Résumé : La disparition de Roger Planchon scelle la fin d’une époque : sa pratique du théâtre illustre bien ce qu’on nomme l’impérialisme du metteur en scène, ce créateur apparu à la fin du siècle précédent, qui s’est substitué à l’auteur au sommet de la hiérarchie dans la fabrication des spectacles, imposant son approche dramaturgique et sa lecture des textes. Par ailleurs, tout au long de sa carrière, il a défendu l’utopie, née elle aussi avec le siècle, du théâtre populaire. Que ce soit en assumant le défi d’un théâtre permanent en province, ou plus tard, en reprenant le sigle prestigieux du TNP hérité de Vilar, il s’est révélé un stratège exemplaire de la décentralisation, mettant en évidence l’importance du politique au théâtre.