Résumé : Le Socrate de Montaigne n’est pas un individu illustre mais un « démon », une expérience de pensée analogue au Démon de Maxwell ou au Malin Génie de Descartes. Il révèle le sens négatif de la sagesse, tout en empêchant la bêtise humaine d’être convertie en mysticisme ou désamorcée par la conquête prométhéenne de l’immanence. Pour exorciser la peur de la mort, reste donc à raconter des fables, comme le fait Socrate dans Phédon, et à exercer son jugement, comme le fait Montaigne dans les Essais.