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Classiques Garnier

Du travail à façon de la multitude au coopérativisme de plateforme Quelques réflexions sur le Digital Labor

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Études digitales
    2017 – 1, n° 3
    . Variations digitales et transformation du milieu
  • Auteur : Béraud (Philippe)
  • Pages : 203 à 212
  • Revue : Études digitales
  • Thème CLIL : 3157 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Sciences de l'information et de la communication
  • EAN : 9782406085317
  • ISBN : 978-2-406-08531-7
  • ISSN : 2497-1650
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08531-7.p.0203
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 05/11/2018
  • Périodicité : Semestrielle
  • Langue : Français
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DU TRAVAIL À FAÇON DE LA MULTITUDE
AU COOPÉRATIVISME DE PLATEFORME

Quelques réflexions sur le Digital Labor

Après que les usages de lInternet aient suscité durant une longue période après sa naissance des interprétations positives sur la nature désintéressée des multiples formes de participation de linternaute-contributeur, les années récentes ont fait émerger des interrogations contradictoires sur la problématique du Digital Labor1. Pour reprendre une expression imagée de Dominique Cardon : « Internet était sympa, il ne lest plus2 ». Des réflexions critiques questionnent la manière dont les plates-formes numériques exploitent et valorisent les contributions des internautes, qui apparaissent désormais comme une source dappropriation de valeur, voire une forme de travail aliéné. Nous présenterons ici brièvement deux interprétations de ce tournant. La première sinterroge sur la nature et la résonnance historique du Digital Labor ; la seconde est consacrée, à travers les extraits dun entretien, à lexposé des positions de lun des premiers initiateurs du débat sur ce phénomène aux États-Unis, Trebor Scholz.

DIGITAL LABOR ET MULTITUDE AU TRAVAIL :
LA PROTO-INDUSTRIalISATION DE LINTERNET ?

Décidément, lInternet séloigne de plus en plus du paradigme du don pour se rapprocher dune économie de léchange marchand et de 204la production capitaliste, où la réciprocité cède la place à la recherche déquivalence, ou plutôt même aux asymétries de marché dans le cas du Digital Labor. Les symptômes de ce tournant chrématistique ne manquent pas. Ainsi, alors que Google tend à passer du statut de monopole technologique à celui de quasi-monopole naturel, suscitant bien des interrogations sur lopportunité et lefficacité dune régulation dagence qui pourrait lui être appliquée, la nouvelle économie industrielle des plateformes semble dans le même temps plonger innovateurs, contributeurs et travailleurs de lInternet dans une forme de proto-industrialisation paradoxale dont le Digital Labor deviendrait la manifestation. Le paradoxe est double, dans la mesure où, face à ce phénomène, le système technique associé à lInternet en vient à favoriser latomisation plutôt quune « intellectualité de masse3 », et où sa modernité se conjugue de manière dualiste avec lémergence de zones croissantes dinformalité.

Concernant le premier point, le Digital Labor pourrait se définir comme un régime de production sappuyant sur le travail à façon dont il actualiserait le contenu historique. À limage du producteur de lère proto-industrielle européenne des xviiie et xixe siècles, le contributeur sinsère comme travailleur indépendant dans un processus de transformation initié par le donneur dordre, ici le traitement des données pour les grandes plateformes. Il possède ses propres outils, ici ordinateur, tablette, smartphone, applications et connexion Internet, et crée de la valeur par son travail parcellaire, à des stades intermédiaires de la production.

La grande différence est que le travail à façon de la proto-industrialisation des siècles passés a précédé ou accompagné la socialisation des collectifs de producteurs dans la fabrique puis dans lusine, alors que le Digital Labor sappuie au contraire sur léclatement des collectifs et la désocialisation du travail. Nous avions qualifié ces phénomènes, dans un ouvrage déjà ancien, et à partir dune perspective économique différente, de « globalisation primitive du capital4 ». Les nouveaux « temps modernes » se déroulent donc en dehors de lentreprise, chez les producteurs eux-mêmes. De fait, léconomie des plateformes a pour 205corollaire la multitude au travail, avec des formes de division des tâches dominées par la gouvernance des algorithmes.

Si le coût en développement des activités, ou coût marginal à long terme, est décroissant et tend vers des valeurs très réduites, cest non seulement parce que la masse des contributeurs saccroît à chaque nouveau flux de clics, mais aussi parce que le Digital Labor bénéficie de linformalité quil contribue à créer. Cest ici notre deuxième remarque. Les coûts de transaction sont dautant plus faibles que les asymétries dinformation entre producteurs et plateformes sont fortes. En témoignent notamment le morcellement des tâches, la faiblesse du pouvoir de négociation des contributeurs, le caractère aléatoire des rémunérations, labsence de règles et de droits sociaux.

Le Digital Labor nemprunte pas seulement au travail à façon de lère proto-industrielle, il prend également la forme dun dualisme qui rejette nombre dactivités hors du cadre légal et formel, vers un nouveau type déconomie informelle. Celui-ci présente certaines caractéristiques marquantes du secteur traditionnel, tel que les économistes du développement les ont analysées dans le cadre de la juxtaposition au secteur moderne, comme labsence de régulations juridiques et contractuelles, le non-respect des dispositions fiscales et réglementaires, et plus généralement la défaillance de lintervention publique5.

Cependant, si « léconomie informelle peut se définir comme un domaine où les activités ne sont pas régies par une législation6 », elle nen constitue pas moins, et pour cette raison précisément, une forme dorganisation qui garantit des transferts de valeur au bénéfice du secteur formel. Dans le cas du Digital Labor, linformalité se conjugue avec de grandes vagues dinnovation technologique et une intensité capitalistique élevée. Mais la répartition en quelque sorte administrée entre activités formelles et informelles, et les prélèvements en travail opérés sur les premières au profit des secondes, apparaissent de même nature que les phénomènes analysés dans le cadre du modèle dualiste classique 206de léconomie du développement. De ce point de vue, linformalité induite par le Digital Labor saffirme bien comme la contrepartie de la juxtaposition formelle de léconomie des plateformes et des modèles consuméristes de la gratuité.

Le cycle dinnovations majeures portées par lInternet peut donc saccompagner dune résurgence de formes dorganisation proto-industrielle. Et léconomie industrielle des plateformes produit de linformalité qui résonne avec le modèle dualiste de léconomie du développement. Ces convergences paradoxales contribuent à élargir les conditions dextraction de la valeur propres aux fonctions dintermédiation et de transaction qui tendent à dominer le développement des réseaux et services numériques interactifs.

Les circuits commerciaux intermédiés peuvent prendre la forme dune place de marché où le rôle dinterface entre loffre et de la demande laisse une commission confortable à un « commissaire-priseur » intéressé et pour cette raison bien peu walrasien. La réduction des coûts de transaction à la Coase-Williamson pour les vendeurs ou les acheteurs potentiels justifie lactivité de médiation, comme dans le cas des infomédiaires. Un raisonnement à la Kirzner sur la compensation des asymétries de marché entre les « would be buyers » et les « would be sellers » trouve ici un champ dapplication à la mesure des ambitions analytiques de lécole autrichienne sur léconomie de découverte, où la fonction dintermédiation deviendrait le propre de lentrepreneur7. Cependant, le modèle dun « pur intermédiaire », comme on le dirait dun pure player, peut également évoluer vers une appropriation et une valorisation des infrastructures informatiques et logistiques du commerce international, en acceptant les coûts fixes élevés des immobilisations liées aux moyens de stockage, de traitement et de distribution des marchandises, comme en témoigne léconomie du bazar virtuel portée par des entreprises comme Amazon ou Alibaba.

Davantage encore, la fonction dintermédiation peut se traduire par une maitrise des conditions de production et de consommation des services, avec une captation de la valeur en aval du côté du client final et en amont du côté des producteurs, à limage des prélèvements opérés par Uber ou Airbnb sur le travail de leurs collaborateurs indépendants. Dautres 207plateformes, à linstar de Google ou de Facebook, sappuient sur les retombées dun marché biface, où la valeur de lactivité dintermédiation, déterminée par les revenus publicitaires, est proportionnelle aux effets induits par lintensité relationnelle et le traitement des données des utilisateurs.

Dans tous ces cas, lintermédiaire devient un intermédiateur, conjuguant le plus souvent différents modèles économiques, propres à maximiser les externalités de réseau. Le Digital Labor introduit une nouvelle dimension dans la composition des chaînes de valeur, qui saffirme sous une forme ou une autre comme une caractéristique commune à toutes les grandes plateformes. Cette dimension tend à maximiser les économies internes, avec les effets induits par le Digital Labor sur la baisse des coûts dintermédiation. Elle tend également à maximiser les économies externes, avec lamélioration de la productivité et la progression des économies dapprentissage favorisées par le Digital Labor à léchelle de plusieurs plateformes, ainsi que la baisse du coût en développement des réseaux et infrastructures utilisés par la multitude au travail.

Économies internes et externes, externalités de réseaux, les conditions dextraction de la valeur liées à léconomie industrielle des grandes plateformes invitent à réfléchir sur les formes alternatives dorganisation des réseaux et services numériques interactifs. Le Digital Labor fait apparaître des formes archaïques de division du travail, en parcellisant la production et en atomisant les producteurs. Léconomie de la contribution propose de réviser les objectifs et les moyens de création et de distribution de la valeur. Elle repose sur un processus délibératif qui fait du travail la source de la valeur contributive8. En renversant la perspective du Digital Labor, la contribution pourrait devenir la nouvelle économie industrielle des plateformes.

La double interprétation, sur la proto-industrialisation de lInternet et sur linformalité qui accompagnent le Digital Labor, ainsi que lalternative de la contribution, pourraient être également alléguées pour accompagner les analyses critiques de Trebor Scholz, qui propose de son côté dopposer au caractère excluant de léconomie industrielle des plateformes un modèle fondé sur le coopérativisme.

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DIGITAL LABOR OU COOPÉRATIVISME ?
POUR UNE NOUVELLE ÉCONOMIE DE PLATEFORMES

Un entretien avec Trebor Scholz

Trebor Scholz est un universitaire et activiste américain dorigine allemande. Il enseigne à la New School à New York, où il anime notamment des séries de conférences, The Politics of Digital Culture. Louvrage collectif quil dirigea en 2012, The Internet as Playground and Factory9, peut être considéré comme une référence importante, à la source des discussions sur le Digital Labor, même si des réflexions sur ce thème avaient émergé par ailleurs10. Il a publié depuis dautres travaux sur le Digital Labor et sur les alternatives possibles, notamment Platform Cooperativism vs. the Sharing Economy11 et Platform Cooperativism12. Trebor Scholz a été également à linitiative dun symposium international, « Platform Cooperativism, The Internet, Ownership, Democracy », qui sest déroulé en novembre 2014 à la New School, à New York13. Son dernier ouvrage, Uberworked and Underpaid14, est consacré aux transformations du statut du travail, en lien avec ses travaux précédents. Dans lextrait de lentretien qui suit, Trebor Scholz livre lévolution de ses réflexions sur le Digital Labor.

Philippe Béraud : Louvrage collectif que vous avez dirigé en 2012, Digital Labor : The Internet as Playground and Factory, a mis laccent sur la dynamique du Digital Labor. Il a été jugé à lépoque par de nombreux spécialistes comme une étude séminale sur le statut ambivalent et peut-être le côté sombre de lutilisation dInternet, concernant notamment les stratégies de plateformes par lintermédiaire desquelles les 209entreprises utilisent le travail des internautes pour collecter et exploiter des quantités massives de données afin de développer leurs modèles commerciaux. Depuis cet essai, vous avez publié dautres articles sur le sujet. Vous avez également organisé en Novembre 2014, un colloque sur « Platform Cooperativism, The Internet, Ownership, Democracy », qui sest déroulé à la New School. Il importe de noter que peu de travaux sur le Digital Labor ont été publiés en France au cours de cette période, à lexception notable de ceux dAntonio Casilli. Pouvez-vous expliquer comment votre réflexion sur le travail numérique a évolué depuis votre essai critique de 2012 ?

Trebor Scholz : Sur la base dun texte que jai rédigé en 2008, la conférence The Internet as Playground and Factory a eu lieu un an plus tard.

Une grande partie du débat avait pour origine les travaux des opéraïstes italiens et aussi lessai de Tiziana Teranova, Free Labor, dont linfluence a été très importante. La discussion a porté sur la notion de playbor (jeu + travail) ou ce que jappelle « le travail des données » (data labor). Il sagissait de montrer que la reconnaissance des activités sur les plateformes de médias sociaux devait être interprétée comme un travail. Un Digital Labor. À cette époque, les gens hochaient la tête en signe dincrédulité. « Cette activité ne peut être du travail », soulignaient beaucoup dentre eux.

En termes dinterprétation périphérique, il y avait une reconnaissance précoce que des travailleurs de la maintenance pas très glamour, cachés derrière le rideau de lInternet, étaient à la source de nouvelles formes de travail. Pensez à des systèmes de crowdsourcing comme Mechanical Turk ou CrowdFlower.

Cette discussion sur le travail de la foule (crowd work) est devenue plus centrale au fil du temps, en fonction de la prise de conscience que les travailleurs débutants gagnaient entre 2 et 3 $ lheure sur ces plateformes. Les débats ont commencé à se focaliser davantage sur ce genre de travail et également sur la situation des syndicats face à ce phénomène.

Au cours des deux ou trois dernières années, le débat public sest déplacé vers l« économie du partage » (sharing economy) et, plus largement, ses implications pour lavenir du travail. Parallèlement aux questions 210sur les avantages sociaux, la déclassification (misclassification) et la perte drastique des droits des travailleurs sont devenues des interrogations plus répandues.

En 2015, cette problématique a acquis de la maturité, passant dune période dominée par la critique pour entrer dans une réflexion sur les solutions de rechange. Cest à ce moment que jai proposé le principe des plateformes fondées sur le coopérativisme (platform cooperativism).

PB : Les caractéristiques du Digital Labor tendent à approfondir le fossé entre le travail et lemploi. Certains pensent que cet écart croissant est le résultat des innovations disruptives liées aux technologies de linformation et de la communication, et aux applications numériques qui les prolongent dans léconomie et la société. LInternet en ce sens serait devenu une machine à exploiter et aliéner les compétences et les capacités des individus. Dautres pensent que lécart entre le travail et lemploi est une conséquence de la dérégulation néolibérale qui utilise lInternet comme une force motrice. Au-delà du débat récurrent sur la nature et limpact de linnovation et du changement technologique, devons-nous penser que la baisse de lemploi est le résultat de la puissance envahissante des plateformes du capitalisme numérique dont les principaux acteurs pourraient détruire plus de valeur quils ne contribuent à en créer ?

TS : Nous ne pouvons pas penser à ce sujet de manière isolée. Léconomie numérique reflète la société en général, marquée au cours des quarante dernières années par une transition irrésistible de lemploi vers les formes contingentes de travail. Les changements du marché du travail à lépoque de lInternet (par exemple, UpWork avec 10 millions de travailleurs ou Crowdflower avec 2 millions) ont contribué à rendre le travail plus dense, déresponsabilisant et distribué.

Les travailleurs ont perdu leurs droits et protections en échange dun peu plus de souplesse. Mais ce nest pas la technologie qui est à blâmer ; cest le résultat de la logique extractive des modèles daffaires propres à cette nouvelle économie. Comme je le suggère, les coopératives, les syndicats et les villes pourraient utiliser cette technologie pour favoriser lavènement dun meilleur avenir du travail et dun Internet plus juste.

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PB : Vous proposez une nouvelle approche sociale et culturelle fondée sur le coopérativisme des plateformes, ou les plates-formes contributives pour parler comme Bernard Stiegler. Vous avez présenté cette approche dans des articles récents, Platform Cooperativism vs. the Sharing Economy et Platform Cooperativism. Pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par ce modèle coopérativiste ? Dans quelle mesure votre interprétation est-elle influencée par lapproche des biens communs ?

TS : LInternet daujourdhui ne ressemble guère au réseau ARPA conçu dans la période post-Spoutnik. Nous constatons que nos sources de divertissement, les plates-formes où des millions dAméricains se connectent chaque jour au travail, ainsi que les applications sur nos téléphones mobiles qui nous gardent connectés et engagés dans des boucles de rétroaction constante, sont détenues par un petit nombre de propriétaires et dactionnaires. Cest tout simplement inacceptable et cest pour cette raison que jai proposé une théorie de la plateforme fondée sur le coopérativisme en 2014.

Lapproche du coopérativisme des plateformes revêt deux principes fondamentaux : la propriété collective et la gouvernance démocratique. Ces principes sont le fruit de 135 ans dautogestion ouvrière, des quelque 200 ans du mouvement coopératif, et plus récemment, de la production par les pairs, articulée sur les communs, avec léconomie numérique compensée. Vous pouvez mesurer ainsi ce que le coopérativisme signifie.

Et le terme plateforme fait référence à des endroits où nous passons du temps, nous travaillons, nous bricolons, et nous produisons de la valeur après que nous ayons allumé nos téléphones ou nos ordinateurs. Au lieu des likes du travail approprié par Uber, les plateformes logistiques ou les places de marché en ligne, des entités telles que les coopératives, les communautés, les villes, ou les syndicats inventifs devraient adopter cette technologie pour la remodeler de manière créative – intégrer leurs valeurs – et la faire fonctionner pour soutenir les économies locales. Pourquoi un village au Danemark ou une ville comme Marfa dans les régions rurales du West Texas doivent générer des profits pour quelque 50 personnes dans la Silicon Valley sils pouvaient créer leur propre version dAirbnb ? Au lieu dessayer 212dêtre la prochaine Silicon Valley, générant des profits pour quelques-uns, ces plateformes pourraient être créatrices de valeur dusage pour la communauté.

Philippe Béraud

IMT Atlantique

Institut Mines-Télécom

1 Voir notamment les articles qui composent le dossier publié en janvier 2016 par la rédaction dInaGlobal, Autour du Digital Labor, disponible en ligne : http://www.inaglobal.fr/numerique/dossier/autour-du-digital-labor-8779

2 Dominique Cardon, « Internet par gros temps », dans D. Cardon et A. Casilli, Quest-ce que le Digital Labor ?, INA Éditions, Paris, 2015, p. 40.

3 Selon la définition quen donne Paolo Virno dans ses notes sur la notion de « general intellect » chez Marx : http://www.multitudes.net/Quelques-notes-a-propos-du-general/

4 Philippe Béraud et Jean-Louis Perrault, « La transition sans le développement : vers une globalisation primitive du capital », in Jean-Pierre Gern, Économies en transition, Maisonneuve et Larose, Paris, 1995.

5 Voir notamment létude de Friedrich Schneider, Andreas Buehn et Claudio E. Montenegro, « New Estimates for the Shadow Economies all over the World », International Economic Journal, 24 : 4, 2010, 443 – 461.

6 Yvon Pecqueux, « Léconomie informelle, une activité organisée “hors régulation” ? », Économie et management, no 159, avril 2016, p. 4. Sur linformel et le dualisme, voir également les travaux importants menés respectivement, à différentes époques, par André Nicolai, Carlo Benetti, Jean Coussy et Philippe Hugon.

7 Cf. Israel M. Kirzner, Competition and Entrepreneurship, University of Chicago Press, Chicago, 1973.

8 Voir notamment Philippe Béraud et Franck Cormerais, « Économie de la contribution et innovation sociétale », Innovations, Cahiers de linnovation, no 34, 2011, p. 163-183.

9 Trebor Scholz (ed.), Digital Labor : The Internet as Playground and Factory, Routledge, London, 2012.

10 Voir en particulier Hervé Guillaud, « Vers des plateformes réellement collaboratives » (commentaires) : http://www.internetactu.net/2015/11/25/leconomie-solidaire
-necessite-un-internet-de-la-solidarite/

11 https://medium.com/@trebors/platform-cooperativism-vs-the-sharing-economy-2ea737f1b5ad#.ootn4u1ug

12 http://www.rosalux-nyc.org/wp-content/files_mf/scholz_platformcooperativism21.pdf

13 http://www.newschool.edu/pressroom/pressreleases/2015/platformcooperativism.htm

14 Trebor Scholz, Underworked and underpaid, Polity Press, Cambridge, 2016.