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Classiques Garnier

Pour s’orienter dans le débat autour du transhumanisme Une distinction essentielle

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Éthique, politique, religions
    2015 – 1, n° 6
    . Le Transhumanisme
  • Auteurs : Adorno (Francesco Paolo), Goffi (Jean-Yves)
  • Pages : 9 à 16
  • Revue : Éthique, politique, religions
  • Thème CLIL : 3133 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie contemporaine
  • EAN : 9782812448409
  • ISBN : 978-2-8124-4840-9
  • ISSN : 2271-7234
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4840-9.p.0009
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 18/09/2015
  • Périodicité : Semestrielle
  • Langue : Français
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Pour sorienter dans le débat
autour du transhumanisme

Une distinction essentielle

Il nest pas toujours facile de sy retrouver dans le débat autour du transhumanisme. En premier lieu, on a tendance à faire du transhumanisme un bloc homogène dindividus soudés par des croyances unanimes, exprimées en des termes identiques. Or, tel nest pas le cas. En outre, la plupart des transhumanistes annoncent la venue ou du moins la possibilité du posthumain. Or, ce terme, omniprésent dans le débat, peut être compris de deux façons (au moins) très différentes dont une seule est revendiquée par les transhumanistes.

Pour certains, « posthumain » (on écrira « posthumain1 ») est pratiquement un synonyme de « postmoderne », terme à la fortune et à la signification, il est vrai, variables. On parlera, par exemple, de corps postmoderne ou de littérature postmoderne pour désigner le corps daprès le corps ou la littérature daprès la littérature. Mais de quelle corps et de quelle littérature parle-t-on ? Le corps « postmoderne » est celui qui ne sinscrit plus dans un cosmos fini, harmonieux et finalisé dont la loi est un modèle pour les êtres humains susceptibles de la formuler et dadapter leur agir à la norme quelle révèle. Il devient un espace à explorer, fût-il un espace intime, porteur de possibilités indéfinies quaucune norme ne vient plus hiérarchiser : il est alors possible de tenter sur lui toutes sortes dexpériences, daccroître ses performances, den dissocier les fonctions, den modifier la forme et lapparence, den augmenter les capacités sans autres limites que le pouvoir technique de procéder à ces réalisations. En même façon, la littérature « postmoderne » nest plus celle où il sagit de raconter ce qui arrive à un héros au cours de son histoire personnelle, même sil est admis que celle-ci comporte une dimension collective, histoire qui serait typiquement celle dune construction de soi ou dun retour à une origine, à laune desquelles se mesurent les

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changements advenus. En outre, loin dassumer la perspective dun narrateur omniscient, vite assimilé au point de vue de Dieu, lécrivain tenu pour « postmoderne » sinterroge de façon critique, par et dans lacte décrire lui-même, sur les limites du sens quil est susceptible délaborer. Il reconnaît une multitude de voix à lœuvre dans son propre discours et est le premier à reconnaître quelles peuvent échouer à produire un sens univoque. Il laisse alors se déployer, de façon ludique, ruptures du récit comme ruptures de ton, fausses péripéties et autres artifices reconnus et revendiqués comme tels. Lorsquil sera question du posthumanisme des postmodernes on va trouver, toutes choses égales par ailleurs, une posture comparable : il sera question chez eux de lhumain daprès lhumain. Mais de quel humain parle-t-on ? Il sagit de lhumain qui vient après lhumanisme. Dans lesprit de ceux qui interprètent de façon postmoderne le terme « posthumain1 », il sagit dopérer une rupture ou, au minimum, de prendre ses distances avec lhumanisme classique. Cet humanisme là est censé être animé par lesprit de frontières, instaurant une barrière infranchissable entre les êtres humains et le reste. Son expression canonique est attribuée à Kant :

Posséder le Je dans sa représentation, ce pouvoir élève lhomme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre. Par là, il est une personne ; et grâce à lunité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, cest-à-dire un être entièrement différent, par le rang et le dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison dont on peut disposer à sa guise1.

De tels propos qui, il est vrai, placent les êtres humains dans une situation dinsularité exceptionnelle par rapport aux autres êtres peuplant la planète, peuvent être interprétés par les amis du posthumain1, les chantres du posthumanisme de rupture avec lhumanisme comme lexpression de lidéologie occidentale dans ce quelle a de plus discutable2.

Mais il y a un tout autre usage du terme « posthumain » (on écrira « posthumain2 »). Il ne sagit plus ici, de désigner la condition qui est déjà, en un sens, la nôtre pour autant que nous nadhérons plus naïvement aux normes et aux valeurs de lhumanisme classique. Il sagit de désigner une

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situation non encore réalisée, mais désirable au plus haut point, laquelle verra advenir une libération plus radicale que toutes celles qui furent oncques. Afin de préciser les choses on se reportera à la mémorable analyse de F. Fukuyama dans un numéro de la revue Foreign Policy3. Les rédacteurs de cette revue avaient décidé de consacrer un numéro aux idées la plus dangereuses du millénaire commençant et invité des journalistes, politologues, philosophes, scientifiques, etc. réputés à exposer quelle idée constituerait la menace la plus importante pour le bien de lhumanité, à supposer que cette idée fasse de nombreux adeptes. F. Fukuyama répondit que cétait lidéologie transhumaniste. Pour rendre son propos plus intelligible, il la compara aux mouvements de libération de la fin du xxe siècle dans les pays développés. Ces derniers, contrairement aux mouvements de libération à lépoque du colonialisme finissant, qui visaient essentiellement lindépendance, se proposent de mettre fin à des discriminations fondées sur des considérations de race, dâge, de sexe, dorientation sexuelle, voire dappartenance à telle ou telle espèce. La libération ultime visée par les partisans du transhumanisme se propose daffranchir les êtres humains de leur condition biologique immémoriale ou, plus exactement, héritée de lévolution darwinienne. Lutopie dune humanité enfin parvenue à la conscience delle-même et, libérée de laliénation, étendant paisiblement lempire de lhomme sur toute la surface de la terre est donc ici remplacée par une autre utopie ; selon cette dernière, les êtres humains pourraient enfin saffranchir des limites de leur constitution biologique et accéder par là à linvulnérabilité, à lincorporéité, à limmortalité. Les posthumains2 sont donc ces créatures qui nexistent pas encore, mais que chaque être humain à vocation à être dans un futur plus ou moins proche. Pour les transhumanistes, le terme « posthumain » ne désigne pas la rupture, déjà consommée, avec lhumanisme : il renvoie à un dépassement possible de lhumanité, comprise comme un ensemble de traits biologiques dont on gagnerait à se dispenser afin daccéder à un nouveau stade de lévolution. Puisquil sinscrit dans une évolution immémoriale, ce dépassement est en fait déjà engagé ; mais ses promesses, ou ses menaces, sont encore devant nous.

Ceux pour qui le posthumain est lêtre humain qui a su « déconstruire »4 les certitudes et les naïvetés de lhumanisme ne sont pas très intéressés

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par ce dépassement : un tel projet leur semble inspiré par la plus parfaite arrogance, reprenant à son compte sans aucune distance critique les pires travers de lhumanisme. Cest pourquoi on ne parlera de transhumanisme quà propos de ceux qui veulent se défaire complètement de leurs chaînes biologiques, lesquelles ne sont autres que lensemble des limites héritées de lévolution. Un transhumain est, dès lors, un humain de transition – ce que lHomme a toujours été, en un sens, puisquil sinscrit dans un devenir évolutif – mais aussi cet humain qui sefforce de passer de lautre côté de son humanité en allant résolument à travers celle-ci – à la façon dont une larve devient pupe avant de sachever en imago5.

On pourrait, comme la fait de façon informée N. Le Dévédec, considérer que les penseurs déconstructivistes comme Donna Haraway, Peter Sloterdijk, Mickael Hardt et Antonio Negri représentent en quelque sorte un moment crucial du basculement depuis une conception de la perfectibilité héritée des Lumières, ménageant un rôle essentiel au collectif et au politique jusquà une conception technoscientifique, individualiste et dépolitisées de lamélioration qui est celle des transhumanistes6. Mais, en dépit des analyses fines et nuancées de cet observateur avisé du transhumanisme, cest peut-être minimiser la différence entre ceux pour qui « posthumain » signifie rupture avec lhumanisme et ceux pour qui « posthumain » signifie dépassement de lhumanité. Au demeurant, les partisans du posthumain ne sy trompent pas : lorsquils ont à se prononcer sur le projet transhumaniste, ils sont extrêmement critiques. Cest le cas, parmi bien dautres exemples, de N. Katherine Hayles, dans son ouvrage intitulé How We Became Posthuman :

Cest pour moi un cauchemar quune culture peuplée de posthumains qui considèrent leur corps comme un accessoire de mode plutôt que comme le fondement de leur être ; mon rêve est alors une version du posthumain qui englobe les possibilités ouvertes par les technologies de linformation sans céder à la séduction dun pouvoir sans limites ni dune immortalité désincarnée, dune version qui reconnaît et célèbre la finitude comme une condition de lêtre-humain, dune version qui se représente la vie humaine comme

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incorporée dans un monde matériel extrêmement complexe, mais dont nous dépendons pour ce qui concerne la continuation de notre survie7.

On ne saurait mieux dire que « Posthumain2 » doit être distingué de « Posthumain1 » : N. Katherine Hayles, mobilisant des catégories dont lorigine est probablement phénoménologique, trouve cauchemardesque un milieu où se seraient installés pour toujours des posthumains2 et rêve dun monde où demeureraient des posthumains1, encore exposés à la vulnérabilité et à la fragilité de lexistence même, mais qui se seraient défait de leur arrogance trop humaine.

Cette distinction, assez massive mais faute de laquelle on risque de passer à côté de lessentiel, doit être raffinée et précisée pour devenir opérante. Cest ce à quoi semploient les différentes contributions à ce volume

Tout dabord il faut remarquer que sil ny a pas quun seul posthumain, il est tout aussi vrai quil ny a pas un seul transhumanisme. La contribution de Jean-Yves Goffi qui retrace la naissance du terme même de transhumanisme à travers lanalyse de deux références historiquement fondamentales que sont Julian Huxley et Fereidoun Estfandiary, semploie justement à montrer la présence dau moins deux transhumanismes. Pour J. Huxley transcender lhomme veut dire réaliser les possibilités – qui nous sont encore partiellement inconnues – de la nature humaine, suivant un processus évolutif qui na rien de particulièrement menaçant. Il ne sagit pas pour lui daller au-delà de la nature humaine pour créer une nouvelle espèce, mais de tenir compte jusquà ses conséquences extrêmes du processus évolutif qui affecte le vivant : son transhumanisme est entièrement naturaliste. Le transhumanisme de F. Estfandiary est connoté par un constructivisme anthropologique rendu possible par nos moyens techniques. Ce constructivisme se décline en une mystique de laction débordant dans une sorte de dadaïsme biologique. Il nest pas seulement question déliminer toutes les faiblesses du corps humain pour modeler de fond en comble la vie humaine, mais encore à travers

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ces changements de révolutionner la société et la psychologie humaine. Les analyses de J.-Y. Goffi sont particulièrement éclairantes en ceci quil montre la présence de deux transhumanismes qui se développent encore aujourdhui lun à côté de lautre.

Tout en reprenant cette analyse qui fait bien la part des choses entre différents transhumanismes et entre le transhumanisme et le posthumain, Gilbert Hottois trace dans son travail une très utile carte conceptuelle du transhumanisme car il met en évidence ses contradictions internes tant dun point de vue théorique que politique. Même sil trouve, au fond, des vertus à un transhumanisme « bien compris », G. Hottois noublie pas que le transhumanisme présente des risques importants quant à une distribution inégalitaire de la technologie, quil est fort possible quil puisse engendrer toute sorte dinégalité et que les résultats escomptés ne se réalisent pas. Mais tout compte fait, ces risques peuvent être encourus dans la mesure où les bénéfices seraient bien plus importants. En premier lieu, puisquil sagit dune philosophie totalement matérialiste, il rompt avec toute possibilité même dune métaphysique, il ne laisse pas despace à une forme quelconque de nihilisme, et il se présente comme une voie à parcourir, dans laquelle la quantité énorme de possibilités, dopportunités mais aussi de risques qui se présentent, en font lexercice dune très difficile liberté. Par ailleurs, selon G. Hottois, il démasque tous les préjugés des humanismes classiques et met en évidence les ambigüités de ces mêmes théories.

Tout aussi nuancé, pour ne pas dire plutôt pessimiste, est le bilan que Bruno Pinchard dresse des possibilités du transhumanisme. En sinspirant du classicisme latin, de Cicéron à Vico, B. Pinchard relève que, dune part, le transhumanisme est théoriquement un mouvement assez grossier, mais que dautre part, il reprend à son compte la tendance innée de lhumanité à aller au-delà delle-même. La technophilie qui le caractérise nest que le dernier avatar dune pathologie que lon avait entrevue dans lhumanisme classique. Labolition de la religion et surtout de la métaphysique que précisément G. Hottois avait considérée comme un aspect positif du transhumanisme constitue le défaut majeur de ce mouvement. À condition de se ressaisir de la profondeur historique et théorique du préfixe « trans », que B. Pinchard semploie à restituer dans toute sa complexité, le transhumanisme pourrait vraiment atteindre ses fins.

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Explicitement critique est la position de Marina Maestrutti et Gabriel Dorthe qui semploient à déconstruire limaginaire sur lequel se fonde le transhumanisme. Il savère que cet imaginaire est ambigu en lui-même, suspendu entre le statut de mouvement théorique ou de support à un ensemble de réalités scientifiques et quil amène à des conséquences pour le moins contradictoires. Ainsi ses lecteurs se partagent en deux camps tout à fait opposés, dune part les technophiles qui se plaisent à imaginer un futur meilleur grâce aux progrès scientifique et de lautre les technophobes, qui craignent que ce rêve devienne le pire des cauchemars. Mais comme justement M. Maestrutti et G. Dorthe ne manquent pas de remarquer, ce clivage est toutefois moins la faute des lecteurs que le résultat dune incertitude théorique du transhumanisme lui-même.

Dans la même direction, mais prenant en quelque sorte à rebours limaginaire transhumaniste, Carlo Brentari se concentre sur la manière dont celui-ci nourrit la littérature et la science. Il apparait que celui-ci exploite un réservoir de métaphores et de concepts scientifique et littéraire quil travaille en les envisageant sous un autre angle. De plus, le transhumanisme fonctionne en même temps comme utilisateur et comme producteur de ces métaphores – ce qui le rend justement très ambigu. On a, par conséquent, tout à fait le droit de se demander où finit la fiction et commence la science dans le discours transhumaniste qui fait de son éclectisme, nous dit C. Brentari, sa plus grande force – malgré la confusion quil engendre.

Mais le transhumanisme est surtout une entreprise de modification de lêtre humain en direction de son amélioration générale, ou comme on dit avec un terme anglais de son enhancement. Une amélioration du corps, comme nous le rappelle Edouard Kleinpeter, qui passe essentiellement par une hybridation avec des prothèses en tout genre. Là aussi il y a une certaine ambivalence : le corps tout en étant la source de la faiblesse humaine ne cesse dêtre considéré quelque chose qui peut et doit être valorisé malgré ou à cause de ses faiblesses. Il en résulte une situation plutôt ambigüe : le transhumanisme reste pris entre un matérialisme sans concession et une métaphysique de la liberté qui semble bien aller à lencontre de ce matérialisme.

Cette amélioration a comme finalité, ou du moins, comme lieu de destination finale labolition de la mort. Si la mort est bien la source majeure des angoisses humaines, il nest pas sûr que son abolition

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nous ferait accéder à un monde meilleur. Du moins cest bien celle-ci la thèse que défend Francesco Paolo Adorno. En fait limmortalité ne permettrait pas de résoudre pour autant tous les problèmes qui assombrissent lexistence humaine : certes il ny aurait plus de maladies ni de douleur physique, la tristesse et lamertume liées à la disparition de proches seraient éliminées, mais peut-être quapparaitraient dautres problèmes dun tout autre ordre mais au moins aussi importants que ceux qui nous sont posées par la mort elle-même. Mais, et cest bien la question que F.-P. Adorno se pose, labolition de la mortalité humaine ne nous amènerait-il pas à repenser rien de moins que le politique tel que nous le connaissons maintenant ?

Parmi les buts du transhumanisme, il y a aussi, et surtout, lamélioration de notre partie immatérielle et psychique pour ainsi dire. Jusquà maintenant lamélioration cognitive, ou de lhumeur (encore que lon sache ce que cela veut dire) ont fait lobjet de grandes discussions. Comme on pouvait sy attendre, il y a quelques années on a proposé aussi un « moral enhancement » dont Massimo Reichlin sévertue à mettre en évidence les difficultés et les ambiguïtés théoriques, à partir de sa définition même. Le philosophe italien met en évidence les difficultés théoriques et presque, on serait tenté de dire, lhétérogénèse des fins qui est véhiculée par les thèses transhumanistes les plus hardies, parmi lesquelles justement cette volonté de produire un « morale enhancement ». À tel point quil pourrait être même immoral de se lancer dans une telle entreprise damélioration morale.

On voit bien quau-delà des cas concrets discutés, toutes les contributions à ce volume partagent un même point de vue : pour méritoire que puisse paraître la volonté du transhumanisme daméliorer notre condition dêtres mortels et finis, ce mouvement est si incertain, si ambigu, si contradictoire quil est bien plus probable quil puisse engendrer des catastrophes que nous améliorer réellement.

Francesco Paolo Adorno
et Jean-Yves Goffi

1 E. Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, (tr. fr. Michel Foucault), Paris, Vrin, 1970, p. 17.

2 Dans sa dimension logo-carno-phallo centrée, par exemple.

3 Foreign Policy, no 144, septembre-octobre 2004.

4 Et non « critiquer », terme censé manifester une allégeance suspecte à un rationalisme plat et chicaneur…

5 Ce terme, qui sapplique en toute rigueur aux insectes diptères, est employé ici de préférence à celui de « forme adulte », par allusion à la thématique de limago dei : le post-humain est lêtre qui se sera façonné à sa propre image, sans se mettre en quête dune quelconque similitude, donc qui résultera dune pure création et sera la créature de lui même.

6 N. Le Dévédec, « Lhumain augmenté, un enjeu social », SociologieS [en ligne], premiers textes, mis en ligne le 19 novembre 2013, http://sociologies.revues.org/4409.

7 N. Katherine Hayles, How We Became Posthuman. Virtual Bodies in Cybernetics, Literature and Informatics, Chicago, The University of Chicago Press, 1999, p. 5 (tr. fr. Jean-Yves Goffi). On a choisi ce texte parmi de très nombreux autres, à cause de son titre. How we Became Posthuman : le prétérit indique que cest chose faite. Ce nest pas notre futur qui est posthumain, mais notre présent, même si les conséquences de cette transformation restent encore en partie inarticulées et inaperçues.