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Classiques Garnier

The influence of work environments on employees’ participation in the share purchase schemes of businesses

  • Publication type: Journal article
  • Journal: Entreprise & Société
    2019 – 1, n° 5
    . varia
  • Authors: Aubert (Nicolas), Hollandts (Xavier)
  • Abstract: In this article, we suggest that employee turnover and absenteeism can encourage companies to develop employee stock ownership in order to cap the withdrawal behavior of their employees. Our econometric case study, about 15,000 employees, shows that turnover and absenteeism are significantly associated with employee stock ownership. These results shed new light on the determinants of employees’ investment behavior in a company based savings plan.
  • Pages: 115 to 145
  • Journal: Business & Society
  • CLIL theme: 3312 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Économie publique, économie du travail et inégalités
  • EAN: 9782406101789
  • ISBN: 978-2-406-10178-9
  • ISSN: 2554-9626
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-10178-9.p.0115
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 04-29-2020
  • Periodicity: Biannual
  • Language: French
  • Keyword: Employee stock ownership, shared capitalism, turnover, absenteism, corporate performance
115

Linfluence du contexte de travail
des salariÉs sur la participation aux plans dachat dactions de lentreprise

Nicolas Aubert

Aix Marseille Univ, CERGAM, IAE Aix-Marseille, France

Xavier Hollandts

KEDGE BS

Chaire AGIPI
et Alter-Gouvernance (CleRMA)

Introduction

Fer de lance des politiques dépargne salariale, lactionnariat salarié permet aux salariés « de [se] constituer un portefeuille de valeurs mobilières et dacquérir, souvent dans des conditions avantageuses, des actions de la société qui les emploie. » (Desbrières, 2002, p. 255). Lactionnariat salarié est un phénomène majeur qui concerne 23 millions de salariés américains et près de 8 millions deuropéens. Kruse et al. (2010) considèrent quil est constitutif dun capitalisme de partage (notre traduction de shared capitalism). Une trentaine dopérations dactionnariat salarié en moyenne sont réalisées en France chaque année et en France, près de 4 % du capital des sociétés cotées (moyenne européenne : 1,7 %) est ainsi détenu par 2,9 millions de salariés. Ce mécanisme, fait assez notable, est largement plébiscité, aussi bien par les pouvoirs publics 116que par les dirigeants, les entreprises ou les salariés eux-mêmes. Lidée généralement admise est que les entreprises déployant des mécanismes dactionnariat salarié ont plus de chances de réussir car les salariés, principaux pourvoyeurs de capital humain, sont directement associés au succès potentiel. La littérature souligne depuis plusieurs années les nombreux effets positifs de ces mécanismes sur la performance de lentreprise (Desbrières, 2002 ; Hollandts et Guedri, 2008 ; Kim et Patel, 2017 ; OBoyle et al., 2016). Lactionnariat salarié est généralement proposé dans le cadre de plans définis par la loi qui bénéficient dincitations fiscales importantes. Outre ces avantages fiscaux, les salariés bénéficient dune réduction sur le prix des titres de lentreprise sous la forme dabondement ou de décote. Les salariés reçoivent des dividendes et exercent collectivement, directement ou indirectement, les droits de vote attachés aux actions détenues. La grande majorité de la littérature sur lactionnariat salarié sest attachée à comprendre les effets (ou les conséquences) de lactionnariat salarié sur des variables individuelles (liées au salarié) ou organisationnelles (lentreprise) voire macroéconomique (voir Kaarsemaker et al., (2010) pour une synthèse). En revanche, peu de travaux ont examiné les déterminants de lactionnariat salarié afin de comprendre ce qui pouvait notamment inciter les salariés à investir en actions de leur entreprise. Ce pan de la littérature a été alimenté par différents travaux relevant du courant de la « household finance », dans une optique dinvestissement, de patrimoine et de gestion de portefeuille (Aubert et Rapp, 2008 ; Benartzi et al., 2007 ; Rapp et Aubert, 2011).

La littérature académique sur les déterminants de lactionnariat salarié sest surtout développée depuis les années 2000 à la suite de la faillite dEnron, qui a mis en lumière dans ce cas extrême les dangers de lactionnariat salarié. Les crises des dot.com et des subprimes ont montré que le risque financier induit par un surinvestissement en actions de leur entreprise par les salariés pouvait avoir des conséquences désastreuses. Lobjet de ces recherches visait essentiellement à comprendre ce qui avait motivé les salariés à investir massivement, et parfois au mépris de toute rationalité financière, dans les actions de leur employeur. La majorité des analyses qui ont été menées ont utilisé des données américaines sur les fonds de pension à contributions définies, les plans 401k. Ces systèmes de retraite ont transféré aux salariés la responsabilité du financement de leur retraite sans accompagnement spécifique et un des choix 117dinvestissement possibles était laction de leur entreprise. Cependant, même si ces fonds de pension retraite proposent des actions de lentreprise, ils ne sont pas conçus à des fins de gestion des ressources humaines. Dans dautre pays, lactionnariat salarié nest pas explicitement lié au financement des retraites mais sintègre plus globalement à la politique de rémunération de lentreprise. Ces régimes de rémunération variable propres à chaque entreprise sont souvent mis en avant comme un outil de compétitivité permettant daméliorer le rendement organisationnel (Renaud et al., 2004). Les mécanismes dépargne salariale permettent ainsi aux salariés de préparer leur retraite et/ou sintègrent dans une politique globale de rémunération et de gestion des ressources humaines. En jouant à la fois sur des variables attitudinales/individuelles (satisfaction, motivation, fidélité, engagement, productivité) et collectives (sentiment dappartenance, lutte contre le free-riding), lactionnariat salarié améliore assez logiquement la performance (OBoyle et al., 2016). Ces effets positifs sont amplifiés par une baisse des comportements de retrait des salariés (baisse de labsentéisme et du taux de rotation du personnel) qui est fortement recherchée par les entreprises.

Une question essentielle a guidé notre travail, pour lheure sans réponse : si lactionnariat salarié peut jouer sur les comportements de retraits, linverse peut-il être vrai ? En dautres termes, les comportements de retrait peuvent-ils avoir une influence sur linvestissement en actions des salariés ? La principale innovation de cet article est donc denvisager une causalité différente de celle habituellement mise en lumière dans la littérature. Lintuition de cet article est que labsentéisme et la rotation du personnel peuvent inciter les entreprises à implanter et développer les mécanismes dactionnariat salarié et les salariés à les adopter. Cette intuition sappuie sur plusieurs échanges au cours des dernières années avec des acteurs de terrain. Ces salariés comme des responsables dentreprise nous ont indiqué que quelques indicateurs sociaux (dont le turnover et labsentéisme) pouvaient permettre de prendre la température voire de « prédire » le succès potentiel des opérations dactionnariat salarié. Dès lors, cela nous a amené à envisager la relation entre actionnariat salarié et comportement de retrait de façon différente. Les entreprises les plus concernées par les comportements de retrait ont en effet le plus intérêt à les juguler. Lactionnariat salarié fait partie des pratiques permettant de fidéliser les salariés. Nous envisageons théoriquement et 118observons empiriquement une relation potentiellement positive entre les comportements de retrait et linvestissement en actions de lentreprise.

Une autre contribution de ce travail tient à la nature des données mobilisées qui permet de déployer une étude de cas microéconométrique (Jones et al., 2006), récemment développée en économie du travail et en relations industrielles et qui permet justement danalyser des relations au sein de différentes sous-unités dun même ensemble organisationnel. Outre leur caractère microéconométrique permettant dobserver les salariés, ces données sont observées sur plusieurs années. Les travaux empiriques utilisent habituellement une mesure de stock dactionnariat salarié (nombre dactionnaires salariés, pourcentage de capital détenu) agrégée de lactionnariat salarié au niveau de lentreprise. Nous mesurons en effet la souscription individuelle dactions par les salariés dune année sur lautre.

Afin de tester cette relation, nous utilisons donc un panel de près de 15 000 salariés dune grande entreprise française cotée, suivis sur 5 années. Nous disposons dinformations appariées au niveau individuel et des filiales de cette entreprise. Au niveau des caractéristiques individuelles des salariés, nous nous sommes focalisés sur le montant des avoirs en actions de lentreprise, qui représente bien leffort dinvestissement du salarié. Notre étude cas économétrique nous a permis de relier les caractéristiques individuelles de chaque salarié avec le niveau de rotation du personnel et dabsentéisme de sa filiale dappartenance. Nous montrons que la rotation et labsentéisme du personnel sont significativement associés à linvestissement des salariés en actions de leur entreprise. Ces résultats apportent un nouvel éclairage sur les déterminants de linvestissement en actions de lentreprise. Lactionnariat salarié représente pour beaucoup dentreprises une composante majeure de leur gouvernance, de leur politique de rémunération et un levier de financement alternatif. Il faut donc appréhender de manière plus fine les variables clés pouvant conditionner le comportement dinvestissement des salariés et cest lobjectif qui a guidé notre article et notre étude empirique. Larticle est structuré de la manière suivante. La section 1 présente la littérature. La section 2 détaille les données et la méthodologie de notre analyse empirique. La section 3 présente les résultats. La section 4 propose une discussion des résultats et la section 5 conclut.

119

1. LittÉrature

La littérature académique sest davantage concentrée sur les conséquences que sur les antécédents (les déterminants) de lactionnariat salarié. On peut identifier plusieurs antécédents de lactionnariat salarié pour les salariés et les entreprises : – la fiscalité (La Bruslerie et Deffains-Crapsky, 2003 ; Scholes et al., 2002) ; – la décote sur le cours de laction, labondement et les actions gratuites ; – laccroissement de la productivité (Kaarsemaker et al., 2010 ; OBoyle et al., 2016). Lactionnariat salarié peut également être mobilisé en gestion des ressources humaines comme un moyen de fidélisation des salariés. Dans le cadre de cet article, nous nous focalisons sur les comportements de retrait et les problématiques de fidélisation des collaborateurs qui constituent une motivation importante aux yeux des managers et des dirigeants (Blair et al., 2000).

La fidélisation des salariés et du capital humain est un enjeu fondamental pour la plupart des entreprises (Boon et al., 2018). En effet, lessentiel de la valeur des entreprises modernes repose sur lutilisation du capital humain (Mahoney et Kor, 2015). La littérature distingue le capital humain « générique » du capital humain spécifique (Wright et al., 2014). Le développement et la prise en compte du capital humain spécifique suppose des investissements spécifiques de la part des salariés (Coff et Raffiee, 2015). Ces compétences spécifiques à lentreprise sont peu redéployables dans dautres contextes (Morris et al., 2017) mais sont précieuses pour lentreprise qui se doit de les développer et de les retenir. Le transfert déquipes entières dans le domaine de la publicité (comme pour lagence Saatchi & Saatchi citée par Zingales, 2000) ou bien le départ déquipes de recherche dans le domaine de la santé (Aguinis et OBoyle, 2014) sont des exemples qui illustrent limpact de la perte du capital humain spécifique sur la valeur des entreprises. Mobley (1982) considère que la conséquence de la rotation du personnel est une baisse de la satisfaction des salariés qui restent dans lentreprise. Tziner et Birati (1996) considèrent que la rotation du personnel a un effet négatif sur le moral des salariés qui restent travailler au sein de lentreprise et quil est donc nécessaire de prendre des actions ou des décisions permettant daméliorer ces indicateurs. Kidwell et Bennett (1993) montrent que la 120rotation du personnel peut être le départ des salariés les plus productifs de lentreprise.

Lactionnariat salarié est un des moyens des fidélisation des salariés (Blair et al., 2000). Lactionnariat salarié sinscrit dans une perspective de long-terme du simple fait du blocage des titres pendant plusieurs années. Lactionnariat salarié crée un lien supplémentaire entre le collaborateur et lorganisation, un sentiment dappartenance qui peut faire émerger un contrat psychologique entre salariés et entreprise (Blasi et al., 2016 ; Kim et Patel, 2017 ; Pierce et al., 1991). Cohen (2009) observe ainsi que les employés « loyaux » et fidélisés investissent en moyenne 10 % de plus dans les actions de lentreprise alors que le coût dinvestir en titres de lentreprise peut être extrêmement élevé en termes de diversification des risques (Meulbroek, 2005 ; Ramaswamy, 2003). Aux yeux de la finance traditionnelle, lactionnariat salarié apparait en effet comme une curiosité voire une hérésie si lon se fie aux principes de la gestion de portefeuille et de la diversification des risques (Aubert et Rapp, 2010). Les salariés fidélisés par des mécanismes dépargne salariale et qui partagent beaucoup plus fortement les objectifs de lentreprise. La fidélisation des actionnaires salariés se traduit par une réduction du taux de rotation du personnel et de labsentéisme.

La rotation du personnel et labsentéisme sont les principaux comportements de retraits des salariés observés sur le lieu de travail (Mobley, 1982). Leur coût pour les entreprises est difficile à évaluer mais est sans doute considérable1. Les entreprises les plus concernées par les comportements de retrait ont donc des incitations très fortes à juguler ces comportements de retrait. Lactionnariat salarié fait partie des pratiques permettant de fidéliser les salariés. Lintérêt dimplanter ou de développer de lactionnariat salarié est plus faible pour les entreprises où labsentéisme et la rotation du personnel sont faibles. Nous envisageons donc une relation potentiellement positive entre les comportements de retrait et linvestissement en actions de lentreprise. Il est en effet crucial pour une entreprise dagir sur ces comportements de retrait afin den limiter les effets négatifs. Il est également important de préciser que 121notre travail adopte un point de vue dynamique. Les travaux empiriques utilisent habituellement une mesure de stock dactionnariat salarié (nombre dactionnaires salariés, pourcentage de capital détenu) agrégée de lactionnariat salarié au niveau de lentreprise. Nous mesurons en effet la souscription individuelle dactions par les salariés dune année sur lautre. Compte-tenu des éléments relevés précédemment, lobjectif global de notre article est de sinterroger sur le lien entre comportement de retrait et investissement en actions de lentreprise :

H1 il existe une relation positive entre le taux de rotation du personnel et lactionnariat salarié.

H2 il existe une relation positive entre le taux dabsentéisme et lactionnariat salarié.

Linvestissement en actions de lentreprise est aussi déterminé par des facteurs individuels et collectifs qui doivent être intégrés comme variables de contrôle. La littérature en économie financière identifie les variables socio démographiques suivantes (Campbell, 2006) : lâge, lancienneté dans lentreprise, le patrimoine, le revenu et le sexe. Âge et ancienneté sont associés au capital humain (Becker, 1962) et lâge est aussi un déterminant important de la demande dactifs risqués (Viceira, 2001 ; Bodie et al., 1992). Degeorge et al. (2004) montrent que le salaire est un déterminant de la participation des salariés au premier plan dachat dactions proposé par France Telecom (désormais Orange). Les femmes sont plus réticentes que les hommes à investir dans les actifs risqués (Bernasek et Shwiff, 2001) et sont moins sujettes à lexcès de confiance (Barber et Odean, 2001). Au niveau de lentreprise, les variables qui peuvent affecter la décision des salariés sont : labondement de lemployeur (Benartzi, 2002 ; Purcell, 2003 ; Liang et Weisbenner, 2002), le risque et lhistorique de rendement des actions de lentreprise (Benartzi, 2002 ; Choi et al., 2004 ; Huberman et Sengmueller, 2004), les dispositifs de participation et dintéressement (Blasi et Kruse, 2007) et la diffusion de lactionnariat salarié auprès du personnel de lentreprise (Duflo et Saez, 2002).

122

2. DonnÉes et mÉthodologie

Notre étude empirique est basée sur une étude de cas économétrique qui est particulièrement adaptée pour le type dobservations que nous souhaitons analyser (Jones et al., 2006, 2010). Nous revenons sur cette méthodologie dans la section 2.2 après avoir présenté nos données dans la section 2.1.

2.1. DonnÉes

Nous utilisons les données sur les avoirs en actionnariat salarié dun groupe français coté du secteur de la construction et de la concession. Pendant la période où les données sont observées, lentreprise était en pleine expansion, puisquelle figurait parmi les trois premiers groupes du secteur de la construction et des activités associées en France et parmi les champions mondiaux du secteur. Elle dispose dun nombre important de filiales (1 300 au total) au niveau desquelles sont notamment mesurés labsentéisme et la rotation du personnel. Lentreprise propose à ses salariés de devenir actionnaires à loccasion dopérations régulières daugmentation du capital réservées aux salariés (ACRS). Nous nous intéressons aux décisions dinvestissement en actions de lentreprise et plus précisément à lévolution du nombre dactions détenues par les actionnaires salariés. La base de données couvre la période 2003-2007 et a été collectée en 2008. Pour des raisons de confidentialité (embargo de 10 ans), les données nont pu être mobilisées auparavant. Les données sont constituées dun panel de 15 206 salariés actionnaires de lentreprise. Pour chacune des cinq années, nous disposons du montant et du nombre dactions de lentreprise détenues par les salariés. Composé dune multitude de filiales de taille et dorigine géographique diverses, lactionnariat salarié est un élément important de la cohésion et de la croissance du groupe. Lactionnariat salarié a été introduit à partir de 1995 et a permis de faire émerger une conscience dappartenance à une entreprise malgré lhétérogénéité des filiales qui la composent (1 300 filiales incluant celles se trouvant à létranger). Durant la période étudiée, le groupe a procédé à plusieurs opérations dactionnariat salarié réservées aux salariés. Près de 75 % des salariés de lentreprise sont actionnaires 123de leur entreprise. Ces opérations ont été réalisées alors que la croissance annuelle moyenne du cours de laction était proche de 25 %. Depuis 2002, les actionnaires salariés disposent également dune représentation au sein du conseil dadministration.

2.2. Méthodologie

Afin de tester les hypothèses de recherche, nous avons mené une étude de cas économétrique. Cette méthode, combine lutilisation des méthodes économétriques en se concentrant sur une seule organisation et dont lunité danalyse est un sous-ensemble de lorganisation, la filiale dans notre cas (Lazear, 2000). Notre objectif est danalyser linfluence des comportements de retraits sur lactionnariat salarié tout en tenant compte des principaux facteurs (individuels et collectifs) de la participation des salariés en actions de leur entreprise (Jones et al., 2006, 2010). Afin destimer le modèle de régression, nous retiendrons lachat dactions de lentreprise pour un salarié donné comme variable dépendante que nous mesurerons par deux variables : la probabilité daugmenter le nombre dactions et le nombre dactions détenues. Ces deux variables sont mesurées pour chaque salarié. Le nombre dactions est transformé en logarithme népérien pour tenir compte de lasymétrie de la distribution de la variable. Nous étudions plus particulièrement leffet du contexte de travail au travers de certains comportements de retraits : labsentéisme et la rotation du personnel. En plus de ces deux variables principales dintérêt, nous incluons plusieurs variables de contrôle qui apparaissent dans la littérature comme ayant une influence sur la détention dactions par les salariés. Nous utilisons tout dabord un ensemble de caractéristiques individuelles et agrégées dans le but de mesurer à la fois le capital humain et le capital humain spécifique à lentreprise. Lâge est mesuré en années pour chaque salarié. Le salaire est généralement utilisé comme variable pour mesurer le capital humain. Cependant, notre base de données ne fournit aucune information concernant le salaire de chaque salarié. Nous disposons en revanche dinformations sur le salaire moyen dans chaque filiale. À partir de ces informations, nous mettons en correspondance chaque salarié avec le salaire moyen de sa filiale dappartenance. On peut également observer quune part significative du risque associé à la possession de capital humain résulte de la composante liée à lemploi spécifique qui augmente avec lancienneté au 124sein de lentreprise. De plus, les anciens salariés nont pas de capital humain spécifique à lentreprise puisquils ne travaillent plus au sein de lentreprise. Lancienneté dans lentreprise est mesurée en année et une variable muette prenant la valeur 1 si le salarié travail actuellement dans lentreprise et 0 autrement, mesure le capital humain spécifique à lentreprise. Nous mobilisons également une autre variable dichotomique qui est liée au sexe et qui prendra la valeur 1 si lindividu est un homme et 0 si cest une femme. Lextrapolation excessive des rendements passés est potentiellement un déterminant de la détention des titres de lentreprise. En effet, lorsquon sintéresse aux travaux antérieurs qui ont été réalisés sur cette relation, notamment ceux de Benartzi (2002), Choi et al. (2004) et Huberman et Sengmueller (2004), on constate lexistence dune relation positive entre extrapolation excessive des rendements passés et la proportion dactions de lentreprise. Dans cette perspective, nous prenons en considération ce biais cognitif en introduisant une variable continue mesurant le taux de rendement annuel. Nous incluons également comme variable de contrôle le montant de la participation et de lintéressement pour chaque filiale. Ces deux systèmes incitatifs sont en effet des sources dalimentation des plans dépargne salariale. Nous verrons ainsi comment ces dispositifs influencent les décisions dinvestissements dans les plans dachat dactions de lentreprise. Nous utiliserons pour cela deux variables continues qui reflèteront les montants accordés par lentreprise aux salariés au niveau de la filiale dappartenance du salarié. Nous analyserons également leffet de groupe qui a été mis en évidence par Duflo et Saez (2002). Pour ce faire, nous incorporerons comme variable explicative dans notre modèle la proportion dactionnaires salariés au sein de la filiale. Lhypothèse étant quun salarié de lentreprise qui au départ na pas choisi dinvestir dans les titres de son entreprise sera susceptible de le faire par la suite par un effet de groupe, si le nombre de ses collègues de travail qui sont actionnaires salariés est élevé.

Nous avons également incorporé un certain nombre de variables pouvant affecter le choix des salariés. Elles décrivent les caractéristiques de la filiale au sein de laquelle le salarié évolue. Ces variables sont la taille, la performance et le secteur dactivité de la filiale dans lequel le salarié travaille. Concernant la taille de la filiale considérée, nous utiliserons le nombre total de salariés. La performance est mesurée par la marge opérationnelle. De plus, on notera que lentreprise analysée est 125présente dans six différents secteurs. Dans le but de prendre en compte cette donnée, nous utiliserons différentes variables muettes qui prennent la valeur 1 si lentreprise qui emploie le salarié appartient à un secteur donné et 0 autrement. Le tableau 1 ci-après résume les différentes variables utilisées dans nos estimations. Le test dHausman indique que les effets fixes sont les plus appropriés pour réaliser les estimations de régressions.

Tab1 – Synthèse des variables explicatives retenues et des signes attendus.

Variables

Définition de la variable

Probabilité daugmenter lactionnariat salarié

Variable dichotomique qui vaut 1 si le nombre dactions augmente, 0 autrement.

Nombre dactions de lentreprise

Nombre dactions de lentreprise détenues par chaque salarié (en ln).

Absentéisme

Taux dabsentéisme.

Rotation du personnel

Taux de rotation du personnel.

Âge

Âge de chaque salarié.

Sexe

Variable dichotomique qui vaut 1 si lindividu est un homme et 0 sil est une femme.

Ancienneté

Ancienneté moyenne par filiale.

En activité

Variable dichotomique qui vaut 1 si le salarié est en activité, 0 sil est retraité.

Rémunération moyenne filiale

Rémunération moyenne par filiale.

Performance annuelle du cours

Rentabilité annuelle du cours de laction en %

Rentabilité de la filiale

Rentabilité de la filiale en %

Nombre de salariés de la filiale

Nombre de salariés au sein de lentreprise.

Prime de participation filiale

Somme perçues au titre de la participation par filiale.

Prime dintéressement filiale

Somme perçues au titre de lintéressement par filiale.

Diffusion actionnariat salarié filiale

% dactionnaires salariés au sein de lentreprise.

126

3. RÉsultats

Après avoir présenté les statistiques descriptives de notre échantillon (section 3.1), nous détaillons les estimations des régressions (section 3.2).

3.1. Statistiques descriptives

Tab2 – Statistiques descriptives.

Moy.

Médiane

E.-T.

Min

Max

Probabilité daugmenter lAS

0.75

1

0.43

0.00

1.00

Nombre dactions

16.99

10.5452

165.11

-14515.65

7771.87

Taux de rotation du personnel

3.58

0.345

10.72

0

86.58

Taux dabsentéisme

8065.37

4150

10077.66

0.00

132119.00

Âge

45.84

46

10.35

17.00

207.00

Sexe

0.16

0

0.37

0.00

1.00

Ancienneté

14.58

13

10.34

0.00

67.00

En activité

0.91

1

0.28

0.00

1.00

Rémunération moyenne filiale

35811.63

29291.67

57228.11

1400.00

2.34e+06

Pôle concession

0.12

0

0.32

0.00

1.00

Pôle routes

0.23

0

0.42

0.00

1.00

Pôle énergie

0.29

0

0.45

0.00

1.00

Pôle construction

0.34

0

0.48

0.00

1.00

Performance annuelle du cours

34.94

34.31

19.04

5.60

62.01

Rentabilité de la filiale

3.17e+06

1681

1.19e+09

-3.90e+10

7.01e+10

Nombre de salariés de la filiale

520.38

260

679.62

0.00

6307.00

Prime de Participation filiale

674710.22

152000

1.50e+06

-10000.00

1.43e+07

Prime dintéressement filiale

199870.81

35000

495113.05

-9000.00

6.92e+06

Diffusion AS filiale

0.64

0.5824176

0.38

0.01

5.32

127

Le tableau 2 présente les statistiques descriptives de notre panel composé de 15 206 salariés. Ainsi, on notera que notre échantillon met en évidence que 83,4 % des salariés sont des hommes, lâge moyen est de 45,84 ans (écart type : 11,21). De plus, les salariés que nous étudions détiennent en moyenne 190,40 parts en titre de lentreprise pour une valeur liquidative moyenne par titre de 160,23 euros (Écart type : 69,29). Lancienneté moyenne est de 14,58 ans (Écart type : 10,32), alors que labsentéisme sélève à 8,17 % et le taux de rotation du personnel moyen sélève à 3,57 % (écart type : 10,46). Les dispositifs de participation et dintéressement par filiale sélèvent en moyenne dobtenir respectivement 674 710,20 euros (Écart type : 150 000) et 199 870,81 euros (écart type : 495 113 euros). La rentabilité moyenne de la filiale est de 25,37 % (écart type : 10,32).

3.2. RÉsultats

128

Tab. 3 – Matrice de corrélations.

129

La matrice des corrélations (tableau 3) et les résultats de nos estimations figurent dans les tableaux 4 et 5. Nous avons procédé en trois étapes. Dans un premier temps, nous avons estimé un modèle probit sur la probabilité daugmenter son investissement en actionnariat salarié. Dans un second temps, nous avons réalisé une estimation portant sur la variation du nombre dactions détenues par les salariés, afin didentifier leffet potentiel de nos variables indépendantes sur notre principale variable dintérêt. Enfin, dans un troisième temps, nous avons procédé à des tests de robustesse au moyen de régressions GMM afin de traiter des problèmes dendogénéité potentiels. Les résultats de ces tests seront détaillés dans la section suivante (3.3).

Les résultats issus de nos tableaux 4 et 5 (ci-après) confirment la présence dune relation positive et significative entre comportement de retrait et actionnariat salarié. Conformément à nos hypothèses 1 et 2, nous observons bien une relation positive et significative entre le taux de rotation du personnel et labsentéisme et la probabilité daugmenter son investissement en actionnariat salarié ou le nombre dactions détenues par les salariés. Le lien entre taux de rotation du personnel et notre variable dintérêt est constant quelle que soit lestimation observée. En revanche, le lien entre absentéisme et actionnariat salarié apparait significatif et positif dans notre modèle 4 (tableau 4) et notre modèle 2 (tableau 5) mais cette relation est non significative dans les autres estimations. Deux explications peuvent être avancées à ce stade. La première est que labsentéisme est souvent considérée dans la littérature comme une première étape du comportement de retrait potentiel des salariés, qui peut se concrétiser in fine par un départ des salariés (Gellatly et Hedberg, 2016 ; Mowday et al., 2013). Enfin, la matrice de corrélation (tableau 3), montre quil existe une forte corrélation (0.71***) entre absentéisme et turnover qui peut se traduire par le fait quune partie des effets de labsentéisme peut être absorbée ou traduits dans ce qui est observé au niveau de la rotation du personnel.

Au niveau des autres résultats, on peut relever que la probabilité daugmenter son investissement en actionnariat salarié est positivement liée au fait dêtre en activité, au montant de la prime de participation et dintéressement. On note également une relation négative entre la taille de la filiale et la probabilité daugmenter son investissement. Ce résultat souligne que leffet de groupe est sans doute plus important dans les 130petites structures, à taille « humaine » (certaines filiales ne comptent que quelques dizaines de salariés) que dans les plus grandes filiales ou leffet de groupe est beaucoup plus dilué. La diffusion de lactionnariat salarié dans la filiale a également un effet positif et joue sans doute un rôle dans la diffusion dune véritable culture de lactionnariat salarié et du capitalisme de partage.

Concernant les résultats issus du tableau 5, ils confirment le lien positif entre absentéisme/rotation du personnel et nombre dactions détenues par les salariés. Les résultats commentés pour le tableau 5 sont globalement les mêmes pour ce tableau 4, y compris nos variables de contrôle.

Tab. 4 – Régressions probit sur données de panel de la probabilité
daugmenter son investissement en actionnariat salarié.

(1)

(2)

(3)

(4)

Taux de rotation du personnel

0.0107***

0.0127***

(0.00220)

(0.00245)

Taux dabsentéisme

-8.53e-07

2.92e-06*

(1.43e-06)

(1.61e-06)

Âge

0.00233

0.00232

0.00218

0.00217

(0.00158)

(0.00158)

(0.00158)

(0.00158)

Sexe

-0.0811*

-0.0812*

-0.0847*

-0.0849*

(0.0455)

(0.0455)

(0.0455)

(0.0455)

Ancienneté

0.00108

0.00109

0.00121

0.00120

(0.000808)

(0.000808)

(0.000808)

(0.000809)

En activité

0.170***

0.170***

0.174***

0.174***

(0.0244)

(0.0244)

(0.0244)

(0.0244)

Rémunération moyenne filiale

1.62e-06

1.62e-06

1.61e-06

1.62e-06

(1.32e-06)

(1.32e-06)

(1.32e-06)

(1.32e-06)

Pôle concession

0.323***

0.328***

0.279***

0.255**

(0.104)

(0.104)

(0.105)

(0.105)

131

Pôle routes

0.401***

0.406***

0.386***

0.366***

(0.101)

(0.101)

(0.101)

(0.101)

Pôle énergie

0.290***

0.290***

0.257**

0.249**

(0.100)

(0.100)

(0.100)

(0.100)

Pôle construction

0.366***

0.367***

0.346***

0.337***

(0.100)

(0.100)

(0.100)

(0.100)

Performance annuelle du cours

-0.0155***

-0.0155***

-0.0155***

-0.0156***

(0.000366)

(0.000367)

(0.000366)

(0.000367)

Rentabilité de la filiale

0**

0**

0**

0**

(0)

(0)

(0)

(0)

Nombre de salariés de la filiale

-2.92e-05

-2.26e-05

-5.82e-05***

-8.77e-05***

(1.82e-05)

(2.14e-05)

(1.98e-05)

(2.54e-05)

Prime de Participation filiale

6.76e-08***

6.98e-08***

7.17e-09

-1.10e-08

(7.19e-09)

(8.03e-09)

(1.45e-08)

(1.75e-08)

Prime dintéressement filiale

-5.20e-08***

-5.09e-08***

-3.31e-08**

-3.31e-08**

(1.49e-08)

(1.50e-08)

(1.57e-08)

(1.57e-08)

Diffusion AS filiale

0.150***

0.148***

0.151***

0.157***

(0.0259)

(0.0260)

(0.0259)

(0.0262)

Constante

0.524***

0.525***

0.569***

0.575***

(0.152)

(0.152)

(0.152)

(0.152)

Observations-années

49,635

49,635

49,635

49,635

Nombre de salariés

13,874

13,874

13,874

13,874

132

Tab. 5 – Régressions du nombre dactions de lentreprise.

(1)

(2)

(3)

(4)

Taux de rotation du personnel

0.00859***

0.0988

(0.00244)

(0.266)

Taux dabsentéisme

5.00e-06**

0.000291

(2.43e-06)

(0.000265)

Âge

0.329***

0.332***

0.328***

28.85***

(0.0160)

(0.0161)

(0.0160)

(1.735)

Sexe = o,

-

-

-

-

Ancienneté = o,

-

-

-

-

En activité = o,

-

-

-

-

Rémunération moyenne filiale

-8.72e-06

-7.90e-06

-6.86e-06

-0.00343

(5.35e-05)

(5.35e-05)

(5.35e-05)

(0.00577)

Performance annuelle du cours

0.00867***

0.00880***

0.00849***

0.515***

(0.000860)

(0.000863)

(0.000862)

(0.0933)

Rentabilité
de la filiale

-0

-0

-0

-1.35e-09**

(0)

(0)

(0)

(5.91e-10)

Nombre de salariés de la filiale

-0.000222**

-0.000294***

-0.000179*

-0.0204*

(0.000100)

(0.000106)

(0.000101)

(0.0116)

Prime de participation filiale

-1.19e-07***

-1.24e-07***

-1.75e-07***

-1.65e-05***

(1.41e-08)

(1.42e-08)

(2.13e-08)

(2.29e-06)

Prime dintéressement filiale

5.38e-08*

6.38e-08**

4.77e-08*

2.58e-06

(2.78e-08)

(2.82e-08)

(2.79e-08)

(3.06e-06)

133

Diffusion AS filiale

-0.00318

-0.000676

-0.00348

-2.393

(0.0213)

(0.0213)

(0.0213)

(2.301)

Constante

-10.39***

-10.59***

-10.43***

-1,006***

(1.982)

(1.984)

(1.982)

(214.0)

Secteur activité

Oui

Oui

Oui

Oui

Observations-
années

49,635

49,635

49,635

49,635

R2

0.087

0.088

0.088

0.092

Nombre de salariés

13,874

13,874

13,874

13,874

3.3. Robustesse

Tab. 6 – Régressions GMM (Arrelano Bond)
du log du nombre dactions de lentreprise.

(1)

(2)

(3)

(4)

ln_parts,

0.348***

0.349***

0.350***

0.350***

(0.0119)

(0.0119)

(0.0119)

(0.0119)

Taux de rotation du personnel

0.0172***

0.0170***

(0.00262)

(0.00264)

Taux dabsentéisme

4.67e-06

2.41e-06

(2.89e-06)

(2.91e-06)

Âge

-0.0593

-0.0624

-0.0657

-0.0672

(0.0756)

(0.0756)

(0.0756)

(0.0756)

Sexe

0

0

0

0

(0)

(0)

(0)

(0)

Ancienneté

0.329***

0.335***

0.334***

0.338***

(0.0789)

(0.0790)

(0.0789)

(0.0790)

En activité

0

0

0

0

(0)

(0)

(0)

(0)

134

Rémunération moyenne filiale

1.75e-05

1.84e-05

2.21e-05

2.25e-05

(6.72e-05)

(6.72e-05)

(6.72e-05)

(6.72e-05)

Performance annuelle du cours

0.00791***

0.00804***

0.00762***

0.00769***

(0.000849)

(0.000853)

(0.000851)

(0.000855)

Rentabilité de la filiale

-0

-0

-0

-0

(0)

(0)

(0)

(0)

Nombre de salariés de la filiale

-0.000413***

-0.000473***

-0.000278**

-0.000311**

(0.000115)

(0.000121)

(0.000117)

(0.000124)

Prime de Participation filiale

4.73e-08***

4.27e-08**

-5.72e-08**

-5.81e-08**

(1.74e-08)

(1.76e-08)

(2.40e-08)

(2.40e-08)

Prime dintéressement filiale

-5.81e-08*

-5.39e-08

-8.80e-08***

-8.55e-08**

(3.37e-08)

(3.39e-08)

(3.39e-08)

(3.42e-08)

Diffusion AS filiale

0.0716***

0.0722***

0.0717***

0.0720***

(0.0266)

(0.0266)

(0.0266)

(0.0266)

Constante

0

0

0

0

(0)

(0)

(0)

(0)

Secteur activité

Oui

Oui

Oui

Oui

Observations-années

35,758

35,758

35,758

35,758

Nombre de salariés

12,015

12,015

12,015

12,015

135

Tab. 7 – Régressions system GMM (Arrelano Bover)
du log du nombre dactions de lentreprise.

(1)

(2)

(3)

(4)

ln_parts,

0.348***

0.349***

0.350***

0.350***

(0.0119)

(0.0119)

(0.0119)

(0.0119)

Taux de rotation du personnel

0.0172***

0.0170***

(0.00262)

(0.00264)

Taux dabsentéisme

4.67e-06

2.41e-06

(2.89e-06)

(2.91e-06)

Âge

-0.0651***

-0.0643***

-0.0600***

-0.0597***

(0.0170)

(0.0170)

(0.0170)

(0.0170)

Sexe

0

0

0

0

(0)

(0)

(0)

(0)

Ancienneté

0.334***

0.337***

0.329***

0.330***

(0.0214)

(0.0214)

(0.0214)

(0.0215)

En activité

3.649

3.556

3.217

3.173

(2.655)

(2.656)

(2.656)

(2.657)

Rémunération moyenne filiale

1.75e-05

1.84e-05

2.21e-05

2.25e-05

(6.72e-05)

(6.72e-05)

(6.72e-05)

(6.72e-05)

Pôle concession

0

0

0

0

(0)

(0)

(0)

(0)

Pôle routes

-3.461***

-3.566***

-3.510***

-3.564***

(0.837)

(0.839)

(0.837)

(0.839)

Pôle énergie

-7.787***

-7.798***

-7.570***

-7.577***

(1.226)

(1.226)

(1.227)

(1.227)

Pôle construction

0

0

0

0

(0)

(0)

(0)

(0)

Performance annuelle du cours

0.00791***

0.00804***

0.00762***

0.00769***

(0.000849)

(0.000853)

(0.000851)

(0.000855)

136

Rentabilité de la filiale

-0

-0

-0

-0

(0)

(0)

(0)

(0)

Nombre de salariés de la filiale

-0.000413***

-0.000473***

-0.000278**

-0.000311**

(0.000115)

(0.000121)

(0.000117)

(0.000124)

Prime de Participation filiale

4.73e-08***

4.27e-08**

-5.72e-08**

-5.81e-08**

(1.74e-08)

(1.76e-08)

(2.40e-08)

(2.40e-08)

Prime dintéressement filiale

-5.81e-08*

-5.39e-08

-8.80e-08***

-8.55e-08**

(3.37e-08)

(3.39e-08)

(3.39e-08)

(3.42e-08)

Diffusion AS filiale

0.0716***

0.0722***

0.0717***

0.0720***

(0.0266)

(0.0266)

(0.0266)

(0.0266)

Constante

0

0

0

0

(0)

(0)

(0)

(0)

Observations-années

49,635

49,635

49,635

49,635

Nombre de salariés

13,874

13,874

13,874

13,874

Afin de prendre en compte les problèmes dendogénéité potentiels entre nos variables dintérêt et nos variables indépendantes, nous avons procédé à des estimations additionnelles, au moyen de régressions GMM (tableaux 6 et 7). En effet, plusieurs problèmes dendogénéité potentiels peuvent affecter nos résultats. Lactionnariat salarié peut affecter la rotation du personnel et labsentéisme comme une partie de la littérature la montré. La mise en lumière dune causalité et non dune corrélation nest possible que dans des conditions expérimentales que nous ne satisfaisons pas. Nous pouvons cependant établir des relations qui plaident en faveur dune relation de causalité grâce au caractère dynamique des données dont nous disposons. Sur la base de cette caractéristique, il 137est par exemple possible de décaler dune année la variable à expliquer par rapport aux variables explicatives comme réalisé dans les tableaux 4 et 5. Ce sont des méthodes économétriques de traitement des panels dynamiques (GMM et system GMM) qui nous ont permis de mettre en lumière une relation de causalité. Dans le cas dune relation de causalité inversée où y (variable expliquée) influence x (variable explicative), il est préconisé dutiliser une variable instrumentale z qui est corrélée avec x mais pas avec y. On démontre une causalité si la relation est significative. Les méthodes GMM et system GMM se fondent sur des variables instrumentales internes au modèle destimation qui sont des valeurs retardées des variables explicatives. Là encore, cest le caractère dynamique des données qui rend possible lutilisation de cette méthode.

Les résultats issus de nos estimations GMM font apparaître des éléments globalement en phase avec les résultats de nos tableaux précédents. Le lien positif et significatif entre rotation du personnel et nombre dactions détenues par les salariés est bien confirmé, soulignant combien les filiales de ce groupe envisagent lactionnariat salarié comme un levier efficace pour réduire les comportements de retrait des salariés. En revanche, le taux dabsentéisme nest pas significativement lié à lactionnariat salarié. Ce résultat souligne la fragilité de nos résultats obtenus précédemment. Les explications avancées précédemment restent toujours en vigueur et peuvent à nouveau jouer pour expliquer cette absence de relation.

4. Discussion des rÉsultats

Dans un contexte de développement constant des mécanismes dépargne salariale, lobjectif de cet article était de sinterroger sur les déterminants de lactionnariat salarié2. À rebours de la littérature, nous nous sommes 138interrogés sur le lien entre comportements de retrait et actionnariat salarié. En effet, lactionnariat salarié est souvent analysé comme un levier pour faire baisser labsentéisme et le turnover des salariés. Nous considérons que les comportements de retrait peuvent être un antécédent de lactionnariat salarié. Dès lors, nous nous sommes focalisés sur le lien entre comportements de retrait et actionnariat salarié. Notre intuition théorique, confirmée par plusieurs échanges avec des acteurs de terrain, était que les entreprises connaissant les effets potentiels de lactionnariat salarié, étaient incitées à le mettre en place et le développer afin de lutter contre les effets négatifs de ces comportements. Ainsi, il nous paraissait logique quun lien positif puisse exister entre ces variables. Ce lien positif traduit selon nous une inversion de la causalité envisagée habituellement par la littérature. Cette inversion provient sans doute dabord de la plus grande incitation quon les entreprises les plus touchées à mettre en œuvre des dispositifs dactionnariat salarié. On constate ainsi que les souscriptions individuelles sont plus élevées dans les filiales où turnover et absentéisme sont plus élevés. Il est également possible que les salariés de ces filiales où la rotation des salariés est plus grande quil y existe un effet daubaine. Les salariés qui peuvent anticiper leur départ (fin de chantier ou de contrat par exemple) bénéficient ainsi des incitations fiscales et de conditions avantageuses proposées par lentreprise sans en supporter les inconvénients résidant en partie dans le blocage des sommes plusieurs années. Ces débats sur les effets daubaine associés à lépargne salariale existent également pour les autres cas de déblocages anticipés. Enfin, il est également possible que les salariés des filiales souhaitent signaler leur attachement à leur entreprise en souscrivant ses actions. Ce signalement est dautant plus notable dans les entreprises à fort turnover.

Notre étude empirique sappuie sur une étude de cas économétrique, portant sur un groupe coté français. Nous avons pu apparier des informations très précises obtenues au niveau individuel avec des informations relatives aux différentes filiales composant ce groupe coté. Les résultats obtenus confirment lexistence dune relation significative entre rotation du personnel et progression de lactionnariat salarié. Ce résultat, moins robuste néanmoins, est également obtenu pour labsentéisme des salariés. Les différentes variables figurant dans nos modèles permettent de prendre en considération la plupart des variables individuelles et collectives habituellement mobilisées dans la littérature.

139

Notre article contribue à la littérature sur lactionnariat salarié à deux niveaux. Premièrement, en sintéressant aux prémices et aux déterminants de lactionnariat salarié, notre article entend explorer une dimension méconnue de la littérature. La littérature se concentre en effet habituellement sur les conséquences de lactionnariat salarié et non sur ses déterminants. Jusquà présent, la littérature avait plutôt souligné le rôle des incitations fiscales notamment ou bien encore de la gouvernance de lentreprise. Nos résultats confirment bien lexistence dun lien entre des déterminants dengagement et dimplication du salarié, qui peuvent apparaître comme cruciaux pour les managers et les dirigeants.

Notre contribution est également de nature méthodologique, puisque nous nous appuyons sur une étude de cas économétrique (Jones et al., 2006, 2010) qui nous permet dobserver de façon précise et documentée le lien entre comportements de retrait et actionnariat salarié. Cette méthodologie, à lorigine développée en économie du travail est peu à peu en train de pénétrer le champ des relations industrielles. Certes, certaines limites sur lesquelles nous revenons ci-après peuvent être relevées mais cette méthodologie constitue une perspective très intéressante pour observer les relations potentielles entre différents niveaux danalyse à lintérieur dune seule et même organisation. En cela, cela permet de répondre à certaines limites des études micro-individuelles et permet également dobserver les liens entre variables individuelles et collectives (ici au niveau de la filiale). Dans le cas de la littérature sur lactionnariat salarié cette approche peut être très pertinente dans le sens où linteraction entre les différents niveaux danalyse constitue un enjeu important de la recherche sur le sujet.

Bien évidemment, notre article comporte certaines limites, en grande partie liées à loriginalité du terrain de recherche et à la méthodologie employée. Notre terrain, tout comme notre méthodologie comportent des limites tenant à la généralisation de nos résultats. Cest en effet une limite traditionnellement relevée dans les études de cas économétriques et la validité externe des résultats est évidemment plus faible que dans le cas dautres études empiriques (Jones et al., 2010 ; Lazear, 2000). Le secteur dactivité de la construction et des concessions est spécifique. Lentreprise a également une politique dactionnariat salarié volontariste. Néanmoins, la durée dobservation et le nombre élevé de salariés inclus dans létude compense en partie cette spécificité. Enfin, certaines variables 140auraient pu être incluses si nous avions pu y avoir accès. Nous pensons notamment au niveau individuel de rémunération de chaque salarié et non à un salaire moyen. Linformation concernant la présence dun référent « actionnariat salarié » dans certaines filiales aurait été également utile car cela joue sans doute en complément et/ou en substitution de leffet de groupe par exemple. Par ailleurs, il aurait pu également être intéressant davoir connaissance de lexpérience préalable dactionnariat salarié des salariés avant de rejoindre lentreprise observée. Cette expérience préalable peut en effet jouer dans la formation de la perception de lintérêt des mécanismes dactionnariat salarié. Dun point de vue financier, nous aurions pu également inclure la performance moyenne dun indice de référence du secteur. Enfin, une variable non observée qui a sans doute un effet déterminant sur la décision des salariés est la pression managériale. Nous concluons en effet que les entreprises ont intérêt à mettre en œuvre lactionnariat salarié. Cette incitation se traduit sans doute par une multitude de mesures plus ou moins formelles destinées à susciter ladhésion des salariés.

Conclusion

Cet article vise à explorer un des déterminants de lactionnariat salarié. Au-delà des facteurs individuels et collectifs, nous étudions limpact des comportements de retrait (rotation du personnel et absentéisme) sur la détention dactions par les salariés. La fidélisation des collaborateurs et du capital humain est un enjeu crucial qui incite les dirigeants à développer ces mécanismes qui permettent de renforcer lattachement des salariés à leur entreprise, y compris en les récompensant de façon pécuniaire et de manière différée.

Nous avons mené une étude cas économétrique sur un groupe coté français. Cette étude nous a permis dexaminer leffet de variables observables au niveau de chaque filiale et au niveau de chaque salarié. Les résultats obtenus confirment bien lexistence dun lien positif entre comportements de retrait et investissements en actions de la part des salariés. Ainsi, au-delà des effets de performance de lactionnariat salarié, 141il apparait que notre étude met en évidence la relation particulière qui est susceptible de se nouer entre les actionnaires salariés et leur entreprise. Les résultats obtenus nous invitent à explorer plus avant cette dimension, en élargissant à la fois léchantillon et en ajoutant dautres variables afin daffiner ces premiers résultats obtenus. Au regard du consensus généralisé et du soutien récurrent des gouvernements, le développement du capitalisme de partage (« shared capitalism ») parait inéluctable. Il est dès lors dautant plus important den saisir les ressorts et les déterminants.

142

Bibliographie

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1 Une étude de novembre 2018 évalue le coût annuel de labsentéisme en France à 108 milliards deuros par an soit 4,7 % du PIB (http://www.institutsapiens.fr/wp-content/uploads/2018/11/Absent%C3%A9isme-un-co%C3%BBt-cach%C3%A9-%C3%A0-100-milliards-novembre-2018.pdf consulté en décembre 2018).

2 En matière dépargne salariale, il faut noter que le contexte juridique et fiscal est assez prégnant en termes de diffusion et de pratiques dépargne salariale (Autenne, 2005). Par ailleurs, la France se distingue par une histoire de construction progressive de lassociation des salariés au capital, notamment grâce aux dispositifs de participation et dintéressement qui constituent les principales sources dapprovisionnement de mécanismes dépargne salariale (cf. Bevort [2013] pour une lecture socio-historique).