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Classiques Garnier

Conclusion de la troisième partie

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Conclusion
de la troisième partie

Tout au long du xixe siècle, la peine carcérale devient la base du système pénal, elle remplace les châtiments et les souffrances physiques infligées au condamné tout en demeurant une peine corporelle imposant des privations. Dès lentrée, le prisonnier est dépouillé de ce quil porte et il endosse une tenue carcérale qui luniformise aux autres. Les nombreuses privations carcérales portent sur des éléments de la vie quotidienne qui peuvent être une source de plaisir pour le reclus. Ces privations sétendent du rationnement de la nourriture, à linconfort du mobilier cellulaire, jusquà limpossibilité de regarder par la fenêtre pour se distraire. Au-delà de la privation de liberté, la prison devient un lieu de frustration où le temps ne sécoule pas comme au dehors. Finalement le reclus est confronté à lempêchement du bonheur et, pour survivre enfermé, il est contraint de sadapter aux privations en attendant la sortie. Il doit faire face à la monotonie et à la répétition des jours tout en espérant, par son travail, cantiner un peu de confort.

Bien que la mission première de linstitution carcérale soit de garder les corps intacts en attendant leur sortie et quelle ait pour vocation daméliorer les conditions de détention, lunivers pénitentiaire est pathogène et les maladies sont nombreuses. À la promiscuité des lieux de détention en commun de la première moitié du xixe siècle, succède lisolement et la solitude à Grasse, à partir de 1846, et à Nice en 1887. Dès lors, garder les corps enfermés ne consiste plus seulement à préserver les détenus des maladies mais aussi à prévenir les tentatives suicidaires et les passages à lacte. Parallèlement, la propreté entre en prison, lhygiène, les soins du linge et le nettoyage des corps devient une priorité pour assainir le corps social. À la mission purificatrice sajoute celle de la correction des individus qui sont lobjet dune stricte discipline carcérale.