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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Érasme et la France
  • Pages : 433 à 437
  • Collection : Études et essais sur la Renaissance, n° 115
  • Série : Perspectives humanistes, n° 9
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812438622
  • ISBN : 978-2-8124-3862-2
  • ISSN : 2114-1096
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3862-2.p.0433
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 23/05/2017
  • Langue : Français
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Résumés

Étienne Wolff, « Ce quÉrasme dit des Français »

Cet article conteste lidée tenace selon laquelle lœuvre du Rotterdamois témoignerait dune quelconque gallophobie. La France, certes, nest pas épargnée par Érasme. Mais la Hollande, lItalie, ni aucun autre pays ne le sont davantage. Et si ses plus farouches adversaires se sont trouvés être français, ce qui explique sans doute certaines de ses critiques, Érasme mêle de manière tout à fait subjective blâmes et compliments selon les circonstances.

Marie Barral-Baron, « Érasme et la France : un amour contrarié »

Lamour dÉrasme pour la France est un amour contrarié. En effet, jusquaux années 1520 environ, la France paraît à lhumaniste sur le point de réaliser cet âge dor quil appelle de ses vœux. Mais bientôt, les amitiés avec Budé ou Lefèvre dÉtaples volent en éclats, les attaques de la Sorbonne se multiplient et deviennent pour lui une source dangoisse. La terre de tous les bienfaits se transforme en pays de toutes les souffrances.

Alexandre Vanautgaerden, « La bibliothèque érasmienne dun étudiant parisien. Beatus Rhenanus, 1503-1507 »

Cet article examine en parallèle les premières publications dÉrasme, à Paris, et les lectures de Beatus Rhenanus, qui sy installe entre 1503 et 1507. La bibliothèque de Beatus témoigne de son admiration pour Érasme. Cest par lentremise de ses ouvrages quil fait sa connaissance : en 1504 commence une frénésie dacquisitions qui ne se dément plus, et qui le persuade dencourager la diffusion des Adages à Strasbourg, lorsquil revient dans son Alsace natale.

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Sylvie Laigneau-Fontaine, « “La nouvelle de ma mort est fort exagérée”. Érasme et le sodalitium Lugdunense »

Il semblerait y avoir peu de chaleur dans les liens entre Érasme et les poètes du sodalitium Lugdunense. Mais à lexception notoire de Dolet, ces épigrammatistes lyonnais qui publient leurs vers dans les années 1530-1540 savent reconnaître en Érasme lexceptionnel passeur de textes antiques. Fort peu cicéroniens, ils entendent puiser comme lui à des sources multiples. Et quant à leurs convictions religieuses, elles rejoignent son christocentrisme.

Romain Menini, « Lucien batave, Lucien français »

La fameuse lettre de Rabelais à Érasme fut sans doute composée quelque part vers la rue Mercière, dans un contexte anti-scaligérien dont témoigne à son tour le prologue de Gargantua, que lon peut lire comme une défense comique du Ciceronianus. Mais Érasme est surtout ce relais décisif qui assure chez Rabelais la filiation lucianesque, à une époque où lucianiser, cest déjà érasmiser.

Christine Bénévent, « Impressions parisiennes dÉrasme (1520-1536) »

Les impressions parisiennes dÉrasme entre 1520 et 1536 représentent jusquà 10 % de la production globale. Une approche statistique de ces impressions révèle la prépondérance des écrits pédagogiques, qui se manifeste par exemple dans la publication de petits « digests » épistolaires. Cette prépondérance paraît témoigner, dans un premier temps du moins, de préoccupations commerciales plutôt que de véritables convictions humanistes.

Claude La Charité, « Erasmus cum annotatiunculis. Latelier de Sébastien Gryphe et la diffusion dÉrasme en France et en Europe au xvie siècle »

Non seulement les textes dÉrasme occupent une place très importante dans les éditions de Sébastien Gryphe, mais ils font lobjet dune riche annotation, fort précieuse pour une prosopographie des humanistes collaborant avec limprimeur lyonnais. Partie en quête de l« Érasme en manchettes » que dessinent les éditions du De copia, cette étude conduit finalement à Rabelais, qui put en être lannotateur, ou bien encore les consulter.

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Paul Smith, « Les traductions françaises de lÉloge de la Folie du xvie au xviiie siècle »

Depuis le Triumphe de Prudence composé par Jean Thenaud jusquà la version de Nicolas Gueudeville, les traductions françaises de lÉloge de la Folie manifestent des tendances communes, bien quelles soient de qualités inégales. Diverses stratégies darticulation textuelle tentent par exemple de maîtriser une déclamation bien chaotique : elles en signalent ainsi la richesse.

Raphaël Cappellen, « Rabelais lecteur des Adages »

Limportance des Adages dans lœuvre de Rabelais est si bien connue quelle a pu donner lieu à une sorte dadagiomanie critique. Pourtant, elle se manifeste plus souvent par lallusion que par des mentions explicites. Cette étude explore les voies permettant au Chinonais de savouer lecteur dÉrasme, et cherche à comprendre comment il parcourait les Adages, daprès la manière dont il les tisse dans sa prose.

Robert Kilpatrick, « Lapophtegme dÉrasme à Montaigne »

La poétique des adages a cette particularité davoir été illustrée par Érasme lui-même. Rien de tel pour les Apophtegmes, dont il faut rechercher ailleurs les utilisations. Cest ce que se propose de faire cet article, au sujet des Essais. Montaigne infléchit le contenu moral des apophtegmes en montrant surtout la subjectivité extrême de cette forme de parole, reflet partiel de lesprit changeant de lorateur.

Eric MacPhail, « Montaigne et les travaux dHercule »

Le chapitre « De lart de conférer », étudié à la lumière des Adages, semble placer le projet de Montaigne sous légide de limportant proverbe Herculei labores. Il nous apprend en effet qu« on ne parle jamais de soy sans perte ». Or, à en croire Érasme, les travaux dHercule sentendent justement comme une perte généreuse. Mais les deux auteurs poussent si loin lart de parler de soi et de se comparer quils profitent aux autres sans dépens pour eux-mêmes.

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Hélène Cazes, « Remarques sur quelques remarques. Les Animaduersiones dHenri Estienne (1558) et les Adages dÉrasme (1558, 1571, 1579, 1603) »

Érasme lance-t-il aux humanistes le défi de faire mieux que ses Adages ? Henri Estienne le relève. Entre le maître et son disciple, qui veut le dépasser, la conversation ne se déroule pas toujours à fleurets mouchetés : les corrections sont quelquefois sévères, et lhommage ambigu.

Nicolas Correard, « Lucianisme, évangélisme, scepticisme. Enjeux de la satire érasmienne en France (1517-1537) »

Les deux satires érasmiennes que sont les Troys resolutions et sentences de Jean Thenaud et le Cymbalum mundi proposent la même combinatoire : lucianisme, évangélisme, scepticisme, mais selon un équilibre différent. Thenaud met le modèle lucianesque au service dune profession de foi paulinienne. Le Cymbalum mundi reprend au contraire à lÉloge ses propositions les plus transgressives, en sessayant à une sorte dérasmisme sans Érasme.

Anne-Pascale Pouey-Mounou, « Lindifférence, lambivalence et le sens. Les adiaphora, de lEnchiridion à Rabelais »

Cette étude relit Rabelais à la lumière de lEnchiridion militis christiani, dont les développements sur la notion stoïcienne dadiaphoron influencent notamment le Tiers et le Quart Livre. La polémique contre le formalisme sy cristallise sur une triade de questions indifférentes déjà présente chez Érasme, mais que Rabelais brouille à dessein, en même temps quil en souligne la cohérence.

Sarah Cameron-Pesant et Jean-François Cottier, « Les traductions françaises manuscrites des Paraphrases dÉrasme au xvie siècle »

Ce travail présente des extraits inédits de deux traductions manuscrites des Paraphrases, par Hubert Kerssan et René Fame. Le premier donne une version aussi fidèle que possible : il semble avoir poursuivi un objectif pédagogique et pastoral. Le livre luxueux laissé par le second, secrétaire de François Ier, est de teneur à la fois plus rhétorique et plus politique : il contribue à lédification du roi.

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Natacha Salliot, « Érasme dans les controverses religieuses entre protestants et catholiques sous le régime de lÉdit de Nantes »

Sous le régime de lÉdit de Nantes, le statut dÉrasme est pour le moins complexe. Si son prestige scientifique perdure, les protestants se le figurent sans trop de peine en victime de lÉglise romaine, tandis que les catholiques le regardent avec méfiance ; de son œuvre, ils retiennent la grammaire, non la théologie.

Ioana Manea, « Le libertin La Mothe Le Vayer, défenseur de la vertu des païens : disciple dÉrasme ? »

La Mothe Le Vayer rédige son traité De la vertu des païens en 1647. Si Érasme et lui ont une même prédilection pour la voie du milieu, cet article insiste plutôt sur les différences de pensée entre les deux auteurs. Dans des écrits de genres différents, Érasme christianise la morale des païens, quand La Mothe Le Vayer paganise celle des chrétiens.

Daniel Ménager, « Hommage à Jean-Claude Margolin »

Rappelant quelques temps forts de la vie de Jean-Claude Margolin et citant des extraits de lœuvre de ce grand érasmien, cet hommage montre que lhumanisme ne fut pas quun mot pour cet inlassable chercheur.