Résumé : Si elle reste marquée par l’œuvre des écrivains-témoins, la littérature contemporaine sur la Grande Guerre ne répond plus aux mêmes enjeux qu’alors : il s’agit moins de décrire la guerre que de sonder à travers elle la douloureuse mémoire du siècle passé, et d’interroger les formes à donner au texte littéraire pour qu’il y parvienne. Le roman de Laurent Gaudé, Cris (2001) en propose un exemple innovant, en développant un langage empêché qui vient paradoxalement dynamiser les voies/x du récit.