

Lauteur choisit dillustrer lemprise croissante de la collaboration sur la coopération, en prenant les exemples de lévaluation à lécole, dans le monde de la recherche et dans lentreprise. Les conclusions quil en dégage sont sans appel : « On constate en effet une intensification du travail et une multiplication des pratiques collaboratives, mais aussi, dans le même temps, un étiolement de lesprit de coopération et une grande insatisfaction personnelle18 ». Il est possible de faire converger ici ces conclusions avec les enseignements de lessai de Luc Boltanski et Eve Chiapello sur Le nouvel esprit du capitalisme (1999), et dans une perspective différente, avec les interprétations du triptyque dAlain Ehrenberg sur Le culte de la performance (1991), Lindividu incertain (1995), et La fatigue dêtre soi (1998).

Lisolement social

La crise de la coopération, qui sopère sous couvert dune extension de léconomie et de la société collaboratives, conduit lauteur à identifier trois conséquences majeures, quil développe dans la seconde partie de louvrage. La première concerne le déficit de socialisation, notamment dans lentreprise et le travail, qui se manifeste par une progression de la solitude. La seconde met en cause les comportements des nouveaux passagers clandestins, qui optimisent leur rapport coûts/bénéfices au détriment de la collectivité. La troisième renvoie à « la guerre contre le temps », avec pour effet notable dengager « une crise des horizons collectifs » qui combine « une transition numérique hypertrophiée » et « une transition écologique atrophiée », hypothéquant ainsi, par la domination des enjeux sur le court terme de la collaboration, le temps long de la coopération.

Face au moralisme social qui incrimine la montée de lindividualisme, ignorant ainsi le rôle des institutions qui modèlent les règles et les comportements, Laurent nous invite à considérer plutôt lisolement 215des individus, la « solitude subie », qui remet en cause les principes de la coopération. À partir des travaux de Putnam sur le déclin du capital social aux États-Unis (1995), lauteur identifie la signification de l« épidémie de solitude » en mettant en relief un double phénomène, dune part les institutions dont la déréliction ou la propension à atomiser contribuent à accélérer lisolement social, dautre part les effets induits par cet isolement sur la dégradation de la santé humaine. À cet égard, « laffaiblissement des lieux de socialisation traditionnels », lémergence dune « nouvelle solitude urbaine », et la montée inquiétante de lisolement social parmi les jeunes, en particulier les plus vulnérables, révèlent la responsabilité des politiques économiques dans le recul des institutions de la coopération, notamment au plan territorial et associatif.

Les nouveaux passagers clandestins

De leur côté, les nouveaux passagers clandestins, que lon trouve parmi les entreprises multinationales et les hauts revenus, adoptent des comportements opportunistes dont la nature et lampleur dépendent directement de la manière dont les États administrent leurs politiques fiscales et sociales. En labsence de mécanismes de sanction, et en sappuyant au contraire sur la complaisance de la puissance publique, ils bénéficient non seulement davantages économiques indus, mais ils participent également à affaiblir le consentement à limpôt et à la solidarité. Ce faisant, ils contribuent puissamment à remettre en cause la crédibilité de la coopération.

La concurrence fiscale, particulièrement perceptible en Europe, accélère encore les conséquences délétères des agissements des nouveaux passagers clandestins. Et on peut faire le lien avec les causes déjà vues du phénomène disolement social, dans la mesure où, comme le souligne Laurent : « Leffet direct [de la concurrence fiscale] est la hausse de la fiscalité sur les bases immobiles (travail, consommation) et la baisse des dépenses sociales puisquil faut compenser le recul des rentrées fiscales tirées des bases mobiles (entreprises et hauts revenus). Les mobiles sont 216récompensés, les immobiles pénalisés19 ». Parmi les nouveaux passagers clandestins qui sillustrent notamment en Europe et aux États-Unis, lauteur pointe avec justesse lexceptionnelle agilité fiscale des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), qui se jouent des institutions, les utilisent, et transforment avec leur agrément certains États en paradis fiscaux. Face aux effets induits par les comportements prédateurs de ces groupes, lauteur ne manque pas de relever que « lironie suprême de ces pratiques non coopératives qui relèvent du capitalisme de passager clandestin est quelles sont le fait des fleurons de lindustrie de la collaboration20 ».

La transition numérique
contre la transition écologique

Mais cest la tension entre transition numérique et transition écologique qui représente la conséquence la plus forte de lemprise de la collaboration sur la coopération. La guerre contre le temps causée par la transition numérique constitue, à notre sens, la contribution la plus originale de lessai de Laurent, apportant un élément supplémentaire de compréhension à lanalyse du capitalocène21. Lauteur oppose ainsi la progression irrésistible de la transition numérique, quil associe à lhégémonie de la collaboration, aux difficultés de la transition écologique, quil place du côté de la coopération et de lintelligence collective. Et comme la transition numérique nincarne pas seulement un tournant technologique mais également un tournant des imaginaires et des pratiques, ses discours mythologiques se construisent contre les principes de la coopération. En témoignent notamment le mythe fondateur de linventeur solitaire, connecté aux machines à coder et déconnecté de la société, donc sans besoin de coopération, et celui dune connaissance déjà constituée et disponible sur requête, à lexemple de Wikipédia, 217contre lapprentissage par tâtonnement dune connaissance commune qui saffirme pourtant comme la finalité de la coopération.

Dans un article qui prolonge louvrage, Laurent développe cette opposition, en montrant que non seulement la transition écologique ne peut sappuyer sur les avancées de la transition numérique, mais que cette dernière représente au contraire un obstacle matériel, symbolique et psychologique contre lequel se heurte la première. Lauteur invoque des externalités négatives très puissantes : « Parce que [la transition numérique] donne lillusion confortable dune dématérialisation de léconomie à lheure où il nous faut mesurer et réduire son empreinte destructrice de notre bien-être. Parce quelle accélère sans fin le temps pour le rentabiliser et raccourcit nos horizons collectifs au moment précis où il nous faut retrouver le sens du temps long. Parce quelle nous enferme dans des sociétés dintermittence et de diversion, de haute fréquence mais de basse intensité, alors que les défis sociaux et écologiques du début du xxie siècle exigent une énergie sociale maximale et continue22 ».

Les trois chantiers de la coopération

Les propositions sur lesquelles aboutit louvrage ont pour objet de reconstruire la coopération à partir de la réforme des institutions et de la reconquête des imaginaires. Laurent distingue trois chantiers qui répondent aux trois facteurs de la crise de la coopération analysés précédemment.

Le premier chantier réside dans la déconstruction du discours économique mainstream fondé sur lapproche néoclassique et la posture de lindividualisme méthodologique, et prônant lefficacité des actions rationnelles concourant à la croissance et à la prospérité. Lauteur propose de dépasser ce discours sur « léconomisme courant » et les pratiques quil institue, y compris du point de vue éthique et moral23, en se tournant vers léconomie civile et léconomie écologique. Après avoir resitué les origines de léconomie civile 218dans lavènement de la société urbaine européenne, il en souligne les vertus coopératives, en tant quelle se nourrit des institutions, des lois et des vertus civiques, en transformant le marché en support du développement humain, « à travers un usage social de la richesse » et « en prenant appui sur la réciprocité dans les rapports sociaux24 ». De son côté, léconomie écologique traduit lévidence quil est impossible de séparer économie et environnement, et quil importe donc « de sortir de la croissance comme projet social » pour lui substituer les principes du bien-être, de la résilience et de la soutenabilité, avec lappui dindicateurs opérationnels.

Lemprise croissante des nouveaux passagers clandestins justifie le deuxième chantier dans lequel lauteur propose de nous engager. Il sagit de « restaurer la puissance coopérative du système fiscal et social25 », pour prévenir les comportements rentiers et prédateurs qui altèrent la propension à coopérer. Malgré les avis contradictoires perceptibles aujourdhui parmi les pays de lUnion Européenne concernant notamment limposition des GAFAM, la réforme de la fiscalité sur les firmes multinationales élaborée par lOCDE pourrait fournir un cadre normatif cohérent pour répondre aux exigences du chantier fiscal26, considéré par Laurent comme une priorité pour encourager les comportements coopératifs.

Le troisième chantier consiste à opérer une décélération de la transition numérique pour favoriser laccélération de la transition écologique, en réponse aux externalités négatives induites par lhégémonie de léconomie collaborative du numérique, que nous avons identifiées précédemment. La transition numérique saffirme comme un facteur de ralentissement de la coopération, en compliquant les rapports humains dans lespace et dans le temps. À la dispersion de lattention dans lespace, occasionnée par la multiplication encombrante des objets numériques, répond la dispersion de lattention dans le temps et lintermittence technologique, obérant lexigence de continuité sociale inhérente à la coopération. On retrouve ici la problématique de léconomie de lattention27.

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Il importe donc dopérer une distanciation avec le numérique, dans le temps et dans lespace, pour privilégier la transition écologique et linnovation sociale quelle recèle. De ce point de vue, la mise en garde que nous adresse lauteur ne souffre pas déquivoque : « La transition numérique a un rapport essentiel avec la transition écologique : en numérisant un monde que nous détruisons, elle devient la mémoire de notre échec. Il est temps de libérer la transition écologique du piège numérique28 ».

La conclusion que lon peut tirer en suivant Éloi Laurent rejoint le fil directeur de louvrage. En privilégiant la durée et lintelligence collective, la coopération est ce qui ouvre lavenir en rendant humain le présent.

Philippe Béraud

IMT Atlantique

Institut Mines-Télécom

1 Nous reprenons la notion de pharmakon à Bernard Stiegler, quil emprunte lui-même à Jacques Derrida, à partir dun sourcement originel à Platon. Le pharmakon est à la fois poison et remède. Employé par Stiegler pour qualifier les propriétés dialectiques des technologies, il peut aussi faire lobjet selon nous dune application aux usages sociaux et aux dynamiques économiques que ces technologies suscitent.

2 Michel Foucault, Les mots et les choses, Gallimard, Paris, 1969, p. 67.

3 Luca Paltrieneri, Lexpérience du concept. Michel Foucault entre épistémologie et histoire, Publications de la Sorbonne, Paris, 2012.

4 Éloi Laurent, Limpasse collaborative – Pour une véritable économie de la coopération, Les Liens qui Libèrent, Paris, 2018.

5 Voir notamment Nick Srnicek, Platform Capitalism, Polity Press, Cambridge UK, 2017.

6 Cf. Trebor Scholz & Nathan Schneider (Ed.), Ours to Hack and to own : The Rise of Platform Cooperativism, a New vision for the Future of Work and a Fairer Internet, OR Books, New York, 2017.

7 François Fourquet, Penser la longue durée, La Découverte, Paris, 2018.

8 François Perroux, Industrie et création collective, 2 tomes, PUF, Paris, 1964, 1970.

9 Voir notamment Bernard Stiegler (dir.), La toile que nous voulons, FYP éditions, Paris, 2017.

10 Laurent, Limpasse collaborative, ibid., p. 41. Au contraire de lincertitude, le risque est assurable et mutualisable, et donc susceptible dêtre couvert.

11 Sur le rôle des institutions, voir les essais de Douglass North, notamment Institutions, Institutional Change and Economic Performance, Cambridge University Press, Cambridge, 1990. Pour une analyse historique et politique récente des comportements individuels face aux institutions, voir David Blankenhorn, « The Top 14 Causes of Political Polarization », The American Interest, May 16, 2018.

12 Éloi Laurent, Ibid., p. 51. Cest nous qui soulignons.

13 Éloi Laurent, Ibid., p. 60.

14 Éloi Laurent, Ibid., p. 61-62.

15 Éloi Laurent, Ibid., p. 66.

16 Éloi Laurent, Ibid., p. 80.

17 Éloi Laurent, Ibid., p. 87.

18 ÉLOI Laurent, Ibid., p. 93.

19 Éloi Laurent, ibid., p. 138. Cest nous qui soulignons.

20 Éloi Laurent, ibid., p. 141.

21 Voir notamment le chapitre consacré au capitalocène dans louvrage de Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, Lévènement Anthropocène, Seuil, Paris, 2013, 2016.

22 Éloi Laurent, « Et si nous nous trompions de transition ? », Libération, 17 novembre 2018.

23 Voir également sur ce point Mickael J. Sander, Ce que largent ne saurait acheter : Les limites morales du marché, Seuil, Paris, 2014.

24 Éloi Laurent, Limpasse collaborative, ibid., p. 168-169.

25 Éloi Laurent, ibid., p. 177.

26 OCDE, Les défis fiscaux soulevés par la numérisation de léconomie – rapport intérimaire 2018 : Cadre inclusif sur le BEPS, Projet OCDE/G20 sur lérosion de la base dimposition et le transfert de bénéfices, Éditions OCDE, Paris, 2018. Consultable en ligne : https://doi.org/10.1787/9789264301627-fr.

27 Cf. Yves Citton (dir.), Léconomie de lattention : Nouvel horizon du capitalisme ?, La Découverte, Paris, 2014.

28 Laurent, « Et si nous nous trompions de transition ? », Libération, 17 novembre 2018.