Résumé : Pierre Louÿs a hésité à présenter Les Chansons de Bilitis comme une pseudo-traduction, pour finalement s’y résoudre. Présenter Bilitis comme une héritière de Sappho, et d’une Grèce quelque peu « asiatique », pouvait ainsi lui permettre de mieux faire accepter l’érotisme de certains poèmes. Cette contribution montre que l’intérêt de la supercherie réside aussi dans le mécanisme même de la mystification : à travers le travestissement littéraire, l’érotisme tient à ce que l’on puisse deviner l’homme derrière la femme.